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Les différents types histologiques

Les adénocarcinomes

LA MAJORITE DES CAS

Dans plus de 90 % des cas les cancers du côlon et du rectum se développent à partir du tissu qui tapisse l’intérieur du côlon. Ce tissu de recouvrement est appelé un épithélium. De ce fait, le terme de cancer colorectal se réfère presque toujours à des adénocarcinomes car 90 à 95 % des tumeurs malignes (cancéreuses) du côlon ou du rectum sont des adénocarcinomes. Parfois bien différenciés et souvent de type intestinal, ils reproduisent de façon caricaturale, les tubes glandulaires habituels du tissu du côlon.

LES DIFFERENTES SOUS-TYPES D'ADENOCARCINOMES

L’adénocarcinome tubuleux lieberkùhnien
C'est la forme histologique la plus habituelle des cancers du côlon.
Ils sont bien différenciés et sont caractérisés par la présence de plus de 95 % de glandes, les adénocarcinomes moyennement différenciés comportent de 50 à 95 % de glandes et les adénocarcinomes peu différenciés ont moins de 50 % de glandes.

L’adénocarcinome mucineuxAnciennement dénommé colloïde muqueux, il est caractérisé par la présence de plus de 50 % de mucus extracellulaire. Il siège plus fréquemment diagnostiqué au niveau du côlon droit à un stade avancé. Il est plus fréquemment observé au cours du syndrome de Lynch et est plus souvent associé à la présence d'une instabilité des séquences microsatellites.

L’adénocarcinome à cellules en bague à chaton
Il est défini par la présence d'une composante tumorale comportant plus de 50 % de cellules en bague à chaton, des cellules arrondies dont le cytoplasme renferme une vacuole de sécrétion refoulant le noyau à sa partie périphérique Il Il C'est une variante rare d'adénocarcinome colique, peu différencié, représentant moins de 1 % des adénocarcinomes du côlon. Il se présente souvent à un stade avancé avec un pronostic péjoratif. 
Il peut s'observer au cours du syndrome de Lynch et être associé à une instabilité des séquences microsatellites ; son pronostic est alors plus favorable

L’adénocarcinome médullaire
Il représente de 2 à 5 % des adénocarcinomes coliques et est caractérisé par la présence de nappes et de lobules de cellules carcinomateuses.
Il siège préférentiellement au niveau du côlon droit et est très fréquemment associé à l'existence d'une instabilité des séquences microsatellites et de mutations BRAF. Il est associé à un meilleur pronostic.

L’adénocarcinome micro-papillaire
Il est caractérisé par la présence de micro-amas et micro-papilles de cellules carcinomateuses. 
La forme purement micro-papillaire est exceptionnel, mais une composante micropapillaire, représentant de 5 à 30 % du volume tumoral, est observée dans 9 à 19 % des cancers coliques. Elle est associée à un plus mauvais pronostic 

Le carcinome à cellules fusiformes ou avec composante sarcomatoïde
C'est est une variante très rare de carcinome colique. C'est une tumeur de mauvais pronostic.

Carcinome peu différencié de type rhabdoïde
C'est une variante très rare de cancer colique, composé de cellules arrondies, d’allure rhabdoïde. Ces cellules, souvent non cohésives et perdent l’expression nucléaire immunohistochimique de SMARCB1 (INI1) ou BRG1 (SMARCA4) ou SMARCA2. Ce type histologique est corrélé à un très mauvais pronostic.

L’adénocarcinome adenoma-like
C'est une entité rare, autrefois décrite sous le terme d’adénocarcinome villeux ou d’adénocarcinome invasif papillaire. Ce type est plus souvent diagnostiqué au niveau du côlon gauche. Il est associé à des mutations KRAS et a un excellent pronostic.

L’adénocarcinome tubulo-lobulaire de bas grade
Il représente moins de 1% des cancers coliques mais près de 10 % des adénocarcinomes développés dans le cadre d’une maladie inflammatoire chronique intestinale. En immunohistochimique, les cellules tumorales expriment la CK7, la CK20, la p53. Ces adénocarcinomes sont typiquement associés à une mutation du gène IDH1 et leur pronostic est plutôt favorable.

Les autres types de tumeurs sont beaucoup plus rares...

Les lymphomes
Ce sont des cancers du système immunitaire que l’on trouve quelquefois sur la paroi du côlon. Ce sont des tumeurs lymphoïdes se développant à partir des formations lymphoïdes associées à la muqueuse et désignées par l’abréviation MALT. Le pronostic et le traitement des lymphomes du MALT dépendent de la nature du lymphome, agressif ou indolent, c’est-à-dire à développement lent.

Les tumeurs du stroma
Elles se développent à partir des muscles ou du tissu conjonctif de la paroi du côlon. Certaines sont bénignes ; d’autres sont cancéreuses.
Les tumeurs malignes sont des sarcomes. Ils sont souvent dénommés par leur acronyme anglais GIST (Gastro-Intestinal Stroma Tumor). Ils représentent moins d’un pourcent des cancers colorectaux. Ils sont maintenant traitées par des médicaments spécifiques appartenant à la classe des « thérapies ciblées », comme le Glivec™.

Les tumeurs carcinoïdes
Elles présentent environ 1 % des cancers colorectaux. Ce sont des tumeurs caractérisées par une surproduction d'une hormone qui dilate les vaisseaux, la sérotonine. Cette substance est à l'origine des principaux troubles ressentis par le malade. Elles se développent à partir de cellules particulières, dites argentaffines, en raison de leur affinité pour des colorants à base d’argent. Ces cellules sont dispersées tout le long du tube digestif et dans d'autres organes. Elles surviennent entre 50 et 70 ans et évoluent lentement, mais leur guérison est difficile. Le traitement consiste à éviter les crises aiguës liées aux décharges de sérotonine.

Mise à jour

20 janvier 2024