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La mammographie de dépistage

Cancer du sein

QUELQUES PRECISIONS SUR LES TERMES...

LA MAMMOGRAPHIE

Le pionnier de cette technique fut un chirurgien allemand, le Dr Albert Salmon qui décrivit, le premier, les aspects radiologiques des lésions du sein, dès 1913.
C'est une technique d'imagerie médicale qui permet d'obtenir une image de la structure interne du sein par rayons X. Les rayons X permettent de déceler de minuscules lésions avant les autres méthodes, y compris l'autopalpation des seins.
Elle est réalisée à l'aide d'un appareil spécial de radiographie qui permet de prendre facilement des photos des seins.
C'est un examen totalement indolore et de courte durée, sans aucune contre-indication.

LES MAMMOGRAPHIES

La mammographie de « diagnostic »
Elle est proposée par le médecin pour diagnostiquer une maladie, du ou des seins, chez les femmes qui présentent des symptômes ou qui ont découvert "une boule".
 
La mammographie de « dépistage »
Elle est utilisée pour détecter une éventuelle maladie du sein chez les femmes ne présentant pas de symptômes (asymptomatiques).

Cancer du sein
Cancer du sein

NE MANQUEZ PAS LA MAMMOGRAPHIE DE DEPISTAGE QUI VOUS AI PROPOSEE GRATUITEMENT...

LE DÉPISTAGE ORGANISÉ

Vous êtes âgée de 50 à 74 ans
Une invitation pour passer une mammographie de dépistage vous sera adressée tous les deux ans par la CPAM. 

Comment ?
Cet examen est gratuit chez les radiologues agréés dont vous trouverez le nom et l’adresse au dos de l’invitation. Il faut savoir que ces médecins ont suivi une formation spécifique et que leur matériel est performant et agréé. 
Lors de cet examen, vous verrez le médecin radiologue qui vous posera quelques questions et examinera vos seins. On fera deux clichés par sein.

Les résultats...
Le radiologue vous dira verbalement le résultat qui sera transmis à votre médecin traitant. Il faut savoir que les clichés sont lus deux fois, et parfois trois fois s’il apparaît une divergence sur l’interprétation.
Vous pourrez avoir vos clichés dans environ un mois. 
N’oubliez pas de récupérer les clichés !

VOUS AVEZ MOINS DE 50 ANS

Vous n’êtes pas concernée par le dépistage organisé.
Votre médecin ou votre gynécologue, s'il le juge utile, peut vous proposé une mammographie de dépistage.
Cet examen est, alors, remboursé par la Sécurité Sociale et les mutuelles.

Les rayons utilisés pour la mammographie peuvent contribuer au développement d'un cancer du sein.

Ce n'est pas totalement faux ce qui explique les restrictions actuelles en matière de mammographie de dépistage chez les femmes jeunes.
Les études épidémiologiques estiment le risque à 86 cancers et 11 décès pour 100 000 femmes dépistées annuellement entre 40 et 55 ans et tous les deux ensuite.
Dans ce cas le rapport bénéfice/ risque est de 4,5:1 pour les vies sauvées par le dépistages et 9,5:1 pour les années de vie sauvées.

Les partisans et les opposants...

LES FAITS...

Les principaux éléments de désaccords des spécialistes portent sur :

  • L’évaluation du bénéfice apporté par le dépistage mammographique, en termes de réduction de mortalité par cancer du sein associée au dépistage
  • L’estimation du surdiagnostic, c'est-à-dire le risque de détecter un cancer du sein qui ne serait jamais devenu symptomatique du vivant de la femme
     

  Huit essais menés, à ce jour, estiment que la réduction du risque de décès par cancer du sein est de

  • 20 % dans la population invitée à participer au dépistage
  • 30 % dans la population ayant effectivement participé au dépistage
     

L’estimation du surdiagnostic est difficile a évaluer, il serait de l'ordre de 10 %.

CONCLUSIONS DU GROUPE DE TRAVAIL DE L'IARC
(International Agency for Research on Cancer -N Engl J Med 2015; 372:2353-2358 June 11)

Quelle tranche d'âge ?
Les femmes de 50 à 69 ans invitées à participer au dépistage du cancer du sein par mammographie ont, en moyenne, une réduction de 23 % du risque de décès par cancer du sein.
Les femmes qui ont bénéficié d’un dépistage par mammographie ont une réduction plus importante risque, estimée à environ 40 %.
Une réduction substantielle du risque de décès par cancer du sein a été aussi régulièrement observée chez les femmes âgées de 70 à 74 ans qui étaient invités ou qui ont bénéficié d’une mammographie de dépistage.
Le bénéfice est moindre pour la tranche d’âge de 40 à 59 ans.

Les effets collatéraux...
Le risque de « sur-diagnostique » est de l’ordre de 6,5 % (intervalle de confiance 1 à 10 %) sur la base de données provenant d'études en Europe.
Le risque cumulé estimé de décès par cancer du sein en raison de l’irradiation lors des mammographies est de 1 à 10 pour 100 000 femmes, selon l'âge et la fréquence et la durée de dépistage. Il est plus petit d'un facteur d'au moins 100 que les estimations des décès par cancer du sein qui sont prévenues grâce au dépistage par mammographie pour un large éventail d'âges.

CE QUE L'ON PEUT DIRE AUJOURD'HUI

"...Le dépistage du cancer du sein est plus utile que dommageable, mais le bénéfice n’est pas énorme…" 
Une femme qui refuse le dépistage du cancer du sein est beaucoup moins déraisonnable qu’une femme qui continue à fumer car le tabac tue un consommateur régulier sur deux...." Pr Catherine Hill (2014)

Pour clore la polémique !

Diagnostique 90 % de cancers du sein, ce d'autant plus qu'il existe un facteur de risque
Réduit le risque de décès par cancer du sein de 26 % !
Est, néanmoins, associée à un risque de sur-diagnostic et de surtraitement de 10 %

Les recommandations actuelles selon les sociétés savantes

Antécédent

INCa/HAS

NCCN

NICE

ESMO

Personnel de cancer du sein, sans prédisposition génétique

Mammographie annuelle

Mammographie annuelle

Mammographie annuelle pendant 5 ans, puis poursuivre entre 50 et 69 ans en cas de risque élevé de cancer du sein, retour au dépistage organisé après 70 ans

Mammographie annuelle (IRM annuelle si seins denses ou histoire familiale ou âge jeune au diagnostic)

De lésions atypiques du sein

Mammographie annuelle pendant 10 ans puis tous les 2 ans (dans le cadre du dépistage organisé si ≥ 50 ans)

À partir de 30 ans : mammographie annuelle (IRM  annuelle si entre 25 et 30 ans)

 

 

Personnel d’irradiation thoracique avant 30 ans

IRM et mammographie annuelles à partir de 8 ans après la fin de l’irradiation et au plus tôt à 30 ans

À partir de 25 ans et 8 ans après l’irradiation : IRM annuelle
À partir de 30 ans et 8 ans après l’irradiation : IRM et mammographie annuelles

 

 

Risque élevé ou très élevé de cancer du sein en raison de l’histoire familiale, sans prédisposition identifiée

Risque élevé :
Mammographie annuelle avant 50 ans (au plus tôt à partir de 40 ans) puis retour au dépistage organisé à partir de 50 ans. Débuter la surveillance 5 ans avant l’âge du cancer le plus précoce dans la famille


Risque très élevé :
IRM et mammographie annuelles à partir de 30 ans

Risque sur la vie ≥ 20 %
IRM et mammographie annuelles à partir de 40 ans ou 10 ans avant l’âge du cancer le plus précoce (mais pas avant 25 ans pour l’IRM et 30 ans pour la mammographie)

Risque à 5 ans ≥ 1,7 % après 35 ans : mammographie annuelle

Risque sur la vie entre 17 et 29 %
40–59 ans : mammographie annuelle
> 60 ans : retour au dépistage organisé


Risque sur la vie ≥ 30 %
30–39 ans : IRM annuelle, considérer mammographie annuelle
40–49 ans : IRM et mammographie annuelles
50–59 ans : mammographie annuelle, IRM si seins denses
> 60 ans : retour au dépistage organisé, IRM si seins denses entre 60 et 69 ans

IRM et mammographie annuelles

Prédispositions génétiques au cancer du sein (BRCA1, BRCA2)

30–64 ans : IRM et mammographie annuelles
> 65 ans : mammographie annuelle ou  IRM mammaire

25–29 ans : IRM annuelle
30–75 ans : IRM et mammographies annuelles

30–49 ans : IRM et mammographie annuelles
50–69 ans : mammographie annuelle, IRM si seins denses
> 70 ans : retour au dépistage organisé

25–29 ans : IRM annuelle
À partir de 30 ans : IRM et mammographie annuelles

 

INCa/HAS (recommandations françaises) ; NCCN (USA - National Comprehensive Cancer Network ; NICE (The National Institute of Health and Care Excellence -Grande-Bretagne) ; ASCO American Society of Clinical Oncology ; ESMO European Society of Medical Oncology

Mise à jour

25 août 2022