La vie après...
Le passage à vide …
Lorsque les traitements se terminent et que la lutte contre la maladie s’arrête, il n’est pas rare de ressentir à ce moment une grande lassitude. Lutter pour guérir d’un cancer du colon est l’un des plus importants combats de la vie. Cette lutte contre la maladie retentit sur vous-même et sur tous ceux qui vous entourent et vous aiment. L’arrêt des traitements peut s’accompagner d’une forme de décompression mentale et d’un état plus ou moins dépressif.
La lutte pour supporter les traitements est terminée, la très forte prise en charge par les équipes soignantes se fait moins proche, la vie quotidienne reprend petit à petit ses droits avec ses soucis, mais la fatigue accumulée ne permet pas d’avoir autant de courage. Enfin et surtout, on ne peut qu’éliminer lentement la peur de rechuter.
Il est possible qu’à ce moment vous ressentiez la nécessité légitime d’une aide, si vous n’en avez pas eu besoin jusqu’ici. Sans attendre, contactez votre médecin, les services sociaux de votre hôpital ou une association !
Le cancer, le port de la stomie et les protocoles thérapeutiques vont impacter votre trajectoire de vie ainsi que vos repères identitaires. Ces bouleversements émotionnels et physiques se traduisent assez souvent par une détresse psychologique qui influe sur la capacité à « faire face », de façon efficace au cancer et aux traitements.
Faites de l'exercice...
HPFS
L'étude HPFS ( Health Professionals Follow-up Study ) a inclus 668 professionnels de santé de sexe masculin traités pour un cancer colorectal de stade I à III. Dans tous les cas, l’activité physique régulière a été évaluée dans les suites de l’intervention chirurgicale et/ou thérapeutique. Au sein de cette cohorte composée de patients sans signes évidents de métastases au moment du diagnostic, une activité de l’ordre d’au moins 18 METs-heures ( Metabolic Equivalent Task ) par semaine était pratiquée dans la moitié des cas.
LES RÉSULTATS
Cette activité physique, relativement intense, a été significativement associée à une diminution de la mortalité, qu’elle soit liée à la maladie ou globale.
Le bénéfice s’est avéré encore plus élevé en cas d’activité plus soutenue et plus longue. Ces résultats bénéfiques se sont révélés indépendants des variables suivantes : âge, stade de la maladie, indice de masse corporelle, année du diagnostic, localisation de la tumeur maligne ou encore activité physique pratiquée avant son diagnostic.
La vie intime après...
AVEC UNE COLOSTOMIE
Une colostomie, c’est un obstacle surmontable à la sexualité…
Une anxiété et/ou une dépression peuvent apparaître dans ce contexte et une baisse de désir, de par la présence de cette poche, peut apparaître en plus des différents troubles sexuels décrits. Il faut insister que, parfois, ce soit exclusivement cette souffrance psychologique qui soit la cause exclusive des troubles sexuels.
Si on y ajoute la crainte partagée par le partenaire, l’absence d’information claire, la vie sexuelle peut s’éteindre de façon définitive.
Des conseils pratiques facilitent les relations et réduisent le risque de gêner la/le partenaire : mini-poche, poche vidée, poche remplacée par un pansement masqué par le port d’un vêtement, position lors des rapports sexuels évitant la vue de la stomie, …
QUE FAIRE ?
Chez la femme
Les rapports sexuels peuvent être douloureux et peu confortables en raison de la disparition du rectum qui soutenait le vagin en arrière. Le vagin peut être moins lubrifié si les ovaires ont été enlevés en même temps que le rectum.
Le couple doit choisir certaines positions qui rendent l’acte sexuel plus facile. Pour lutter contre la sécheresse vaginale, un traitement substitutif hormonal s’il n’est pas contre-indiqué et/ou un lubrifiant local peuvent faciliter l’acte sexuel.
Chez l’homme
L’ablation du rectum, peut altérer des nerfs et parfois des artères qui contrôlent l’acte sexuel notamment l’érection.
Les médicaments facilitateurs de l’érection
Le Cialis™, le Lévitra™, le Viagra™ sont actifs par voie orale et doivent être pris environ une heure avant la relation sexuelle, sauf pour le Cialis™. Ils ne déclenchent pas l’érection, mais facilitent celle qui est induite par votre partenaire.
Ces médicaments sont interdits aux patients prenant certains médicaments donnés pour le traitement de l’angine de poitrine ou infarctus du myocarde (dérivés nitrés).
Ces médicaments peuvent être utiles pour une difficulté d’érection d’origine psychologique (peur de l’échec, manque de confiance en soi). Ils ne sont pas suffisamment efficaces dans les suites de la chirurgie du cancer de la prostate ou des irradiations du petit bassin. Dans ces cas, on préfère les médicaments inducteurs de l’érection.
Les médicaments inducteurs de l’érection
Les injections intra-caverneuses d’alprostadil (Edex™, Caverject™)
Elles provoquent une érection par action directe sur les artères du pénis et la qualité de l’érection est excellente.
La dose précise nécessaire doit être recherchée avec votre médecin Ce médicament est généralement très bien toléré. Il nécessite un apprentissage de la technique, qui n’est pas douloureuse, en faisant soi-même l’injection dans le pénis. Ce traitement est pris en charge par l’assurance-maladie dans le cas de séquelles des irradiations du petit bassin.
Il est conseillé d’utiliser les injections assez rapidement après le traitement du cancer quand les personnes souhaitent une reprise des relations sexuelles.
Le vacuum (ou pompe à vide)
Il s’agit d’un cylindre de plexiglas dans lequel est introduit le pénis et dans lequel on fait le vide d’air à l’aide d’une pompe.
Le vide provoque un appel de sang dans la verge qui gonfle et devient dure.
On fait glisser un anneau élastique en caoutchouc à la racine du pénis et on enlève le tube après avoir rétabli la pression. Cette technique a l’avantage d’être une méthode naturelle, mais a pour inconvénient de laisser le pénis froid.
Ce procédé a la faveur des anglo-saxons. Il est peu répandu en France.
@ Pour en savoir plus : SEXUALITÉ & CANCER
Mise à jour
12 février 2010