Dépistage & prévention
Un dépistage...
C'est l’examen ou un test appliqué à des sujets asymptomatiques pour déterminer la probabilité d’avoir la condition qui fait l’objet du dépistage.
Les personnes dont la probabilité d’être atteints par une pathologie prédéterminée est suffisamment élevée sont ensuite soumis à des investigations diagnostiques complètes.
Les individus avec la condition sont alors traités.
Rappel de quelques définitions...
Incidence | Prévalence |
---|---|
Nombre de nouveaux cas d’une pathologie, observé pendant une période et pour une population déterminées. Un des critères les plus importants pour évaluer la fréquence et la vitesse d’apparition d’une pathologie. |
Comptage tous les cas (nouveaux ou pas) à un moment donné |
Vous avez dit dépistages ?
LES OBJECTIFS
Le dépistage organisé
Le dépistage ciblé ou sélectif (personnalisé)
- Une coloscopie et non un test immunologique pour les patients à haut risque de cancer du côlon
- Une IRM mammaire et non une mammographie chez les femmes avec mutations germinales de BRCA....
Les 10 critères OMS du dépistage organisé
- La maladie dépistée doit constituer une menace grave pour la santé publique (fréquence de la pathologie, gravité des cas…)
- Il doit exister un traitement d’efficacité démontrée
- Il faut disposer de moyens appropriés de diagnostic et de traitement
- La maladie doit être décelable pendant une phase de latence ou au début de la phase clinique
- Il existe un examen de dépistage efficace (fiable, reproductible) en conditions de dépistage (c’est-à-dire avec une plus faible prévalence de la maladie)
- Il faut que l’épreuve utilisée soit acceptable pour la population
- Il faut bien connaître l’histoire naturelle de la maladie
- Il faut que le choix des sujets qui recevront un traitement soit opéré selon des critères préétablis
- Il faut que le coût de la recherche des cas ne soit pas disproportionné par rapport au coût global des soins médicaux
- Il faut assurer la continuité d’actions dans la recherche des cas et non la considérer comme une opération exécutée « une fois pour toutes »
Evaluation d'un test de dépistage
LES CRITÈRES...
Les qualités d'un test de dépistage
La pertinence d'un examen de dépistage est évalué en termes de sensibilité et spécificité. La sensibilité et la spécificité sont des valeurs données par le fabriquant du test. Plus les valeurs sont proches de 1, meilleur est le test.
La valeur prédictive positive (VPP) est la probabilité que la maladie soit présente lorsque le test est positif.
La valeur prédictive négative (VPN) représente la probabilité que la maladie ne soit pas présente lorsque le test est négatif.
PROGRAMME DE DÉPISTAGE
Son intérêt, en termes individuels et de santé publique s'évalue différemment selon qu'il s'agit de détecter des états précancéreux ou des cancers.
S'il s'agit d'un dépistage d'états précancéreux, par exemple les lésions précancéreuses du col de l'utérus, la mesure de la pertinence du dépistage porte sur le nombre de cancers évités et le nombre de décès évités.
S'il s'agit d'un dépistage de cancers, par exemple, les cancers du sein ou du côlon, l'évaluation de l'intérêt du dépistage porte sur le nombre de décès évités et le nombre d’années de vie gagnées
Qualités d'un test de dépistage
Sensibilité
Capacité d’un test ou d’un examen à donner un résultat positif lorsque la maladie est présente.
Spécificité
Capacité d’un test ou d’un examen de donner un résultat négatif lorsqu'il n'y a pas de maladie.
Les dépistages ayant démontré une diminution de la mortalité...
COL DE L'UTERUS
Un frottis de dépistage réalisé tous les 3 ans réduit de plus de 90 % la mortalité cumulée entre 35 et 65 ans par cancer du col de l'utérus.
SEIN
Une mammographie de dépistage à partir de 50 ans réduit de 25 à 30 % la mortalité par cancer du sein.
CÔLON & RECTUM
La pratique d'un examen des selles à la recherche de pertes sanguines par la méthode immunologique réduit de 15 % la mortalité par cancer colorectal
Quelques dépistages organisés
Localisation |
Population cible |
Test de dépistage |
Rythme |
---|---|---|---|
Col utérin |
F 25-65 ans |
Frottis cervico-vaginal (FCV) |
Annuel puis /3 ans si normal 2 ans de suite |
Sein |
F > 50-74 ans |
Mammographie |
/ 2 ans |
CCR |
H et F 50-74 ans |
Test immunologique |
/ 2 ans |
Prostate |
H ≥ 50 ans ? |
Dosage du PSA ? |
Non recommandé |
Types de prévention
Prévention primaire
- Éviter l'exposition à des agents cancérogènes
- Adhésion à des modes de vie qui diminuent le risque ( ne pas fumer, ne pas trop boire d'alcool, ...)
- Vaccination (HPV, HCV, HBV, ....)
Prévention secondaire
- Ralentir, bloquer ou inverser la progression de la cancérogenèse vers un cancer invasif (ex. biomarqueurs, ...) si possible avant même que la maladie se déclare
Prévention tertiaire
- Exérèse ou suppression par d'autres moyens des lésions précancéreuses (ex. polypes adénomateux).
Les facteurs de risque modifiables...
- Le tabac (20%)
- L'alcool (8%)
- L'alimentation (5,4%)
- Le surpoids/obésité (5,4%).
@ Réf : Nombre et fractions de cancers attribuables au mode de vie et à l’environnement en France métropolitaine en 2015 : résultats principaux. Bull Epidémiol Hebd. 2018;(21):442-8.
12 façons de réduire votre risque de cancer en agissant sur les facteurs de risque modifiables...
Les 12 "commandements" |
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Certains facteurs peuvent contribuer à réduire le risque de cancers...
L’activité physique, la consommation de fruits et de légumes, de fibres alimentaires et de produits laitiers s’avèrent bénéfiques vis-à-vis de certains cancers.
Ceci est résumé dans le tableau ci-dessous tiré du rapport de l'INCa "Nutrition et prévention primaire des cancers : actualisation des données" de 2015.
Facteur protecteur (rapport INCa) |
Localisation des cancer diminués |
---|---|
Activité physique | Sein, côlon, endomètre, poumon |
Allaitement | Sein |
Fibres alimentaires | Côlon et rectum |
Fruits & légumes | Cavité buccale, pharynx, larynx, œsophage, estomac, poumon |
Produits laitiers | Côlon et rectum |
Mise à jour
7 mai 2020