ENZALUTAMIDE (XTANDI™)
C'est un inhibiteur puissant de la voie de signalisation des récepteurs aux androgènes, qui bloque plusieurs lignes de transduction, actif par voie orale.
Il inhibe ainsi de façon compétitive la liaison des androgènes au niveau de leurs récepteurs et bloque la translocation nucléaire des récepteurs activés, et empêche leur fixation à l'ADN et, ce même en cas de surexpression des récepteurs aux androgènes ou dans les cellules cancéreuses résistantes aux anti-androgènes. De ce fait, le médicament freine la croissance des cellules tumorales prostatiques et peut induire une régression tumorale.
Une diminution du PSA de plus de 50 % après 12 semaines de traitement sert actuellement de facteur prédictif de la réponse thérapeutique à l’enzalutamide. L’augmentation du PSA à 4 semaines pourrait constituer un biomarqueur précoce de résistance primaire au traitement par ce médicament.
Il est homologué pour le traitement des cancers de la prostate métastatique résistants à la castration et progressant pendant ou après un traitement par docétaxel.
A terme, compte tenu des résultats positifs, allongement de la surie, de l'étude PREVAIL, il pourrait, aussi être utilisé pour retarder la chimiothérapie et chez des patients ne présentant pas de métastases.
La dose recommandée est de 160 mg soit 4 capsules de 40 mg en une seule prise. orale.
Sous traitement, on peut observer, principalement, une élévation de la tension artérielle, des bouffées de chaleur, de la fatigue et de la diarrhée. Des cas de crises comitiales ont été décrits.
Il peut exister des interactions médicamenteuses.
APLALUTAMIDE (ERLADA™)
C'est un antagoniste du récepteur androgène dont le mode d’action est similaire à l’enzalutamide. Les résultats de l'étude de Phase-III montrent une efficacité chez les patients n'ayant pas de métastases.
Le principal avantage sur l’enzalutamide serait sa moins bonne pénétration de la barrière hémato-encéphalique (BHE), avec potentiellement moins de risque de crise comitiale.
Ce médicament est indiqué dans le traitement du cancer de la prostate :
- Résistant à la castration non métastatique avec un risque élevé de développer une maladie métastatique
- Métastatique hormonosensible (mHSPC) en association avec un traitement par suppression androgénique
La dose recommandée est de 240 mg (quatre comprimés de 60 mg) en une seule prise quotidienne par voie orale. La castration médicale par analogue de l’hormone de libération des gonadotrophines (GnRHa) doit être maintenue.
DAROLUTAMIDE (NUBEQA™)
C'est un antagoniste du RA de nouvelle génération également qui ne passe pas la barrière hémato-encéphalique, qui n’a pas de propriétés agonistes comme le bicalutamide et qui possède une affinité pour le récepteur androgène supérieure à l’enzalutamide et à l’apalutamide.
En Phase-III (étude ARAMIS), chez des patients présentant un cancer hormonorésistant mais sans métastases, le darolutamide à la dose de 1 200 mg, allonge significativement la survie sans métastases comparé au traitement par LH-RH agoniste ou antagoniste.
Ce médicament est indiqué dans le traitement du cancer de la prostate résistant à la castration non métastatique (CPRCnm) avec un risque élevé de développer une maladie.
La dose recommandée est de 600 mg de darolutamide (2 comprimés de 300 mg) deux fois par jour.
La castration médicale par analogue de l’hormone de libération des gonadotrophines (GnRHa) doit être maintenue.