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Les effets secondaires

SOYEZ en SUR, ILS SERONT PRIS EN CHARGE...

L'équipe médicale va les anticiper et les prévenir…
Les réactions d'un patient au traitement administré sont recherchées systématiquement par l'équipe soignante. Ils pourront être dépistés ou suivis grâce à des examens cliniques, des examens sanguins et d'autres examens plus spécialisés. Les médecins et les infirmières doivent expliquer les effets secondaires possibles du traitement au patient et lui suggérer comment surmonter les problèmes pouvant intervenir pendant et après le traitement.

Dans tous les cas, il est très important que les patients souffrant de douleurs en parlent à l'équipe soignante pour envisager avec elle les moyens permettant le contrôle de la douleur.

DE LA CHIRURGIE...

LE CONTEXTE

C'est une chirurgie lourde qui conduit à l'ablation d'une partie de l'estomac, de la vésicule biliaire, d'une partie des voies biliaires, du duodénum, de la tête du pancréas voire de la rate ou du pancréas.

LES PROBLEMES POSSIBLES APRÈS L’OPÉRATION….

Les problèmes généraux
La chirurgie peut provoquer des douleurs à court terme et le plus souvent une sensibilité de la zone opérée. Toute chirurgie implique la possibilité d'une réaction à l'anesthésie utilisée au cours de l'intervention.
Ils comprennent l'infection de la plaie opératoire et l'hématome (accumulation de sang dans la plaie).
Rarement, la chirurgie peut se compliquer d'infection générale, de retard de cicatrisation, de saignements importants.

Les fistules
Une fistule est une communication (fuite) entre la plaie opératoire et la cavité pancréatique. Le risque de fistule peut concerner toutes les anastomoses, mais la fistule pancréatique demeure la plus préoccupante. Sa fréquence est variable selon les équipes 2 à 20 %.
Sa prévention peut faire appel à l’intubation du canal pancréatique principal, à son encollage par l’octréotide (Sandostatine™) qui est une hormone de synthèse apparentée à la somatostatine naturelle secrétée par l’hypothalamus. Ces techniques permettent de venir à bout de ce type de complications.

La gastroplégie ou la gastroparésie
La fréquence de la gastroplégie, ou paralysie de l’estomac postopératoire varie, selon les équipes  de 15 à 35 %. Ce problème est le plus souvent contrôlé par un traitement par l’érythromycine qui améliore la qualité de la vidange gastrique.

Une stéatorrhée (selles blanches graisseuses)
Elle peut apparaitre et est liée à une insuffisance pancréatique exocrine. Un dosage de l’élastase fécale permet le diagnostic. Une prise d’extraits pancréatiques au long cours peut être nécessaire.

Une diarrhée motrice
Elle peut se voir après une duodéno-pancréatectomie céphalique en cas de cancer de la tête du pancréas.

DE LA RADIOTHÉRAPIE...

POURQUOI ?

Les cellules cancéreuses se développent et se divisent plus rapidement que les cellules normales. La radiothérapie et les médicaments anticancéreux sont destinés à détruire prioritairement les cellules malignes. Comme pour la chimiothérapie, la radiothérapie peut aussi détruire ou léser des cellules normales. Ceci est à l’origine des effets secondaires observés au décours du traitement. Certaines cellules normales et saines peuvent aussi se multiplier rapidement. La radiothérapie peut ainsi les affecter négativement. Quand cela se produit, il s'agit d'un effet secondaire.
La plupart des cellules normales récupèrent rapidement, dès que la radiothérapie est terminée.

LES ORGANES A RISQUE

L’intestin grêle
C’est l’organe de l’abdomen le plus sensible à l’irradiation. L’irradiation va altérer le renouvellement des cellules de l’intestin. Les effets secondaires aigus apparaissent vers la troisième semaine.
Il s’agit de diarrhée parfois accompagnée par des nausées ou des vomissements. Cet effet secondaire est bien contrôlé par de mesures diététiques.
Plus rarement et tardivement (2 ans) on peut observer un syndrome appelé « grêle radique ». Dans cas les symptômes les plus fréquents des douleurs dans l’abdomen, un amaigrissement, une perte d’appétit avec amaigrissement et des troubles du transit abdominal.

La fatigue
La plupart des patients commencent à se sentir fatigués après une ou deux semaines de radiothérapie dans la région du thorax. Cette sensation peut s'accroître avec la durée du traitement. Il faut savoir que cela ne signifie pas automatiquement que le cancer est en train d'empirer. Au contraire, cela peut être une preuve de l'efficacité du traitement.
Il est conseillé de se reposer davantage pendant traitement.
L'impression de fatigue ou de lassitude générale disparaît généralement en une semaine après la fin des séances.

Les problèmes dermatologiques
La peau peut être affectée par la radiothérapie. Elle peut rougir, être irritée, avoir l'aspect d'un coup de soleil ou du bronzage dans la zone traitée. Une perte de cheveux ou de poils peut intervenir dans la zone traitée. Dans ce cas, les cheveux repousseront après trois mois environ. Les soins dermatologiques doivent être discutés avec le médecin ou l'infirmière qui vous indiqueront certaines lotions destinées à réduire l'irritation.

De la chimiothérapie

LE NADIR...

La baisse du nombre de cellules sanguines


Cela comprend les cellules sanguines qui luttent contre les infections (globules blancs ou leucocytes), celles qui aident à la coagulation (plaquettes) et enfin celles qui transportent l'oxygène (globules rouges).
Quand les cellules sanguines sont très diminuées en nombre, les patients peuvent être plus sujets aux infections, avoir des bleus et saigner facilement. Ils peuvent aussi se sentir particulièrement fatigués.
Au cours d’un traitement de chimiothérapie standard, le taux des cellules sanguines baisse pour atteindre un minimum (nadir), le plus souvent entre le 8° et le 14° jour après le début du cycle. Afin de surveiller l’évolution des cellules sanguines dans le temps, votre médecin pourra vous demander de réaliser des prises de sang régulières entre chaque cycle de chimiothérapie.
Dans tous les cas, une prise de sang est nécessaire avant chaque perfusion de chimiothérapie pour s’assurer que le taux des cellules sanguines est revenu à un niveau permettant de réaliser la perfusion suivante.
Généralement, il est demandé avant chaque cycle que le taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) soit supérieur à 1 500/mm 3 et que le taux de plaquettes soit supérieur à 100 000/mm 3 .

LA FIÈVRE

La survenue d’une fièvre au cours de la chimiothérapie n’est pas un évènement très fréquent, mais qui mérite attention.
Si vous sentez fébrile entre les cycles de traitement, il est utile de prendre sa température. Il est déconseillé de prendre la température avec un thermomètre standard (à mercure) au niveau de l’anus, car, dans cette période de fragilité de certains tissus, vous risqueriez de vous blesser la muqueuse rectale. Plusieurs méthodes alternatives sont possibles, y compris la mesure de la température avec le thermomètre standard laissé 3 minutes, montre en main, sous le bras (sous l’aisselle) qui donne une température à laquelle il faut rajouter 0,5°C pour avoir la vraie température du corps (exemple : température mesurée sous le bras = 37°5C, vraie température du corps = 38°C).

Si votre température atteint ou dépasse 38°5C entre 2 cycles de chimiothérapie, et particulièrement si vous ressentez des frissons...
Il est important d’appeler le médecin de votre équipe soignante. Il pourra vous demander de pratiquer une prise de sang (NFS + plaquettes) en urgence pour vérifier que vous n’êtes pas en aplasie, c’est à dire que votre taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) ne se trouve pas au-dessous de 1000/mm3 ou même 500/mm3.

La survenue d’une fièvre supérieure ou égale à 38°5C et d’un taux bas de polynucléaires neutrophiles...
Elle peut faire craindre une infection alors que vos défenses contre les infections sont temporairement altérées. Dans ce cas, le médecin peut demander que vous soyez hospitalisé quelques jours pour administrer des antibiotiques à large spectre par voie intraveineuse. Dans certains cas, il vous demandera de prendre des antibiotiques par la bouche à la maison.

En cas de chimiothérapie à base de Gemzar™….
Il ne faut pas confondre ses signes avec l’état pseudo-grippal qui peut suivre les chimiothérapies à base de gemcitabine (Gemzar™). C’est un effet secondaire transitoire que l’équipe médicale anticipera.

LA FATIGUE

Elle est très fréquente au cours des traitements par chimiothérapie. Une des raisons de la fatigue est la baisse du taux des globules rouges (ou du taux d’hémoglobine) qui survient fréquemment au fur et à mesure des cycles de chimiothérapie.
L’administration de transfusions ou de médicaments de type érythropoïétine (EPO) sont des solutions pour diminuer l’anémie et la fatigue.
La fatigue est aussi favorisée par le changement de vie pour vous et votre entourage que représentent les traitements. Il est également normal de ressentir une certaine inquiétude pour l’avenir, et certaines malades se sentent déprimés.
N’hésitez pas à vous faire aider pour traverser cette période !

De la chimiothérapie (suite) ...

LES TROUBLES DIGESTIFS

Les nausées et les vomissements
L’organisme perçoit les médicaments de chimiothérapie comme toxiques et réagit en voulant les rejeter par des nausées et des vomissements. Il s’agit d’une réaction inadaptée, puisque, le plus souvent les médicaments sont injectés par voie intraveineuse. Ce type de réaction est variable selon les médicaments inclus dans le traitement et selon les patients. 
Les vomissements peuvent survenir surtout dans les heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie, plus rarement au cours des jours suivants. Des médicaments puissants vous seront proposés pour limiter les vomissements. Ce sont les corticoïdes à forte dose (Soludécadron™, Solumédrol™, etc.) associés à une classe de médicaments appelés « sétrons » (Kytril™, Navoban™, Zophren ™). 
Les vomissements sont aussi influencés par votre attitude vis-à-vis du traitement. Plus vous êtes nerveux, moins vous acceptez le traitement, plus vous êtes à risque d’avoir des vomissements. Si vous n’arrivez pas à vous décontracter suffisamment, demandez à votre médecin si vous pouvez prendre un calmant ou un anxiolytique la veille et/ou le matin de votre séance de traitement. 
Les nausées peuvent persister quelques jours après le traitement. Pour diminuer leur survenue, votre médecin vous proposera de prendre pendant quelques jours des médicaments anti-nauséeux (corticoïdes, Primpéran™, Vogalène™ ou sétrons) et / ou de l'Emend™ qui est un médicament pour lutter contre ce type d’effet secondaire.

Les troubles du transit intestinal
Certains médicaments de chimiothérapie comme l’étoposide, le Xéloda™ peuvent provoquer de la diarrhée et des mesures spécifiques peuvent être nécessaires. A l’inverse, les dérivés de la pervenche et les « sétrons », donnés comme traitement préventif des nausées et des vomissements, favorisent la constipation.
D’une façon générale, la chimiothérapie entraîne une certaine irrégularité du transit intestinal. En fonction de la perturbation observée, vous pouvez être amené à modifier votre régime alimentaire pour tenter de régulariser votre transit intestinal.

LES AUTRES TROUBLES

Avec la gemcitabine, on peut observer quelque fois un syndrome pseudo-grippal ou un syndrome œdémateux ainsi que des troubles oculaires.

Votre vie intime

Le retentissement sur la fertilité
Certaines chimiothérapies utilisées peuvent diminuer la fertilité. Dans tous les cas, le médecin qui prescrit la chimiothérapie vous informera en détail sur ces questions. Il est toujours possible de prélever du sperme ou des ovules, avant de débuter le traitement et de les conserver congelés pour une utilisation plusieurs années plus tard. Ceci est géré par les Centres d'Etude et de Conservation des Œufs et du Sperme humain (CECOS).
Pour plus d’informations, vous pouvez vous adresser au  CECOS le plus proche de votre domicile.

Le cycle menstruel
Certains médicaments anticancéreux peuvent altérer le fonctionnement des ovaires. Les chimiothérapies sont souvent responsables d'une irrégularité des règles, voire de leur arrêt (aménorrhée) ou de stérilité, surtout si la patiente est proche de la ménopause naturelle. Il est cependant indispensable pendant le traitement d'avoir une contraception efficace. Les chances de retour à une fertilité normale dépendent de l'âge du patient et du type de chimiothérapie utilisé. Les femmes qui n’ont plus de règles (aménorrhée) à la fin de leur traitement de chimiothérapie et qui ont plus de 35 ans ont assez souvent une ménopause définitive. 

Mise à jour

16 novembre 2020