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Selon le stade

Cancer au stade localisé (I)

Lorsque le cancer est localisé et si la tumeur est T < 2 cm, l’objectif du traitement est de vous guérir. Ceci signifie que le cancer ne s'est pas étendu aux vaisseaux sanguins et aux ganglions lymphatiques distants. Il n'y pas d'extension à d'autres organes comme les poumons ou le foie.
Ces caractéristiques ont été précisées grâce aux différents examens complémentaires réalisés durant le bilan préthérapeutique. 
A ce stade, on peut procéder à un traitement chirurgical dit "radical" consistant soit en une résection ou une ablation de la tumeur. Parfois, lorsque la tumeur est difficilement résécable, une chimioradiothérapie néoadjuvante est proposée avec la chirurgie.
Après la chirurgie et en l’absence de contre-indication, six cures de chimiothérapie adjuvante par gemcitabine et capécitabine ou par mFOLFIRINOX sont recommandées. La chimiothérapie doit être instaurée dans un délai de 4 à 8 semaines après la chirurgie.
Les autres options sont une radiothérapie ou une association chimiothérapie et radiothérapie adjuvante ou de prévention.

Cancer localement avancé (stades II et IIIa)

LES OBJECTIFS

A ce stade est de contrôler votre maladie et plusieurs options s’offrent à vous.

LES OPTIONS

La chirurgie est envisageable d'emblée
Cette option est rarement réalisable dans un premier temps. Dans de rares cas, si le cancer s'est étendu aux ganglions lymphatiques, ils sont systématiquement enlevés. Il s’agit d’un curage ganglionnaire qui sera réalisé au cours de l’opération sur le pancréas, si cela est encore techniquement faisable. Une grande amélioration récente est représentée par le remplacement de la veine porte, lorsque celle-ci est touchée.

La chirurgie est envisageable dans un second temps
Dans ce cas le traitement débutera par un traitement néoadjuvant. En général, il comporte, si votre état général le permet, une chimiothérapie d'induction par FOLFIRINOX ou une association gemcitabine plus nab-paclitaxel. L'alternative est une Chimioradiothérapie avec la capécitabine après au moins 3 mois de contrôle tumoral par chimiothérapie systémique.
Au terme de ces traitements, une chirurgie secondaire peut être envisagée en cas de bonne réponse (clinique, imagerie, CA19-9), en l'absence d’apparition de métastases.

La chirurgie n'est pas une option
Il n’existe pas de traitement standard mais deux options de traitement : une chimiothérapie à base de gemcitabine ou une association radiochimiothérapie avec 5-FU

LA RECHERCHE CLINIQUE

Vous pouvez aussi envisager la participation à un essai thérapeutique.

Cancer aux stades avancés (IIIb et IV)

LE CONTEXTE

L’objectif du traitement à ce stade est de contrôler votre maladie et de prévenir les complications, en particulier la jaunisse (ictère) et les douleurs.
Lorsque le cancer s'est propagé à des ganglions lymphatiques distants, à d'autres organes ou aux vaisseaux sanguins de voisinage, la résection chirurgicale n'est généralement pas réalisable. Si cela est le cas, les médecins discuteront des autres traitements médicaux possibles et/ou des procédures pour contrôler la maladie.

LA CHIMIOTHÉRAPIE EN PREMIERE LIGNE

Le FOLFIRINOX
C'est une association d’oxaliplatine (85 mg/m²), d’irinotécan (180 mg/m², d’acide folinique (400 mg/ m²) et de 5FU bolus (400 mg/ m²) suivie de 5-FU en perfusion continue sur 46 heures (2,4 g/m²). Ce traitement est un standard de première ligne mais est réservé aux patients en bon état général sans problèmes cardiaques ou hépatiques. Il dure 6 mois.

La gemcitabine
C'était le traitement de référence, si l'état général le permettait.
La gemcitabine (Gemzar™ ou génériques) s'utilise à la dose de 1000 mg/m² perfusion de 30 min à J1 toutes les semaines, 7 semaines sur 8 puis 3 semaines sur 4.
Une autre option est l'association avec le nab-paclitaxel
Une autre option comporte, en plus de la gemcitabine 1000 mg/m² en 30 minutes à J1 une fois par semaine, de l'erlotinib oral à la dose de 100 mg par jour.

CHIMIOTHERAPIE EN DEUXIEME LIGNE

Après progression sous une première ligne de chimiothérapie, il est envisageable dans plus de la moitié des cas vous pouvez encore bénéficier d'une ou plusieurs ligne(s) ultérieure(s) si votre état général est correct.
Par exemple, après progression de la maladie sous gemcitabine, les associations de 5-FU avec un sel de platine (oxaliplatine ou cisplatine) ou l’irinotécan (forme standard ou nanoliposomale) sont des options envisageables.

LA CHIRURGIE

Un drainage biliaire
En cas de syndrome obstructif biliaire (ictère - jaunisse), surtout en cas d’un cancer de la tête du pancréas (70 à 80 % des cas), son traitement peut nécessiter, après lune imagerie médicale précise, un drainage biliaire. Celui-ci est réalisé par la pose de prothèse ou stent biliaire. Il est généralement réalisé par cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE). Ce drainage biliaire peut être nécessaire :

  1. Avant une chirurgie à visée curative
  2. Dans le contexte d'un traitement néoadjuvant ou d’induction
  3. En cas d'un traitement symptomatique
     

Un drainage duodénal
Plus rarement, la sténose peut être duodénale. Elle nécessite alors la pose d’un stent duodénal par voie endoscopique.

En cas de récidive

VOUS AVEZ ÉTÉ OPÉRÉ

Si vous avez été opéré la rechute est en général au niveau de la zone opérée. Dans ce cas, les médecins discuteront des autres traitements médicaux possibles et/ou des procédures palliatives.

DANS LES AUTRES CAS

La chimiothérapie 
Si votre état général est satisfaisant, une chimiothérapie par 5-FU plus oxaliplatine après 1ère ligne par gemcitabine ou par 5-FU plus nab-paclitaxel-irinotecan après 1ère ligne par gemcitabine.
Les autres options sont: FOLFIRI après 1ère ligne par gemcitabine , Gemcitabine après 1ère ligne par FOLFIRINOX, chimiothérapie par gemcitabine plus nab-paclitaxel après 1ère ligne par FOLFIRINOX , monothérapie par gemcitabine ou 5-FU ou paclitaxel seul ou associé à la gemcitabine.

La chirurgie
Elle peut être envisagée pour soulager certains symptômes, en particulier les douleurs. Dans cet esprit une alcoolisation du plexus cœliaque est possible. Cette petite intervention peut se faire maintenant à l’aide d’une aiguille guidée par le scanner.
Si vous avez une jaunisse (ictère), on pourra vous proposer soit une dérivation des voies biliaires soit la pose d’un ressort (stent) dans le canal biliaire pour permettre l’évacuation de la bile et améliorer la jaunisse.
Si votre estomac ne peut plus se vider normalement une gastro-jéjunostomie pourra être très utile pour améliorer les symptômes.

LA RECHERCHE CLINIQUE

Les essais thérapeutiques une option à ne pas négliger !
Le cancer du pancréas, même traité à un stade précoce peut récidiver. Dans ce contexte, il est souvent avantageux pour vous de considérer l'option de faire partie d'un essai thérapeutique. 

 

  
@ Pour en savoir plus, cliquez ici sur : Essais thérapeutiques

Dans tous les cas, l'équipe médicale prendra en charge les "5D" ...

  1. Traitement de la Douleur
  2. Nutrition en cas de Dénutrition
  3. Améliorer la Digestion (prothèse, extraits pancréatiques)
  4. Si nécessaire un Drainage biliaire sera effectué
  5. Si vous n'avez pas le moral une prise en charge de la Dépression

EN BREF...

 

 STADE 

OPTIONS THÉRAPEUTIQUES

 Chirurgie radicale avec ou sans traitement adjuvant

II

 

Chimiothérapie ou radiochimiothérapie d'induction. Si le résultat est positif, une chirurgie radicale secondaire avec traitement adjuvant

 

III/IV

 

TRAITEMENT STANDARD

- Soins de support dès le diagnostic : endoscopies (en première intention plutôt que chirurgie) pour drainage biliaire en cas d’ictère et/ou prothèse duodénale en cas de sténose symptomatique, traitement de la douleur, prise en charge nutritionnelle
- Chimiothérapie (induction) par gemcitabine (pour les patients en bon état général
- En cas de bonne réponse au traitement, réévaluation de la possibilité d'une opération


OPTIONS

- Chimiothérapie d'induction par FOLFIRINOX ou gemcitabine plus nab-paclitaxel
- Chimioradiothérapie avec capécitabine après au moins 3 mois de contrôle tumoral par chimiothérapie systémique
- Chirurgie secondaire si très bonne réponse et absence d’apparition de métastases

 

Mise à jour

12 décembre 2021