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Les principes généraux

Un retour en arrière...

LE PRECURSEUR : GEORGE THOMAS BEATSON (1848 - 1936) …

C'était un chirurgien de Glasgow. Il peut être considéré  comme le père de l'hormonothérapie en cancérologie. De fait, il avait obtenu, dès 1896, grâce à une castration, une rémission chez une femme de 33 ans, atteinte d'un cancer du sein métastatique.

CHARLES BRENTON HUGGINS (1901 – 1997) …

En 1941, Charles Benton Huggins médecin né au Canada et professeur à l’université de Chicago, montra que la castration bilatérale améliorait considérablement les douleurs osseuses des cancers métastatiques de la prostate.
Cette observation corroborait ce que l’on avait observé depuis longtemps qu’il n’y avait pas de cancer de la prostate chez les hommes castrés.
Cette découverte lui a valu, en 1966, le Prix Nobel de Médecine et de Physiologie.

Les récepteurs hormonaux

DÉFINITION

Les récepteurs hormonaux sont des protéines qui permettent à celles-ci de détecter la présence d'hormones. Ces récepteurs sont localisés soit sur la membrane des cellules (récepteurs membranaires) et sont stimulés par des hormones polypeptidiques, soit sur le noyau de la cellule (récepteurs nucléaires) et sont activés par les hormone stéroïdiennes (œstrogène, progestérone, glucocorticoïdes, minéralocorticoïdes, androgènes).
On estime le nombre de récepteurs par cellule à environ 10 000.

RÉCEPTEURS HORMONAUX ET CANCER

Une ou plusieurs hormones modulent l'état fonctionnel, la croissance ou au contraire la différenciation, de nombreux tissus de l'organisme. Ces « tissus cibles » sont susceptibles de développer des cancers.
Dans certains cancers, développés à partir de cellules cibles « hormonodépendantes », les récepteurs hormonaux peuvent rester fonctionnels. La présence de récepteurs est détectable par techniques immunohistochimiques. Ces méthodes permettent une évaluation de leur degré d'expression. Certaines méthodes biochimiques permettent, aussi, d'évaluer la quantité de récepteurs.
Leur présence et leur niveau d'expression sont deux paramètres importants pour prédire la réponse à un traitement hormonal ou antihormonal.

LES CANCERS HORMONO-DÉPENDANTS

Les hormones en cause dans les cancers hormonodépendants sont essentiellement des hormones sexuelles qui sont, d’un point de vue chimique, des stéroïdes. Il peut s’agir, par exemple œstrogènes ou d’androgènes, hormones mâles.
Plus rarement, des hormones polypeptidiques, comme les hormones hypophysaires, thyroïdiennes, la TSH ou l’hormone de croissance, la somatostatine, sont en cause.
Dans les cancers hormonodépendants du sein, de la thyroïde ou de la prostate, la prolifération cellulaire est stimulée respectivement par les œstrogènes, les hormones thyroïdiennes ou les androgènes. La privation des cellules cancéreuses de leur facteur de croissance peut arrêter leur croissance et entraîner leur mort par apoptose.

Une modalité de traitement très importante pour certains cancers...

UN TRAITEMENT ESSENTIEL POUR CERTAINS CANCERS…

Depuis, l'hormonothérapie des cancers a bénéficié du progrès des connaissances sur le mécanisme d'action des hormones, de leur point d'impact au niveau cellulaire et de la notion de récepteur cellulaire. En pratique, on peut inclure, parmi les cancers hormonodépendants :

  • Certains cancers du sein
  • Les cancers de la prostate
  • Certains cancers du corps de l’utérus (endomètre)
  • Les cancers de la thyroïde
  • Certains cancers neuroendocriniens, surrénaliens, du pancréas endocrine et parathyroïdiens


LE MODE D'ACTION

De nombreuses hormones sont impliquées dans la croissance des tumeurs...
Les hormones se comportent comme des facteurs de croissance et stimulent les cellules cancéreuses pourvues de récepteurs spécifiques. C’est le cas dans certains cancers du sein ou de la prostate, par exemple. Dans ce cas, on parle de cancers hormonodépendants.
L’objectif alors de l’hormonothérapie est de supprimer les effets des hormones physiologiques et par voie de conséquence d’empêcher la division cellulaire et donc la croissance ultérieure de tumeurs hormonodépendantes.
L’hormonothérapie ne détruisant pas directement les cellules cancéreuses, elle est fréquemment réservée au traitement des patients ayant un cancer métastatique ou un cancer localement avancé.

Comment parvenir à un blocage hormonal ?
Pour aboutir à un blocage hormonal, il existe quatre stratégies principales qui peuvent être utilisées seules ou associées.

  • Par la suppression chirurgicale de la glande produisant les hormones, c’est la castration chirurgicale qui consiste à faire l’ablation, par exemple,  des testicules (orchidectomie) ou des ovaires (ovariectomie)
  • Par une action au niveau des stimulines (hormones) hypothalamiques (l’hypothalamus est la partie du cerveau située au-dessus de l’hypophyse) qui réalise une véritable castration chimique, réversible à l’arrêt du traitement. C’est le cas des médicaments appelés agonistes et antagonistes de la LH-RH.
  • Par l'utilisation de molécules bloquant l’effet de l’hormone au niveau du récepteur nucléaire. C’est le cas du tamoxifène et des anti-androgènes
  • Par la suppression de la production d’une hormone en bloquant une enzyme clé. C’est le cas des inhibiteurs de l’aromatase

L'HORMONOTHÉRAPIE AUJOURD'HUI ...

 

Les hormones Les antihormones

Les œstrogènes : diéthylstilbestrol
Les progestatifs : medroxyprogestérone, mégestrol
Les androgènes
Les analogues de LH-RH : triptorèline, leuproréline, buséréline, goséréline
Les hormones thyroïdiennes
Les corticoïdes

Les anti-œstrogènes : tamoxifène, torémifène, fulvestrant
Les anti-androgènes : bicalutamide, cyprotérone, flutamide, nilutamide, abiratérone, enzalutamide
Les inhibiteurs de l'aromatase: anastrozole, exemestane, letrozole
Les antagonistes de la LH-RH : dégarelix

 

Mise à jour

18 décembre 2018