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Signes & symptomes

Aucuns (asymptomatiques) !

C'est pourquoi 6 cancers du poumon sur 10 sont diagnostiqués au stade IV !
Dans moins de 10 % des cas mais, de plus en plus, la maladie est découverte à l’occasion d’un examen d’imagerie médicale prescrit pour une autre raison.
Une des raisons de l'absence de symptômes est que ni le poumon, ni les bronches n’ont d’innervation nociceptive (douleur) et n'ont pas de signal "douleur"!
De ce fait, les symptômes n’apparaissent que lorsque des organes centraux de la cage thoracique (médiastin - grosses bronches ou vaisseaux) ou périphériques (paroi, plèvre) sont touchés, ou en cas de métastase(s).

 

Les symptômes respiratoires

NON SPÉCIFIQUES

Les symptômes du cancer du poumon ne sont pas spécifiques de la maladie. Ceci est vrai pour tous les cancers. Ils sont présents dans plus de la moitié des cas et il peut s’agir d’un ou de plusieurs des symptômes suivants : 
  • Une toux tenace, à répétition, avec des quintes, sans cause apparente
  • Un sifflement
  • Un essoufflement d’apparition récente et sans cause cardiaque évidente
  • Une douleur dans la poitrine
  • Des crachats purulents ou contenant du sang appelé hémoptysie
  • Des infections respiratoires comme des bronchites à répétition ou une pneumonie, mal contrôlées par les traitements antibiotiques usuels.
     

IMPORTANT !

L’apparition de symptômes respiratoires, surtout s’ils sont persistants, doit être systématiquement pris en compte surtout si vous êtes fumeur et âgé de plus de 40 ans.

Les signes généraux

UNE DÉFINITION
 
C'est un terme souvent employé en médecine. Ce sont des manifestations témoignant du retentissement de la maladie sur l’ensemble de l’organisme, sans aucune caractéristique d’organe. Classiquement, ils sont au nombre de quatre :
  • Une anorexie, c'est-à-dire la perte d'appétit
  • Une asthénie, qui est une grande fatigue anormale
  • Un amaigrissement
  • Une fièvre, sans cause évidente
     
Lorsque l'on parle d'altération de l’état général, les médecins font référence à une asthénie, une anorexie et à un amaigrissement.

ILS SONT FRÉQUENTS !
Ils doivent vous alerter si vous êtes fumeur ou souffrez d'une bronchite chronique et si vous avez 40 ans ou plus.
Il peut s’agir d’une fatigue anormale, d’une perte récente de l'appétit ou d’un amaigrissement sans cause évidente. Ces signes peuvent ne pas sembler être en rapport avec la tumeur elle-même. Ils sont les témoins du combat que mène l'organisme contre le cancer ainsi que la conséquence de la sécrétion de substances dans le sang.
Le développement d'une tumeur consomme beaucoup d'énergie, en particulier d'acides aminés.
L'organisme pour se défendre contre le cancer secréterait des substances comme le TNF (Tumor Necrosis Factor). L’augmentation de la sécrétion de TNF entraîne une consommation accrue de protéines par l’organisme.

D'autres symptômes thoraciques possibles...

LES SIGNES MÉDIASTINAUX

Le médiastin anatomiquement, c'est l’espace compris entre les deux poumons et le cœur. C'est espace est restreint et peu extensible. Lorsqu'une tumeur ou des ganglions se développent dans le médiastin, ils peuvent comprimer les organes contenus dans cet espace. On parle, alors, de signes médiastinaux.
On peut observer les signes ou les symptômes suivants :
  • Un syndrome cave supérieur associant des céphalées, une cyanose (coloration bleutée de la peau et des muqueuses) de la face, un œdème en pèlerine, de grosses veines jugulaires visibles, une circulation veineuse collatérale thoracique antérieure est relativement fréquent et en rapport avec l'engrainement ou la compression de la veine cave supérieure par la tumeur ou par une adénopathie latéro-trachéale droite
  • Des difficultés à avaler ou dysphagie, conséquence d'une compression de l'œsophage par la tumeur ou par une adénopathie
  • Un hoquet ou une paralysie phrénique, en rapport avec une compression du nerf phrénique
  • Des douleurs thoraciques lorsqu'elles sont fixées et entraînent une insomnie, en relation avec un envahissement de la paroi
  • Une dysphonie généralement en rapport avec une compression du nerf récurrent gauche sous la crosse de l'aorte, par une adénopathie ou par la tumeur  elle même
     

LES AUTRES SIGNES THORACIQUES

On appelle signes thoraciques, les symptômes en relation avec une atteinte d’un des organes contenus dans la cage thoraciques. De ce fait, la maladie peut :

  • Se révéler par une pleurésie qui correspond à la présence de liquide entre les deux feuillets de la plèvre qui est la membrane entourant les deux poumons.
  • Débuter par une péricardite. Une péricardite est la conséquence de la présence de liquide entre les deux feuillets du péricarde qui est la membrane entourant le cœur.

Un syndrome de Pancoast-Tobias

Le syndrome de Pancoast-Tobias (Henry Pancoast 1924, Tobias 1932) est défini comme un syndrome apico-costo-vertébral douloureux. Sa cause la plus fréquente est un cancer du poumon touchant le lobe supérieur du poumon (apex). Dans ce cas, la tumeur envahit le plexus brachial (C5-D1) qui procure l'innervation pour le bras. Il associe dans sa forme typique : 
  • Des douleurs de l'épaule (scapulaires) puis des douleurs partant les racines des  nerfs C8 - D1 et irradiant de l'épaule, au bras et jusqu'au 5ème doigt
  • Des troubles sympathiques  (syndrome de Claude-Bernard* Horner**) du même côté (homolatéral) avec myosis (pupille très serrée), enophtalmie (impression que l'œil est rentré dans l'orbite), ptosis (chute la paupière supérieure) et rétrécissement de la fente palpébrale.
     

Ces signes sont liés au développement d'un cancer de l'apex (sommet du poumon) touchant le plexus brachial, le ganglion stellaire sympathique et affectant les deux premiers arcs costaux.
L'imagerie médicale du rachis cervico-dorsale met en évidence une atteinte de l'arc postérieur des 1ère, 2ème et parfois 3ème côte, d'abord au niveau de l'articulation costo-vertébrale puis s'étendant à toute la côte et la vertèbre.


 

 
(* Claude Bernard médecin physiologiste 1813 - 1878)
(** Johann Friedrich Horner ophtalmologiste suisse 1831 - 1886)

A retenir...

 

Symptômes Nature
Respiratoires   Toux, essoufflement, sang dans les crachats (hémoptysie)
En relation avec une extension de la maladie Syndrome cave supérieur (par blocage de la veine cave supérieure) 
Troubles ou modification de la voix (dysphonie)
Douleurs dans la poitrine 
Syndrome de Pancoast-Tobiac  
Métastases cérébrales, osseuses, hépatiques...
Altération de l'état général sans raison évidente Amaigrissement
fatigue exagérée
Phlébite ou embolie pulmonaire sans cause évidente

Douleur du mollet
Douleur thoracique brutale

Syndrome para-néoplasique  Une déformation de l'extrémité des doigts (hippocratisme digital) 
Baisse du sodium dans le sang (natrémie) 
Fièvre isolée
Découverte fortuite à l'occasion d'une radio thoracique Image radiologique

 

Des signes liés à l'existence de métastases

Parfois, l'apparition d'un symptôme traduit l’existence d'une l'extension de la maladie à d'autres parties du corps. On parle alors de métastase. Les symptômes dépendent, alors, de l'organe qui est touché par la maladie.
Le cerveau est assez souvent touché.

La présence de métastases cérébrales peut causer, au début, des maux de tête (céphalées) ou provoquer des crises d'épilepsie. Dans ce cas on parle de syndrome d'hypertension intracrânienne qui nécessite un traitement d'urgence.
Par la suite, il peut apparaître des lésions neurologiques qui peuvent avoir d'important retentissement sur la pensée (fonction cognitive), sur la fonction motrice (paralysie), la coordination des mouvements (apraxie) ou de la parole (aphasie). Ces symptômes sont fonction de la localisation de la tumeur secondaire. D'autres opérations mentales peuvent être aussi touchées.
Peuvent être aussi affectés, le squelette, les ganglions en dehors du poumon, les glandes surrénales et le foie

Un syndrome paranéoplasique

DÉFINITION

Les médecins utilisent le terme de « syndrome paranéoplasique » pour désigner un ensemble de signes ou de symptômes accompagnant un cancer, sans que l’organe donnant naissance à ces signes soit directement touché par la maladie.
Les manifestations seraient liées à la sécrétion par la tumeur d’une substance, comme des neuromédiateurs ou des hormones, ou bien à la réaction du système immunitaire par la formation d’auto-anticorps. Ces manifestions se font à distance de la tumeur et ne correspondent pas à l’envahissement tumoral ou métastatique de l’organe, sous l’action de ces hormones ou de ces anticorps. Leur réapparition, après une résection complète, signe la rechute tumorale.

EN CAS DE CANCER DU POUMON

Ce n'est pas inhabituel... Ce type de manifestations  est présent dans 7 à 20 % des cas. Parfois, elles précèdent de plusieurs mois, voire années, le diagnostic. L’évolution est souvent parallèle à la tumeur.
Ce syndrome peut se traduire par des troubles divers, comme :

  • Un gonflement des os, en particulier des dernières phalanges des doigts « en verre de montre », appelé l’hippocratisme digital (syndrome de Pierre-Marie Bamberger)
  • Des anomalies du métabolisme du calcium se traduisant par une augmentation dans le sang (hypercalcémie) en relation avec une stimulation inappropriée des glandes parathyroïdes (4 petites glandes situées derrière la thyroïde et responsables du métabolisme du calcium) qui entraîne une décalcification osseuse,
  • Des troubles de la régulation de l’hydratation, comme le syndrome de sécrétion inappropriée de l’hormone antidiurétique (SIADH ou syndrome de Schwartz-Bartter),
  • Des troubles des nerfs, comme la neuropathie de Denny-Brown (du nom du neurologue américain 1901-1981), ou des muscles, comme la pseudo myasthénie décrite par Lambert et Eaton
  • Des taches sur la peau d’apparition récente (acanthosis nigricans),
  • Des thromboses veineuses ou des phlébites.






@ Pour en savoir plus sur ces différentes maladies en consultant le site Internet « Orphanet »

Pour résumer, les signes et symptômes...

 

Une atteinte bronchique Une atteinte broncho-pulmonaire distale Une atteinte locorégionale par contiguïté ou ganglionnaire

Une toux tenace, à répétition, avec des quintes

Une expectoration purulente

Une hémoptysie, souvent minime

Un sifflement, dyspnée, un cornage (obstruction trachéo-bronchique, pseudo-asthme)

Une pneumonie ou un abcès du poumon

Une hypersécrétion muqueuse

Une toux sèche

Des douleurs pleurales (avec ou sans pleurésie) ou pariétales (osseuse, neurogène)

Un essoufflement à l’effort

Un abcès du poumon par excavation tumorale

Une dyspnée (difficulté à respirer), wheezing par compression trachéo-bronchique

Des difficultés à avaler (dysphagie) par compression de l’œsophage (bronche souche gauche, adénopathie)

Une modification récente de la voix (dysphonie) par atteinte du nerf récurrent gauche commandant les cordes vocales (adénopathie aorto-pulmonaire)

Une élévation d’un hémi-diaphragme en relation avec une paralysie du nerf phrénique

Un syndrome de Claude Bernard-Horner en relation avec une paralysie du nerf sympathique cervical

Des douleurs et une atteinte du plexus brachial (syndrome de Pancoast-Tobias)

Un syndrome veineux cave supérieur (œdème en pèlerine)

Une pleurésie par atteinte pleurale, obstruction lymphatique, atélectasie

 

Mise à jour

31 mai 2021