L'adénome de la prostate
Hypertrophie de la prostate
Avec l'âge, la prostate grossit, on parle alors « d’hypertrophie ». Ce phénomène est appelé hyperplasie bénigne de la prostate.
Elle peut être aussi en relation avec un adénome prostatique qui désigne une tumeur bénigne.
Les symptômes
L'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) constitue un obstacle sous-vésical à l'écoulement des urines (signes obstructifs) et peut entraîner une réaction de la paroi vésicale (hyperactivité vésicale).
C'est une affection bénigne, très fréquente et liée au vieillissement. Elle correspond à une hyperplasie de la zone de transition de la prostate entourant l'urètre sous-vésical. L'HBP se traduit par des symptômes regroupés sous le terme générique de « prostatisme » :
- Des mictions de faible volume et plus fréquentes ou pollakiurie
- Une diminution de la force du jet
- Une douleur à la miction ou dysurie
- Une douleur lors de l'éjaculation
Ces symptômes ont une évolution très variable. Chez certains malades, ils évoluent peu au cours du temps, tandis que chez d’autres patients l’HBP peut aboutir à des complications aiguës comme une rétention aiguë d’urine (impossibilité de vider sa vessie), voire la destruction des reins (hydronéphrose, insuffisance rénale).
Le tableau ci-dessous précise la terminologie des troubles mictionnels observés lors d'une HBP.
Phase de remplissage | Phase mictionnelle | Phase post mictionnelle |
---|---|---|
Pollakiurie diurne et nocturne, urgenturie, nycturie | Retard au démarrage, dysurie, jet faible, interruption de la miction jet haché, miction par poussée | Gouttes retardataires, sensation de vidange vésicale incomplète |
Les complications de l'HBP
LES COMPLICATIONS AIGUËS
La rétention vésicale aiguë d'urine se traduit par un globe vésical aigu douloureux, d'apparition brutale, caractérisé par une envie impérieuse d'uriner. Le sondage vésical des urines en urgence par la mise en place d'une sonde vésicale ou d'un cathéter sus-pubien est nécessaire.
L’HBP favorise la survenue d’infections urogénitales telles que la prostatite et l’orchi-épididymite.
Une hématurie (sang dans les urines - urines rouges) macroscopique initiale (liée à la rupture de petites varices prostatiques) est possible. Néanmoins, cette complication ne pourra être attibuée à l'HBP qu'après avoir éliminé les autres étiologies d'hématurie (tumeur du rein ou de la vessie, calculs urinaires, infections,…)
En présence d’une insuffisance rénale aiguë, il faut éliminer une rétention aiguë d’urine favorisée par l’HBP.
LES COMPLICATIONS CHRONIQUES
La rétention vésicale chronique se traduit par l'existence d'un globe vésical qui est le plus souvent indolore, sans besoin d'uriner, responsable de mictions ou d'incontinence urinaire par regorgement (trop plein d'urine).
La stase des urines dans la vessie peut entraîner la constitution de calculs de la vessie responsables d'épisodes d'hématurie ou d'infections urinaires à répétition. La lithiase vésicale est toujours le symptôme d'une difficulté de vidange de la vessie (lithiase d'organe) par opposition aux lithiases rénales qui sont le plus souvent témoin d'un désordre métabolique (lithiases d'organisme).
La dilatation bilatérale des cavités pyélocalicielles des reins est, dans ce contexte, lent et progressive. Elle est indolore. L'urétéro-hydronéphrose est responsable d'un amincissement du parenchyme rénal et d'une insuffisance rénale chronique obstructive.
EN RESUME
Complications | Aiguës | Chroniques |
---|---|---|
Bas appareil urinaire |
Rétention aiguë d'urine |
Rétention vésicale chronique Lithiase vésicale liée à la stase des urines |
Haut appareil urinaire | Insuffisance rénale aiguë obstructive | Insuffisance rénale chronique obstructive |
Son traitement
L'hyperplasie bénigne de la prostate peut nécessiter un traitement médical ou chirurgical.
Dans certains cas, au prix d’une simple surveillance, cette affection peut rester sans traitement si elle n'affecte pas la qualité de vie chez l'homme qui en est atteint.
Trois classes médicamenteuses pour le traitement de l'HBP sont disponibles :
- Les apha-bloquants : alfuzosine, doxazosine, silodosine, tamsulosine, terazosine
- Les inhibiteurs de la 5-alpha réductase : dutastéride, finastéride, préférentiellement chez les patients présentant une prostate > 40 g
- Deux produits à bases d'extraits de plantes : serenoa repens et pygeum africanum (prunier d'Afrique)
Mise à jour
20 juillet 2022