Effets indésirables des traitements
De la chirurgie
Actuellement, le risque opératoire d'une prostatectomie est faible. Néanmoins, des incidents dans les suites opératoires, bien que rares, sont toujours possibles.
LE STRESS
Le stress de la chirurgie, de l'anesthésie et de l'administration de médicaments lors de l'intervention est un effet secondaire non négligeable. De fait, le stress tend à diminuer la capacité du système immunitaire, à lutter contre les infections.
LES PROBLÈMES URINAIRES
L’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire postopératoire, diurne, nocturne et coïtale est le plus souvent transitoire et la récupération est accélérée par la rééducation périnéale.
La majorité des patients sont continents dans un délai de 3 à 6 mois
Une faible incontinence persistante à distance de l’intervention se rencontre dans 5 à 10 % dans des cas.
L’incontinence urinaire totale est très rare de nos jours, moins de 2 % des cas.
L’incontinence urinaire d’effort, de degré variable, est plus fréquente (20 à 25 %).
La sténose de l’anastomose
Cette complication survient dans environ 7 % des cas. Il s’agit d’un rétrécissement au niveau de la suture de l’urètre.
Elle est traitée par une, voire plusieurs dilatations par voie endoscopique, ne nécessitant par une seconde intervention.
LA LYMPHOCÈLE
Les signes
C'est un épanchement lymphatique qui constitue une complication du curage ganglionnaire (lymphadénectomie).
C'est un problème fréquent dans les suites des prostatectomies radicales avec curage pelvien.
Les solutions
Le traitement du lymphœdème du membre inférieur repose sur la réduction mécanique par une contention élastique permanente par bas ou collants, adaptée, mise en place dès le lever et gardée jusqu’au coucher. Elle est associée à une physiothérapie active par drainage lymphatique et des soins de peau.
LES PROBLEMES SEXUELS
UN RAPPEL DE LA PHYSIOLOGIE
La sexualité chez l’homme
Elle correspond à quatre phases bien définies : la libido, l’orgasme, la phase de résolution et la période réfractaire.
Le désir (libido)
L’excitation chez l’homme est surtout le résultat de stimulations visuelles, mais aussi de caresses ou de fantasmes.
Elle se traduit par l’érection et par une accélération du cœur et de la respiration.
L’érection est la résultante de la présence de testostérone et d’une stimulation du cerveau. Cette dernière envoie un signal aux nerfs de la région génitale. Les corps caverneux contenus dans la verge vont recevoir le signal et se remplir de sang. L’augmentation de la pression par l’afflux de sang aboutit à l’érection.
L’orgasme (le plaisir)
Il correspond au maximum de l’acte sexuel. Il se manifeste par des contractions rythmiques et involontaires de muscles à l’origine de l’éjaculation.
L’orgasme est une jouissance qui se vit dans le cerveau, c’est la composante psychique.
Dans le corps, par les contractions rythmiques dans la région du sexe. Néanmoins, il est possible de jouir sans émettre de sperme, ce qui est le cas des jeunes avant la puberté ou de certains hommes opérés, en cas d’anéjaculation ou d’éjaculation rétrograde.
A la phase de résolution (après l’orgasme)
L’érection disparaît assez rapidement car l’apport de sang artériel dans les corps caverneux va se réduire. La résolution est la phase de détente agréable qui suit l’orgasme.
La période réfractaire
Il est physiologiquement impossible à l’homme d’obtenir une nouvelle érection avant un certain délai, c’est ce que l’on appelle la « période réfractaire ». Cette période peut aller de quelques minutes, à l’âge de 20 ans, à quelques jours, après 70 ans.
LES PROBLÈMES RENCONTRÉS
L’anéjaculation
Une prostatectomie complète supprime la glande produisant le liquide séminal qui permet aux spermatozoïdes d’atteindre les ovules et de les féconder. La conséquence de l’opération est une absence d’émission de sperme ou anéjaculation, au moment de l’orgasme. Cela est également le cas après une intervention qui enlève dans le même temps, la vessie et la prostate.
L’homme peut donc avoir un orgasme, c'est-à-dire qu’il aura les contractions rythmiques et involontaires des muscles mais sans émission de sperme.
Éjaculation rétrograde
C'est une émission de sperme dans la vessie et non vers l’extérieur en raison du mauvais fonctionnement de la valve située entre la vessie et l’urètre qui, en temps normal, se ferme au moment de l’éjaculation.
Ainsi, en urinant, l’homme produit une urine mélangée à son sperme. Celui-ci peut être récupéré en cas de désir de fécondation. Le phénomène d’éjaculation rétrograde survient parfois après résection de la prostate par les voies naturelles.
Des médicaments peuvent éventuellement aider à combattre l’éjaculation rétrograde.
L’impuissance
L’ablation complète de la prostate peut amener à une altération de nerfs commandants l’érection.
La prostatectomie totale s’accompagne d’une insuffisance d’érection dans 60 à 90 % des cas selon l’âge, sachant que les patients jeunes conservent plus facilement une érection.
Il faut savoir que la conservation des fibres nerveuses, n’est pas une assurance contre l’insuffisance érectile qui peut atteindre 30 % chez les patients de moins de 60 ans et 70 % chez ceux de plus de 70 ans.
Des récupérations peuvent s’observer à partir du 3 ème mois et jusqu’à un an. Si vous aviez une fonction sexuelle normale avant l’opération et que les nerfs ont pu être préservés, vous avez des chances de pouvoir récupérer.
Dans tous les cas, votre urologue pourra vous proposer différents types de traitements.
D'autres problèmes..
Une diminution de la taille de la verge est observée par 70 % des malades et notamment après prostatectomie dans 80% des cas.
La sensibilité du pénis est réduite chez 60 % des patients, sans différence entre les traitements.
ces troubles sont consécutifs à une fibrose de corps caverneux, peut être une conséquence de lésions neuro-vasculaires. Elle est, de plus, favorisée par le défaut d'érection.
Les solutions pouvant être proposées pour les troubles sexuels...
LES MÉDICAMENTS FACILITATEURS DE L’ÉRECTION
Le Cialis™, le Lévitra™, le Viagra™ et génériques
Ce sont des inhibiteurs d'une enzyme, la phosphodiestérase 5 (PDE-5).
Ils sont actifs par voie orale et doivent être pris environ une heure avant la relation sexuelle, sauf pour le Cialis™.
Ils ne déclenchent pas l’érection, mais facilitent celle qui est induite par votre partenaire.
Les limites d'utilisation
Ces médicaments sont contre indiqués aux patients prenant certains médicaments donnés pour le traitement de l’angine de poitrine ou infarctus du myocarde (dérivés nitrés).
En pratique...
Ces médicaments peuvent être utiles pour une difficulté d’érection d’origine psychologique (peur de l’échec, manque de confiance en soi). Ils ne sont pas suffisamment efficaces dans les suites de la chirurgie du cancer de la prostate ou des irradiations du petit bassin. Dans ces cas, on préfère les médicaments inducteurs de l’érection.
LES MÉDICAMENTS INDUCTEURS DE L’ÉRECTION
Les injections intracaverneuses d’alprostadil (Edex™, Caverject™)
Ils provoquent une érection par action directe sur les artères du pénis et la qualité de l’érection est excellente.
La dose précise nécessaire doit être recherchée avec votre médecin.
Ce médicament est généralement très bien toléré.
En pratique...
Ces médicaments nécessitent un apprentissage de la technique, qui n’est pas douloureuse, en faisant soi-même l’injection dans le pénis.
Il est conseillé d’utiliser les injections assez rapidement après le traitement du cancer quand les personnes souhaitent une reprise des relations sexuelles.
En France, ce traitement est pris en charge par l’Assurance-Maladie dans le cas de séquelles de la chirurgie du cancer de la prostate et des irradiations du petit bassin.
Le vacuum (ou pompe à vide)
Il s’agit d’un cylindre en plastique dans lequel est introduit le pénis. Ensuite, on fait le vide d’air à l’aide d’une pompe. Le vide provoque un appel de sang dans la verge qui gonfle et devient dure. On fait alors glisser un anneau élastique en caoutchouc à la racine de la verge et on enlève le tube après avoir rétabli la pression.
Cette technique a l’avantage d’être une méthode naturelle, mais a pour inconvénient de laisser le pénis froid. Ce procédé a la faveur des anglo-saxons. Il est peu répandu en France.
Les prothèses péniennes
Actuellement, elles sont très peu utilisées et proposées uniquement en dernier recours en cas d’échec de toutes les autres méthodes.
La testostérone (hormone mâle)
L'utilisation de cette hormone par voie orale ou sous forme de patch est contre-indiquée en cas de cancer de la prostate.
DEMAIN ?
Des équipes médicales chez les hommes ayant fait l’objet d’une prostatectomie radicale dans le cadre d’un cancer de la prostate, ont développé une nouvelle technique de ré-innervation du pénis. Cette technique à permis, d'obtenir une pénétration complète dans 60 % des cas après 14 mois en moyenne.
De la radiothérapie
POURQUOI ?
Les cellules cancéreuses se développent et se divisent rapidement et la radiothérapie est destinée à les détruire. Comme pour la chimiothérapie, la radiothérapie peut aussi détruire ou léser des cellules normales. Ces effets collatéraux causent les effets secondaires. Certaines cellules normales et saines peuvent aussi se multiplier rapidement.
La radiothérapie peut ainsi les affecter négativement. Quand cela se produit, il s'agit d'un effet secondaire. La plupart des cellules normales récupèrent rapidement, dès que la radiothérapie est terminée.
LA FATIGUE
La plupart des patients commencent à se sentir fatigués après une ou deux semaines de radiothérapie. Cette sensation peut s'accroître avec la durée du traitement. Il faut savoir que cela ne signifie pas automatiquement que le cancer est en train d'empirer. Au contraire, cela peut être une preuve de l'efficacité du traitement. Il est conseillé de se reposer davantage pendant traitement.
L'impression de fatigue ou de lassitude générale disparaît généralement en une semaine après la fin des séances.
LES CONSÉQUENCES DE L’IRRADIATION DU PELVIS
Les complications urinaires
La cystite radique
Ces signes urinaires sont présents dès 30 Gy reçus sur trois à quatre semaines et peuvent survenir précocement ou tardivement, au-delà de 10 ans. À des doses plus élevées, la capacité vésicale est réduite.
Les signes de cystite associés à un érythème de la muqueuse vessie sont transitoires et apparaissent 24 heures après l’irradiation. Ils disparaissent en moyenne quatre à six semaines après la radiothérapie.
Les séquelles fonctionnelles possibles sont l'existence d’une pollakiurie, "d’impériosités mictionnelles", de dysurie et d’hématurie. Elles sont parfois associées à une incontinence urinaire. .
L’hématurie
Elle est parfois la seule manifestation des cystites radiques. Elle peut être minime ou importante et récidivante. L’hématurie macroscopique est trouvée chez 3 à 5 % des patients traités par radiothérapie pour cancer de la prostate.
Les sténoses de l’urètre
Elles sont rapportées dans 3 et 7 % des cas. Elles surviennent entre 12 et 18 mois après la radiothérapie.
L’œdème du scrotum
Un œdème du pénis et du scrotum est rencontré dans 1 à 2 % des cas. Chez les patients ayant eu une lymphadénectomie, l’incidence est plus marquée. Cliniquement, l’œdème apparaît progressivement et, dans la majorité des cas, se résorbe complètement.
Les complications rectales
Les rectites aiguës
C'est relativement fréquent...
Elles surviennent pendant et jusqu’à deux à quatre semaines après le traitement.
Elles se manifestent par des faux besoins et une accélération du transit, parfois des douleurs, des rectorragies, des ténesmes ou des crises hémorroïdaires.
Les symptômes s'atténuent en quatre à six semaines.
Les rectites chroniques
Elles surviennent six mois à deux ans après la radiothérapie.
Elles se manifestent le plus souvent par un syndrome rectal ou des saignements. Très rarement, des complications à type d'ulcérations, de fistules, d'incontinence sont rapportées.
Des démangeaisons anales (prurit anal)
Elles peuvent s’observer ainsi qu’une impression de « faux besoins, ou ténesme. Une incontinence fécale, régressive, est très rarement observée.
Des diarrhées
Elles peuvent se voir après brachythérapie.
Les troubles sexuels
Une impuissance
Elle est fréquemment observée après radiothérapie, dans plus de la moitié des cas au début. Le taux d'impuissance après radiothérapie externe varie de 30 à 40 % et de 15 à 30 % pour une curiethérapie.
Cet état peut, progressivement, s’améliorer.
Parlez-en à votre urologue qui pourra vous prescrire des médicaments efficaces...
Éjaculation
Parfois, on peut observer une éjaculation douloureuse. Les douleurs peuvent régresser au bout de quelques temps.
Les cancers radio-induits
Le risque de cancer radio-induit n’est pas nul. Après radiothérapie pour cancer de la prostate, il a été démontré une augmentation significative du nombre de tumeurs solides de 6 % dans les cinq premières années, puis de 15 % entre cinq et dix ans et de 34 % après dix ans par rapport à la population traitée par chirurgie.
Les seconds cancers diagnostiqués touchent la vessie, le rectum et les bronches. Le risque absolu est faible (1 pour 170 patients) mais augmente avec le temps et doit donc être pris en compte lors du traitement.
@ Pour en savoir plus : RADIOTHÉRAPIE
De la chimiothérapie
Avant toute chose, il faut savoir que l'absence d'effets indésirables, en cours de chimiothérapie est possible mais que cela ne veut pas dire que le traitement est inefficace.
Les effets secondaires temporaires, les plus fréquents sont : la baisse du nombre de cellules sanguines, la fatigue, la perte de cheveux, les nausées et les vomissements, la perte d'appétit, et les aphtes (mucite).
@ Pour les détails sur les effets secondaires de la chimiothérapie, reportez vous sur le site InfoCancer, au chapitre "Effets secondaires de la chimiothérapie".
De l'hormonothérapie
DES SYMPTÔMES GÊNANTS
Les effets secondaires habituels consistent en bouffées de chaleur, troubles de l’érection et de la libido, modification de l'humeur et de la mémoire.
DES PERTURBATIONS DU MÉTABOLISME
Un syndrome métabolique peut s'observer. Il se caractérise par une prise de poids, une augmentation du sucre dans le sang (insulinorésistance) et une hypertension artérielle. Il peut se manifester rapidement, dans les trois mois suivant l'instauration du traitement.
Il nécessite seulement des mesures hygiénodiététiques (activité physique type marche, arrêt de la consommation d'alcool et un sevrage tabagique.
UNE FRAGILITÉ OSSEUSE
La perte du capital osseux peut être sévère et précoce, mais est corrélée avec la durée de traitement.
Si vous êtes à risque on évaluera votre situation à l'aide du questionnaire Fracture Risk Assessment Tool ( FRAX ) et, si besoin, une ostéodensitométrie.
Une supplémentation en vitamine D et calcium avec ou non un traitement par bisphosphonates (alendronate ou zolédronate) ou anti-RankL (dénosumab) si vous avez dans vos antécédent une fracture pathologique ou de l'ostéoporose confirmée, pourra vous être proposé.
Mise à jour
8 juillet 2017