Selon le type histologique
Le cancer de type épidermoïde
SA FRÉQUENCE
La part des cancers épidermoïdes de œsophage est passée de 82 % entre 1990‑1994 à 58 % entre 2010‑2015 chez l’homme, et de 70 % à 69 % chez la femme. Il apparaît plus tôt entre 60 et 75 ans et plus souvent chez l'homme..
LES FACTEURS DE RISQUE
Le tabac et l’alcool sont des facteurs de risque impliqués dans plus de 90 % des cas. Plus rarement, les rôles des boissons chaudes, du papillomavirus humain et de facteurs de risque professionnels (hydrocarbure, particules métalliques) sont suspectés. Certaines affections œsophagiennes rares sont considérées comme précancéreuses :
- Le syndrome de Plummer Vinson aussi nommé syndrome de Kelly-Paterson associant chez une femme de 40 ans, une glossite, une anémie microcytaire hypochrome et des troubles des phanères et des ongles
- L'œsophagite caustique après plusieurs décennies d’évolution
- L e rôle de l’achalasie ou méga-œsophage idiopathique (affection d'origine neurogène d'étiologie inconnue causant la non relaxation de l'œsophage et du sphincter œsophagien inférieur, ce qui entraîne une diminution du péristaltisme œsophagien) reste discuté.
SON SIÈGE
Dans plus de 60 % des cas, le carcinome épidermoïde se développe dans le tiers moyen de l’œsophage, au dessus de la bifurcation de trachée artère. Cette tumeur se développe à partir de la couche de tissu recouvrant l’intérieur de l’œsophage. Ce tissu de recouvrement muqueux s’appelle un épithélium malpighien.
Les adénocarcinomes
LEUR INCIDENCE
Elle a beaucoup augmenté et cette forme histologique représente maintenant, plus de 30 % des cancers de l’œsophage. Entre les périodes 1990‑1994 et 2010‑2015, son incidence est passée de 11 % à 36 % des cancers chez l’homme et de 21 % à 24 % chez la femme. Il apparaît entre 55 et 70 60 ans. Il affecte autant les femmes que les hommes.
LES FACTEURS DE RISQUE
Pour les adénocarcinomes, plusieurs facteurs de risque sont identifiés :
- Le tabac
- Le reflux gastro-œsophagien (RGO) : 1 épisode de RGO hebdomadaire multiplie le risque relatif par 8
- L’excès alimentaire, aux calories d’origine animale (viande) et à l’insuffisance d’activité physique, d’où la relation avec l’excès de poids et l’obésité (IMC > 30 kg/m²) qui multiplie le risque relatif par 2.5
- Le sexe masculin (risque relatif = 6 à 8)
- L'existence d'une lésion précancéreuse comme une muqueuse de Barrett définie par la présence d’une métaplasie intestinale au niveau du bas œsophage.
SA LOCALISATION PRÉFÉRENTIELLE
Dans plus de 90 % des cas, il prend naissance dans la partie inférieure de œsophage. Il se développe, le plus souvent, sur un œsophage court ou endo-brachy-œsophage (EBO).
Comme, le plus souvent une métaplasie précède un carcinome dans l’épithélium de Barrett, la plupart des experts suggèrent que les patients ayant un endo-brachy-œsophage et ceux souffrant de reflux par hernie hiatale devraient, tous les deux ans, être examinés par fibroscopie, accompagnée de biopsies, afin de reconnaître, précocement, les lésions susceptibles de dégénérer..
Il faut savoir que l’adénocarcinome du cardia de l’estomac peut s’étendre au bas œsophage et donner l’apparence d’un cancer prenant naissance dans l’œsophage.
BIOLOGIQUEMENT
Dans 10 à 20 % des cas il y a une surexpression du gène facteur de croissance HER2.
Du reflux à l'adénocarcinome œsophagien...
- Inflammation chronique de l'œsophage (épithélium normal)
- ⇒ œsophagite
- ⇒ développement d'une muqueuse de Barrett
- ⇒ dysplasie de grade de plus en plus élevé ⇒ Adénocarcinome
Mise à jour
9 décembre 2023