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Les effets secondaires

DE LA CHIRURGIE

GLOBALEMENT

La chirurgie peut provoquer des douleurs à court terme et le plus souvent une sensibilité de la zone opérée. Toute chirurgie implique la possibilité d'une réaction à l'anesthésie utilisée au cours de l'intervention. 
Les effets secondaires possibles de la mammectomie et de la tumorectomie comprennent l'infection de la plaie opératoire et l'hématome (accumulation de sang dans la plaie). Rarement, la chirurgie peut se compliquer d'infection générale, de retard de cicatrisation, de saignements importants. 
L'ablation d'un sein peut provoquer un déséquilibre, surtout chez la patiente ayant une forte poitrine. Il peut entraîner des douleurs dans le cou et dans le dos.

La peau de la zone de l'ablation peut être tendue et les muscles du bras et de l'épaule peuvent être contractés.

EN RESUME

De la chirurgie du sein Du curage ganglionnaire

Troubles de la cicatrisation, hématomes, infections, phlyctènes en relation avec des pansements trop serrés

Douleurs et raideur de l’épaule qui peut nécessiter la prise d'antalgiques et implique une mobilisation précoce de l’épaule

Altération de l’image corporelle,

Sérome mammaire qui se manifeste par une collection rénitente responsable d’inconfort et parfois de douleur. Du fait de la tension qu’elle entraine, elle s’accompagne souvent d’une réaction inflammatoire localisée, parfois importante.

Lymphœdème qui peut être prévenu par des conseils à propos des mesures de précaution ou par une compression (manchon), drainage lymphatique, cure thermale

Lymphocèle axillaire

Brides lymphatiques axillaires qui peuvent prévenues par une hydratation et des crèmes émollientes et/ou une kinésithérapie précoce

Du CURAGE GANGLIONNAIRE AXILLAIRE

LE GROS BRAS EN DEUX MOTS...

De quoi s'agit-il?
C'est un gonflement du bras dû à une accumulation de lymphe ou lymphocèle. C’est une complication possible du traitement du cancer du sein.
Tout traitement comprenant un curage ganglionnaire ou une radiothérapie des ganglions lymphatiques du creux axillaire comporte le risque de lymphœdème car le drainage normal de la lymphe du bras est alors altéré et le liquide s'accumule dans les tissus de la main ou du bras.

L'installation d'un lymphœdème...
Elle est souvent insidieuse et, de ce fait, il est impossible de prédire qui va ou ne va pas développer un lymphœdème.
Celui-ci peut se produire immédiatement après la chirurgie, quelques mois après, voire des années plus tard. Le risque de développer un lymphœdème demeure toute la vie.
L'un des premiers symptômes du lymphœdème est une sensation de compression ou de gonflement de la main ou du bras du même côté que le sein traité. Toute sensation de compression, de gonflement ou toute blessure au bras ou à la main doit être signalée aussitôt à votre médecin ou à votre infirmière.

Les principaux facteurs de risque de développement d’un lymphœdème sont :

  • Le curage axillaire,
  • La radiothérapie, en particulier sur les aires ganglionnaires axillaires,
  • L’obésité lors du cancer du sein,
  • La mastectomie (versus la tumorectomie),
  • La diminution des activités physiques après la chirurgie du sein
  • Les infections postopératoires


Il se produit chez 10 à 20 % des patientes ayant eu un curage axillaire.
Le risque augmente avec le temps, mais les trois quarts des femmes présenteront cet effet secondaire au cours des 12 premiers mois, suivant l’opération, et 90 % dans les 15 mois.


QUE FAIRE ?

Le drainage lymphatique 
Il se divise en deux phases distinctes.
La première phase, dite « intensive », destinée à réduire le volume du lymphœdème, est basée sur l’association de bandages peu élastiques monotypes, de drainages lymphatiques manuels, d’exercices sous bandages et de soins de peau.
La seconde phase consiste en un traitement d’entretien dont l'objectif est le maintien du volume.
On vous prescrira un manchon compressif avec main attenante.

Les bandages peu élastiques monotypes
Ils sont très utiles pour réduire le volume du lymphœdème. Pour cela on utilise, sans les serrer, des bandes à allongement court (Somos™, Comprilan™, Rosidal K™, Lastolan™, Flexideal™) sur un capitonnage, en débutant par la main.
Ces bandages sont appelés multicouches monotypes car il y a superposition de deux à cinq épaisseurs du même type de bande et sont maintenus 24 à 48 heures puis renouvelés.
Les réductions de volume sont comprises entre 25 et 73 % avec des durées de traitement variant d’une à quatre semaines.

Les auto-bandages
L’apprentissage des techniques d’auto-bandages vous sera enseigner durant votre hospitalisation.
Cet auto-bandage devra être fait au moins trois fois par semaine la nuit.
Les bandages nocturnes sont associés au port d’une compression élastique la journée et permettent après un traitement intensif, de maintenir la réduction de volume du lymphœdème à 6 et 12 mois voire de diminuer encore le volume.
Le type de compression doit être adapté au lymphœdème : manchon avec ou sans mitaine attenante (couvrant la main), gantelet prenant les doigts pour les membres supérieurs.
Les forces de pressions sont définies, en France, en classe 1 (10–15 mmHg), 2 (15–20 mmHg), 3 (20–36 mmHg) et 4 (> 36 mmHg). Les compressions de classe 3 ou 4 sont proposées, parfois une classe 2 si l’enfilage est difficile.

Prendre des précautions...

Les conseils de prévention « classiques »
Les conseils, tels que la prise de tension, les prélèvements ou perfusions sur le membre opposé au cancer, les voyages en avion, les restrictions d’activité, l’exposition solaire ne semblent pas être très importantes actuellement.
Il est très important de protéger votre bras et votre main du côté du sein traité de toute blessure ou compression, et ceci longtemps après la chirurgie.

Il est important de demander à votre médecin comment soigner coupures, démangeaisons, piqûres d'insectes ou autres blessures au bras ou à la main. Vous devez également contacter votre médecin pour toute infection, même minime, se développant dans le bras ou la main. Si vous ressentez un gonflement, une sensation de serrement dans le bras après un curage axillaire, vous devez en informer rapidement votre médecin.

Un complication rare...
Le lymphangiosarcome décrit en 1948 par Stewart et Treeves complique essentiellement les lymphœdèmes du membre supérieur avec une fréquence estimée à 0,03 % et un délai moyen de survenue de dix ans après traitement du cancer du sein.

LES AUTRES PROBLÈMES POSSIBLES

Des troubles de la sensibilité
Après un curage axillaire, la mobilité et la sensibilité du bras peuvent être altérées. Certaines femmes ressentent une perte de force musculaire du membre supérieur, mais pour la plupart d'entre elles, cette perte de force et la limitation de leurs mouvements sont temporaires.

Le médecin, l'infirmière ou le kinésithérapeute peut recommander des exercices rapidement après l’intervention, afin de les aider à retrouver la mobilité et la force dans leur bras et leur épaule.

Des douleurs de type neuropathiques...
Certains nerfs étant souvent blessés ou sectionnés au cours de la chirurgie, une patiente peut ressentir un endormissement ou des fourmillements dans la poitrine, sous les aisselles, dans l'épaule et le bras. Ces sensations disparaissent généralement en quelques semaines ou mois. Certaines patientes peuvent ressentir un engourdissement permanent, à la face interne du bras.

Pour éviter le gros bras...

Ne pas tenir de cigarette dans la main, ne pas porter de sac ou d’objet lourd, ne porter aucun bijou (bracelet, montre, bague)
Ne pas exposer le bras à la chaleur (soleil, four chaud…)
Éviter toute situation susceptible d’entraîner une plaie même minime (jardinage, couture…) 
Porter un gant large en caoutchouc pour faire la vaisselle, porter un dé pour coudre
Ne pas prendre la tension à ce bras
Ne pas laisser faire de test cutané, d’injection ou de prise de sang
Porter sur une carte d’identification avec la mention : « Lymphœdème  du bras. Ne pas faire d’injection du côté droit/gauche »

 

DE LA RADIOTHérAPIE

LE SEIN  & LA PEAU

Des effets secondaires transitoires ...
Avec les techniques actuelles, les effets secondaires sérieux et de longue durée sont rares (moins de 2 % des patientes traitées). De plus, ils sont temporaires et la zone irradiée guérit progressivement après la fin du traitement.

la radio-épithélite
Le premier grade est l’érythème cutané, c'est-à-dire que la peau du sein devient rouge. Il apparait à partir de la troisième semaine de "rayons" et diminue un mois après la radiothérapie. Une desquamation humide au niveau du sillon sous mammaire est aussi possible. Ces problèmes disparaissent habituellement en quelques semaines à mois.
Au cours des premières années qui suivent le traitement, vous pourrez ressentir de l'inconfort, des sensations douloureuses, avoir la région du sein tuméfiée ou hyperpigmentée.
Vous pouvez aussi constater d'autres changements cutanés, comme l’apparition de petits vaisseaux sous la peau (télangiectasies) dans certaines zones de la radiothérapie.
Une petite dépression au niveau de la tumeur peut aussi apparaître.

Sachez que dans les enquêtes menées auprès de patientes, plus de 90 % d'entre elles sont toutefois satisfaites de l'apparence de leur sein après une tumorectomie et une radiothérapie !
Une partie du tissu mammaire peut aussi se rétracter ou durcir surtout aux endroits où l'on doit administrer une dose supplémentaire de rayonnements. Ce durcissement ne signifie pas que le cancer est revenu.
L'exposition, autant que possible, de cette zone à l'air, aide à la cicatrisation de la peau.

LA FATIGUE

Au cours du traitement de radiothérapie, vous pouvez vous sentir extrêmement fatiguées. Cette sensation peut persister un certain temps après la fin du traitement. 
Bien que le repos soit important, il est conseillé d'essayer de rester raisonnablement actif, en adaptant vos activités à vos forces. Elle peut être accentuée par des troubles du sommeil.

UNE GÊNE À AVALER...

Vers la quatrième semaine de rayons vous pouvez ressentir une gêne à la déglutition ou dysphagie. Ceci est la conséquence des rayons sur l’œsophage. Pour vous soulager, on vous prescrira des « pansements gastriques ».

VOS CRAINTES...

Question: les rayons peuvent-ils causer le cancer ?
C'est normal de vous poser cette question...  Tout danger provenant des rayonnements dépend du type de rayonnement, de la quantité administrée et de la façon de les administrer. 
Il n'y a pas de preuves convaincantes qui démontrent que la radiothérapie, administrée aux doses actuellement utilisées après une tumorectomie, puisse causer un cancer, que ce soit dans le sein ou ailleurs dans le corps. Néanmoins, une surveillance à long terme s'impose...

De la chimiothérapie ...

EN PRÉAMBULE...

Avant toute chose, il faut savoir que l'absence d'effet indésirables, en cours de chimiothérapie est possible mais que cela ne veut pas dire que le traitement est inefficace

Les effets secondaires temporaires, les plus fréquents sont : la baisse du nombre de cellules sanguines, la fatigue, la perte de cheveux, les nausées et les vomissements, la perte d'appétit, et les aphtes (mucite). Les modifications du cycle menstruel peuvent être temporaires ou permanents. 

LA BAISSE TEMPORAIRE DU NOMBRE DE CELLULES SANGUINES
Cela comprend les cellules sanguines qui luttent contre les infections (globules blancs ou leucocytes), celles qui aident à la coagulation (plaquettes) et enfin celles qui transportent l'oxygène (globules rouges).Quand les cellules sanguines sont très diminuées en nombre, les patientes peuvent être plus sujettes aux infections, avoir des bleus et saigner facilement. Elles peuvent aussi se sentir particulièrement fatiguées.
Au cours d’un traitement de chimiothérapie standard, le taux des cellules sanguines baisse pour atteindre un minimum (nadir), le plus souvent entre le 8° et le 14° jour après le début du cycle. Afin de surveiller l’évolution des cellules sanguines dans le temps, votre médecin pourra vous demander de réaliser des prises de sang régulières entre chaque cycle de chimiothérapie. Dans tous les cas, une prise de sang est nécessaire avant chaque perfusion de chimiothérapie pour s’assurer que le taux des cellules sanguines est revenu à un niveau permettant de réaliser la perfusion suivante.
Généralement, il est demandé avant chaque cycle que le taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) soit supérieur à 1500/mm 3 et que le taux de plaquettes soit supérieur à 100 000/mm 3.

LA FIÈVRE
La survenue d’une fièvre au cours de la chimiothérapie n’est pas un évènement très fréquent, mais qui mérite attention. Si vous vous sentez fébrile entre les cycles de traitement, il est utile de prendre sa température.
Il est déconseillé de prendre la température avec un thermomètre standard (à mercure) au niveau de l’anus, car, dans cette période de fragilité de certains tissus, vous risqueriez de vous blesser la muqueuse rectale. Plusieurs méthodes alternatives sont possibles, y compris la mesure de la température avec le thermomètre standard laissé 3 minutes montre en main sous le bras (sous l’aisselle) qui donne une température à laquelle il faut rajouter 0,5°C pour avoir la vraie température du corps (température mesurée sous le bras = 37°5C, vraie température du corps = 38°C).
Si votre température atteint ou dépasse 38°5C entre 2 cycles de chimiothérapie, et particulièrement si vous ressentez des frissons, il est important d’appeler le médecin de votre équipe soignante. Il pourra vous demander de pratiquer une prise de sang (NFS + plaquettes) en urgence pour vérifier que vous n’êtes pas en aplasie, c’est à dire que votre taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) ne se trouve pas au-dessous de 1000/mm 3 ou même 500/mm 3 .
La survenue d’une fièvre supérieure ou égale à 38°5C et d’un taux bas de polynucléaires neutrophiles peut faire craindre une infection alors que vos défenses contre les infections sont temporairement altérées.
Dans ce cas, le médecin peut demander que vous soyez hospitalisée quelques jours pour administrer des antibiotiques à large spectre par voie intraveineuse. Dans certains cas, il vous demandera de prendre des antibiotiques par la bouche à la maison.

LA FATIGUE
La fatigue est très fréquente au cours des traitements par chimiothérapie. Elle est rapportée dans plus de 75 % des cas. Une des raisons de la fatigue est la baisse du taux des globules rouges (ou du taux d’hémoglobine) qui survient fréquemment au fur et à mesure des cycles de chimiothérapie. L’administration de transfusions ou de médicaments de type érythropoïétine sont des solutions pour diminuer l’anémie et la fatigue. La fatigue est aussi favorisée par le changement de vie pour vous et votre entourage que représentent les traitements. Il est également normal de ressentir une certaine inquiétude pour l’avenir, et certaines femmes se sentent déprimées. N’hésitez pas à vous faire aider fin de traverser convenablement cette période !

DE LA CHIMIOTHéRAPIE SUR LES ONGLES & LES CHEVEUX

EFFETS SUR LES ONGLES
La chimiothérapie peut entraîner une coloration des ongles et des stries bleuâtres.
Avec certains produits, en particulier les taxanes (Taxol™ ou Taxotère™), les ongles peuvent devenir cassants. Il faut savoir qu’il s’agit d’un phénomène transitoire, les ongles reprenant leur aspect normal en quelques mois. En pratique…

  • Maintenez les extrémités des doigts dans l’eau glacée, ceci permet de protéger les ongles,
  • Appliquez du vernis à ongles opaque qui renforce les ongles et évite qu’ils ne cassent

 

EFFET SUR LA PEAU
La peau au cours du traitement peut devenir très sèche. Il existe parfois une hypersensibilité au soleil (photo-sensibilité) qui doit faire éviter toute exposition prolongée. En pratique :

  • Utilisez des crèmes hydratantes,
  • Évitez les expositions solaires prolongées,
  • Protégez-vous du soleil : chapeau, lunette de soleil, écran total.

 

LA PERTE DES CHEVEUX & DES POILS

Les cellules à division rapide dans les racines des cheveux et des poils peuvent être touchées par les médicaments de chimiothérapie. Ceci entraîne une chute transitoire des cheveux et des poils. Cette chute est plus ou moins importante selon les traitements et débute le plus souvent 2 à 3 semaines après le premier traitement.
Ceci peut se voir avec de nombreuses molécules, mais cet effet secondaire est plus marqué si votre protocole comporte du Taxol™, du Taxotère™ ou du carboplatine.
Pour certains traitements, il est possible de diminuer l’importance de la perte de cheveux en mettant un ou plusieurs casques froids sur la tête, pendant généralement 1 heure environ, le temps d’administrer les médicaments les plus toxiques pour les cheveux.
Si le casque réfrigérant peut être une solution préventive de la perte des cheveux dans le cas de votre traitement, il est recommandé d’avoir les cheveux assez courts avant de débuter le traitement, pour qu’une masse de cheveux trop importante n’empêche pas de refroidir le cuir chevelu où se trouvent les follicules pileux sensibles à la chimiothérapie. De même, votre équipe soignante pourra vous conseiller de mouiller les cheveux avant de mettre le casque, afin de bien conduire le froid partout sur la tête.
Il faut savoir que le casque réfrigérant n’est pas efficace pour tous les traitements, ni pour tous les patientes.

Certains malades ne supportent pas bien la sensation de froid que provoque le casque, ainsi que les maux de tête qui y sont associés.
Vous demanderez au médecin s’il existe un risque que vous perdiez suffisamment de cheveux pour nécessiter le port d’une perruque. Dans ce cas, il peut être préférable d’acheter une perruque avant que les cheveux ne tombent. Ainsi vous pourrez avoir une perruque avec des cheveux de votre couleur habituelle et qui soient coupés selon la coupe de cheveux que vous souhaitez.
Il n'est pas conseillé de faire des manipulations trop violentes à vos cheveux pendant le traitement de chimiothérapie. Ce n’est pas le moment idéal pour les permanentes ou teintures. Dès que le traitement de chimiothérapie est terminé et que les cheveux repoussent en environ 6 semaines, rien ne s’oppose à une teinture.
Souvent, vous serez agréablement surpris par la nouvelle pousse de cheveux, car vous pourrez constater qu’ils sont plus beaux qu’avant. Parfois, vous constaterez que vos cheveux sont de couleur et de texture légèrement différentes.
Cependant, rarement, en cas de traitement par les anthracyclines ou les taxanes, la repousse
des cheveux peut être lente ou sub-optimale.

LE REMBOURSEMENT DES PERRUQUES...

Les perruques ou prothèses capillaires sont prises en charge par la Sécurité Sociale
Vérifiez bien auprès de votre médecin que l’entente préalable a bien été faite !
Elles sont remboursables au tarif TIPS soit 76,22 € (LPPR 1244589)

DE LA CHIMIOTHéRAPIE sur l'appareil DIGESTIF

LES NAUSÉES & LES VOMISSEMENTS
L’organisme perçoit les médicaments de chimiothérapie comme toxiques et réagit en voulant les rejeter par des nausées et des vomissements. Il s’agit d’une réaction inadaptée, puisque, le plus souvent les médicaments sont injectés par voie intraveineuse. Ce type de réaction est variable selon les médicaments inclus dans le traitement et selon les femmes.
Les vomissements précoces peuvent survenir surtout dans les heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie, plus rarement au cours des jours suivants.
Des médicaments puissants vous seront proposés pour limiter les vomissements. Ce sont les corticoïdes à forte dose (Soludécadron™, Solumédrol™, etc.) associés à une classe de médicaments appelés sétrons (Kytril™, Navoban™, Zophren ™ et les génériques).
Les vomissements anticipatoires sont aussi influencés par votre attitude vis-à-vis du traitement. Plus vous êtes nerveuse, moins vous acceptez le traitement, plus vous êtes à risque d’avoir des vomissements.
Si vous n’arrivez pas à vous décontracter suffisamment, demandez à votre médecin si vous pouvez prendre un calmant ou un anxiolytique la veille et/ou le matin de votre séance de traitement.
Les nausées peuvent persister quelques jours après le traitement. Pour diminuer leur survenue, votre médecin vous proposera de prendre pendant quelques jours des médicaments anti-nauséeux (corticoïdes, Primpéran™, Vogalène™ ou sétrons) et de l ’aprépitant (Emend™) qui est un médicament appartenant à une autre classe pharmacologique, les inhibiteurs des récepteurs NK1. Ce médicament, actif par voie orale, en association avec la cortisone et les "sétrons", est efficace pour atténuer ce type de nausées.

LES TROUBLES DU TRANSIT INTESTINAL
Certains médicaments de chimiothérapie (Fluorouracile™, Xéloda™, ….) peuvent provoquer de la diarrhée et des mesures spécifiques peuvent être nécessaires.
Les sétrons donnés comme traitement préventif des nausées et des vomissements et certains médicaments de chimiothérapie comme les alcaloïdes de la pervenche (Navelbine™) favorisent la constipation.
D’une manière générale, la chimiothérapie entraîne une certaine irrégularité du transit intestinal. En fonction de la perturbation observée, vous pouvez être amenée à modifier votre régime alimentaire pour tenter de régulariser votre transit intestinal.

LA MUCITE ET LES APHTES
La muqueuse de la bouche est souvent sensible à l’action de la chimiothérapie. En effet, les cellules des muqueuses digestives sont parmi celles qui se divisent le plus vite des tissus de l’organisme. De plus, lorsque le taux de globules blancs baisse, au cours de la chimiothérapie, la muqueuse a moins de défense contre les germes qui sont présents naturellement dans la bouche. Enfin, certains médicaments sont plus toxiques pour la muqueuse de la bouche que d’autres (Fluorouracile™, Méthotrexate™, Xéloda™, Caelyx™).
Dans un premier temps, la muqueuse de l’intérieur de la bouche a tendance à s’enflammer (mucite), à devenir rouge et sensible. A ce stade, il est important de demander à votre médecin des bains de bouche spéciaux à base de bicarbonate et d’antiseptiques parfois associés à des antifongiques (médicaments contre les champignons), comme le Loramyc™. Ce traitement peut éviter que n’apparaissent des petites ulcérations (aphtes) à l’intérieur de la bouche ou sur le bord de la langue.
Assez souvent on peut alors également observer un dépôt blanchâtre sur, ou autour des aphtes, voire de façon un peu plus diffuse dans la bouche et sur la langue. Il s’agit de champignons de type Candida, gênants mais rarement toxiques, qui se développent en profitant de cette période de faiblesse de défense. Dans ce cas, votre médecin vous proposera un traitement dirigé contre ces champignons.
Si vous avez trop de difficultés à avaler en raison de ces aphtes, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin ! Habituellement, ces désagréments sont temporaires et disparaissent lorsque le taux de globules blancs revient à la normale.

Une ordonnance type, en cas de chimiothérapie fortement émétisante...

Quand Médicaments
Jour de la chimiothérapie
  • Aprépitant 125mg : 1 matin avant la chimiothérapie
  • Odansetron 8mg lyophilisat oral : 1 cp, 1 h avant la chimiothérapie et 12 h plus tard
  • Prednisone 20mg : 4 cp le matin, 1 h avant la chimiothérapie
J2 et J3 après
  • Aprépitant 80mg : 1  le matin
  • Prédnisone 20mg : 4 cp le matin
J4 après 
  • Prédnisone 20mg : 4 cp le matin
Si nausées malgré le traitement
  • Nausées : dompéridone orodispersible : 1 à 2 cp sur la langue (maximum 8 cps/jour)
  • Vomissements : métoclopramide suppositoire : 1 à 3 par jour

 

Les traitements et le risque de maladies cardiovasculaires...

LE CONTEXTE

Ce risque accru de maladie CV chez les femmes atteintes d’un cancer du sein est lié à de nombreux phénomènes souvent intriqués :

  • L'âge de survenue de la maladie commun à ces deux pathologies
  • Les facteurs de risque partagés : obésité, surpoids, sédentarité, diabète de type 2, tabagisme…
  • Les éventuelles conséquences de l’hormonothérapie : dyslipidémies liées aux inhibiteurs de l’aromatase, ménopause précoce induite par les analogues de la GnRH, pathologie thrombo-embolique associée à la prise de tamoxifène
  • Les effets cardio-toxiques de la chimiothérapie, de la radiothérapie, des thérapies ciblées et de certaines immunothérapies


CE QUE L'ON SAIT...

La chimiothérapie à base d'anthracyclines comme l’Adriblastine™, la Farmorubicine™, qui fait partie du protocole FEC,  et le trastuzumab (Herceptin) augmentent le risque d’insuffisance cardiaque
La radiothérapie accroît le risque de maladie coronarienne et de pathologie des valves cardiaques (valvulopathies). Ces pathologies peuvent survenir parfois longtemps après la fin du traitement
Les cellules cancéreuses elles-mêmes peuvent accroître le risque cardiovasculaire, en activant les voies de la coagulation sanguine avec survenue d’épisodes thrombo-emboliques (phlébite et/ou embolie pulmonaire). de plus ces cellules pourraient avoir un effet direct en dérégulant les cardiomyocytes

QUE FAIRE ?

Dans tous les cas votre médecin vérifiera avant le traitement le bon fonctionnement du cœur en vous demandant une échographie cardiaque pour mesurer la fraction d’éjection du ventricule gauche. Cet examen sera répété tout au long du traitement.
Dans certains, on pourra vous proposez un traitement par le dexrazoxane (Cardioxane™). Ce médicament est utilisé pour prévenir la cardiotoxicité chronique cumulative liée à l’utilisation de la doxorubicine ou de l’épirubicine.
Le dexrazoxane est une prodrogue qui se transforme en médicament actif après pénétration dans la cellule. Ces métabolites sont des chélateurs du fer. Il est administré par perfusion intraveineuse brève (15 minutes) environ 30 minutes avant la chimiothérapie.

Les cancers secondaires

CE QUE L'ON SAIT...

L'utilisation massive de la chimiothérapie dans le traitement de la maladie peut être à l'origine du développement de cancers dits secondaires.
Les études épidémiologiques ont montré qu'une patiente traitée sur 20 développera un second cancer (hors cancer de l'autre sein) dans le 10 ans, ce qui correspond à une augmentation du risque relatif de 22 %. Ce risque est plus marqué chez les patientes :

  • Porteuse d'une prédisposition génétique (mutation BCRA2 ou P53 )
  • Ayant reçu une irradiation thoracique (cancer secondaire du poumon ou de l’œsophage)
  • Ayant été traitées par hormonothérapie (cancer de l'utérus associé au tamoxifène)


De plus, la chimiothérapie, peut être associée à une augmentation du de leucémie aiguë myéloïde et de myélodysplasie. De grandes études on estimé que le risque cumulé, après 8 ans de suivi, était faible, de l'ordre de moins de 2 %.

PRINCIPALES LOCALISATIONS À RISQUE DE SECOND CANCER APRÈS UN CANCER DU SEIN

 

Localisation Spécificités
Sein controlatéral Tout particulièrement si le diagnostic de cancer du sein à été posé avant 40 ans) et s'il existe une histoire familiale de cancer du sein et de l’ovaire, avec ou sans mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2
Ovaire
Endomètre Ce peut être le cas des cancers traités par antiestrogènes (tamoxifène) ; dans ce cas, une surveillance clinique annuelle est recommandée. Une échographie est nécessaire en cas de métrorragies.

 

Pour en savoir plus…

 @ Pour plus de détails, allez sur le site Chimio pratique qui vous fournira une mine de détails pratiques

Mise à jour

12 septembre 2023