Les tumeurs non infiltrantes (TVNIM)
Autrefois polypes de la vessie
LE CADRE GÉNÉRAL
L'aspect des lésions
La grande majorité des tumeurs de la vessie sont urothéliales, c’est-à-dire qu'elles concernent le revêtement interne de la vessie, ou urothélium.
Leur aspect peut être papillaire, c’est-à-dire avec un aspect frangé ou, au contraire, être charnue sur une base large et être qualifiée de sessile, anciennement "polypes".
La tumeur peut être unique ou multiple. Parfois, les tumeurs occupent la plus grande partie du revêtement vésical, laissant peu de muqueuse vésicale saine ; on parle alors de papillomatose vésicale.
La gravité des tumeurs
Elle dépend de deux facteurs principaux :
- Le grade histologique qui détermine l’importance des anomalies des cellules cancéreuses
- Le stade T.N.M. qui est défini selon la profondeur de l'infiltration de la tumeur dans la paroi vésicale (valeur de T), son extension éventuelle autour de la vessie et la présence ou non de métastases (M) en particulier dans les ganglions lymphatiques (N)
LEUR PRONOSTIC
Il est globalement bon. Cependant, de 50 à 70 % des tumeurs non infiltrantes récidivent après traitement et, de 10 à 15% vont progresser vers des tumeurs qui envahissent le muscle et devenir potentiellement métastatiques. La progression est une récidive caractérisée par un stade plus élevé. Ceci souligne l'intérêt d'un suivi régulier pour détecter précocement une récidive. Il est habituel d'évaluer le risque en classant les tumeurs en 3 groupes
- Faible risque : tumeur Ta, de bas grade unique, premier épisode et < 3 cm
- Risque intermédiaire :Ta de bas grade récidivante ou multifocale ou T1 bas grade
- Risque élevé :T1 récidivant ou CIS ou haut grade quelque soit T
Les tumeurs plates - cancers in situ (CIS)
GÉNÉRALITÉS
Les cancers in situ (CIS)
Ils se présentent sous forme d'une lésion plane, sans végétation qui est strictement intra-épithéliale (la membrane basale est toujours respectée).
Le CIS est considéré comme une forme initiale d’un cancer invasif... Il survient soit chez des patients ayant des antécédents de tumeur de la vessie, soit en dehors de toute tumeur vésicale, c'est alors un CIS primitif. Il peut aussi toucher d'autres niveaux de l'arbre urinaire tels l’urètre ou les uretères.
La classification de l'OMS-ISUP
Elle identifie des sous-classifications de ces tumeurs plates :
- Les hyperplasies planes ou papillaires (absence d’atypies)
- Les atypies réactionnelles ou dystrophiques
- Les atypies de signification indéterminée
- Les dysplasie ou néoplasie intra-urothéliale de de bas grade
- Les carcinomes in situ ou néoplasie intra-urothéliale de haut grade
SES DIFFÉRENTES PRÉSENTATIONS
Au microscope...
Les cellules apparaissent malignes, l'architecture du tissu est désorganisée mais il n'existe pas de franchissement de la membrane basale.
Quand elles sont détectées dans les urines, les cellules apparaissent anaplasiques, c’est-à-dire qu’elles manquent de différenciation cellulaire et des caractéristiques distinctives de la cellule normale. Ceci explique que les CIS sont toujours de haut grade.
Dans certains cas, le CIS de la vessie peut ressembler à une maladie de Paget, une forme inflammatoire de cancer qui affecte les organes, tels que les seins. Le CIS pagétoïde peut entraîner une desquamation de la muqueuse de la vessie. Dans d’autres cas, il peut impliquer un groupe particulier de cellules de la vessie appelées ilots de von Brünn. L’association avec les ilots de von Brünn est importante car elle peut avoir une incidence sur le type de traitement choisi par votre urologue.
LES SYMPTÔMES & LE DIAGNOSTIC
Ils ne sont pas spécifiques mais on retrouve plus volontiers, une pollakiurie, des mictions impérieuses, des brûlures urinaires ou une hématurie (présence de sang dans les urines).
Le diagnostic est porté sur la base de l'examen cytologique des urines, de la cystoscopie et du résultat de la biopsie vésicale.
LE PRONOSTIC
L'évolution est variable. Les traitements locaux sont souvent associés à une amélioration avec disparition des lésions.
Dans 20 % des cas, il existe une extension, soit au bas uretère ou à la prostate.
Dans 30 à 70 % des cas, on observe, en moyenne 60 mois après le premier symptôme, une rétraction vésicale due à une infiltration vésicale.
Mise à jour
2 décembre 2018