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Les nouveaux traitements

La chimiothérapie conventionnelle

LES MEDICAMENTS STANDARDS

Bien que les spécialistes considèrent maintenant que le rôle du cisplatine, dans la prise en charge de la maladie, se borne à sensibiliser la patiente à la radiothérapie, les résultats préliminaires d'une étude portant sur une association deux médicaments (doublet) semblent confirmer la pertinence de l'approche polychimiothérapique.

LES NOUVELLES OPTIONS

L'association à base de gemcitabine (Gemzar™)
Les résultats d'une étude portant sur la comparaison de l'association gemcitabine + cisplatine + radiothérapie par rapport au traitement standard pour le traitement des cancers localement avancés ont été positifs. Cette association se traduit par une amélioration significative en termes d'absence de progression de la maladie et de survie globale avec un recul de plus de 3 ans. 

Les autres associations
Des résultats positifs, en termes de survie chez des malades avec une maladie avancée ou en rechute ont été rapportés avec les associations suivantes :

Les biochimiothérapies

UNE DÉFINITION

Le terme bio-chimiothérapie ou thérapie ciblées désigne des médicaments dirigés contre des cibles moléculaires : récepteurs, gènes ou protéines impliquées dans les voies de signalisation intracellulaires jouant un rôle dans la transformation des cellules en cellules cancéreuses ou dans le développement des tumeurs malignes.
Par opposition aux médicaments de chimiothérapie traditionnelle qui s’opposent, globalement, à la multiplication des cellules, les médicaments de chimiothérapie ciblée visent les mécanismes intimes de la cancérisation des cellules.

LES AUTRES ANTI-EGFR

C'est un essai de phase II évaluant l'intérêt, en traitement adjuvant, d'une irradiation pelvienne associée au cisplatine (30 mg/m² à J1 et J8) seul ou au cisplatine plus cetuximab (Erbitux TM 400 mg/m² puis 250 mg/m²) chez des patientes présentant un carcinome du col utérin de stade Ib2, II et III.
Les résultats de l'étude montrent une efficacité modeste de cette association.

LE TIVDAK™ TISOTUMAB VEDOTINE

C'est un anticorps monoclonal conjugué composé porteur d’une molécule cytotoxique – la monométhyl-auristatine E. Cette molécule est fixée sur l'anticorps monoclonal ciblant un récepteur présent en grande quantité sur les cellules cancéreuses des tumeurs avancées nommé « facteur tissulaire ». Lorsque l’anticorps se lie au récepteur ciblé et la molécule cytotoxique pénètre la cellule cancéreuse pour la détruire.
Dans une étude de Phase-II, cet anticorps a permis d'obtenir un taux de réponse de l'ordre de 25 %, avec un profil de tolérance acceptable, chez les patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus récidivant ou métastatique et préalablement lourdement traité.
Ce médicament vient d'être autorisé pour le traitement des cancers du col de l'utérus en rechute.

Le bevacizumab (Avastin™)

UN INHIBITEUR DE L'ANGIOGENÈSE

C'est un anticorps monoclonal humanisé, d’où le suffixe zumab qui cible le VEGF .
La neutralisation du VEGF, secrété par les cellules tumorales, bloque le développement des cellules endothéliales, cellules constituant la paroi interne des vaisseaux sanguins.

Dans une étude récemment publiée portant sur 453 patientes, ce médicament en plus d'une chimiothérapie par cisplatine et paclitaxel, permet d'obtenir un gain significatif en termes de survie.

AVASTIN™ ET BIOSIMILAIRES

Il est indiqué pour le traitement du cancer du col de l’utérus persistant, en rechute ou métastatique, en association au paclitaxel et au cisplatine, ou bien en association au paclitaxel et au topotécan.
La dose recommandée est de 15 mg/kg administrée une fois toutes les 3 semaines en perfusion intraveineuse. Le traitement est poursuivi jusqu’à progression de la maladie sous-jacente ou l'apparition d'une toxicité inacceptable
Si une chirurgie est envisagée, le traitement sera arrêté au moins un mois avant l'opération.
Sa tolérance est généralement acceptable. Les effets secondaires possibles, mais rares, sont :

  • Un retard de cicatrisation
  • Une hypertension artérielle
  • Une protéinurie (albumine dans les urines)
  • Une embolie
  • Une tendance hémorragique, accrue

L'immunothérapie (inhibiteurs des points de contrôle)

De nombreux essais sont en cours pour ce type d'approche thérapeutique permettant l'élimination des cellules tumorales.

Pembrolizumab (Keytruda™)
C'est un inhibiteur du point de contrôle PD1. L'association d'une immunothérapie (pembrolizumab) au traitement standard de chimiothérapie avec ou sans bevacizumab chez des patientes présentant un cancer du col en rechute ou avec métastases, les investigateurs de l'étude KEYNOTE-826 ont mis en évidence une augmentation significative du temps sans rechute et la survie pour les patientes recevant cette association. Il est homologué pour le traitement des formes réfractaires de la maladie suite aux résultats positifs de l'étude KEYNOTE-158. Les indications sont :

  • En monothérapie, le pembrolizumab est indiqué pour le traitement des cancers du col de l’utérus récidivants ou métastatiques qui ont présenté une progression sous chimiothérapie.
  • L'association pembrolizumab et chimiothérapie, avec ou sans bévacizumab est maintenant indiquée pour le traitement du cancer du col de l’utérus persistant, récidivant ou métastatique dont la tumeur exprime le ligand 1 (Programmed cell Death-Ligand 1, PD-L1), selon un test validé.
     

La dose recommandée est de 200 mg toutes les 3 semaines ou de 400 mg toutes les 6 semaines..

Le cemiplimab (Libtayo™)
Il est aussi en Phase 3 de développement, en monothérapie, pour le traitement des formes réfractaires.
Il est indiqué chez les patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus récidivant ou métastatique et ayant une progression de la maladie pendant ou après une chimiothérapie à base de platine sans que celle-ci ait été associée au pembrolizumab.

Les autres anti-PD1 et anti-PDL1

Le nivolumab
Il est en Phase 3 de développement pour le traitement des formes réfractaires.

L’atezolizumab
Dans l'étude BEATc, l'ajout de cet immunothérapie au traitement standard comprenant bevacizumab plus platine pour le traitement de cancers du col de l’utérus métastatiques, persistants ou récidivants améliore significativement la survie sans progression et la survie globale et pourrait devenir une nouvelle option thérapeutique de première intention.

Les vaccins thérapeutiques

LE RATIONNEL

Les néoplasies intra-épithéliales de la vulve (VIN) ou du col de l’utérus (CIN) disparaissent spontanément dans 1,5 % des cas pour les lésions vulvaires et dans 30 % des cas pour les atteintes du col du fait d’une activité immunitaire locale
C’est en ce fondant sur cette donnée que les premiers essais d’utilisation thérapeutique du vaccin HPV ont été mis en place.

LA PREUVE DE CONCEPT

Des vaccins thérapeutiques anti-HPV 

La preuve de concept de la vaccination thérapeutique contre l’HPV 16 sur les néoplasies vulvaires a été apporté en utilisant un vaccin contenant différents peptides extraits d’HPV 16 et 18 incluant les oncoprotéines E6 et E7.
Dans cet essai, 3 injections vaccinales faites à 1 mois d’intervalle ont permis une régression histologique  des lésions chez plus de 50 % des femmes et pendant une durée prolongée (12 à 24 mois).
L’analyse immunologique a confirmé l’activation locale d’une immunité médiée par les cellules T (CD4+, CD8+).
Ce vaccin est en Phase-III de développement.

L'axalimogene filolisbac

C'est un autre vaccin thérapeutique anti-HPV qui cible la protéine E7. Il est en Phase 3 de développement.

Mise à jour

5 janvier 2024