Radiothérapie
Les sarcomes sont peu radiosensibles, néanmoins...
C'est l'utilisation de rayons à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses et les empêcher de se multiplier. La radiothérapie doit systématiquement être une radiothérapie conformationnelle, au besoin avec modulation d’intensité.
La radiothérapie est administrée soit, avant l’opération comme traitement néoadjuvant ou d'induction, soit après l’intervention, en traitement de prévention ou adjuvant. Dans ce cas, le délai optimal pour commencer la radiothérapie est de six à huit semaines après la chirurgie et d’un mois après une chimiothérapie adjuvante.
LES INDICATIONS
Les indications actuelles sont limitées aux tumeurs :
- De haut grade: G3 ou G4
- Tumeur G2 > 5 cm
- Tumeur profonde
- De la tète et cou
- En cas d'exérèse avec des marges positives : R1 ou R2
Les modalités de traitement
OBJECTIF : PREVENIR LA RECIDIVE LOCALE...
La radiothérapie est une option thérapeutique majeure pour prévenir le risque de récidive locale.
Elle est recommandée en association à la chirurgie dans le traitement curatif des lésions profondes périphériques de haut grade, quelle que soit leur taille.
Une radiothérapie peut être discutée en cas de lésion superficielle de plus de 5 cm, quel que soit le grade et en cas de lésion profonde de bas grades, quelle que soit la taille.
Il n’y a pas de consensus parmi les scientifiques quant à sa réalisation préopératoire ou postopératoire.
La radiothérapie réalisée avant la chirurgie a l’avantage de mieux centrer le traitement sur une tumeur en place, mais avec l’inconvénient d’une morbidité postopératoire accrue.
La radiothérapie préopératoire en cas de sarcome à haut risque de résection marginale (R1) ou d’une radiothérapie postopératoire après chirurgie marginale (R1) non ré-opérable est parfois proposée mais n’est pas un standard de traitement.
LA RADIOTHERAPIE EXTERNE
La recherche a démontrée que la radiothérapie diminue significativement le risque de récidive locale, en particulier pour les sarcomes de haut grade.
En dehors des petites tumeurs superficielles ou intramusculaires strictes, où une chirurgie large conservatrice exclusive peut être proposée, Elle est indiquée dans les sarcomes profonds de plus de 5 cm, de grades 2 et 3, ou après exérèse marginale ou incomplète (R1 ou R2).
La radiothérapie adjuvante est débutée 2 à 4 semaines après l'intervention chirurgicale. la dose est délivrée en fractionnement classique (fractions de 1,8 à 2 Gy par jour, tous les faisceaux étant délivrés le même jour).
- Exérèse R0 : 50 Gy dans l’ensemble du volume irradié
- Exérèse R1 : 50 Gy dans l’ensemble du volume irradié + boost sur lit tumoral de 4 à 10 Gy (dose totale 54-60 Gy)
- Exérèse R2 : 50 Gy dans l’ensemble du volume irradié + boost sur lit tumoral de 10 à 16 Gy (dose totale 60-66 Gy)
Dans certains cas, la radiothérapie peut être réalisée en préopératoire, comme, par exemple en cas de tumeurs volumineuses avec risque de chirurgie R1 et mutilante. En cas de radiothérapie préopératoire une dose entre 45 et 54 Gy est délivrée.
La radiothérapie exclusive ne s'envisage qu'à titre palliatif sur des volumineuses tumeurs inopérables ou chez des patients refusant tout autre traitement. La dose est entre 63et 65 Gy. Un "boost" pourra éventuellement être réalisé en curiethérapie. La protonthérapie ou l’hadronthérapie peuvent être une option dans les sarcomes inopérables.
LA CURIETHERAPIE
Il existe des indications pour le traitement de certains sarcomes des membres. De fait, un complément de dose périopératoire par curiethérapie, dans un volume réduit, peut être indiqué lorsque l'intervention chirurgicale ne peut obtenir qu’une résection R1 programmée, pour un sarcome à haut risque de récidive locale.
Elle peut être également proposée en cas de récidive locale en territoire précédemment irradié. La curiethérapie est délivrée à haut débit de dose ou à débit pulsé, pour un total de 15 à 20 Gy en complément de la radiothérapie externe.
LA RADIO-CHIMIOTHERAPIE
Comme la chimiothérapie adjuvante, l’association de chimiothérapie et de radiothérapie n’est pas un standard thérapeutique, ni en situation postopératoire ni en situation préopératoire, dans les sarcomes des tissus mous.
Néanmoins, elle peut être une option chez des patients à haut risque de rechute ou en cas de sarcome rapidement évolutif. En général, on propose une chimioradiothérapie plutôt séquentielle, chimiothérapie suivie de radiothérapie.
En pratique…
Vous rencontrerez habituellement en consultation un médecin radiothérapeute qui vous examinera et vous expliquera votre traitement, la durée et le rythme des séances.
Le premier rendez-vous appelé « centrage »
Cette première consultation a pour but de définir précisément la région à irradier, les zones à protéger et la technique d’irradiation la mieux adaptée à votre cas. Pour cela, des clichés radiologiques seront réalisés grâce à un « simulateur », appareil possédant les mêmes caractéristiques techniques que le futur appareil de traitement. La zone à irradier sera repérée par des marques au feutre sur la peau (à ne pas effacer) ou par de petits points de tatouage de la taille d’une pointe de stylo (ces points de tatouages restent de manière permanente).
Cette étape de repérage dure 40 à 60 minutes. Le traitement lui-même ne débutera que plusieurs jours après, des calculs étant nécessaires. Pour préciser encore les régions à irradier et celles à éviter, un « scanner-radiothérapie » peut vous être proposé, avant, pendant ou après le centrage.
Les séances de radiothérapie
La radiothérapie est habituellement réalisée 1 fois par jour, tous les jours sauf le weekend. Sa durée standard est de 6 semaines. Le rythme et la durée du traitement, déterminés par le radiothérapeute, doivent être respectés.
La durée d'une séance d'irradiation est d'environ 15 minutes. Vous serez placé sur la table d'irradiation de la même façon que vous étiez placé lors de la simulation. Au cours de la séance, il faut respirer doucement et ne pas bouger.
L'irradiation est inodore, invisible, incolore et indolore.
Durant le traitement, vous êtes constamment surveillé à l'aide d'une caméra de télévision et en contact avec l'infirmier(e) par un interphone. La séance peut être interrompue à tout moment si nécessaire. Les paramètres d'irradiation sont constamment contrôlés par un ordinateur. Des radiographies prises pendant la séance contrôlent également votre traitement. Chaque médecin qui vous a pris en charge assurera avec les infirmiers une surveillance clinique, demandera les prises de sang et les radiographies qu'il juge utiles.
QUELQUES CONSEILS UTILES PENDANT LA RADIOTHéRAPIE
- Eviter les vêtements serrés qui peuvent frotter sur la peau et provoquer une irritation
- Portez des vêtements larges et en coton
- Informez-vous, auprès de votre médecin, avant l'emploi d'un déodorant, de lotions ou de crèmes sur la zone traitée.
Mise à jour
15 novembre 2023