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Le bilan initial

LA CONSULTATION CHEZ LE SPECIALISTE

Vous irez consulter car vous avez des symptômes qui vous inquiètent. Vous pouvez aussi être amené à consulter car à l'occasion du dépistage organisé du cancer colorectal, car le test est revenu positif, c'est-à-dire que des traces de sang ont été retrouvées dans les selles et que l'on vous recommande faire une coloscopie.

Votre médecin ou le spécialiste vous interrogera sur les symptômes que vous ressentez, mais aussi sur votre passé médical, sur vos autres problèmes de santé. Il recherchera l’existence de facteurs de risque de maladies bénignes ou de cancer. Par exemple, le médecin vous demandera si un ou plusieurs de vos proches parents ont présenté des maladies du colon bénignes, malignes ou d'autres cancers.

Le spécialiste recherchera une masse abdominale, heureusement rare. Un toucher rectal sera pratiqué ce qui permettra de diagnostiquer parfois la présence d’une tumeur dans le rectum.
Des signes de dissémination de la maladie comme un gros foie (hépatomégalie) ou du liquide dans l’abdomen (ascite) seront systématiquement recherchés. La recherche d’une atteinte du péritoine (membrane entourant les intestins) sera également effectuée.

Cancer du côlon & du rectum
Cancer du côlon & du rectum

La coloscopie totale avec biopsies des lésions suspectes

LES FIBROSCOPES

GlobalementLa coloscopie et la rectoscopie se pratiquent au moyen d’un fibroscope , instrument flexible conçu pour observer l’intérieur du colon. 
Le rectoscope flexible ou sigmoïdoscope (partie haute de l’image), long de 60 cm, permet de visualiser le rectum et la partie basse du colon (sigmoïde), mais pas le colon entier.
Le coloscope (partie inférieure de l’image), plus long, permet de visualiser le côlon entier.

Les innovations récentesLes nouveaux endoscopes à grossissement (magnifying endoscopy) permettent un agrandissement optique jusqu'à 80 fois grâce à un système de zoom.
La chromoendoscopie est une technique de coloration de la muqueuse permettant d'affiner l'examen endoscopique en lumière blanche avec, selon les organes, un intérêt de détection, de caractérisation ou encore pour définir l'extension de la lésion. Il existe deux types de colorations : les colorations par projection d'un colorant (de surface ou d'un colorant vital rentrant dans la cellule) et les colorations virtuelles utilisant une lumière colorée ou un post-traitement de l'image.

POURQUOI FAIRE ?

Rechercher des polypes
La coloscopie est indispensable au diagnostic des polypes et permet d’en faire l’exérèse. Elle est le complément indispensable des autres tests de dépistage. Cet examen est indiqué si un test de dépistage s'est révélé positif ou après la sigmoïdoscopie s’il existe des polypes « à risque ». Elle permet le diagnostic des polypes du colon droit et du colon transverse.

Permettre de faire des biopsies
Au cours de la coloscopie des biopsies de tissu du colon peuvent être faites. Ces échantillons de tissu, 10 ou 15,  sont ensuite examinés au microscope afin de détecter la présence de cellules malignes (présence d‘un cancer). Souvent, des polypes peuvent être totalement enlevés au cours d’une coloscopie.

EN PRATIQUE....

La préparation du côlon la veille.
Afin que la muqueuse soit mieux visible et pour ainsi obtenir des résultats les plus précis, l’endoscopie est réalisée après une préparation minutieuse au cours de laquelle toutes les selles du côlon sont évacuées. Pour ce faire, on vous demandera de limiter la prise de nourriture le jour précédent l’intervention et de prendre des médicaments et des lavements pour vider les intestins et évacuer toutes les selles.

Les suites...
La coloscopie est, dans la majorité des cas, réalisée en ambulatoire. Comme une légère anesthésie est nécessaire en raison de l’insufflation colique qui est douloureuse, vous devrez rester sous surveillance une demi-journée. 
Les complications sont estimées à 1 cas pour 1 000 coloscopies. Il s’agit essentiellement de perforation et de complications hémorragiques. Les hémorragies ne concernent pratiquement que les polypectomies et leur incidence est donc indépendante du test initial de dépistage.

Le coloscanner

Cet examen constitue aussi une alternative à la coloscopie, lorsque celle-ci n’est pas réalisable.
C’est un scanner centré sur le côlon. Il permet, en outre, d’explorer le foie et d’évaluer l’extension locale de la tumeur. La sensibilité de l’examen peut être améliorée par des reconstructions en 3 dimensions.
La présence d’une tumeur se traduit par un épaississement de la paroi colique, ou une « image d’addition » dans la lumière colique.

Les autres examens

DE ROUTINE

Les résultats de la prise de sang de routine sont généralement normaux. Parfois, une anémie (diminution du nombre de globules rouges) par manque de fer (ferriprive) peut être mise en évidence.
Lorsque la maladie est plus avancée, des perturbations des tests hépatiques peuvent apparaître.

LE DOSAGE DES MARQUEURS TUMORAUX

L’antigène carcino-embryonnaire (ACE)
Il a été découvert en 1965 à Montréal par P. Gold et SO Feedman sur des prélèvements de cancer colique et de côlon fœtal. Comme ces chercheurs n’avaient pas détecté cet antigène dans le côlon normal adulte, ils l'ont appelé antigène carcino-embryonnaire du système digestif. Ce nom a été abrégé en Antigène Carcino-Embryonnaire ou ACE. Normalement, on ne retrouve que des traces d'ACE dans le sang normal. Seules des valeurs supérieures à 2,5 ng/ml sont anormales.

Peu ou pas d’intérêt pour le dépistage ou le diagnostic…
Une élévation des taux est observée dans 70 à 80 % des cancers du côlon, mais cet examen a peu de valeur diagnostique.
Le taux d’ACE n'est élevé que dans 25 à 30 % des cancers au stade I et environ que dans 50 % des stades II. De plus, l’élévation des taux sanguins, en général, est modérée, de 4 à 5 ng/ml.
Des valeurs élevées s'observent, aussi, dans les maladies inflammatoires digestives et aussi lors d’une cirrhose ou d’une bronchite chronique, etc.
De ce fait, il n'y a pas lieu de doser l'ACE dans le dépistage ou le diagnostic précoce du cancer colorectal, dans le bilan initial d'un cancer colorectal.

Pour le bilan initial et le suivi
Son dosage a un intérêt certain pour le suivre l’évolution après le traitement… Après une ablation complète de la tumeur, le taux de l'ACE revient à la normale en un mois. S'il ne le fait pas, c'est qu'il reste un fragment de tumeur.
Dans les mois et années suivants le traitement, les dosages de l'ACE sont répétés, par exemple tous les trois mois. Une ré-augmentation du taux d'ACE, surtout si elle est progressive, est souvent due à l'évolution du cancer (récidive ou métastase). Ce signe biologique peut précéder de plusieurs mois l'apparition de manifestations cliniques et représente un signe d'alerte, qui doit déclencher des investigations pour dépister une tumeur encore petite et extirpable.

UNE RECHERCHE DE MUTATIONS

Sur le gène KRAS
La recherche de mutation du gène KRAS est maintenant indiquée chez tous les patients présentant un cancer colorectal de stade IV (métastatique). Cette recherche a pour but de préciser quels patients pourront, le cas échéant, bénéficier d'une thérapie ciblée par un traitement anti-EGFR.

Sur le gène BRAF
Le gène BRAF est muté dans 5 à 10 % des tumeurs colorectales. Actuellement, sa recherche n'est pas encore systématique ; elle est du domaine de la recherche.

En résumé, le bilan initial...

Une prise de sang
Une coloscopie
Un scanner abdominal
Une radio des poumons

Mise à jour

3 août 2022