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Les tumeurs malignes

Les cancers du pancréas

L'ORIGINE DE LA MALADIE

La carcinogenèse est l’ensemble de phénomènes transformant une cellule normale en cellule cancéreuse. La formation d’une tumeur maligne est le résultat d’un processus multi-étapes aboutissant à une prolifération incontrôlée de cellules tumorales douées d’un potentiel invasif.
Aujourd'hui, on ne connaît pas précisément les causes d’apparition du cancer du pancréas. La plupart des cancers du pancréas (90 %) ne sont pas associés à des facteurs de risque connus.

DIFFÉRENTES TUMEURS

Selon leur nature
Les tumeurs malignes peuvent être classées en deux types : les tumeurs primitives qui se développent dans le pancréas lui-même et les tumeurs métastatiques qui se développent dans le pancréas à partir d'une tumeur initiale située dans un autre organe.
Plus d'une vingtaine de formes de tumeurs sont regroupées sous le terme de cancer du pancréas. Chacune de ces tumeurs, à l'examen au microscope, a une apparence différente. Chacune a son pronostic particulier et, parfois, un traitement plus spécifique.

Selon le fait qu'elles sécrètent ou non des hormones
Les cancers primitifs du pancréas appartiennent à  deux grands sous-groupes selon qu'ils présentent ou non une différenciation endocrine. Cette distinction est très importante car elle détermine la conception du traitement et le pronostic de la maladie.

La cancérogenèse

UN MYCOBIOME PARTICULIER

Récemment des chercheurs ont fait le lien entre la présence dans les selles d'un champignon Malassezia et le développement de certains cancers du pancréas.
Le Malassezia aussi dénommé Pityrosporum est le nom d'un genre de levure du groupe des Fungi imperfecti faisant parfois partie de la flore commensale naturelle des humains, mais pouvant dans certaines conditions devenir pathogènes et induire des affections dermatologiques.

LES ALTÉRATIONS GÉNÉTIQUES

Elles sont très fréquentes et affectent à la fois les oncogènes et les gènes suppresseurs de tumeur.
La progression d’un épithélium canalaire normal vers une néoplasie intra-pancréatique (PanIN) de bas grade, puis de haut grade, puis vers un adénocarcinome invasif est associée à une accumulation d’altérations génétiques spécifiques.

L'ACTIVATION D’ONCOGÈNES

Des mutations aboutissant à l'activation de l'oncogène K-ras2 sont présentes dans presque toutes les tumeurs primitives et surviennent précocement dans la progression de la maladie, puisqu’elles sont présentes dans les néoplasmes pancréatiques intraépithéliaux (PanINs).

L'INACTIVATION DES GÈNES SUPPRESSEURS DE TUMEURS

Le CDKN2A /p16
La mutation entraînant une inactivation du gène suppresseur de tumeur CDSKN2A qui encode un facteur essentiel dans le déclenchement du cycle cellulaire est retrouvée dans 95 % des cas. Elle survient précocement dans l’oncogenèse pancréatique car elle est observée dans 30 % des PanINs de grade 1 et dans 70 % des PanINs de grade 3 !

Le TP53
La protéine p53 est indispensable au maintien de l’intégrité génomique, ce qui lui vaut l’appellation de « gardienne du génome ».
Des mutations à l'origine de l'inactivation du gène suppresseur de tumeur Tp53 sont présentes dans au moins 50 % des cas permettant à des ADN anormaux de ne pas être détruits. Si la protéine p53 est inactivée, la cellule ne peut plus répondre au stress génotoxique et aucun arrêt du cycle cellulaire ou apoptose ne sont observés.
Les mutations de TP53 surviennent tardivement dans la progression des cancers du pancréas et jouent un rôle d’accélérateur de la carcinogenèse.

Le Smad4 / DPC4
C'est aussi un gène suppresseur de tumeur qui est inactivé dans la moitié des cas de cancers du pancréas. La perte de fonction de Smad4 survient tardivement dans l’oncogenèse pancréatique.

Le PTEN
Le gène suppresseur de tumeur Phosphatase and TENsin homolog (PTEN) joue un rôle majeur dans le développement embryonnaire, la migration cellulaire et l’apoptose.
PTEN est une enzyme qui régule des voies de signalisation importantes, notamment la voie PI3K.
Les mutations de PTEN entraînent une activation constitutive de la voie de transduction intracellulaire PI3K/Akt, engendrant des tumeurs résistantes à l’apoptose.
Dans le cancer du pancréas, PTEN n’est pas muté, cependant, sa fonction est inhibée par une perte d’expression. Environ 60 % des cancers du pancréas ont une expression diminuée ou abolie de PTEN.

LES FACTEURS DE CROISSANCE

Une surexpression des récepteurs à l’EGF (EGFR, HER2 et HER3) ainsi que de leurs ligands (EGF et TGFα) a été observée dans une majorité de cancers pancréatiques. Elle entraîne une boucle autocrine (transmission de cellules à cellules) impliquée dans la croissance tumorale ainsi que la diffusion métastatique. Une surexpression d’EGFR est rapportée dans plus de la moitié des cas de cancers pancréatiques.

UN CANCER EST DÉCOUVERT, QUAND A-T- IL COMMENCÉ ?

  • L’intervalle moyen entre l’apparition de la première cellule tumorale et la formation d’une tumeur a été estimé à 12 ans,
  • Le temps moyen entre la formation de la tumeur et l’apparition de métastases à 7 ans
  • Le temps moyen entre l’apparition des métastases et le décès : 3 ans

 

Cancer du pancréas
Cancer du pancréas

L’atteinte des ganglions lymphatiques

SA SIGNIFICATION

Cela veut dire que certaines cellules cancéreuses ont eu la capacité de sortir du pancréas pour former d'autres colonies tumorales en dehors de l’organe d'origine.
Il existe donc un risque que d'autres cellules aient suivi le même processus pour aller dans d'autres organes du corps. C'est pourquoi il est important de déterminer si le cancer du pancréas s'est étendu aux ganglions lymphatiques afin de mettre sur pied le meilleur traitement.

LES GANGLIONS TOUCHÉS

Les voies de drainage
Les trois principales voies de drainage lymphatique du pancréas sont :

  1. La voie supérieure appartient à la chaîne hépatique commune ; le ganglion 8a, situé derrière l’artère hépatique serait très important pour préciser le pronostic,
  2. La voie moyenne
  3. La voie inférieure, rejoint le groupe ganglionnaire mésentérique supérieur.
     

Toutes les voies lymphatiques se terminent dans deux nœuds qui adhèrent intimement l'un à l'autre, séparés seulement par le plexus nerveux de la tête du pancréas. Les relais lymphatiques rejoignent les nœuds inter-aortico-veineux au-dessus et en dessous de l'abouchement de la veine rénale gauche.

Les ganglions lymphatiques régionaux
Ce sont les adénopathies situées autour de la glande. Pour préciser le stade d’avancement de la maladie, il est habituel de définir 6 groupes de ganglions : supérieur, inférieur, antérieur, postérieur, splénique (rate) et cœliaque.

Les métastases

Les métastases se font par migration des cellules tumorales. Cette migration se fait, soit par les vaisseaux lymphatiques, soit par les vaisseaux sanguins. Les organes touchés le plus fréquemment sont le foie, le poumon et le péritoine.

Mise à jour

11 octobre 2019