La prostate
Un peu d’anatomie …
LA GLANDE
C'est une découverte récente !
C'est seulement en 1536 que la prostate a été découverte chez l'homme.
Elle est de la taille d'une châtaigne et dont le volume varie avec l’âge. Elle pèse environ 20 g à 20 ans. Les dimensions moyennes de la prostate sont une hauteur de 30 mm, une largeur de 20 mm et une épaisseur de 25 mm. Elle a une consistance ferme et élastique.
Elle est située dans le pelvis, juste au-dessous de la vessie en avant du rectum. La prostate entoure le col de la vessie et urètre prostatique, elle est traversée par les canaux éjaculateurs. Sa localisation sous-vésicale et le fait qu’elle soit traversée par l’urètre au niveau de sa zone transitionnelle peuvent entraîner un retentissement urinaire lorsque cette zone particulière de la prostate est affectée.
Sa configuration externe
Elle présente, selon les anatomistes :
- Une face ventrale, antérieure, plane, presque verticale
- Une face dorsale, convexe présentant un sillon médian qui parait diviser la glande en deux lobes latéraux, c'est elle qui est examinée lors d'un toucher rectal
- Un sommet, encore appelé bec de la prostate, duquel émerge l'urètre
- Une base qu'un bourrelet divise en deux parties, ventrale, en rapport avec la vessie, dorsale, en contact avec les canaux déférents et les vésicules séminales. C'est au niveau de la base que pénètrent les canaux éjaculateurs.
La glande est entourée d'une membrane, la capsule de Gleason qui la limite.
Sa vascularisation
La vascularisation artérielle est assurée par l'artère prostatique, branche collatérale de l'artère iliaque interne.
Les veines : se drainent vers la veine iliaque interne.
Le drainage lymphatique de la prostate se fait vers les ganglions obturateurs, hypogastriques, iliaques externes, pré-sacrés et du promontoire.
LES ZONES ANATOMIQUES DE LA PROSTATE
Depuis les travaux de McNeal en 1981, la prostate est divisée en cinq zones anatomiques distinctes.
La zone périphérique
Elle composée de tissu sécrétoire et représente les deux tiers du volume de la glande. Elle située à l’arrière de la prostate, donc accessible par le toucher rectal. C’est dans cette zone que naissent les trois quart des cancers de la prostate.
La zone centrale
Elle est au contact de l’urètre. Elle représente environ le quart de la glande. Cette zone est le siège de 5 à 10 % des cancers prostatiques.
La zone de transition
Elle représente environ 5 % de la masse totale de la prostate. C’est la seule zone où se développe l’adénome prostatique. Cependant, un quart des cancers prennent naissance dans ce territoire. Il faut savoir que presque tous les cancers de stade T1 ou A se développent dans cette zone.
Les autres zones
Il s'agit du stroma fibromusculaire antérieur, de la zone des glandes péri-prostatiques ou péri-urétrales.
LES DIFFERENTS TISSUS
La prostate est composée de plusieurs tissus différents, un épithélium, un tissu de soutien conjonctif, une musculeuse plexiforme, très importante et intervenant lors de l'éjaculation, et des vaisseaux sanguins.
L’épithélium prostatique comprend des cellules épithéliales basales, non dépendantes des androgènes ainsi que des cellules neuroendocrines et des globules blancs en charge de l’immunité.
L’épithélium est prismatique avec quelques cellules de remplacement.
Les cellules présentent une importante activité de synthèse protéique avec de nombreux lysosomes.
SA VASCULARISATION
La prostate est vascularisée par les artères vésicales inférieures, les artères vésiculo-déférentielles, vésico-prostatiques et pudendale interne.
Le drainage lymphatiques se fait vers les chaînes iliaques internes, externes et sacrées
SON INNERVATION
Les nerfs de la prostate
Ils sont issus du plexus hypogastrique inférieur situé dans le pelvis.
Il fait partie du système nerveux autonome car il contient uniquement des fibres du système nerveux sympathique et parasympathique. Ces fibres sont issues respectivement du plexus hypogastrique supérieur qui donnera le nerf hypogastrique et des nerfs érecteurs. Les nerfs sympathiques et parasympathiques empruntent les nerfs caverneux et suivent les artères capsulaires. Il joue un rôle important dans la continence rectal et vésicale ainsi que dans l'erection.
Les nerfs parasympathiques
Ils sont impliqués dans la sécrétion des acini prostatique.
Les nerfs sympathiques
Ils possèdent des récepteurs α1-adrénergiques et accessoirement de récepteurs α2, contribuent à la contraction des cellules musculaires lisses de la capsule et du stroma prostatique. C'est pourquoi ont utilise des médicaments bloquant les récepteurs α1-adrenergiques pour diminuer le tonus prostatique et sphinctérien et améliorer les symptômes urinaires en cas d'adénome prostatique.
Le système adrénergique joue un rôle capital dans l'éjaculation que l'on subdivise en deux phases distinctes : l'émission et l'éjaculation.
Lors de l'émission, c'est lui qui propulse le sperme en direction de la prostate par les contractions qu'il induit dans les voies spermatiques.
Lors de l'éjaculation, c'est lui qui projette le sperme dans l'urètre prostatique par la contraction des vésicules séminales et de la prostate, ferme le col vésical empêchant le reflux du sperme dans la vessie (éjaculation rétrograde) et propulse le sperme hors de la verge par la contraction des muscles ischio- et bulbo-caverneux.
LE DRAINAGE LYMPHATIQUE DE LA PROSTATE
UNE DONNEE TRES IMPORTANTE !
C'est un point très important car il conditionne le curage ganglionnaire lors de la prostatectomie.
Le lymphocentre ilio-pelvien reçoit les lymphatiques de tous les organes du petit bassin (pelviens). Ce lymphocentre est subdivisé suivant les axes vasculaires :
- Iliaque externe comprenant 3 courants, artériel (3 ganglions), artérioveineux (2 ganglions), sous-veineux (4 à 5 ganglions)
- Iliaque interne, comportant un ganglion à l'origine des branches de division de l'artère iliaque interne : ombilicale, vésico-prostatique pudendale, rectale moyenne, sacrée latérale.
- Iliaque commun, avec 2 ganglions 2 ganglions postérieurs dans la fosse lombo-sacrée
Le drainage lymphatique de la prostate se fait depuis la glande vers la périphérie et se termine principalement dans les angles postéro-latéraux de la prostate.
SELON LA FACE DE LA PROSTATE
Les différents territoires de drainage des lymphatiques de la face postérieure de la prostate sont :
- Le drainage de la base prostatique se fait vers les 4 ganglions iliaques externes sous-veineux. Le ganglions dit ' obturateur ' à l'orifice interne du canal obturateur est pathologique car il est normalement absent.
- Le drainage de la partie moyenne de la prostate est sous la dépendance du groupe iliaque interne. Celui-ci va vers les ganglions ombilical, vésico-prostatique, rectal, dans l'émergence des branches à leur origine sur l'artère iliaque interne.
- L'apex prostatique se draine par des collecteurs qui longent le muscle élévateur de l'anus dans l'axe des lames sacro-pubiennes, puis dans la concavité sacrale vers les ganglions sacraux latéraux du groupe iliaque interne soit vers les ganglions pré-sacraux ou du promontoire du groupe iliaque commun.
De la face antérieure de la prostate, des lymphatiques suivent les vaisseaux pudendaux sous le muscle élévateur de l'anus ; ils gagnent le ganglions pudendal situé sous le ligament sacro-épineux
La régulation de la croissance de la prostate
ELLE EST COMPLEXE
La régulation comprend à la fois l’action hormonale et la communication directe, cellule à cellule et les facteurs de croissance. Les différents systèmes impliqués dans la croissance prostatique font intervenir les éléments suivants :
- Les facteurs endocriniens sont des signaux sécrétés à distance principalement par les testicules, les surrénales et l’hypophyse. La testostérone, l’œstradiol, la LH, la FSH, la prolactine et l’insuline arrivent à la prostate par la circulation sanguine.
- Des signaux neuroendocrines comme la sérotonine, l’acétylcholine, la noradrénaline et autres neuropeptides proviennent d’une stimulation neuronale.
- Des facteurs paracrines ou des facteurs de croissance, comme, par exemple, le β-FGF, EGF ou l’IGF, stimulent ou inhibent la croissance de la glande. Ils agissent à courte distance entre les cellules prostatiques voisines. A cette occasion des « boucles inter-compartimentales » (épithélium–stroma), ou boucles télocrines, peuvent être mises en jeu dans un même tissu.
- Des facteurs autocrines ou des facteurs de croissance sont libérés par la cellule et reviennent sur cette même cellule pour en réguler la croissance et les fonctions.
- Des facteurs intracrines, à l’inverse des facteurs autocrines, ne sont pas libérés par la cellule qui les secrète. Il peut s’agir de produits issus du métabolisme de la testostérone (DHT, 3diols…)
LES INTERACTIONS
Epithélium–membrane basale
En polarisant la cellule, mettent en jeu des facteurs de la matrice extracellulaire qui établissent des contacts directs en s’attachant par des intégrines à la membrane basale et à des composants de la matrice extracellulaire comme les héparane-sulfates.
« Cellule–Cellule »
Elles concernent l'interaction entre l’épithélium et le stroma par des jonctions avec des protéines intramembranaires comme les molécules d’adhésion cellulaire CAM (par exemple, l’ovomoruline) couplent les cellules voisines.
A QUOI SERT LA PROSTATE ?
Globalement
C'est une glande génitale secondaire de l’homme localisée au carrefour des voies spermatiques et urinaires. De ce fait, la prostate est impliquée dans la miction, la fertilité et l’éjaculation.
Le liquide prostatique
Il contribue à la formation du liquide séminal et donc du liquide spermatique. Il forme 30 % du volume séminal. Pour un volume d’éjaculât moyen de 3,5 ml, les secrétions prostatiques représentent 0,5 ml.
Il est blanchâtre de pH acide à 6,4. Il et est riche en Zn et Mg, en acide citrique.
La prostate produit des électrolytes, sodium, potassium, chlore, des protéines et des enzymes.
Les enzymes du liquide prostatique
Parmi les enzymes produites par la prostate, les plus importantes sont les phosphatases acides prostatiques des protéase, une enzyme kallicréine-like et l'antigène prostatique spécifique (PSA - Prostate Spécifc Antigen).
La mesure de la quantité dans le sang de ces enzymes est un bon indicateur du degré d'activité de la glande. Pour cette raison, la mesure des taux du PSA dans le sang sont suivis de près pour détecter, confirmer et suivre l’évolution d’une maladie de la prostate.
LA FONCTION GENITALE DE LA PROSTATE
Formés par la convergence des canaux déférents et des vésicules séminales au niveau de la base prostatique, les canaux éjaculateurs traversent la prostate dans un plan parallèle à l’axe de l’urètre prostatique distal où ils s’abouchent de part et d’autre du veru montanum.
Le canal déférent permet aux spermatozoïdes de sortir de chacun des testicules et de rejoindre la prostate.
Le veru montanum est situé dans l'urètre masculin, sous la partie inférieure de la prostate et au-dessus du sphincter urétral strié de la vessie où sont déversés les spermatozoïdes lors de l’éjaculation.
La prostate reçoit ainsi les spermatozoïdes des testicules par les canaux déférents ainsi que le plasma séminal des vésicules séminales annexes. Ils se mélangent au liquide prostatique, formant ainsi le sperme fécondant qui sera éjaculé à travers l’urètre prostatique.
Ce qu'il faut retenir...
- La prostate est une glande annexe de l’appareil génital, située sous de la vessie et en avant du rectum.
- La prostate entoure le canal de l’urètre, qui conduit l’urine de la vessie vers l’extérieur, ainsi que les voies spermatiques.
- Son rôle est de produire du liquide prostatique stocké dans vésicules séminales.
- Le liquide prostatique entre dans la composition du sperme en se mélangeant avec les spermatozoïdes en provenance des testicules.
- A partir de 40 ans, la prostate commence généralement à grossir.
Glossaire d'endocrinologie...
- Mode endocrine : hormones sont sécrétées dans le sang et peuvent exercer leurs effets sur les cellules cibles parfois à grande distance
- Mode paracrine : hormones sont sécrétés par des cellules dans l'espace extracellulaire environnant et agissent localement sur des cellules cibles très proches
- Mode autocrine : hormones ou les cytokines agissent sur la cellule même qui les ont produit
- Mode intracrine : hormones ou les cytokines régulent les mécanismes intracellulaires par un facteur produit par la cellule
Mise à jour
27 avril 2021