Epidémiologie
Avant propos
Le cancer de l’œsophage a comme point de départ, la transformation maligne des cellules constituant un des tissus formant l’œsophage.
C'est un cancer qui, dans une proportion non négligeable, serait évitable. Par exemple, une consommation d’alcool ne dépassant pas 1/2 litre de vin et la réduction de la consommation de tabac à 1/2 paquet de cigarettes par jour pourrait réduire de près 90 % l'incidence de certains cancers de l’œsophage.
Il touche plus souvent les personnes âgées au delà de 50 ans. L’âge moyen, lors du diagnostic est de 73 ans chez les femmes et de 67 ans chez les hommes.
En dépit des nouvelles thérapeutique, le pronostic demeure grave. La gravité de cette maladie réside, en grande partie, dans le fait de son extension lors du diagnostic.
Dans le monde en 2022 (GLOBOSCAN)
EN 2022
On dénombrait environ 365 000 cancers de l'œsophage chez l’homme et 318 800 chez la femme ce qui correspond au 11ème cancer en termes d’incidence et 7ème en termes de mortalité..
Dans les pays occidentaux et il représente 10 % des cancers digestifs.
Cette maladie est beaucoup plus commune en Chine, dans les républiques d'Asie centrale en Iran et jusqu'à la mer Caspienne constituant la ceinture du cancer de l'œsophage, ainsi qu'en Afrique du Sud où l’incidence peut atteindre 150 pour 100 000 habitants.
La maladie est responsable de 445 000 décès par an dans le monde (7ème rang des décès par cancer).
LES PRINCIPAUX FACTEURS DE RISQUE
Pour les cancers épidermoïdes de l'œsophage, ils comprennent la consommation excessive d'alcool et le tabagisme. De plus, les carences nutritionnelles, l'exposition aux nitrosamines, l'achalasie, une mauvaise hygiène bucco-dentaire et la consommation d'aliments et de boissons brûlants sont des risques potentiels.
Pour les adénocarcinomes de l'œsophage, les facteurs de risque comprennent le tabagisme, l'obésité, le reflux gastro-œsophagien et l'œsophage de Barrett.
EN FRANCE
LES CHIFFRES.
Avec 5 500 nouveaux cas estimés en 2023 dont 76 % survenant chez l’homme, le cancer de l’œsophage se situe au 15ème rang des cancers. Les taux d’incidence sont de 6,0 chez l’homme et de 1,6 chez la femme, soit un rapport hommes/femmes de 4.
L'incidence n’est pas homogène sur tout le territoire français. On retrouve un pic d'incidence à 60 pour 100 000 pour le département du Calvados !
Depuis plusieurs années, la nature de ce cancer a évolué. Si le nombre des cancers de type épidermoïde est en forte baisse, celui des adénocarcinomes, affectant la jonction entre l’œsophage et l’estomac, est en forte augmentation. Ce type de cancer représente, dorénavant, la forme la plus fréquente.
PLUS SPÉCIFIQUEMENT...
Chez l’homme...
Le taux d’incidence a diminué de 3 % par an entre 1980 et 2023, soit 16,4 cas pour 100 000 personnes-années en 1980 contre 6 cas en 2023. La diminution est plus accentuée entre 2005 et 2012 (-4,4 %/an). Cette chute des taux d’incidence chez l’homme est plus marquée dans les départements à haut risque (Nord-Ouest de la France). Elle est expliquée par la baisse des consommations à risque (alcool et tabac) et, pour une moindre part, par la modification des comportements alimentaires.
Chez la femme
Le taux d’incidence a légèrement augmenté de 1,1 % par an (1,1 en 1980 contre 1,6 en 2023).
L’augmentation de l’incidence de l’adénocarcinome de l’œsophage dont les principaux facteurs de risque sont le reflux gastro-œsophagien (RGO) et l’obésité pourrait en être l’explication de cette augmentation de l'incidence
@ Pour en savoir plus, allez à : LES CHIFFRES DU CANCER
Le pronostic
Le cancer de l’œsophage a toujours un pronostic sombre. Il est dû au diagnostic souvent fait à un stade déjà évolué de la maladie et au terrain qui est souvent défavorable (tabac, alcool).
Cependant, la probabilité de survie nette standardisée à 5 ans a doublé entre 1990 et 2015, passant de 9 % à 18 %. Cette amélioration est en partie à mettre au crédit de l’ajout d’une immunothérapie chez les patients ayant une maladie persistante après chimio-radiothérapie préopératoire.
Mise à jour
15 novembre 2024