help

Environnementaux

La plupart de ces cancers pourraient être évités...

LA CONSOMMATION EXCESSIVE D'ALCOOL ET DE TABAC

Ce sont les facteurs de risque dominants des cancers de type épidermoïde...
Une consommation excessive d’alcool est retrouvé dans plus de 70 % des cas et un tabagisme chronique dans plus de 60 % des cas pour les cancers épidermoïdes. Ils multiplient par 4 le risque d’un homme buvant plus d’un litre de vin par jour et fumant plus d’un paquet de cigarettes par jour. Le risque augmente en proportion de la consommation.

Ils expliquent certaines associations...
La présence de ces deux facteurs explique pourquoi, dans un tiers des cas, la maladie est associée soit à un cancer de la gorge soit à un cancer bronchique. Ces cancers peuvent être simultanés (synchrones) ou successifs (métachrones). Cela s’explique par le fait qu’ils reconnaissent les mêmes facteurs de risque.

LES AUTRES FACTEURS

Une irradiation du thorax
Il existe un risque plus élevé de cancer de l’œsophage lorsqu’il y a eu une irradiation du thorax pour le traitement d’un cancer du sein ou d’une maladie de Hodgkin.

Un cancer de la sphère ORL
Si vous avez été traité pour un cancer des voies aériennes supérieures, vous avez un risque de développer un second cancer de l’œsophage plus tard.

L'ALIMENTATION

C’est un facteur de risque important dans la survenue d’un cancer de l’œsophage. Les plus souvent cités sont les facteurs suivants :

  • Les microtraumatismes répétés de l’œsophage, liés à l’absorption de boissons très chaudes, comme le thé,
  • Les carences en certaines vitamines comme la riboflavine et la vitamine A (rétinoïde),
  • Les régimes pauvres en légumes frais et en protéines animales comme en Iran. A l'opposé, une alimentation riche en céréales complètes, en fruits frais et en légumes, qui contient des vitamines A et C, semble réduire le risque de cancer de l'‘œsophage,
  • La consommation de résidus d’opium, l’excès de nitrates et de nitrites (Chine) avec production de nitrosamines cancérigènes.
     

 L’HYGIÈNE DENTAIRE

Une mauvaise hygiène dentaire est un facteur de risque démontré.

Les autres facteurs

L’ŒSOPHAGITE PEPTIQUE

C’est une irritation chronique de l’œsophage par un reflux d’acide chlorhydrique sécrété par les glandes de l’estomac.
Les  symptômes de la maladie sont très variables. Les patients peuvent éprouver des brûlures d’estomac et d’autres symptômes de reflux sans signe morphologique d’œsophagite (œsophage sensible à l’acide) alors que d’autres peuvent présenter un ulcère profond, une sténose ou encore le syndrome de Barrett.

L'ENDOBRACHY-ŒSOPHAGE (EBO) OU ŒSOPHAGE DE BARRETT
 

L’œsophage de Barrett résulte d’une cicatrisation anormale des lésions œsophagite peptique secondaires à l’agression chronique de la muqueuse du bas de œsophage par un reflux gastro-œsophagien pathologique.
L'existence d'un œsophage de Barrett multiplie le risque de
de développer un adénocarcinome œsophagien de 30 à 125 fois par rapport à la population générale.
Ces patients souffrent souvent d’un reflux mixte acide par le RGO et biliaire. Le reflux biliaire expose alors l’œsophage à une matière cancérogène, la bile.

LES AUTRES FACTEURS DÉMONTRÉS

L’OBÉSITÉ

Un segment de l’étude Million Women Study , publiée en 2007 par la revue britannique British Medical Journal a montré qu’un excès de poids, chez la femme, était associé à une augmentation relative du risque d’adénocarcinome de l’œsophage mais non de cancer épidermoïdes de 2,24 (intervalle de confiance 1,40 à 3,58) . L’une des explications serait une augmentation de l’incidence des maladies induites par le reflux œsophagien (RGO) dans cette population.

LES MALADIES DE L'ŒSOPHAGE

L’œsophagite caustique cicatricielle
Après une brûlure de l’œsophage par un toxique (comme l’ingestion accidentelle de soude caustique), il existe un risque de cancérisation de 20 % après 20 a 50 ans d’évolution, surtout s’il y a eu une sténose nécessitant des dilatations itératives.

Le méga-œsophage idiopathique
C’est affection qui se traduit par un œsophage dilaté dans lequel du liquide peut stagner et provoquer une œsophagite chronique. Dans 3 à 8 % des cas, il y a risque de cancérisation surtout après 60 ans, en l’absence de traitement chirurgical.

L’infection chronique à Helicobacter pylori
Le risque de cancérisation lié à une infection chronique du bas œsophage par la bactérie Helicobacter pylori fait l’objet de discussions au sein de la communauté scientifique. Une infection de longue durée de l’œsophage par cette bactérie peut conduire à une œsophagite chronique atrophique. C’est-à-dire une inflammation conduisant à une altération de la muqueuse de l'‘œsophage. Cette inflammation peut engendrer une métaplasie ou un changement précancéreux de la muqueuse.

La dysphagie par manque de fer
C’est la dysphagie sidéropénique, ou syndrome de Plummer-Vinson qui est une maladie très rare. Elle a été associée avec des cas de cancers de l’œsophage.
 

Certains médicaments

Les médicaments antisécrétoires
 

Il s'agit des médicaments qui bloquent la sécrétion d'acide chlorhydrique par les cellules de l'estomac. Ils appartiennent à deux classes pharmacologiques : les antihistaminiques (anti-H2) ou les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP).
Une étude récente portant sur un registre de plus de 4 millions de patients a montré que leur consommation constituait un « marqueur » de risque accru de développer un adénocarcinome de l’œsophage. Cependant, ces associations sont vraisemblablement expliquées par l’existence d’une maladie justifiant la prescription de tels médicaments.

Les bisphosphonates
 

Ce sont des médicaments utilisés pour prévenir la décalcification des os (ostéoporose) et les fractures surtout chez la femme après la ménopause (Actonel , Bonviva™, Fosamax™, et génériques). Ils sont aussi prescrits pour le traitement des métastases osseuses des cancers.
Récemment, deux études publiées dans le British Medical Journal (BMJ  2010;341:c4444 ) à propos de l'influence des bisphosphonates sur le risque de cancer de l'estomac on été présentées avec des résultats contradictoires.
Un des essais ne révèle pas d'augmentation de risque. L'autre, en revanche, met en évidence une légère augmentation mais significative du risque de l'ordre de 1 à 2 cas pour 1000 patients traités pendant 5 ans par un médicament de cette classe 

 

Les facteurs de risque selon le type de cancer

 

Facteurs de risque Cancer épidermoïde Adénocarcinome
Tabac +++ ++
Alcool +++ 0
Boissons très chaudes + +
Endo-brachy-œsophage 0 ++++
Reflux > 1 fois/semaine 0 +++
Antisecrétoires 0 +
Obésité 0 +++ (femme)
Œsophagite caustique +++ 0
Irradiation thoracique +++ +++
Cancers ORL (VAD) +++ 0
Syndrome de Plummer-Vinson ++++ 0

 

Mise à jour

5 août 2022