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Vaccinations et cancer

Les vaccinations recommandées lors d'un traitement pou un cancer

 VACCINATION CONTRE LA GRIPPE – VIRUS INFLUENZA

Chez les patients traités par chimiothérapie, en comparaison aux sujets immunocompétents, l’infection grippale peut engendrer une augmentation de la durée d’hospitalisation, d'une augmentation du risque d’infection sévère et de décès et un retard à la mise en route d’un traitement anti-cancéreux.
La vaccination antigrippale entraine une immunogénicité suffisante mais moindre par rapport à la population générale
Le schéma vaccinal  est le suivant :

  •  Si réalisé 6 mois après l’arrêt de la chimiothérapie : 1 injection annuelle
  •  Si vaccination pendant la chimiothérapie : en période épidémique, 2 doses à 1 mois d’intervalle
  •  Vaccin antigrippal haute dose possible chez les sujets ≥ 60 ans (EFLUELDA®) : 1 dose

 

VACCINATION CONTRE L’INFECTION À PNEUMOCOQUE – S. PNEUMONIAE

Il existe deux types de vaccins : un vaccin polyosidique non conjugué avec immunogénicité moindre et une baisse rapide des anticorps et un vaccin conjugué avec une meilleur immunogénicité et bonne tolérance. De fait, chez les patients traités par chimiothérapie il existe un risque augmenté d’infection sévère.
La stratégie comporte un vaccin conjugué puis non conjugué mais avec plus de sérotypes de pneumocoque : 1 dose de VPC13 suivie d’une dose de VPP23, au moins 2 mois après. 
La vaccination est possible pendant chimiothérapie. Si vaccination réalisée avant l’initiation d’un traitement contre le cancer, il faut refaire un schéma complet 3 mois après l’arrêt de la chimiothérapie

VACCINATION CONTRE LE VIRUS DE L’HÉPATITE B

Chez les patients sous chimiothérapie l’immunogénicité moindre par rapport à la population générale et on observe une baisse rapide des anticorps anti-HBs.
Chez les patients non immunisés, le schéma vaccinal proposé est le suivant si vous êtes à risque d’infection par le virus de l'hépatite B :
En cours de chimiothérapie, la vaccination possible chez les sujets à risque mais implique le contrôle des anticorps à la 4ème semaine. A 6 mois de la chimiothérapie : 1 dose de rappel chez les sujets à risque 

VACCINATION CONTRE LES INFECTIONS À MÉNINGOCOQUE NEISSERIA MENINGITIDIS

Il existe une meilleure immunogénicité si vaccination réalisée à distance de la chimiothérapie. Toute personne de moins de 25 ans devrait avoir reçu une dose de vaccin contre le méningocoque de sérogroupe C. A 3 mois de la chimiothérapie, il faut faire une dose de vaccin conjugué méningocoque C quel que soit le statut vaccinal antérieur.

 VACCINATION CONTRE LA DIPHTÉRIE, LE TÉTANOS, LA POLIOMYÉLITE, LA COQUELUCHE

En cours de chimiothérapie, il n'y a pas d’indication spécifique. A 3 mois de la chimiothérapie, il est proposé une dose de vaccin combiné dTPca systématique.

 VACCINATION CONTRE LES INFECTIONS À PAPILLOMAVIRUS HUMAINS (HPV)

Elle est recommandée chez les garçons et les filles entre 11 ans et 14 ans, avec un rattrapage vaccinal possible jusqu’à l’âge de 19 ans. Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la vaccination est recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans.
Le schéma vaccinal utilise un vaccin nonavalent GARDASIL™ 9 selon schéma suivant : 3 doses (M0, M2 et M6)

VACCINATION CONTRE LA TUBERCULOSE – BCG (Bacille de Calmette – Guérin )

La vaccination est recommandée uniquement chez l’enfant dans certaines conditions. Il existe des contre – indications absolues chez les sujets immunodéprimés qui ont un risque majeur de BCGite locorégionale ou disséminée 

VACCINATION CONTRE LA ROUGEOLE, LA RUBÉOLE, LES OREILLONS – "ROR "

La vaccination est possible 6 mois après l’arrêt complet de la chimiothérapie. Pour les patients non vaccinés/ayant reçu antérieurement un schéma incomplet : 2 doses, à 1 mois d’intervalle
Patients ayant reçu un schéma complet il est souhaitable de réaliser une nouvelle dose unique

VACCINATION CONTRE LA VARICELLE – VZV (Varicella Zoster Virus

Une vaccination possible 1 an après l’arrêt de la chimiothérapie. Pour les patients non vaccinés, sans antécédent de varicelle et/ou sérologie négative, elle est recommandée systématiquement.

VACCIN CONTRE LE ZONA

Le vaccin vivant atténué du Zona ( Zostavax™) est contre- indiqué en cas d'une immuno-dépression.

Autres vaccinations ; cas particuliers

VACCINATION CONTRE LA FIÈVRE JAUNE – VIRUS AMARIL

Une vaccination possible 6 mois après l’arrêt de la chimiothérapie.
Les patients originaires de zones d’endémie : une dose, minimum de 10 jours avant le départ en zone à risque..
En cas d'un voyage en pays d’endémie, la vaccination est déconseillé dans les 6 mois qui suivent l’arrêt de la chimiothérapie et en l’absence d’immunité protectrice.

VACCINATION CONTRE LA VARIOLE DU SINGE (MONKEYPOX) 

La vaccination est possible chez les patients immunodéprimés.
Le schéma vaccinal comprend l'utilisation d'un vaccin de 3ème génération IMVANEX™ ou JYNNEOS™ qui sont des vaccins vivants modifiés non réplicatifs donc non pathogène chez patient immunodéprimé Le schéma vaccinal chez un patient immunodéprimé comprend 3 doses avec un intervalle de 28 jours entre les doses dans le cas suivants, en post-exposition autour d’un cas confirmé ou en pré-exposition chez les personnes les plus exposées : 

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ; 
  • Les personnes en situation de prostitution ;
  • Les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux

Vaccinations chez les enfants traités pour un cancer

Vaccins

Recommandations

DTP-Ca-Hib

Hexavalent : Infanrix Hexa™  Hexyon™, Vaxelis™,
Tetravalent : Tetravac™

Enfants antérieurement vaccinés :
– 1er rappel de DTP-Ca-Hib 3 à 6 mois après la fin de la chimiothérapie
Enfants non antérieurement vaccinés :
– Schéma complet à partir de 3ème mois à la fin de la chimiothérapie

Hépatite B

Vaccin hépatite B seul : Engerix B™

Enfants antérieurement vaccinés :
Premier rappel 3 à 6 mois après l’arrêt de la chimiothérapie (dose 10 μg/injection < 16 ans et 20 μg >16ans)
Enfants non antérieurement vaccinés :
Schéma vaccinal complet 3 à 6 mois après l’arrêt de la chimiothérapie

Pneumocoque

Vaxneuvance™, Prevenar 20™

Enfants vaccinés ≤ 5ans et/ou ayant un facteur de risque (asplénie, hyposplénie, maladie pulmonaire chronique
Premier rappel en début de traitement d’entretien et un second rappel à la fin de la chimiothérapie
Enfants vaccinés ≥ 5 ans : premier rappel en début de traitement d’entretien
Enfants non vaccinés : schéma vaccinal complet adapté à l’âge dès le début du traitement d’entretien et un rappel dès l’arrêt de la chimiothérapie

Méningocoque tétravalent (ACWY)

Nimenrix™, Menveo™

Première dose de vaccin tétravalent MenACWY 6 mois après l’arrêt de la chimiothérapie pour tous les enfants quel que soit le statut vaccinal antérieur.
Si vaccination avant 10 ans, un rappel à 15 ans

Méningocoque monovalent B

Bexsero™

Enfants antérieurement vaccinés :
Premier rappel à 6 mois après l’arrêt de la chimiothérapie à l’adolescence
Enfants, quel que soit l’âge, non antérieurement vaccinés : un schéma vaccinal complet à partir de 6 mois après l’arrêt de la chimiothérapie

Papillomavirus (HPV)

Gardasil 9™

Adolescents antérieurement vaccinés :
premier rappel 12 mois après l’arrêt de la chimiothérapie
Enfants non antérieurement vaccinés : un schéma vaccinal complet à 3 doses (M0, M2, M6) à débuter 12 mois après l’arrêt de la chimiothérapie

Quid de l'entourage ?

L’entourage des personnes immunodéprimées est une source potentielle de transmission d’agents infectieux par voie aérienne ou cutanée. De ce fait, en raison des incertitudes sur le niveau de protection induit par vaccination chez les personnes immunodéprimées, il est raisonnable de proposer de vacciner les personnes vivant sous le même toit ou susceptible d’assurer leur garde.
De ce fait, les vaccinations suivantes sont recommandées.
Une vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole pour les personnes nées depuis 1980 devrait comporter 2 doses de vaccin trivalent ROR. Pour les personnes nées avant 1980 non vaccinées et sans antécédent connu de rougeole, une vaccination par une dose de vaccin trivalent ROR (rougeole-oreillons-rubéole serait très utile. 
Une vaccination contre la grippe saisonnière et le COVID1ç est hautement souhaitable. 
La varicelle en l’absence d’antécédents à l’interrogatoire et en cas de sérologie négative. En cas de rash ou d’éruption secondaire à la vaccination contre la varicelle, tout contact avec la personne 

COVID 19 - juin 2023

Dans le monde, selon les chiffres de l'OMS, 767 518 723 cas confirmés jusqu'au juin 2023 dont 275 686 519 en Europe.(y compris Russie et Ukraine) ont été recensés ce qui a entrainé 6 947 192 décès jusqu'au juin 2023 dont 2 243 097 en Europe. En France, il y a eu 137 972 décès.

LES VACCINS ANTI-COVID A MATERIEL GENETIQUE (NOUVELLE GENERATION)

LE PRINCIPE

Ces vaccins ne contiennent qu’une partie du matériel génétique du coronavirus qui sera exprimé dans la cellule hôte où sera injecté le vaccin. Actuellement, il y a 20 vaccins à ADN en développement mais aucun en Phase-III et 29 à ARN messager (ARNm), dont deux sont homologués.

Les vaccins dont l’ARNm correspond à la protéine S
L’ARN messager produit est ensuite purifié. Pour éviter que l’ARNm correspondant à la protéine S modifiée ne soit dégradée, une structure lipidique (nanoparticule lipidique) est ajoutée. Les nanoparticules à base de lipides permettent de protéger l’ARNm des dégradations enzymatiques et facilitent l’entrée de l’ARNm dans la cellule.
Ces ARNm sont réplicatifs (SAM, production permanente) ou non réplicatifs (NRM, expression transitoire). La protéine sera présentée par la suite aux cellules immunitaires à l’aide du CMH. L’administration IM permet l’expression de l’ARNm dans cellules musculaires et cellules immunitaires localisées dans la zone d’injection. Les nanoparticules sont transportées dans ganglions lymphatiques, ce qui permet aussi de stimuler d’autres cellules immunitaires.
Une des différences entre le Vaccin Moderna et Vaccin Pfizer et BioNTech (BNT162b2) repose sur la formulation lipidique.

LES VACCINS HOMOLOGUÉS

Spikevax® (ARNm-1273) - Moderna/NIH
Vaccin à mRNA encodant la glycoprotéine S encapsulées dans des nanoparticules, sans adjuvant mais contenant du PEG. Il est stable à -20° C à 6 mois et jusqu’à 30 jours à température ambiante.
La prévention de la COVID19 est de 93.2% (91 à 95). 
Dans les essais de Phase-III, ont été observés 65.3 % fatigue (9.7 % sévère) ; 58% myalgies (9 % sévère) ; 42.8 %douleurs articulaires (5.2 % sévère).
Dans la vraie vie 1 567 cas d’effets indésirables sur plus de 1 769 000 injections ont été observés. Ce sont, le plus souvent, des réactions retardées locales non graves à type de réactions locales douloureuses érythémateuses ou prurigineuses qui surviennent entre 4 et 31 jours après la vaccination (délai moyen à 8 j). Une élévation de la tension artérielle peut être observée.
Le schéma vaccinal comporte un rappel à 28 jours dans les essais cliniques. Selon l’HAS, un espacement maximal de 6 semaines (42 jours) pour les plus de 12 ans est recommandé.

Comirnaty® - Pfizer-BioNTech
C’est un vaccin à mARN (modRNA) encodant la totalité du spike du SARS-CoV-2. Le vaccin est formulé dans des nanoparticules lipidiques. Il n’y a pas d’adjuvant. Une injection de rappel est nécessaire.
Dans l’étude pivot de Phase-III, il a été observé dans le groupe vacciné, 9 cas de COVID-19 (1 grave), et dans celui avec placebo, on a compté 169 cas (4 graves), soit une efficacité de 95 %.
L’efficacité chez les adolescents de 12 à16 ans est de 100% ;
Dans la vraie vie, l'étude de cohorte américaine menée entre décembre 2020 et août 2021 avec 3 436 957 participants (âge médian 45 ans dont 52·4% de femmes. le taux de protection contre les infections a COVID19 de: 73% (72–74) et les hospitalisations liées à une infection à COVID19 de 90% (89–92).
Efficacité diminue de 88% (86–89) un mois après la vaccination à 47% (43–51) après 5 mois. Le taux protection pour le variant delta contre les infections à COVID19 diminuent de 93% [85–97] à 53% [39–65] après 4 mois mais les hospitalisations à 6 mois demeure inchangé à 93% [84–96].
Le taux protection contre les autres variants, globalement diminue de 97% (95–99) à 67% (45–80) après 4-5 mois.
Un rappel à 28 jours était la norme dans les essais cliniques. Selon l’HAS, un espacement maximal de 6 semaines (42 jours) pour les plus de 12 ans est recommandé. Une troisième injection à 6 mois est autorisée.

Nuvaxovid™ - Novavax 
A obtenu une homologation en rappel chez les adultes.
Il s’agit d’un vaccin à protéine recombinante qui utilise la protéine Spike (S) du SARS-CoV-2. L
Ce vaccin est administré par voie intramusculaire et peut être utilisé, en rappel, quel que soit le vaccin utilisé auparavant. 

Les médicaments anti-COVID

Plusieurs thérapies contre la COVID19 dont été autorisées par l’HAS, des anticorps monoclonaux et des antiviraux spécifiques.
Les quatre anticorps monoclonaux agissant pour neutraliser le virus sont : le Regkirona™ (regdanvimab), le Ronapreve™ (casirivimab/imdevimabl, l’association bamlanivimab/etesevimab et le sotrovimab.
Le champ d’application de ces anticorps monoclonaux serait pour une administration post exposition pour prévenir les complications de la COVID19.
Les deux antiviraux qui ciblent des protéines virales sont le Lagevrio™ 200 mg (molnupiravir) et le Paxlovid™. (association PF-07321332/ritonavir). Ces antiviraux seraient indiqués pour les personnes atteintes de la COVID-19 légère à modérée et d’au moins un facteur de risque de développer une maladie grave.

Mise à jour

23 mai 2025