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La prévention

Mangez moins ; mangez mieux…

FAITES DE L'EXERCICE

La sédentarité et les apports caloriques excessifs

Ce sont deux facteurs de risque reconnus du cancer du colon ou du rectum. Ces facteurs environnementaux interviennent dans la phase finale de la carcinogenèse, en particulier au moment où les polypes se transforment en tumeur maligne. La sédentarité est un facteur de risque indépendant de l’obésité.

Une activité physique régulière peut contribuer à diminuer le risque de développer la maladie

Deux études de prévention primaire récentes ont montré que l'activité physique est associée à une diminution des taux de cancers du côlon, l'incidence du cancer diminuant avec l'augmentation du niveau d'activité.
L'étude Nurses Health Study portant sur plus de 67 000 femmes sur une période de 6 ans a montré une réduction relative du risque de cancer du côlon de 33 % chez les femmes qui pratiquaient 4 heures d'activité physique par semaine par rapport à une réduction de 46 % chez celles qui avaient plus de 5 heures d'activité physique par semaine.
Une étude comparable chez des hommes de plus de 26 ans a montré une réduction de 50 % de l'incidence de cancer du côlon chez ceux qui pratiquaient régulièrement une activité physique modérée à intense par rapport aux hommes sédentaires.

En pratique...

L'activité physique réduit le risque global de cancer du côlon, d'autant plus qu'elle est importante. De plus, cet effet protecteur est significatif à tous les niveaux du côlon, proximal ou distal...

MANGEZ DES FRUITS ET DES LÉGUMES !

Une alimentation riche en viande rouge (bœuf, porc, mouton) est associée à un risque augmenté. Il en va de même pour la charcuterie. En revanche, une alimentation riche en poisson aurait un certain effet protecteur. Plusieurs études de cas-témoins suggèrent un effet protecteur des crucifères comme les choux, les choux de Bruxelles, les choux-fleurs, les navets ou le brocoli. Dans d'autres études, l'ensemble des légumes semblent intervenir dans la diminution du risque.
Dans l'étude réalisée en France à Marseille, le rôle protecteur des légumes verts n'a été constaté que pour le cancer du côlon. Dans un étude belge, il a été noté à la fois un effet protecteur pour le cancer du côlon mais aussi du rectum. Dans cette étude, le rôle protecteur des légumes verts crus était un peu plus net que celui des légumes verts cuits. Plusieurs composants des légumes peuvent expliquer leur effet protecteur. Ils sont riches en vitamines antioxydantes, en folates, en fibres alimentaires, en phytates et indols. Ils jouent également un rôle de lest en diminuant la concentration de carcinogènes au niveau du bol fécal. Le rôle protecteur des légumes apparaît actuellement comme le fait le mieux établi.

Les recommandations de la conférence de consensus

CE QUE NOUS APPRENNENT LES ETUDES

Les études d’intervention indiquent que les vitamines antioxydantes comme le β-carotène, la vitamine E ou la vitamine C n’interviennent ni dans l’apparition des adénomes, ni dans leur augmentation de taille, ni dans le risque de cancer.
Des études suggèrent que le calcium diminue le risque de récidive des adénomes, mais n’influence pas leur augmentation de taille.
Les fibres n’ont pas d’effet sur le risque de récidive des adénomes et peuvent même avoir un effet délétère. Leur rôle dans les phases finales de la cancérogenèse reste à préciser.
Un régime pauvre en graisses, riche en fibres, en légumes et en fruits n’a pas d’effet sur la récidive des adénomes.
La plupart des études indiquent qu’une forte consommation de légumes diminue de moitié le risque de cancer colorectal. De plus, il est recommandé, en prévention primaire d’éviter les excès caloriques et la sédentarité.
Les céréales raffinées sont des facteurs de risque spécifiques aux pays d’Europe Latine, du fait de leur haut niveau de consommation.

CE QU'IL FAUT EN RETENIR

Les recommandations en matière de prévention du cancer colique se limitent, à ce jour à des conseils diététiques : augmentation de la consommation de légumes, réduction globale des apports caloriques et augmentation de l'activité physique, présentés dans le tableau ci-dessous.
De plus, le traitement des lésions précancéreuses diminue le risque de cancer colique, qu’il s’agisse d’enlever des polypes (adénomectomie) ou d’une colectomie, en cas de maladie génétique.

Ayez une activité physique !

 

Impact de l'activité physique Pendant le traitement Après le traitement
Le taux de récidives Données manquantes Possible
La survie Possible Probable
La qualité de vie Possible Probable

Ce que nous disent les danois...

UN INDEX DES HABITUDES DE VIE...

Une équipe de chercheurs danoise a mis au point un outil pour évaluer comment étaient respectées par les 55 487 participants, âgés de 50 à 64 ans, suivis pendant en moyenne 9,9 ans, les recommandations concernant 5 facteurs de risque.
Dans cette étude prospective, cet index des habitudes de vie, attribue une note de 0 ou 1 pour chaque recommandation : pas de tabac, activité physique quotidienne de 30 minutes ou travail physique, consommation de moins de 7 verres d’alcool par semaine pour les femmes et de moins de 14 pour les hommes, tour de taille inférieur à 88 cm pour les femmes et à 102 pour les hommes, et alimentation saine.

DES RECOMMANDATIONS SIMPLES POUR DES RÉSULTATS NOTABLES...

Les résultats de cette étude montre que si chaque participant avait suivi seulement une recommandation supplémentaire, 13 % des cancers diagnostiqués auraient pu être évités et 23 % si tous les participants de cette étude avaient suivi les 5 recommandations, avec des résultats plus significatifs pour les cancers du côlon que du rectum.

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES

  • Reprenez une activité physique
  • Diminuez vos apports caloriques
    • Mangez moins, mangez mieux...
    • Consommez moins de viande rouge et évitez de la carboniser
  • Évitez les cuissons élevées des matières grasses
  • Consommez 400 à 800 g de fruits et de légumes par jour
  • Augmentez vos apports en calcium.

La chimioprévention

L'ASPIRINE ET LES ANTI-INFLAMMATOIRES

Des données récentes

Elles suggèrent fortement que les personnes utilisant l’aspirine à faible dose ou des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ont un moindre risque de développer des polypes et donc un cancer colorectal.
L’aspirine, des anti-inflammatoires comme le sulindac (Arthrocine™), certains inhibiteurs de la COX-2 ou coxib, comme le Célebrex™, ont fait et font l’objet d’essais thérapeutiques prospectifs. Ces derniers, auraient un effet protecteur sur la survenue d’un cancer du côlon chez les malades atteints de polypose familiale colique (PAF).

L’aspirine

Deux vastes études de cohorte prospectives aux États-Unis ( JAMA Oncology doi:10.1001/jamaoncol.2015.6396)
Il s'agit de l’étude sur la santé des personnels infirmiers (Nurses’ Health Study, de 1980 à 2010) et l’étude de suivi des professionnels de la santé (Health Professionals Follow-up Study, de 1986 à 2012), ont suivi 135 965 professionnels de santé (88 084 femmes et 47 881 hommes, respectivement) ayant rapporté l’utilisation d’aspirine tous les 2 ans.


Au terme du suivi, 20 414 cancers chez les femmes et 7 571 cancers chez les hommes ont été enregistrés.
Comparée à l’utilisation non régulière, l’utilisation régulière d’aspirine a été associée à une réduction du risque de cancer général (Réduction relative du risque (RRR) de 3 % (intervalle de confiance (Ic) de 1 à 4 %), principalement en raison d’une réduction de l'incidence des cancers digestifs (RR de 15 % (IC de 9 à 20 %). Cette réduction était surtout marquée pour les cancers colorectaux (RRR de 19 % (IC 12 à 25 %).

Le bénéfice de l’aspirine
Il apparait pour une utilisation d’au moins 0,5 à 1,5 comprimé d’aspirine par semaine ; la durée minimum de l’utilisation régulière associée à une diminution du risque était de 6 ans.

LES AUTRES OPTIONS

Les médicaments contre le cholestérol

Les statines ou inhibiteurs de l'enzyme HMG CoA (Hydroxy-Méthyl-Glutaryl Coenzyme-A) réductase, sont des médicaments qui ont comme objectif de diminuer la production par l’organisme du cholestérol. Pour ce faire, ils bloquent une enzyme qui est une protéine qui peut provoquer ou faciliter des réactions biochimiques. L’enzyme cible, l’HMG CoA réductase, intervient dans la chaîne de la fabrication du cholestérol. La HMG CoA réductase est une enzyme clé de la synthèse du cholestérol au niveau du foie. Son inhibition réduit donc les taux sanguins de cholestérol. Lorsqu’on sait que 70 % du cholestérol de notre corps est fabriqué par notre foie pour seulement 30 % provenant de notre alimentation, on comprend pourquoi ce type de traitement est efficace.
Depuis plusieurs années, certains chercheurs avaient constaté que les malades traités par des statines faisaient moins de cancers du colon. Cette hypothèse semble confirmée par la publication dans le New England Journal of Medicine (2005;352 :2184-92) des résultats de l’étude MECC. Dans cette étude de cas-contrôle, les scientifiques ont observé une diminution du risque relatif de développer un cancer du côlon de 47 % (intervalle de confiance : -26 à –60 %) dans le groupe traité pendant au moins 5 ans par une statine. Ces résultats, très importants devront néanmoins être confirmés par des études de type prospectif.

La metformine

C'est un médicament utilisé pour traiter certaines formes de diabète de l'adulte (diabète gras ou diabète de type 2). Des études expérimentales auraient montré un certain effet protecteur sur le développement des lésions précancéreuses.

EN RÉSUMÉ...

 

Efficacité reconnue Efficacité possible
  • Colectomie préventive dans les FAP
  • Traitement des lésions précancéreuses, en particulier ablation des polypes
  • La modification des habitudes alimentaires et de certains comportements (étude danoise)
  • La prise d’aspirine à long terme et à dose suffisante surtout pour les malades présentant un syndrome de Lynch
  • Certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou les inhibiteurs de la COX-2 (coxibs)
  • Les statines (médicaments contre le cholestérol)
  • La metformine (médicament du diabète gras)

 

 

Mise à jour

7 mars 2016