Diagnostic
La consultation initiale chez le spécialiste
VOTRE PASSÉ MÉDICAL
L'urologue vous demandera de préciser ce que vous avez remarqué, comme une boule sur un testicule, ou les symptômes que vous ressentez.
Il vous interrogera sur votre passé médical et sur tous vos autres problèmes de santé.Il s'informera sur les facteurs de risques de maladies bénignes ou malignes du testicule, en particulier si vous avez eu un testicule « non descendu » ou cryptorchidie.
EXAMEN CLINIQUE
En général, le médecin fait simplement le diagnostic de tumeur du testicule par la palpation des bourses. Cependant, quelques examens complémentaires sont nécessaires.
N'oubliez pas de signaler à votre médecin...
- S'il y a eu des cancers du testicule dans la famille
- Si vous avez eu les oreillons et plus particulièrement une orchite ourlienne
- Si vous avez ou aviez un testicule « non descendu »
L'échographie scrotale
LE PRINCIPE...
C'est un examen non invasif utilisant les propriétés des ultrasons à se réfléchir sur les différentes structures anatomiques. San sensibilité est très élevée.
Cette technique visualise les deux testicules et permet de mettre en évidence un nodule hypo-échogène (noir sur le cliché) situé dans la glande (intra-parenchymateux) pour les tumeurs séminomateuses, et plus hétérogène pour les tumeurs non séminomateuses.
Si les images échographiques évoquent la possibilité d'un cancer du testicule, un dosage des marqueurs tumoraux, alpha-FP, hCG totales et LDH sera demandé.
IL EXISTE DES MICROCALCIFICATIONS...
Les microcalcifications, de taille inférieure à 2 mm, correspondent à la présence de tout petit calculs calciques dans la lumière des tubes séminifères.
Elles se présentent à l'échographie sous l'aspect de zones hyperéchogènes (au minimum 5), sans cône d'ombre postérieur, au sein du tissu du testicule, dont la taille est inférieure à 2 mm. Elles sont classées en trois stades selon leur nombre.
Leur prévalence est évaluée à 5 % dans la population générale. Leur présence pourrait, pour certains spécialistes, un facteur de risque et justifierait, en cas de microcalcifications de grade 3 chez un patient présentant un syndrome de dysgénésie gonadique, une surveillance clinique et échographique périodique.
Le dosage des marqueurs tumoraux
DE QUOI S'AGIT-IL ?
Les marqueurs tumoraux sont des protéines (glycoprotéines) généralement, présentes dans le sang ou plus rarement dans les urines des malades cancéreux de façon anormale.
Un marqueur tumoral c'est, soit une anomalie spécifique d’un type de cancer, soit une ou plusieurs molécules produites en quantités anormales ou encore dans des circonstances anormales.
UN GRAND INTÉRÊT
Dans le cas du cancer du testicule, leur mesure présente un intérêt démontré pour le diagnostic et l’établissement du pronostic de la maladie. Leur demi-vie, c'est à dire le temps mis pour éliminer la moitié de leur production, permet de suivre leur décroissance après le traitement.
Leur mesure régulière permet, dans le suivi médical après l’opération, de surveiller l'évolution et l'efficacité du traitement. Par exemple, une élévation secondaire (après une baisse) ou l'absence de normalisation des marqueurs traduit l’existence d’une maladie active et justifie donc un traitement même en l'absence de lésions détectable.
Les valeurs, en cas de positivité, sont fortement corrélées avec le volume de cellules tumorales (masse tumorale).
Le dosage de 3 marqueurs (AFP, HCGt, LDH) est recommandé systématiquement
ALPHA-FŒTO-PROTÉINE (AFP)
Ses caractéristiques…
Il s’agit d’une protéine synthétisée normalement par le fœtus dont la production disparaît après la naissance, d’où son nom d’antigène onco-fœtal.
Cette glycoprotéine est sécrétée par les cellules de la poche vitelline du testicule. Son taux plasmatique, chez l'adulte sain, varie entre 5 et 30 ng/ml.
La demi-vie est la durée de disparition du sang de la moitié de la quantité de protéine et pour l’AFP, elle est de 5 à 7 jours ce qui explique pourquoi le dosage de ce marqueur doit être réalisé plus d’une semaine après l’opération ou les autres gestes thérapeutiques.
Un dosage précoce ne permet pas de tirer des renseignements utiles.
L’intérêt de ce dosage
L’alpha-fœtoprotéine est élevée dans 80 % des cancers du testicule développés à partir des cellules germinales. Elle est produite par la composante de carcinome embryonnaire ainsi que par le contingent vitellin.
L'AFP n'est jamais élevée en cas de tumeur séminomateuse pure.
L’AFP est fréquemment retrouvée comme marqueur des tumeurs germinales non-séminomateuses, des carcinomes embryonnaires et des tératomes.
GONADOTROPHINE CHORIONIQUE HUMAINE (HCGt)
Ses caractéristiques…
La HCGt (human chorionic gonadotrophin ) est une hormone secrétée par les cellules géantes du trophoblaste.
Le taux normal d'hCG totale, chez l'homme adulte, est inférieur à 2 ng/ml.
La demi-vie de cette protéine est courte, environ 30 heures. Elle peut donc être mesurée rapidement après la fin d’un geste thérapeutique.
L’intérêt de ce dosage
Une élévation de l'hCG est caractéristique des choriocarcinomes et de la majorité des carcinomes embryonnaires.
Dans 10 à 20 % des cas, les séminomes purs peuvent aussi sécréter de l'hCG.
LDH
La lacticodéshydrogénase (LDH) est un marqueur non spécifique qui reflète la masse tumorale. Son élévation traduit l'extension et l'évolutivité de la tumeur, surtout pour les séminomes.
Les valeurs sont élevées en cas de cancer agressif.
LES AUTRES MARQUEURS
La mesure de la Phosphatase Alcaline Placentaire (PAP) est utilisée pour suivre l’évolution des séminomes après un traitement. La Neuron Specific Enolase (NSE) n'est pas utilisée de manière courante pour le diagnostic et le suivi des cancers du testicule.
EN RESUME
La moitié des tumeurs germinales présentent une élévation d’un de l’α-fœto-protéine (αFP) et de l'hCG totale.
Dans les tumeurs non séminomateuse, l’αFP est élevée dans 50 à 70 % des cas et l’hCG est augmentée dans 40 à 60 % des cas.
L’hCG est élevée dans 30 % des tumeurs germinales séminomateuses.
Les niveaux de sévérité (ASCO 1995)
Sévérité |
AFP |
hCG totales |
LDH |
---|---|---|---|
1 2 3 |
<1 000 1 000 à 10 000 >10 000 |
<5 000 5 000 à 50 000 >50 000 |
<1,5 fois la normale 1,5 à 10 x N >10 x N |
Les autres examens
Des prises de sang
Une numération formule plaquettes, un ionogramme sanguin et un bilan hépatique sont nécessaires avant de commencer la chimiothérapie.
Des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR)
Des EFR, avec mesure de la diffusion du monoxyde de carbone, sont effectuées afin d'éliminer une contre-indication à l'utilisation de la bléomycine.
En résumé, le bilan initial...
- Echographie scrotale bilatérale
- Dosage des trois marqueurs tumoraux : aFP, hCG totales et LDH
- Scanner thoraco-abdomino-pelvien
Mise à jour
7 décembre 2018