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Les effets secondaires

Pourquoi ?

Tous les traitements visent à éliminer le maximum de cellules tumorales mais en faisant cela, ils peuvent provoquer des effets secondaires. Par exemple, la chimiothérapie peut être toxique pour certains tissus sains et provoquer des effets indésirables.
Les effets secondaires des traitements dépendent principalement du type de traitement et de sa durée. Ils peuvent varier aussi d'une patiente à l'autre et d'un traitement à l'autre.
Dans tous les cas, les médecins et les infirmières devront vous expliquer les effets secondaires possibles du traitement et vous indiqueront comment surmonter les problèmes pouvant intervenir pendant et après le traitement.
Une partie importante du programme de traitement est la prise en compte et le contrôle des effets secondaires. Vos réactions au traitement administré seront recherchées systématiquement par l'équipe soignante. Les effets secondaires pourront être dépistés ou suivis grâce à des examens cliniques, des examens sanguins et d'autres examens plus spécialisés.

De la chirurgie

LE CONTEXTE

La chirurgie des cancers avancés de l'ovaire est une chirurgie lourde qui peut entraîner des  complications : thromboemboliques, infectieuses, digestives, épanchements pleuraux…

LA DOULEUR

La douleur est un effet secondaire évident après la chirurgie. Aussitôt après l'intervention on administre aux patientes des médicaments (analgésiques) pour la combattre la douleur. Exceptionnellement, pour certaines patientes, il est très difficile de supprimer totalement certaines douleurs.
Parfois, les patientes opérées d'un cancer de l’ovaire se plaignent de douleurs persistantes à l'endroit de l'incision chirurgicale. Tous ces désagréments s’estompent avec le temps !

LE STRESS

Le stress de la chirurgie, de l'anesthésie et de l'administration de médicaments lors de l'intervention est un effet secondaire non négligeable qui n'est pas souvent mentionné. Il faut savoir que le stress tend à diminuer la capacité de notre système immunitaire, en particulier dans sa lutte contre l'infection.

LES COMPLICATIONS DU CURAGE GANGLIONNAIRE

Un lymphocèle
C'est une collection de lymphe au site de curage ganglionnaire. Son évacuation peut nécessiter un drainage souvent sous contrôle radiologique ou rarement une intervention chirurgicale.

Un lymphoedème
C'est une accumulation de lymphe dans les jambes qui augmentent de volume. Il peut nécessiter un traitement par drainage lymphatique manuel et/ou contention

De la chimiothérapie

LA BAISSE TEMPORAIRE DU NOMBRE DE CELLULES SANGUINES

Un mot à connaître : le nadir...
Cela comprend les cellules sanguines qui luttent contre les infections (globules blancs ou leucocytes), celles qui aident à la coagulation (plaquettes) et enfin celles qui transportent l'oxygène (globules rouges).
Quand les cellules sanguines sont très diminuées en nombre, les patientes peuvent être plus sujettes aux infections, avoir des bleus et saigner facilement. Elles peuvent aussi se sentir particulièrement fatiguées.
Au cours d’un traitement de chimiothérapie standard, le taux des cellules sanguines baisse pour atteindre un minimum (nadir), le plus souvent entre le 8° et le 14° jour après le début du cycle.

La surveillance
 Afin de surveiller l’évolution des cellules sanguines dans le temps, votre médecin pourra vous demander de réaliser des prises de sang régulières entre chaque cycle de chimiothérapie.
Dans tous les cas, une prise de sang est nécessaire avant chaque perfusion de chimiothérapie pour s’assurer que le taux des cellules sanguines est revenu à un niveau permettant de réaliser la perfusion suivante.
Généralement, il est demandé avant chaque cycle que le taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) soit supérieur à 1500/mm3 et que le taux de plaquettes soit supérieur à 100 000/mm3.

LA FIÈVRE

La survenue d’une fièvre au cours de la chimiothérapie n’est pas un évènement très fréquent, mais qui mérite attention.
Si vous vous sentez fébrile entre les cycles de traitement, il est utile de prendre sa température.Il est déconseillé de prendre la température avec un thermomètre standard (à mercure) au niveau de l’anus, car, dans cette période de fragilité de certains tissus, vous risqueriez de vous blesser la muqueuse rectale. Plusieurs méthodes alternatives sont possibles, y compris la mesure de la température avec le thermomètre standard laissé 3 minutes montre en main sous le bras (sous l’aisselle) qui donne une température à laquelle il faut rajouter 0,5°C pour avoir la vraie température du corps (température mesurée sous le bras = 37°5C, vraie température du corps = 38°C).

Si votre température atteint ou dépasse 38°5C entre 2 cycles de chimiothérapie, et particulièrement si vous ressentez des frissons...
Il est important d’appeler le médecin de votre équipe soignante. Il pourra vous demander de pratiquer une prise de sang (NFS + plaquettes) en urgence pour vérifier que vous n’êtes pas en aplasie, c’est à dire que votre taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) ne se trouve pas au-dessous de 1000/mm3 ou même 500/mm3.

La survenue d’une fièvre supérieure ou égale à 38°5C et d’un taux bas de polynucléaires neutrophiles...
Elle peut faire craindre une infection alors que vos défenses contre les infections sont temporairement altérées. Dans ce cas, le médecin peut demander que vous soyez hospitalisée quelques jours pour administrer des antibiotiques à large spectre par voie intraveineuse. Dans certains cas, il vous demandera de prendre des antibiotiques par la bouche à la maison. Dans tous les cas, si vous avez de la fièvre ou des signes évoquant une infection, contactez rapidement votre médecin traitant ou l'équipe soignante  

LA FATIGUE

Elle est très fréquente au cours des traitements par chimiothérapie.
La fatigue est rapportée par les patientes dans près de 80 % des cas. La fatigue est fréquente, notamment au cours des traitements adjuvants. Au cours de la chimiothérapie, elle peut s'intensifier environ 10 jours après le début de la cure.
Une des raisons de la fatigue est la baisse du taux des globules rouges (ou du taux d’hémoglobine) qui survient fréquemment au fur et à mesure des cycles de chimiothérapie. Des transfusions de sang ou de médicaments de type érythropoïétine (EPO) sont des solutions pour diminuer l’anémie et la fatigue.
La fatigue est aussi favorisée par le changement de vie pour vous et votre entourage que représentent les traitements.
Après le traitement, cet état de fatigue peut persister plusieurs mois, pendant lesquels elle va aller en diminuant; si cela arrive, ce qui est normal, il faudra continuer à « se ménager ». La survenue et l'intensité de cette fatigue sont très variables selon les femmes. Soulignons que la fatigue n'est pas, en soi, un signe de gravité !

Que faire ?
Il faudra adapter votre activité aux capacités du moment, y compris vis-à-vis de la prise en charge des enfants. Il est important de ne pas aller au-delà de ses forces et de ne pas hésiter à se faire aider soit par des proches, soit par une aide-ménagère. La demande pourra être faite par l'intermédiaire d'une assistante sociale.

DE LA CHIMIOTHERAPIE SUR LES ONGLES & LES CHEVEUX

LA PEAU ET LES PHANÈRES

Les ongles
La chimiothérapie peut entraîner une coloration des ongles et des stries bleuâtres.
Avec certains produits, en particulier le Taxol™, les ongles peuvent devenir cassants. Il faut savoir qu’il s’agit d’un phénomène transitoire, les ongles reprenant leur aspect normal en quelques mois.
En pratique, maintenez les extrémités des doigts dans l’eau glacée, ceci permet de protéger les ongles.Appliquez du vernis à ongles qui renforce les ongles et évite qu’ils ne se cassent.

La peau
La peau au cours du traitement peut devenir très sèche. Il existe parfois une hypersensibilité au soleil qui doit faire éviter toute exposition prolongée.
En pratique, utilisez des crèmes hydratantes, évitez les expositions solaires prolongées et protégez-vous du soleil : chapeau, lunette de soleil, écran total.

LA PERTE DES CHEVEUX ET DES POILS

Pourquoi ?
Les cellules à division rapide dans les racines des cheveux et des poils peuvent être touchées par les médicaments de chimiothérapie. Ceci entraîne une chute transitoire des cheveux et des poils. Cette chute est plus ou moins importante selon les traitements et débute le plus souvent 2 à 3 semaines après le premier traitement.
Ceci peut se voir avec de nombreuses molécules, mais cet effet secondaire est plus marqué si votre protocole comporte du Taxol™ ou du carboplatine.

Le casque réfrigérant
Pour certains traitements, il est possible de diminuer l’importance de la perte de cheveux en mettant un ou plusieurs casques froids sur la tête, pendant généralement 1 heure environ, le temps d’administrer les médicaments les plus toxiques pour les cheveux.
Si le casque réfrigérant peut être une solution préventive de la perte des cheveux dans le cas de votre traitement, il est recommandé d’avoir les cheveux assez courts avant de débuter le traitement, pour qu’une masse de cheveux trop importante n’empêche pas de refroidir le cuir chevelu où se trouvent les follicules pileux sensibles à la chimiothérapie. De même, votre équipe soignante pourra vous conseiller de mouiller les cheveux avant de mettre le casque, afin de bien conduire le froid partout sur la tête. Il faut savoir que le casque réfrigérant n’est pas efficace pour tous les traitements, ni pour tous les patients.
Certains malades ne supportent pas bien la sensation de froid que provoque le casque, ainsi que les maux de tête qui y sont associés.

Les perruques
Vous demanderez au médecin s’il existe un risque que vous perdiez suffisamment de cheveux pour nécessiter le port d’une perruque. Dans ce cas, il peut être préférable d’acheter une perruque avant que les cheveux ne tombent. Ainsi vous pourrez avoir une perruque avec des cheveux de votre couleur habituelle et qui soient coupés selon la coupe de cheveux que vous souhaitez.

Au bout du compte…
Il est peu conseillé de faire des manipulations trop violentes à vos cheveux pendant le traitement de chimiothérapie. Ce n’est pas le moment idéal pour les permanentes ou teintures. Dès que le traitement de chimiothérapie est terminé et que les cheveux repoussent en environ 6 semaines, rien ne s’oppose à une teinture.
Les cheveux repoussent en quelques mois. Souvent, vous serez agréablement surpris par la nouvelle pousse de cheveux, car vous pourrez constater qu’ils sont plus beaux qu’avant. Parfois, vous constaterez que vos cheveux sont de couleur et de texture légèrement différents.

IMPORTANT !

  • Les perruques « prothèses capillaires » sont prises en charge par la Sécurité Sociale
  • Vérifiez auprès de votre médecin que l’entente préalable a bien été faite !
  • Elles sont remboursables au tarif « TIPS » soit 76,22 € (LPPR 1244589)

LES EFFETS SECONDAIRES DE LA CHIMIOTHÉRAPIE - SUITE & FIN

LES TROUBLES DIGESTIFS

Les nausées et les vomissements
L’organisme perçoit les médicaments de chimiothérapie comme toxiques et réagit en voulant les rejeter par des nausées et des vomissements. Il s’agit d’une réaction inadaptée, puisque, le plus souvent les médicaments sont injectés par voie intraveineuse. Ce type de réaction est variable selon les médicaments inclus dans le traitement et selon les femmes.
Les vomissements précoces peuvent survenir surtout dans les heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie, plus rarement au cours des jours suivants.
Des médicaments puissants vous seront proposés pour limiter les vomissements. Ce sont les corticoïdes à forte dose (Soludécadron™, Solumédrol™, etc.) associés à une classe de médicaments désignés sous le terme de sétrons ( Kytril™, Navoban™, Zophren ™ et les génériques).
Les vomissements anticipatoires sont aussi influencés par votre attitude vis-à-vis du traitement. Plus vous êtes nerveuse, moins vous acceptez le traitement, plus vous êtes à risque d’avoir des vomissements.
Si vous n’arrivez pas à vous décontracter suffisamment, demandez à votre médecin si vous pouvez prendre un calmant ou un anxiolytique la veille et/ou le matin de votre séance de traitement.
 
Les nausées peuvent persister quelques jours après le traitement. Pour diminuer leur survenue, votre médecin vous proposera de prendre pendant quelques jours des médicaments anti-nauséeux (corticoïdes, Primpéran™, Vogalène™ ou sétrons) ou l'aprépitant (Emend™). C'est un médicament appartenant à une autre classe pharmacologique, des inhibiteurs des récepteurs NK1. Ce médicament, actif par voie orale, en association avec de la cortisone et un sétron, est efficace pour atténuer ce type de nausées.

Les troubles du transit intestinal
Certains médicaments de chimiothérapie, comme le Fluorouracile™, le Xéloda™, peuvent provoquer de la diarrhée et des mesures spécifiques seront mises en œuvre.
A l’inverse, les « sétrons » donnés comme traitement préventif des nausées et des vomissements et certains médicaments de chimiothérapie comme les alcaloïdes de la pervenche (Navelbine™) favorisent la constipation.
D’une façon générale, la chimiothérapie entraîne une certaine irrégularité du transit intestinal. En fonction de la perturbation observée, vous pouvez être amenée à modifier votre régime alimentaire pour tenter de régulariser votre transit intestinal.

La mucite et les aphtes
La muqueuse de la bouche est souvent sensible à l’action de la chimiothérapie. En effet, les cellules des muqueuses digestives sont parmi celles qui se divisent le plus vite des tissus de l’organisme. De plus, lorsque le taux de globules blancs baisse, au cours de la chimiothérapie, la muqueuse à moins de défense contre les germes qui sont présents naturellement dans la bouche. Enfin, certains médicaments sont plus toxiques pour la muqueuse de la bouche que d’autres (Fluorouracile™, Méthotrexate™, Xéloda™, Caelyx™).
Dans un premier temps, la muqueuse de l’intérieur de la bouche a tendance à s’enflammer (mucite), à devenir rouge et sensible. A ce stade, il est important de demander à votre médecin des bains de bouche spéciaux à base de bicarbonate et d’antiseptiques parfois associés à des antifongiques (médicaments contre les champignons).
Ce traitement peut éviter que n’apparaissent des petites ulcérations (aphtes) à l’intérieur de la bouche ou sur le bord de la langue. Assez souvent on peut alors également observer un dépôt blanchâtre sur, ou autour des aphtes, voire de façon un peu plus diffuse dans la bouche et sur la langue. Il s’agit de champignons de type Candida , gênants mais rarement toxiques, qui se développent en profitant de cette période de faiblesse de défense. Dans ce cas, votre médecin vous proposera un traitement dirigé contre ces champignons.
Si vous avez trop de difficultés à avaler en raison de ces aphtes, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin !
Habituellement, ces désagréments sont temporaires et disparaissent lorsque le taux de globules blancs revient à la normale.

L’IMPACT SUR LE CŒUR

Quels sont les médicaments en cause ?
Il s’agit principalement des médicaments de la classe des anthracyclines, comme l’Adriblastine™, la Farmorubicine™. Ces médicaments peuvent être à l'origine d'insuffisances cardiaques.
L’Endoxan™, pour sa part, peut être responsable d’une cardiotoxicité aiguë liée à la dose. Exceptionnellement, le cisplatine, la mitomycine et le 5 FU sont responsables, au cours des premières administrations, de choc ou d'insuffisance cardiaque. Ce type d’incident peut aussi se rencontrer avec les alcaloïdes de la pervenche, comme la Navelbine™.

Que faire ?
Dans tous les cas votre médecin vérifiera avant le traitement le bon fonctionnement du cœur en vous demandant une échographie cardiaque pour mesurer la fraction d’éjection du ventricule gauche. Cet examen sera répété tout au long du traitement.
Dans certains, on pourra vous proposer un traitement par le dexrazoxane (Cardioxane™). Ce médicament est utilisé dans la prévenir la cardiotoxicité chronique cumulative liée à l’utilisation de la doxorubicine ou de l’épirubicine. Le dexrazoxane est une prodrogue qui se transforme en médicament actif après pénétration dans la cellule. Ces métabolites sont des chélateurs du fer.

Cas particuliers des inhibiteurs de la PARP

Les effets indésirables de cette classe de médicaments sont, en premier lieu la fatigue, les nausées et vomissement pour lesquels un traitement préventif sera préconisé.
La toxicité hématologique, anémie, neutropénie et thrombopénie qui est souvent précoce, principalement avec le niraparib.
La photosensibilité, principalement avec le rucaparib, fera l'objet d'une surveillance précise.
Les autre effets indésirables non hématologiques et non digestifs possibles sont une toxicité néphrologique qui impliquera une surveillance des fonctions rénales, une hypertension artérielle.
D'autres effets indésirables rares mais possibles sont pulmonaires, cutanés, de la fatigue, de l'insomnie et des vertiges.
De très rares cas de syndromes myélodysplasiques et de leucémies ont été observés sous inhibiteur de PARP sans que le lien de causalité ne soit formellement établi.
Pour diminuer le risque d'effet indésirables, il est préconisé de débuter le traitement dans les six à huit semaines après la fin de la dernière cure, lorsque les fonctions biologiques sont normalisées et de préférence en début de semaine.

Mise à jour

16 novembre 2011