Les thérapies ciblées et l'immunothérapie
De nouvelles armes dans la lutte contre le cancer
Les thérapies dites ciblées sont des médicaments dirigés contre des cibles moléculaires : récepteurs, gènes ou protéines impliquées dans les voies de signalisation intracellulaires jouant un rôle dans la transformation des cellules en cellules cancéreuses ou dans le développement des tumeurs malignes. Par opposition aux médicaments de chimiothérapie traditionnelle qui s’opposent, globalement, à la multiplication des cellules, les médicaments de chimiothérapie ciblée visent les mécanismes intimes de la cancérisation des cellules. Différentes options sont théoriquement possibles au niveau de la cellule tumorale
- Les inhibiteurs du signal de transduction
- Du facteur de croissance épidermique EGF (Epidermal Growth Factor), comme la famille HER : EGFR , HER2…
- La voie intracellulaire : KIT, RAS, MAPK, PI3K ou d'autres voies...
- Les inhibiteurs du cycle cellulaire
- Les modulateurs de l’apoptose ...
D'autres approches ciblent l'environnement cellulaire comme les agents anti-angiogéniques, par exemple...
Le cetuximab (Erbitux™)
EN DEUX MOTS….
C’est anticorps monoclonal de catégorie IgG1...
Il cible le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) qui est surexprimé dans 80–100 % des cas.
En ce fixant sur le récepteur, ce médicament inhibe la capacité de l’EGF à activer les diverses voies de signalisation intracellulaire ayant pour conséquences une augmentation de la prolifération cellulaire, de la capacité d’invasion et migration, et une diminution de l’apoptose.
Son efficacité….
Ce médicament représente une avancée importante dans le traitement des cancers ORL avancés.
Une étude publiée en 2006 dans la revue New England Journal of Medicine (NEJM 2006;354:567-78), a montré que l’association d’une radiothérapie externe et d’un traitement par le cetuximab (Erbitux™) permettrait de réduire plus efficacement les tumeurs et de retarder leur progression chez certains patients (temps sans progression) et d’augmenter significativement la survie.
EN PRATIQUE…
Ce médicament est indiqué, en France, pour les patients présentant un carcinome épidermoïde de la tête et du cou, en association avec :
- La radiothérapie en cas de maladie localement avancée
- La chimiothérapie à base de platine en cas de maladie récidivante et/ou métastatique.
Son administration...
La dose habituellement recommandée d’Erbitux™ est de 400 mg/m² pour la première perfusion qui se déroule sur deux heures. Une prémédication par des médicaments anti-histaminiques et des corticoïdes est nécessaire.
La dose d’entretien, est une perfusion hebdomadaire de 250 mg/m² durant au moins une heure.
Le médicament s'administre en même temps que la radiothérapie.
Sa tolérance...
Elle est, en général bonne, en dehors de réactions allergiques ou dermatologiques.
Il faut savoir que l’intensité de certains problèmes dermatologiques va de pair avec l’efficacité du médicament.
@ Pour en savoir plus, allez à INHIBITEURS DE L'EGFR
L’immunothérapie
Ce type de traitement a pour but de stimuler le système immunitaire de l’hôte contre la tumeur. En effet, les tumeurs ORL, sont immunosuppressives ce qui leur permet de contourner le système immunitaire de l’hôte et d’induire une tolérance de l’organisme. L’immunothérapie lève cette tolérance en stimulant les lymphocytes effecteurs.
C'est un anticorps monoclonal contre le récepteur PD. Par cette action, le médicament permet aux cellules immunitaires de reconnaitre les cellules cancéreuses et les détruire.
Dans une étude de Phase 2, les réponses thérapeutiques sont plus longues que celles enregistrées avec la chimiothérapie ou les thérapies ciblées. De plus, il est relativement bien toléré.
Ce médicament est homologué pour différents types de cancers en stades avancés et récemment pour le traitement des formes avancées des cancers de la tête et du cou. En effet, des études en cours ont monté son intérêt en termes de réponse et de temps sans rechute et de survie, dans le traitement de certains cancers du de la sphère ORL avancés, y compris du larynx.
C'est un anticorps monoclonal qui cible le récepteur PD-1 à la surface des lymphocytes T.
Il est déjà enregistré pour le traitement de certains mélanomes et de certains cancers du poumon et du rein.
il vient d'être autorisé pour le traitement des formes avancées de la maladie.
Mise à jour
5 août 2022