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Suivi post-thérapeutique

Le suivi pendant les premières années est primordial….

LE CONTEXTE

Le traitement de la phase aiguë de la maladie s’achève, les suites de l’opération sont un mauvais souvenir. Vous poussez un « ouf » de soulagement et c’est bien naturel… Cependant, il est crucial pour vous de continuer à programmer des consultations régulières de suivi médical.
Au cours de ces visites, votre médecin s'informera de votre état de santé et sur les symptômes que vous pourriez ressentir. Il pratiquera un examen clinique détaillé. A cette occasion, il pourra demander des examens de laboratoire ou d'imagerie médicale pour confirmer la rémission ou pour détecter, le plus précocement possible, une récidive éventuelle de la maladie.

DÉTECTER UNE ÉVENTUELLE RECHUTE LE PLUS TÔT POSSIBLE

Le suivi durant les premières années est très important. Il peut permettre :

  • De découvrir d’éventuelles récidives à un stade le plus précoce possible, permettant une deuxième résection pouvant être curative. Ces récidives peuvent être locales (au niveau de la cicatrice sur l’estomac ou anastomose) ou à distance (métastases hépatiques et plus rarement pulmonaires)
  • De rechercher de manière systématique de nouvelles lésions précancéreuses et de cancers gastriques in situ, curables 
     

 CE QUE MONTRENT LES ETUDES...

Après chirurgie curative, le site de récidive après résection R0 peut être locorégional dans 20 % des cas, péritonéal dans 30 % des cas, à distance dans 25 % des cas et multiple dans 20 % des cas.
 

Les rechutes, si elles doivent se produire …

  • 50 % la première année
  • 80 % dans les trois premières années
  • Au delà de la troisième année, vous avez de grandes chances d’être sorti d’affaire !

LES SYMPTÔMES D'ALERTE à ne pas négliger....

  • Reprise de l’amaigrissement
  • Douleurs abdominales
  • Dysphagie
  • Douleurs osseuses
  • Augmentation du volume de l’abdomen
  • Fièvre prolongée
  • Douleur des mollets

Les visites de suivi

VOTRE AGENDA

Le suivi est d'au moins de 5 ans. Les visites, d’abord fréquentes, s’espaceront avec le temps. En général, elles sont programmées ainsi :

  • Tous les 2 mois, pendant les 2 premières années
  • Deux fois par an pendant les 5 années suivantes
  • Une visite annuelle, après 5 ans, est suffisante
     

 Ce suivi est clinique et radiologique. Les examens complémentaires sont guidés par les symptômes et dépendent de chaque situation.

L’EXAMEN CLINIQUE

Au cours de ces visites, le médecin s'informe sur les symptômes ressentis. Il pratique un examen clinique.
Au terme de cet examen, il pourra vous diriger vers une consultation de diététique si vous n’avez pas repris suffisamment de poids.
Si vous avez subi une gastrectomie totale, de la vitamine B12, en général à la dose de 1 mg par voie intramusculaire, (IM) vous sera prescrite, pour compenser sa carence.

LES EXAMENS

Des analyses de sang

Elles comprennent, général, les dosages suivants :

  • Une numération formule sanguine (NFS) et des examens biochimiques sanguins,
  • Le dosage des marqueurs tumoraux, ACE ou CA-19.9, pourra être utilisé pour la surveillance. Il ne s'adresse, à titre systématique, qu'aux cancers traités à visée curative ou lorsqu’une récidive est suspectée.
     

Des examens d’imagerie médicale

Le médecin vous prescrira une échographie abdominale ou un scanner thoraco-abdomino-pelvien tous les 6 mois pendant 3 ans, puis tous les ans pendant 2 ans.

D’autres examens, au cas par cas…

S’il persiste un moignon gastrique (gastrectomie partielle) et des lésions précancéreuses associées ou la présence d’Helicobacter pylori sur les biopsies initiale, une gastroscopie (fibroscopie digestive) pourra être demandée. Elle vérifiera les sutures de l’opération et pour permettra de confirmer l’absence de récidive. Elle pourra aussi être prescrite, en cas d'apparition de symptômes évocateurs d'une récidive.

Les nouvelles recommandations

Cas général
Le suivi doit s’adapter aux signes cliniques.
Un examen clinique tous les 6 mois pendant au moins 5 ans comportant la recherche de signes de récidive potentielle et de signes de dénutrition
Bilan biologique : dosage des marqueurs tumoraux (ACE et CA 19-9) ; la possibilité d’anémie post-gastrectomie totale justifie lune NFS (numération formule) une fois par an..
Une échographie abdominale tous les 6 mois pendant 3 ans puis tous les ans et un cliché thoracique de face tous les ans pendant 3 ans ou un scanner thoraco abdominopelvien pendant une durée de 5 ans

Cas particuliers
En cas de gastrectomie totale une supplémentation en vitamine B12 1mg IM 3 à 12 mois +/- folates est nécessaire 
Si splénectomie : vaccination antipneumococcique, anti-méningocoque (ACYW135 Nimenrix®) ; anti-Haemophilus (Act-Hib®) ; antigrippe ; antibioprophylaxie le plus longtemps possible et au moins 2 ans. 
En cas de gastrectomie partielle, la surveillance endoscopique du moignon gastrique peut débuter à 2 ans, avec une rythmicité à adapter en fonction des constatations endoscopiques et des biopsies ; Une endoscopie de surveillance à plus long terme est également recommandée (à partir de 10 ans) en raison du risque de cancer du moignon gastrique sur reflux biliaire chronique.
Surveillance des récidives péri-anastomotiques après gastrectomie totale par écho endoscopie chez des malades sélectionnés à haut risque de récidive anastomotique doit être programmée 3 à 6 mois après la résection, puis elle est renouvelée annuellement en raison du risque de cancer métachrone Ces endoscopies sont réalisées avec l’aide d’une chromo-endoscopie, virtuelle ou à l’indigo carmin.

A noter sur votre agenda...

Années 1 à 3 4 à 5 10
Examen clinique Tous les 3-6 mois Tous les 6 mois  
Échographie abdominale ou scanner thoraco-abdomino-pelvien Tous les 6 mois Tous les ans  
Surveillance du "moignon"     Endoscopique tous les 2 ans
Vaccinations contre les infections respiratoires   rappels rappels

Les seconds cancers

LES FAITS

Si la maladie a été diagnostiquée avant l’âge de 50 ans, vous avez un risque accru de développer un second cancer de l’intestin grêle et du côlon par rapport à la population générale.
Au delà de 50 ans, le risque de second cancer n’est pas supérieur à celui de la population générale.
Après gastrectomie partielle, le risque de cancer de la partie restante de l’estomac est faible, mais persiste plus de 10 ans après la chirurgie.

QUE FAIRE ?

L'équipe médicale recherchera les éléments évocateurs d’une prédisposition génétique : cancer gastrique diffus héréditaire, syndrome HNPCC/Lynch, syndrome de Peutz-Jeghers.
Elle vérifiera l’éradication d’une infection par Helicobacter pylori, si vous avez subi une gastrectomie partielle. Cette recherche devra, aussi, s'appliquer à tous vos apparentés de premier degré.
L'équipe médicale, tout d'abord, vous proposera une aide au sevrage tabagique, si vous êtes fumeur.

Mise à jour

14 janvier 2024