Scintigraphie
L'image scintigraphique
La source à l'origine de l'image est un isotope radioactif émetteur de rayons gamma qui est introduit dans le corps du patient. Cet isotope est sans risque pour la santé.
Il peut être détecté à l’extérieur du corps par une gamma-caméra, une sorte de compteur Geiger.
C'est de la nature de l'isotope et de sa distribution dans le corps que dépendra l'image. La fixation de l'isotope définit la nature de l’examen. Si la fixation est osseuse on aura une « scintigraphie osseuse », si la fixation est hépatique on aura une « scintigraphie hépatique ».
La fixation peut ne pas être homogène et on parlera alors d'hyperfixation ou d'hypofixation.
- Une hypofixation traduit, le plus souvent, un manque de vascularisation.
- Une hyperfixation correspond soit à une augmentation de la vascularisation. Il peut s’agir soit d’un processus tumoral soit d’une lésion inflammatoire
La scintigraphie à l'octréoscan
LES INDICATIONS
C'est un examen utile pour la détection des tumeurs à récepteurs de la somatostatine et des tumeurs neuroendocrines du tractus digestif et du pancréas.
Les indications actuelles sont diagnostiques, pour le bilan préopératoire de localisation de la tumeur primaire et de ses métastases, pour le contrôle post-chirurgical de la qualité de l'exérèse ainsi que la sélection des cas de carcinoïdes pour lesquels un traitement à la Sandostatine est envisagée.
LE PRODUIT RADIOACTIF
Il est administré par voie intraveineuse. Il est composé d'un vecteur (produit non radioactif) et d'un marqueur (produit radioactif).
- Tumeurs neuroendocrines (injection 1) :
- Molécule vectrice : pentétréotide (Octréoscan®)
- Isotope (marqueur) : Indium 111
- Activités administrées chez l'adulte : 222 MBq et chez l'enfant: 5 MBq/Kg.
- Repères osseux (injection 2) :
- Molécule vectrice : DPD (acide diphosphono propanedicarboxylique) (Teceos®)
- Isotope (marqueur): Technétium 99m
- Activités administrées chez l'adulte : 9 MBq/Kg et chez l'enfant selon le poids
L'élimination effective du radio-pharmaceutique résulte de ses périodes biologique et physique. La demi-vie radioactive est de 6 heures pour le technétium et 67,4 heures pour l'indium. Elle correspond à la durée nécessaire (hors élimination biologique) à l'élément pour diviser son activité par 2.
La période biologique dépend du métabolisme de chacun et du vecteur utilisé pour le marquage.
Les voies métaboliques d'élimination sont urinaire pour le dpd-Tc99m et digestive pour l'octréoscan-in111.
EN PRATIQUE...
Déroulement de l'examen
Il se déroule sur trois jours et nécessite l'administration d'un produit marqué le premier et le second jour.
Les images sont réalisées le premier jour, soit 4 heures après injection, à la 24ème et la 48ème heure.
L'injection du deuxième jour est faite 2 à 3 heures avant l'imagerie du même jour.
Y a-t-il une préparation particulière?
Vous serez à jeun mais vous devrez boire beaucoup. De plus, on vous prescrira des laxatifs la veille de l'examen, les premiers et seconds soirs de l'examen.
Si vous recevez de la Sandostatine, le traitement devra être arrêté.
L'obtention des images
Vous serez allongé sur le dos sur la table d'examen, les bras le long du corps. L'appareil, une gamma caméra, est positionnée en regard des champs "tête-thorax" puis "abdomen-pelvis".
Le spécialiste fera des acquisitions statiques les deux premiers jours avec tomographie de 15 minutes le second jour.
Les domaines d’application de la scintigraphie
EN GÉNÉRAL
Les applications de la méthode sont multiples qui peuvent être résumées de la façon suivante
- Par organe : thyroïde, poumons, os…
- Par fonction : ventilation (scintigraphie pulmonaire), transit, métabolisme...
- Par pathologie : inflammation , infection, fracture, tumeurs bénignes ou cancéreuses…
La méthode peut s'appliquer à tout âge. Il existe une seule contre-indication relative, la grossesse et l’allaitement.
EN ONCOLOGIE
L'intérêt de la scintigraphie en oncologie est surtout lié à la grande sensibilité de méthode.
Certains marqueurs isotopiques sont maintenant capables de se fixer, non pas sur un organe, mais sur une lésion. Ces scintigraphies sont alors très spécifiques d'une affection.
Mise à jour
24 septembre 2013