help

Les facteurs environnementaux

Gynécologiques

LES CYCLES MENSTRUELS…

La réduction de la durée totale de la période ovulatoire conduit à un risque de cancer plus faible.
Les femmes ayant eu leurs règles très jeunes, avant l'âge de 12 ans (puberté précoce), ou qui ont eu leur ménopause après 50 ans ont un risque légèrement accru de cancer du sein.

AVOIR EU OU PAS DES ENFANTS…

Depuis longtemps, chez les religieuses, il a été noté depuis longtemps que la mortalité par cancer du sein était environ sept fois plus élevée par rapport à la population générale
La première étude cas-témoins moderne menée par Janet Lane-Claypon* sur le cancer du sein en 1926 a montré une incidence plus élevée chez les femmes célibataires.
Les femmes n'ayant jamais eu d'enfants ou qui ont eu leur premier enfant tardivement, après l'âge de 30 ans, ont un risque légèrement accru de cancer du sein.
Les femmes n'ayant jamais allaité ont aussi un risque légèrement accru de cancer du sein.
Plus l’âge au premier enfant est jeune et plus la protection est grande : la grossesse à terme induisant la différenciation terminale des glandes mammaires, elles sont ensuite moins sensibles à l’effet de divers carcinogènes.

Le risque de cancer du sein diminue à chaque naissance et avec un allaitement long (6 mois et plus). Cet effet protecteur apparaît après 10 ans et persiste ensuite dans le temps.
 

 

@* LANE-CLAYPON, J. E. A Further Report on Cancer of the Breast with Special Reference to its Associated Antecedent Conditions. Ministry of Health. Reports on Public Health and Medical Subjects. 1926 No.32 pp.x+189 pp. 

Les hormones

LA PILULE CONTRACEPTIVE

Les dernières études...
Le rôle des contraceptifs oraux dans le cancer du sein n'est pas encore bien défini.
Une récente analyse, portant sur près de deux millions de femmes a révélé que les femmes utilisant des contraceptifs oraux ont un risque légèrement accru de cancer du sein par rapport aux femmes ne les utilisant pas (1 cancer du sein en plus pour 7690 femmes utilisant une contraception orale pendant un an). 
Le léger surrisque de cancer du sein qui s’estompe progressivement après l’arrêt de la prise de la contraception. Selon les publications, cette augmentation est estimée avec un risque relatif significatif entre 1,2 et 1,6. 
De plus, cette augmentation n’est observée que pendant la période d’utilisation et quelques années après l’arrêt.
Les femmes qui ont arrêté la prise de contraceptifs oraux depuis plus de 10 ans ne semblent pas avoir de risque augmenté de cancer du sein.

Une méta-analyse récente portant sur 6 476 femmes avec une mutation des gènes BRCA1 et/ou BRCA2, n'a pas révélé un excès de risque dans cette population.
Enfin, les cancers du sein diagnostiqués chez les femmes sous contraception orale, ou peu après son arrêt, se présentent à un stade plus précoce que chez les non-utilisatrices.

Que pensez de ces études ?
Les femmes désirant utiliser des contraceptifs oraux doivent discuter avec leur médecin de leurs autres facteurs de risque de cancer du sein.

LE TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF (THS) APRÈS LA MÉNOPAUSE…

Ce que l'on sait aujourd'hui...
Les œstrogènes sont prescrits pour atténuer ou prévenir les symptômes de la ménopause, comme les bouffées de chaleur ou la sécheresse vaginale. Ils sont aussi utilisés pour prévenir l'ostéoporose et les fractures des vertèbres et de la hanche. L’intérêt du THS dans la prévention des accidents cardio-vasculaires et de la maladie d’Alzheimer n’a pas été confirmé par des études récemment publiées.
La plupart des études suggèrent que l'usage prolongé, au-delà de 5 ans après la ménopause, d'hormones de remplacement, augmente le risque de cancer du sein d'environ 1,4 fois (10 cas pour 10 000 patientes traitées pendant 5 ans). Ce surrisque accru de cancer du sein disparaît 5 ans après son arrêt.

Qu’en penser ?
La décision de prendre un traitement hormonal substitutif doit être prise entre vous et votre médecin. Elle doit prendre en compte l’effet bénéfique du THS sur les symptômes de la ménopause et sur la prévention de l’ostéoporose et du risque de fractures.
Dans tous les cas, la durée du traitement substitutif ne doit pas dépasser 5 ans, car ces effets bénéfiques ne doivent pas faire oublier la légère augmentation du risque de cancer du sein !

La position des autorités de santé (ASM)

  

Hormonothérapie Risque pour le sein
Œstroprogestatif et œstrogène seul Augmentation du risque de cancer du sein qui devient apparent après environ trois ans d'utilisation.
Après l'arrêt du THS, cet excès de risque diminue avec le temps : le délai pour revenir au risque de base dépend de la durée de traitement par THS et peut dépasser 10 ans si celui-ci a duré plus de 5 ans.
Œstrogènes conjugués et bazédoxifène Le niveau de risque de cancer du sein associé à cette combinaison est inconnu
Tibolone Aucune donnée sur la persistance du risque après l'arrêt du traitement n'est disponible mais un risque similaire aux autres THS ne peut être exclu.
Œstrogènes appliqués par voie vaginale à faible dose Pas d'augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes sans antécédent de cancer.
La sécurité d’utilisation chez les femmes avec antécédent de cancer du sein est incertaine.

 

Les facteurs hormonaux

L'âge des premières règles (avant ou après 12 ans)
La prise pilule contraceptive
Les maternités et les fausses couches
L'allaitement
L'âge de la ménopause (avant ou après 50 ans)
Le traitement substitutif de la ménopause

Certaines maladies des seins

CERTAINES PATHOLOGIES BÉNIGNES

Les mastopathies hyperplasiques épithéliales avec atypies cellulaires et non pas les mastoses fibrokystiques simples non proliférantes sont un facteur de risque reconnu avec un risque relatif est de 4 à 5.
Les femmes, qui ont déjà eu des biopsies ayant permis de diagnostiquer une hyperplasie atypique bénigne , ont un risque plus élevé de cancer du sein. Le risque est 2 à 5 fois plus élevé que chez les autres femmes. En revanche, une biopsie, qui conclut à des modifications fibrokystique sans hyperplasie, ne modifie pas le risque de cancer du sein.

LES CANCERS

Un cancer in situ dont la malignité est très réduite car il ne donne ni envahissement ganglionnaire ni métastase. Néanmoins, non traité, il évolue dans 50 % des cas vers un  cancer infiltrant.
Une femme ayant eu un cancer dans un sein a 3 à 4 fois plus de risque de développer un nouveau cancer dans l'autre sein ou dans une autre partie du même sein. Il s'agit d'un événement différent de la récidive du cancer initial

Une irradiation ayant englobé un sein dans le passé

Les femmes ayant eu une radiothérapie du thorax étant plus jeune ou étant enfant, pour traiter un autre cancer, comme par exemple pour une maladie de Hodgkin ou un lymphome, ont un risque plus élevé de cancer du sein.



@ Pour en savoir plus, sur cette problématique, cliquez ici, sur Radiothérapie...

J'ai eu des problèmes avec mes seins, quel risque de développer un cancer du sein ?

Pas d'augmentation du risque, si j’ai eu... Un risque augmenté, si j’ai eu...

Un kyste
Un adénofibrome
Un papillome
Un traumatisme du sein

Une hyperplasie atypique
Une biopsie
Des rayons (radiothérapie) sur le sein
Un premier cancer du sein guéri

Un dépistage spécifique n’était pas nécessaire dans les cas suivants (liste non exhaustive - HAS)...

Facteur

Risque de cancer du sein

Consommation d’aliments et de boissons (café, thé, tomate, pamplemousse)
Tabagisme
Prothèses en silicone

Non associé à la survenue du cancer.

Taille des seins
Densité mammaire élevée après la ménopause
Port de soutien-gorge
Déodorant
Travail de nuit

Pas de preuve  du lien entre le facteur de risque et la survenue du cancer

Lésions mammaires prolifératives non atypiques et lésions non prolifératives
Consommation d'alcool
Consommation de viandes grasses
Ne pas avoir mené de grossesse à terme
Grossesse tardive
Traitement hormonal substitutif
Prise de contraception hormonale
Diabète de type 2
Obésité

Associé à une augmentation du risque

 

Autres facteurs

LES MALADIES DE LA THYROÏDE

L'hyperthyroïdie est associée à une augmentation du risque de développer un cancer du sein. L’hypothyroïdie est, quant à elle associée à une baisse du risque.

L'ALCOOL

Plusieurs études, dont l'enquête LACE, ont démontré que la consommation régulière d’alcool (> 6g/jour) augmente le risque de récidive et de décès par cancer du sein sans affecter la survie globale. A l'inverse, il n’y pas d’effet évident délétère pour des consommations quotidiennes moindres
En pratique, l e risque lié à l’alcool de développer la maladie est majoré après la ménopause, si vous êtes en surpoids et si vous êtes porteuse d'une tumeur n'exprimant pas les récepteurs hormonaux (RH -).

LE TABAC

Il existe une relation entre le cancer du sein et l’usage du tabac. De fait, le tabac affecte négativement la santé et augmente le risque de plusieurs autres cancers, en particulier du poumon, ainsi que le risque des maladies cardiovasculaires.

LE DIABETE DE TYPE II

Les travaux récents ont confirmé que ce type de diabète (diabète gras) était associé à une augmentation du risque de développer la maladie après la ménopause (la différence n'est pas significative pour les femmes avant la ménopause.
De plus, des études ont montré que les femmes diabétiques faisaient plus volontiers des cancers n'exprimant pas les récepteurs estrogènes.

L'EXCÈS DE POIDS

L'excès de poids chez les femmes ménopausées est associé à un risque légèrement accru de développer un cancer du sein.
On a longtemps pensé que l'alimentation riche en graisses pouvait augmenter le risque de cancer du sein. Cependant, à ce jour, il n’existe aucune preuve formelle de cette relation.
La consommation de certains types de graisses a une influence certaine sur le risque de maladies cardiovasculaires. Il est donc recommandé de surveiller votre poids afin de maintenir un poids sain et de limiter la consommation de graisses, en particulier celles d'origine animale.
L'étude des rapports entre exercice physique et risque de cancer est un domaine de recherche relativement nouveau.
Des études ont montré que l'exercice physique dans la jeunesse procurerait une protection contre le cancer du sein, et que même une activité physique modérée à l'âge adulte pourrait diminuer le risque de cancer du sein.

Les facteurs psychologiques

Le stress...
Le rôle des événements douloureux de la vie comme un divorce, un décès, une perte d'emploi, et plus généralement le stress, sont réputés pour favoriser la survenue ou la récidive d'un cancer..
Devant ces affirmations, une revue médicale britannique s’est élevé en 2002 contre cette croyance qui pouvait conduire les personnes atteintes d’un cancer à se culpabiliser. Celle-ci soulignait qu’il n’existait pas de preuve sérieuse permettant d’affirmer que le stress puisse être la cause du cancer du sein.
En fait, il semble vraisemblable que le stress soit susceptible d'intervenir par l'intermédiaire de phénomènes hormonaux, de diminution des défenses immunitaires ou autres, dans l'apparition et l'évolution de certains cancers, en particulier du sein.

La dépression
En ce qui concerne la dépression ou les états dépressifs, les résultats des travaux scientifiques sont majoritairement négatifs ce qui est confirmé par une analyse de 22 études qui ne révèlent pas d’association significative avec le cancer du sein.

La personnalité
De nombreuses études ont tenté de cerner un éventuel lien entre certaines personnalités et le cancer. Les résultats sont essentiellement contradictoires. Il existe un lien faible entre le cancer du sein et la répression émotionnelle voire des résultats contradictoires. D’autres études prospectives se sont également révélées négatives si ce n’est contraires.

Une liste à la Prévert...

Les déodorants...
De récentes rumeurs sur Internet ont suggéré que les composants chimiques des déodorants corporels absorbés par la peau interfèrent avec la circulation de la lymphe et entraînent l'accumulation de toxines dans le sein ce qui peut causer un cancer du sein. Il n'y a pas de preuve épidémiologique ou expérimentale pour alimenter cette rumeur.
En revanche, les déodorants fortement dosés en sel d'aluminium pourraient marginalement augmenter les risque. De ce fait, par précaution, mieux vaut utiliser les déodorants qui n'agissent que sur l'odeur et non sur la sudation en soi, qui ne contiennent pas cette substance !


Le travail de nuit
De nouvelles données suggèrent que les femmes qui travaillent de nuit auraient un risque accru de cancer du sein si l'on en croit une méta-analyse de données en provenance de 61 articles comprenant 114 628 cas de cancers et 3 909 152 participantes.

Le soutien-gorge à armature
Des rumeurs, véhiculées par courriels sur Internet et au moins un livre, suggèrent que le soutien-gorge à armature pourraient causer un cancer en bloquant la circulation lymphatique. Cette idée n'est prouvée ni scientifiquement ni cliniquement.

L'IVG ou les fausses couches...
Une grande étude récemment réalisée au Danemark a démontré que les avortements n'ont aucun effet sur le risque de cancer du sein. Dans la plupart des autres études publiées, il n'y a aucune preuve de relation directe entre l'avortement spontané (fausse-couche) et le risque de cancer du sein.

Les implants mammaires en silicone
Ils peuvent provoquer la formation de tissu cicatriciel dans le sein. Cependant, plusieurs études ont montré qu'ils n'augmentent pas le risque de cancer du sein. Par contre, les implants altèrent la visualisation du tissu mammaire sur les mammographies classiques. Une grande quantité de rayons X supplémentaires peut être nécessaire pour examiner plus en détail le tissu mammaire, et directement influencer le risque de cancer du sein.

La pollution
Les recherches ne montrent pas, en général, de lien direct et clair entre le cancer du sein et l'exposition à des polluants environnementaux comme les pesticides et les PCB (biphényles polychlorés).

En résumé pour espérer réduire l'incidence de la maladie...

Un premier enfant avant l’âge de 30 ans, l’allaiter pendant plusieurs mois
Pratiquer une activité physique régulière ; perdez du pois !
Eviter ou réduire le surpoids après la trentaine
Ne pas s’exposer au tabagisme actif ou passif
Limiter au maximum sa consommation d’alcool
Pour votre médecin ne pas prescrire des irradiations thoraciques inutiles
(scanner, excès de mammographies en particulier), et des traitements hormonaux non justifiés.

MISE A JOUR

8 septembre 2022