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Votre vie intime, après

LES RAPPORTS SEXUELS

Vous pouvez craindre la reprise des rapports sexuels ... Cela peut être une source d’anxiété et c’est normal !
Le désir et les rapports sexuels ne sont, en général, pas affectés par une hystérectomie. La chirurgie ne modifie pas votre capacité à ressentir du plaisir. 
Vous n’avez pas besoin de votre utérus pour avoir un orgasme ! Au contraire, si le cancer a entraîné des douleurs ou des saignements lors de l'acte sexuel, l'hystérectomie peut améliorer la vie sexuelle d'une femme ayant eu ces symptômes. Cependant, certaines femmes peuvent avoir un sentiment de perte qui peut rendre l'intimité difficile. Un groupe de soutien et l'aide du partenaire peuvent aider à surmonter ces problèmes.
Vous avez été prévenue de ne pas avoir de rapports sexuels pendant le traitement. Quelques semaines après la fin du traitement, vous pouvez avoir de nouveau une activité sexuelle quasi normale,  

Souvent transitoires et réversibles …

 DES PETITS SOUCIS POSSIBLES

La chirurgie seule ou associée à la radiothérapie peut causer :

  • Un raccourcissement de la longueur du vagin (en moyenne 1 cm)
  • Une sensibilité de la cicatrice qui s’estompera avec le temps
  • Une sécheresse et une fragilité temporaire de la muqueuse du vagin qui peut être à l’origine de petits saignements qui ne sont pas en rapport avec une reprise de la maladie.

Tout ceci explique, qu’à la reprise des rapports sexuels, ceux-ci peuvent être transitoirement inconfortables ou plus rarement s’associer à une dyspareunie. Il peut s’agir de douleurs au début de la pénétration ou plus tard. Tout ceci est logique mais habituellement transitoire !

DES SOLUTIONS EXISTENT ...

N'ayez pas peur d'évoquer le problème...
Bien qu’il soit parfois difficile d’aborder ce sujet avec votre partenaire ou avec l’équipe soignante, le fait d’en parler vous aidera à trouver une solution à ces problèmes car ces désagréments peuvent être grandement atténués par des mesures relativement simples.

Les solutions possibles
Un traitement hormonal sous forme de crème vaginale ou d’ovule contenant un œstrogène comme la promestiène (Colpotrophine™ ou Colposeptine™) ou l’estriol (Trophigil™ ou Florgynal™) est souvent très efficace.
Des gels non hormonaux comme le Replens™, le Monasens TM ou le Mucogine TM  peuvent être utiles ou des huiles cicatrisantes comme le VEA TM Olio ou la crème Cicalfate TM .
Souvent, on vous proposera de l’associer à un antiseptique au début.
Une rééducation périnéale peut être utile.
L’utilisation d’un dilatateur ainsi que des lubrifiants vaginaux peuvent être utiles lors des premiers rapports sexuels pour minimiser les effets indésirables de la radiothérapie. Un dilatateur vaginal est souvent utilisé après une irradiation du pelvis, du col de l’utérus ou du vagin afin d’éviter qu’il ne s’atrophie avec accolement définitif de ses parois. Il s’agit d’un mandrin en plastique de taille variable selon les anatomies qu'il faut appliquer trois fois par semaine en moyenne.

LES MODIFICATIONS DU CYCLE MENSTRUEL & MÉNOPAUSE INDUITE

CE QUI SE PASSE...

Si les ovaires n'ont pas été retirés, une irrégularité du cycle menstruel avec, souvent, un allongement des intervalles entre les cycles, peut être observée. Les règles peuvent s’arrêter. Si les ovaires ne produisent plus d'hormones, la patiente peut ressentir des symptômes de ménopause comme des bouffées de chaleur.
Cet effet sur les règles est proportionnel à l'âge de la malade. L'effet de la chimiothérapie correspond en fait à hâter la ménopause. Ainsi, une malade de plus de 40 ans a environ 70 % de risque de subir une « castration chimique » et l'aménorrhée qui s'ensuit dans environ 80 % des cas, risque d'être définitive.
Au contraire, pour les femmes âgées de moins 30 ans, le risque de perturbation de la menstruation n'est que d'environ un tiers, et si une aménorrhée survient, elle a moins de 20 % de risque d'être définitive.

LES SIGNES DE MÉNOPAUSE

Pourquoi ?
Les femmes qui ont subi une hystérectomie n'ont plus de règles. Quand les ovaires sont enlevés cela signifie que l’opération entraîne un état de ménopause, si la patiente ne l'était déjà. La ménopause intervient immédiatement. Les bouffées de chaleur, la transpiration nocturne, la sécheresse vaginale et d'autres symptômes de la ménopause causés par la chirurgie peuvent être encore plus forts que ceux causés par une ménopause normale.

Comment les atténuer ?
Certains traitements peuvent atténuer ces symptômes. Un traitement substitutif hormonal (THS) peut, dans certains cas précis, être prescrit pour soulager ces symptômes. Cependant, le traitement substitutif hormonal n'est, en général, pas utilisé chez les patientes qui ont eu un cancer du col de l’utérus car les œstrogènes ont été associés au développement du cancer de l'utérus. De nombreux spécialistes pensent que le traitement substitutif peut entraîner une récidive du cancer de l'utérus. Des études se poursuivent pour savoir si les patientes atteintes d'un cancer du col de l’utérus à un stade précoce peuvent prendre en toute sécurité un traitement aux œstrogènes. 

QUE FAIRE EN CAS D’INFERTILITÉ ?

LA CONGÉLATION D'EMBRYON

De quoi s’agit-il ?
C’est la technique la plus efficace pour préserver la fertilité. Après le traitement chirurgical et avant la chimiothérapie, une stimulation ovarienne est effectuée. Les ovocytes prélevés sont mis en présence des spermatozoïdes du conjoint. Après fécondation in vitro (FIV), les embryons obtenus sont congelés et seront réimplantés ultérieurement dans l’utérus de la patiente, à distance de la fin des traitements.

Les limites de la technique
Elle ne s’adresse qu’à des couples constitués et doit être effectuée rapidement, ce qui soulève des problèmes pratiques. L’effet de la stimulation ovarienne sur le risque de récidives à long terme n’est pas connu, et toute tératogénicité des composés utilisés doit être absolument écartée.

LA CONGÉLATION D’OVOCYTES

Il consiste à effectuer une stimulation ovarienne et à congeler les ovocytes matures obtenus, comme on congèle le sperme des hommes. Il n’est donc pas nécessaire que la patiente ait un conjoint.
Les taux de succès sont encore très faibles actuellement, car la congélation et la décongélation ovocytaire posent de nombreux problèmes techniques.
Cette approche soulève les mêmes questions que la précédente, concernant notamment les risques carcinologiques d’une stimulation ovarienne et d’une éventuelle hyperestrogénie, surtout en cas de cancer hormonodépendant.

Que peut-on proposer en cas d’infertilité ?

LA FONCTION OVARIENNE ETAIT DÉJÀ PERTURBÉE

En raison de la chimiothérapie, ou tout simplement en raison de l’âge, souvent dès 38 ans, il existe une insuffisance ovarienne, attestée par une FSH augmentée et une inhibine B basse. Deux options sont envisageables.

  • Le don d’ovocyte, mais la législation en vigueur en France rend cette méthode difficile d’accès car le don est gratuit, et très peu de femmes acceptent d’être des donneuses. La possibilité récente de réimplanter chez la receveuse des embryons frais soulève l’espoir d’élargir le nombre de couples qui bénéficieront de cette technique en France
  • Le passage par une mère donneuse est devenu récemment possible en France. Il permet à un couple de bénéficier d’un embryon surnuméraire congelé d’un couple ayant effectué une FIV. En pratique, cette méthode s’adresse aux couples présentant une double infertilité (féminine et masculine) et ne pouvant recourir à d’autres méthodes.
     

 Ces deux techniques présentent l’avantage de ne pas nécessiter de stimulation ovarienne chez la receveuse.

LA FONCTION OVARIENNE EST NORMALE

Les conditions
Après feu vert de votre cancérologue pour la mise en route d’une grossesse et après bilan global de l’infertilité, il arrive parfois que la prise en charge de l’infertilité d’un couple nécessite le recours à une technique de procréation médicalement assistée, comme une insémination intra-utérine, une FIV et/ou micro-injection de spermatozoïde in vitro dans l’ovocyte (ICSI) .

Les problèmes
Si la femme ovule, le recours à ces techniques dites en cycles spontanés reste possible et permet d’éviter une stimulation, mais les taux de succès très faibles. Certaines équipes (notamment à l’étranger) proposent des protocoles de stimulation adaptés, sous surveillance très attentive des taux d’estradiolémie.

Une grossesse

Si vous avez été traitée par une trachélectomie (amputation du col utérin uniquement) simple ou élargie dans ce cas une grossesse est possible. Le taux de grossesse est élevé mais le taux de fausses couches tardives est augmenté.
Le risque de prématurité est de l'ordre de 25 % et de grande prématurité de l'ordre de 10 %. Le taux de grossesses aboutissant à un enfant né vivant est de l'ordre de 70 %.
Néanmoins, une infertilité est observée dans un tiers des cas en relation avec des facteurs cervicaux (sténose cervicale, anomalies de la glaire, adhérences post-chirurgicales)
Avant de prendre votre décision, les spécialistes recommandent un délai d’observation. Ce délai repose, non tant sur le risque tératogène résiduel des traitements, que sur le risque de résurgence de la maladie. Le délai classique est de 5 ans.
Si vous êtes enceinte, votre grossesse sera qualifiée par votre gynécologue comme "à haut risque". Ceci veut dire que vous avez un risque plus élevé de faire une fausse-couche ou d'avoir un accouchement prématuré. Une césarienne sera obligatoire en raison du cerclage isthmique qui vous aura été posé pour palier à la trachélectomie.

Mise à jour

4 juin 2019