Dépistage
Une maladie relativement peu fréquente
Ce fait rend les méthodes de dépistage systématiques difficiles à mettre en œuvre à grande échelle. De plus, la précision et la sensibilité des méthodes actuelles sont discutées par les chercheurs, en particulier en ce qui concerne le dosage dans le sang des marqueurs tumoraux comme le CA19-9 et à un degré moindre l’antigène carcino-embryonnaire (ACE).
Aujourd’hui, on peut considérer qu’il n’existe pas de méthode réelle de dépistage.
Les patients à risque de cancer du pancréas
LE PRINCIPE
Le dépistage de l’adénocarcinome pancréatique est réservé à certaines populations à risque. Les études montrent qu’il permet un diagnostic plus précoce (plus de stade 1, 19 % versus 2,6 %), une médiane de survie significativement plus longue (14,5 mois versus 4 mois) et un taux de résection curative plus important (60 % versus 25 %).
Les deux examens validés pour le dépistage sont l’écho6endoscopie et l’IRM qui sont deux examens complémentaires. L’IRM est plus sensible pour détecter des lésions kystiques alors que l’écho-endoscopie est plus performante pour la détection précoce des lésions solide. Le scanner n’est utilisé qu’en cas de contre-indication à l’IRM.
QUI EST CONCERNË ?
Ce dépistage est réservé aux patients :
- Porteurs d’une pancréatite chronique héréditaire par mutation PRSS1, SPINK 1 ou CFTR (à partir de 40 ans)
- Apparentés au 1er degré de cas index des familles CaPaFa (à partir de 50 ans ou 10 ans avant le cas index)
- Avec un syndrome de Peutz-Jeghers
- Avec une mutation BRCA ou MMR ayant au minimum un cancer du pancréas chez un apparenté au 1er degré après consultation d’oncogénétique. D’autres mutations germinales peuvent faire l’objet d’un dépistage sur l’avis de l’oncogénéticien.
EN PRATIQUE
On vous proposera une consultation d’oncogénétique pour mieux cerner le risque de développer un cancer pancréatique.
On vous recommandera un sevrage tabagique, facteur de risque de la maladie.
Un prélèvement génétique pour analyse des gènes BRCA2, PALB2, ATM peut être utile, et selon les situations, un analyse des gènes CDKN2A et BRCA1 .
Un modèle de prédiction du risque de cancer pancréatique pour les cancers pancréatiques familiaux, appelé PancPRO, a été développé afin d’aider à la caractérisation des patients à risque.
EN PRATIQUE, IL FAUT CIBLER...
Les personnes à risque élevé |
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Dépistage des lésions précancéreuses
L’objectif du dépistage est de détecter les lésions précancéreuses (PanIN de haut grade et TIPMP en dysplasie de haut grade) qui seraient susceptibles d'être retirées chirurgicalement. Il s’applique aux patients ayant un risque théorique cumulé de plus de 5 % de développer, au cours de la vie, la maladie
- ≥ 2 apparentés atteints de cancer du pancréas dont ≥ 1 au premier degré
- Une mutation germinale d’un gène de prédisposition et ayant ≥ 2 apparentés atteints d’un AP ou ≥ 1 au premier degré
- Un syndrome de Peutz-Jeghers, indépendamment de l’histoire familiale.
Le spécialiste vous adressera à un des centres experts pour consultation d’oncogénétique et votre cas sera évalué en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP).
Surveillance des lésions précancéreuses
Le cystadénome mucineux bénéficie d’un traitement chirurgical et donc ne se surveille pas.
Les tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses du pancréas (TIPMP) lorsqu’elles ne sont pas opérées (atteinte des canaux secondaires) doit faire l’objet d’une surveillance étroite au moins annuelle en alternant les examens d’imagerie (TDM, IRM, écho-endoscopie)
En revanche, les lésions de PanIN (Pancreatic Intraepithelial Neoplasia) sont des lésions microscopiques histologiques qui ne peuvent faire l’objet d’une surveillance.
@ Pour en savoir allez au chapitre Tumeurs Bénignes
Mise à jour
17 janvier 2024