Avant propos
Le contexte
DES PROGRÈS IMPORTANTS CES DERNIÈRES ANNÉES...
La leucémie myéloïde chronique est une maladie que l’on peut guérir, de plus en plus souvent, ou contrôler efficacement avec les nouvelles thérapeutiques.
Les traitements de cette maladie ont beaucoup bénéficié de la recherche fondamentale et des progrès scientifiques de ces dernières années. Ainsi, en moins de 20 ans, les traitements ont permis de passer de la réponse hématologique, où toutes les cellules circulantes étaient encore leucémiques, à la réponse moléculaire où seule une cellule sur 100 000 est détectée comme maligne !
LE TRAITEMENT QUE L'ON VA VOUS PROPOSER...
La réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP)
Vous serez alors pris en charge par une équipe de spécialistes pour déterminer précisément le stade d'évolution de votre maladie et pour vous proposer les options de traitement les plus adéquates. Votre cas sera discuté lors d'une réunion regroupant les différents spécialistes, hématologue, anatomopathologiste, radiothérapeute, chirurgien et interniste. Les dossiers des cas posant problème sont adressés pour avis à la RCP régionale. Au terme de cette discussion, une proposition de traitement sera formulée.
La proposition de traitement
Elle vous sera expliquée en détail par le médecin qui vous prendra en charge lors d'une consultation longue spécifique, appelée, consultation d'annonce. Vous pourrez, au terme de cette consultation, rencontrer d'autre membres de l'équipe soignante qui pourront vous expliquer certains points et vous orienter pour régler certains problèmes administratifs.
Les traitements de la LMC
Les modalités de traitement sont variables en fonction de la phase d’évolution de la maladie et, de la présence ou non, de facteurs pronostiques. Les thérapeutiques les plus utilisées, en France et dans le monde, sont les suivantes :
- La chimiothérapie tient une place très importante dans le traitement de la LMC quel que soit son stade d’évolution. L’introduction dans l’arsenal thérapeutique de l’imatinib (Glivec™) est en passe de modifier profondément l’évolution de la maladie.
- L’immunothérapie et les anticorps monoclonaux avec l’arrivée du Mylotarg™.
- Les greffes de moelle osseuse, lorsque que les allogreffes sont possibles, peuvent aboutir à une guérison définitive de la maladie.
VOS QUESTIONS LEGITIMES (non exhaustive)
- Quand dois-je débuter le traitement ?
- Quelles sont les options possibles ?
- Ai-je intérêt à prendre un second avis ? Dans quel type d’établissement dois-je être hospitalisé ? Ai-je intérêt à me faire soigner à l’étranger ?
- Comment les traitements vont-ils agir ? Combien de temps le traitement va-t-il durer ? Aurais-je des effets secondaires ?
Les critères de réponse au traitement
Les caractéristiques cliniques et biologiques de la maladie et surtout le marqueur que constitue le chromosome Philadelphie et son équivalent moléculaire, permettent de définir les différents critères de réponse au traitement.
LES RÉPONSES HÉMATOLOGIQUES
Réponse complète hématologique (RCH)
Elle se définit comme la normalisation de la NFS, c’est-à-dire un taux de globules blancs inférieur à 9 000/mm 3 avec une formule normale (absence de formes jeunes), associée à un taux de plaquettes inférieur à 450 000/mm 3 et à une disparition de tous les symptômes et signes cliniques de la maladie, en particulier de la splénomégalie.
Une réponse partielle (RPH)
Elle est caractérisée par une diminution de plus de 50 % des leucocytes jusqu’à une leucocytose inférieure à 20 000/mm 3 ou bien une normalisation de la formule sanguine avec persistance d’une splénomégalie ou d’éléments myéloïdes immatures circulants ou d’une thrombocytose supérieure à 450 000/mm 3 .
LES RÉPONSES CYTOGÉNÉTIQUES
Quatre sous-groupes, selon la proportion de cellules portant le chromosome Philadelphie lors de l’analyse du caryotype médullaire comprenant au moins 25 métaphases, sont définis :
- Réponse cytogénétique complète (RCC) : 0 % de chromosome Philadelphie
- Réponse cytogénétique partielle (RCP) : de 1 à 35 %
- Réponse cytogénétique majeure (RCM = RCC + RCP) : regroupe tous les patients ayant moins de 35 % de cellules Philadelphie positives, c’est-à-dire la somme des réponses complètes et partielles avec plus de deux tiers de métaphases normales.
- Réponse cytogénétique mineure (RCm) de 35 à 65 % ou minime de 65 à 95 %
- Absence de réponse cytogénétique : 100 % des métaphases analysées présentent le chromosome Philadelphie
LES RÉPONSES MOLÉCULAIRES
Avec les progrès de la biologie moléculaire, on s’efforce actuellement de définir des critères de réponse moléculaire.
- Réponse moléculaire majeure (RMM) : lorsque le ratio « BCR-ABL »/« ABL » diminue d’au moins 3 logarithmes décimaux sur une période donnée
- Réponse moléculaire complète (RMC) : absence de détection du transcrit « BCR-ABL » par la technique de RTQ-PCR
EN RÉSUMÉ....
Optimale |
Suboptimale |
Échecs |
|
À 3 mois |
RHC et RCy au moins minime |
Absence de RCy |
< RHC |
À 6 mois |
RCy au moins partielle |
RCy minime ou mineure |
Absence de RCy |
À 12 mois |
RCy complète |
RCy partielle |
< RCy partielle |
À 18 mois |
RMM |
< RMM |
< RCy complète |
À tout moment |
RMM persistante |
Perte de RMM Mutation faiblement résistante |
Perte de RHC Perte de RCyC Mutation hautement résistante ACA Ph1+ |
Mise à jour
16 mars 2011