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Constitutionnels

5 à 10 % des cancers du pancréas attribuables à des facteurs de risque hérités

De nombreux cas dans la famille (agrégation)
Dans ce cas il faut plus de deux cas au premier degré ou plus de trois quel que soit le degré de parenté sont survenus dans une même famille

Un syndrome génétique
Il concerne les associations comme un cancer sein-ovaire (mutation BRCA2 ), le mélanome familial FAMMM, la pancréatite héréditaire (mutation PRSS1) ou d'autres types d'association de cancers (Peutz-Jeghers, Lynch…)

PLUSIEURS CAS DANS LA FAMILLE ou "agrégation familiale"...

LES FAITS

Une susceptibilité génétique expliquerait environ 5 à 10% des cas de cancers du pancréas. L'incidence de la maladie augmente en fonction du nombre d’apparentés atteints.
Le risque théorique de survenue chez les apparentés augmente en fonction du nombre de cas. Il est multiplié par 2–3, 6 et 32, respectivement, selon qu'il y ait un, deux ou trois antécédents dans la famille.
Dans ce cas, la recherche d’une mutation germinale est le plus souvent négative. Cependant, dans les familles comportant de nombreux cas, la probabilité de trouver une mutation germinale du gène BRCA2 pourrait atteindre 15 %.

CONDUITE PRATIQUE

Les spécialistes considèrent que la survenue de la maladie chez au moins deux apparentés au premier degré doit faire évoquer une susceptibilité familiale. Une consultation génétique est alors recommandée au cours de laquelle une recherche d’une mutation CDKN2A/p16 vous sera proposée, puis, si elle est négative, une étude de BRCA1 et 2 peut être demandée.
Chez les apparentés appartenant à une famille à risque, une stratégie de surveillance peut être envisagée pour détecter des lésions précancéreuses opérables.

Les syndromes génétiques (cancers syndromiques)

QUELLES CIRCONSTANCES ?

Les principaux syndromes génétiques prédisposant de la maladie sont ceux associés aux altérations des gènes :

  • BRCA2 et BRCA1 avec des risques relatifs de 3,5 et 2,3 en cas de cancer héréditaire sein/ovaire
  • CDKN2A/p16/INK4a , altérations retrouvées dans le syndrome FAMMM (Familial atypical multiple mole melanoma) , associé à un risque cumulé au cours de la vie de 17 %
  • STK11/LKB1 dans le syndrome de  Peutz-Jeghers associé à un risque cumulé de 11 à 36 %
  • Le syndrome de Lynch et la polypose familiale avec des risques cumulé et relatif de  4,5 %
  • CFTR impliqué dans la mucoviscidose est associé à un risque relatif de 5,3
  • PRSS1 , responsable des pancréatites chroniques héréditaires et associé à un risque cumulé de 50 %
  • PALB2 (acronyme anglais de "Partner and localizer of BRCA2"), une mutation sur les deux allèles de PALB2 provoque l'anémie de Fanconi*. Une mutation sur l'un des deux allèles augmente le risque de cancer du sein et du pancréas, même si le gène BRCA1 et BRCA2 ne sont pas mutés. Ces mutations sont rares et affectent moins de 4 % de la population.
  • Le syndrome ataxie-télangiectasie liée à la mutation du gène ATM
     

 QUELQUES EXEMPLES...

Le cancer du pancréas familial
Il est défini par la survenue d’un cancer du pancréas chez au moins 2 apparentés au premier degré, ou en présence d’au moins 3 cas de la même branche quels que soient le degré de parenté et l’âge de survenue.
Le risque augmente en fonction du nombre de personnes atteintes dans la famille.
Il s'agit d'environ 5 % des cancers du pancréas. Dans les études prospectives, ce taux est plus important car on retrouve que plus de 15 % des malades ont au moins un cas de cancer du pancréas dans la famille. Une mutation germinale du gène BRCA2 ou CDKN2A/p16 est associée à un risque de cancer pancréatique de l’ordre de 5 à 15 %, s’il y a déjà eu un cancer du pancréas dans la famille.
Selon les spécialistes, la survenue de la maladie avant l'âge de 50 ans devrait déclencher une enquête familiale...

La pancréatite héréditaire
Cette maladie rare, différente des pancréatites communes, est caractérisée par le développement d'épisodes récurrents de pancréatite chronique grave (inflammation du pancréas) commençant dès la jeunesse.
Le gène responsable de la pancréatite héréditaire est une mutation affectant le gène du trypsinogène PRSS1.
Le risque de développer la maladie est de 40 % et est augmenté par la consommation de tabac.

Une mutation héréditaire du gène BRCA1 et/ou BRCA2 en cause dans le cancer du sein
Le syndrome sein-ovaire, associé à une mutation des gènes BRCA 1 et 2 , expose à un risque de cancer du pancréas 3,5 à 10 fois supérieur à la normale.
Ce risque prédomine pour BRCA2 pour lequel le risque estimé au cours de la vie est de 5 %.

Le mélanome familial (FAMMM) et mutation du gène suppresseur de tumeur CDKN2A/p16
Le mélanome familial à grains de beauté atypiques multiples (FAMMM) est un syndrome héréditaire rare qui affecte les membres d'une famille développant des grains de beauté et des mélanomes (forme agressive du cancer de la peau). Ces patients aussi ont un risque accru de cancer du pancréas.

Le cancer colorectal héréditaire non polyposique ou HNPCC (Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer)
Il représente 4 à 13 % des cancers du côlon. Il se caractérise par une prédisposition héréditaire à développer un cancer colorectal, de l'endomètre (utérus), de l'estomac ou de l'ovaire. Ces patients ont aussi un risque accru de développer un cancer du pancréas ou des voies biliaires.
L'anomalie typique de l'ADN est appelée instabilité microsatellitaire qui est retrouvée dans environ 4 %, des cancers du pancréas.

D’autres maladies héréditaires
Les syndromes des cancers du sein et de l’ovaire familiaux (mutation du gène BRCA2 ) peuvent être associés au cancer du pancréas.
Le cancer du pancréas est plus fréquent dans les familles ayant des cas de syndrome de
Peutz-Jeghers  (mutation portant sur STK11/LKB1 ), d’ ataxie-télangiectasie. Ce sont deux maladies très rares, appartenant au maladies orphelines.


 

* La maladie de Fanconi ou l'anémie de Fanconi est une maladie génétique rare à transmission autosomique récessive. Elle est marquée par une hétérogénéité phénotypique. Certains symptômes et notamment la triade classique faite d'une petite taille, d'un syndrome malformatif varié et parfois discret et d'une insuffisance médullaire d'apparition précoce, doivent faire évoquer le diagnostic.

@ Des informations détaillées sur ces maladies orphelines peuvent être retrouvées sur : le site Orphanet : http://orphanet.infobiogen.fr ; si vous lisez l’anglais, sur le site américain http://www.ncbi.nlm.nih.gov/Omim/ 

Risque de développer un cancer du pancréas et facteurs de prédisposition

 

Contexte

Gène(s)

Risque relatif

Risque de cancer à 70 ans (%)

% parmi les cancers familiaux du pancréas

Pas d’antécédent familial

-

1

0,5-1

-

2 apparentés au premier degré atteints d'un cancer du pancréas

Inconnus

4-6

5-12

80-85

≥ 3 apparentés au premier degré atteints d’un cancer du pancréas

Inconnus

20-40

40

 

Cancers héréditaires du sein et de l’ovaire

BRCA1

2-4

3-4

1-5

BRCA2

2-10

4-5

5-20

PALB2, FANC-C/G

2-6

4-5

1-3

Pancréatite héréditaire

PRSS1

50-80

40-55

1-4

Mélanomes multiples héréditaires (FAMMM)

p16/CDKN2A

10-25

5-25

2-3

Peutz-Jeghers

LKB1/STK11

100-130

30-40

1-3

Lynch

hMLH1, hMSH2, hMSH6, PMS1/2

4-8

3-5

1-3

Ataxie-télangiectasie

ATM

?

?

< 2 %

Li-Fraumeni

TP53

?

?

< 2 %

 

Des réponses à certaines de vos questions...

 

Je suis seul à être atteint, quel risque pour les autres membres de la famille ? D'autres membres de ma famille sont touchés, s’agit-il d’un cancer héréditaire ?

Légère augmentation du risque: attitude pratique : surveillance normale

Possible, si la maladie se déclare avant 50 ans, en cas de cancer du côlon non polyposique, d’un cancer du sein héréditaire, etc.
Attitude pratique : prévoyez une consultation d’oncogénétique avec recherche d’une mutation CDKN2A/p16 et la mise en œuvre d'une stratégie de surveillance pour détecter des lésions précancéreuses opérables

 

Les autres facteurs constitutionnels

L’âge et le sexe
Le risque de développer un cancer du pancréas augmente avec l'âge car plus de huit cas sur dix surviennent entre 60 et 80 ans. Le cancer du pancréas est plus courant chez l'homme que chez la femme.

Certaines populations
Des variations géographiques dans les taux de cancer du pancréas sont observées avec des taux en trois à quatre fois plus élevés dans les pays du nord tels que l'Islande, la Finlande et du Nord Etats-Unis que dans les pays plus près de l'Équateur comme l'Egypte, Tunisie, Zimbabwe et l'Inde.
L'incidence est plus faible chez les asiatiques. Au Japon, un pays s'étendant sur une large gamme de latitudes, les taux de cancer du pancréas varient inversement au rayonnement solaire.
Le cancer du pancréas est plus fréquent chez les noirs, les Ashkénazes et les Séfarades. 

Groupes sanguins 
Les personnes de groupe O seraient moins à risque que les autres populations de développer la maladie.

Mise à jour

21 mars 2023