Les cancers non invasifs
In situ ?
Le terme in situ désigne un stade précoce de cancer lorsque celui-ci est confiné à la zone immédiate où il a commencé.
Pour les cancers du sein, in situ signifie que le cancer reste confiné aux canaux, pour le carcinome canalaire in situ ou aux lobules, pour le carcinome lobulaire in situ.
A ce stade, le cancer n'a pas envahi les tissus adjacents. Il ne s'est pas étendu aux autres organes.
Le carcinome in situ est donc un stade d'évolution intermédiaire entre l'hyperplasie atypique des cellules du sein, qui est bénigne, et le cancer invasif qui comporte un risque d'extension en dehors du sein.
Les carcinomes in situ représentent plus de 15 à 20% des cancers du sein.
LE CARCINOME CANALAIRE in situ (CCIS)
UN DES SUCCÈS DU DÉPISTAGE...
Avant l’instauration du dépistage par la mammographie, le diagnostic de carcinome canalaire in situ ne représentait que 2 % des diagnostics de cancer mammaire. Actuellement, ces cancers au stade pré-invasif représentent environ 20 % des cancers du sein diagnostiqués.
Ils sont presque toujours découverts à la mammographie. Ils présentent sous forme de foyers de microcalcifications.
L’âge médian de survenue est de 55 ans, environ soit 3 à 5 ans inférieur à celui des cancers du sein infiltrants.
Le diagnostic peut être confirmé par des microbiopsies (14 Gauges) ou des macrobiopsies sous aspiration (8–11 Gauges)
UN CANCER NON INVASIF...
Le carcinome canalaire in situ (CCIS) du sein est considéré comme un précurseur direct du cancer mammaire invasif. Il est aussi connu sous l’acronyme DCIS pour ( Ductal Carcinoma In Situ) .
Il se développe à partir du tissu (épithélium) du canal galactophore, canal évacuant le lait produit par la glande mammaire.
C'est, encore, un cancer du sein non invasif car les cellules cancéreuses restent confinées à l'intérieur des canaux et n'envahissent pas le tissu graisseux adjacent.
Le carcinome canalaire in situ est classé par les anatomo-pathologistes selon son grade histologique, sbr, et, en fonction de son architecture prédominante, en CCIS micro-papillaire, cribriforme, solide, papillaire et comédocarcinome.
UN PRONOSTIC EXCELLENT ...
A ce stade, plus de 95 % des femmes, chez qui ce diagnostic a été porté et qui ont été traitées, peuvent être guéries. Cependant, les récidives locales invasives, peuvent donner des métastases tardives dans plus de 10 % des cas.
Non traité, ce cancer non invasif à tendance à progresser vers une forme invasive plus fréquemment et plus rapidement vers un carcinome infiltrant de haut grade, surtout s'il est découvert avant 35 ans et chez les femmes noires.
SON TRAITEMENT
L'option de base demeure la chirurgie conservatrice avec radiothérapie car l'efficacité d'une surveillance active n'a pas encore été validée.
Ce traitement permet d'obtenir une réduction de 50 % des récidives locales. Cependant, dans 30 % des cas la mastectomie reste nécessaire en cas d'extension lésionnelle ou une forme multicentrique de la maladie.
Le rôle de l’hormonothérapie reste un sujet débattu.
Le curage axillaire est contre-indiqué. Le prélèvement du ganglion sentinelle est à réaliser en cas de risque potentiel de micro-invasion (lésions étendues de haut grade).
Les trois principaux facteurs de risque de récidive locale sont
- L’âge jeune (≤ 40 ans),
- Une exérèse incomplète
- Un haut grade nucléaire.
LES néoplasies lobulaires intra-épithéliales (NLI) ou CARCINOMES LOBULAIRES in situ (CLIS)
UN CANCER NON INVASIF...
Le carcinome lobulaire in situ (CLIS) est aussi appelé cancer intralobulaire, dont l’acronyme anglais, souvent utilisé, est LCIS pour (Lobular Carcinoma in situ) .
SON PRONOSTIC EST EXCELLENT...
Les spécialistes s'accordent pour proposer une surveillance régulière devant une biopsie ayant mis en évidence un CLIS. Soixante-dix pour cent des patientes ne développeront pas de cancer infiltrant et cette attitude évitera une chirurgie mutilante.
Cette option suppose votre consentement éclairé pour participer à un programme de surveillance à vie et d'accepter, au moindre doute, une biopsie car 10 à 20 % des femmes porteuses de CLIS développeront un cancer du sein 15 à 25 ans plus tard.
Carcinome canalaire in situ versus carcinome lobulaire in situ
Carcinome canalaire |
Carcinome lobulaire |
---|---|
Masse à l'examen |
Non palpable |
Après la ménopause (51 à 59 ans) |
Avant la ménopause |
Microcalcifications > 70 % des cas à la mammographie |
Difficilement identifiable à la mammographie (intérêt de l’IRM) |
Traitement : celui d'un cancer du sein. |
Traitement : observation ou ablation de la tumeur |
Mise à jour
3 janvier 2021