Effets indésirables des traitements
De la chimiothérapie
BAISSE TEMPORAIRE DU NOMBRE DE CELLULES SANGUINES
Cela comprend les cellules sanguines qui luttent contre les infections (globules blancs ou leucocytes), celles qui aident à la coagulation (plaquettes) et enfin celles qui transportent l'oxygène (globules rouges). Quand les cellules sanguines sont très diminuées en nombre, les patients peuvent être plus sujets aux infections, avoir des bleus et saigner facilement. Ils peuvent aussi se sentir particulièrement fatigués.
Au cours d’un traitement de chimiothérapie standard, le taux des cellules sanguines baisse pour atteindre un minimum (nadir), le plus souvent entre le 8ème et le 14ème jour après le début du cycle. Afin de surveiller l’évolution des cellules sanguines dans le temps, votre médecin pourra vous demander de réaliser des prises de sang régulières entre chaque cycle de chimiothérapie. Dans tous les cas, une prise de sang est nécessaire avant chaque perfusion de chimiothérapie pour s’assurer que le taux des cellules sanguines est revenu à un niveau permettant de réaliser la perfusion suivante.
Généralement, il est demandé avant chaque cycle que le taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) soit > 1 500/mm 3 et que le taux de plaquettes soit > 100 000/mm3 .
LA FIÈVRE
La survenue d’une fièvre au cours de la chimiothérapie n’est pas un évènement très fréquent, mais qui mérite attention
Si vous sentez fébrile entre les cycles de traitement, il est utile de prendre sa température. Il est déconseillé de prendre la température avec un thermomètre standard (à mercure) au niveau de l’anus, car, dans cette période de fragilité de certains tissus, vous risqueriez de vous blesser la muqueuse rectale.
Si votre température atteint ou dépasse 38°5C entre 2 cycles de chimiothérapie, et particulièrement si vous ressentez des frissons
Il est important d’appeler le médecin de votre équipe soignante. Il pourra vous demander de pratiquer une prise de sang (NFS + plaquettes) en urgence pour vérifier que vous n’êtes pas en aplasie, c’est à dire que votre taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) ne se trouve pas au-dessous de 1000/mm 3 ou même 500/mm 3 .
La survenue d’une fièvre supérieure ou égale à 38°5C et d’un taux bas de polynucléaires neutrophiles
Elle peut faire craindre une infection alors que vos défenses contre les infections sont temporairement altérées. Dans ce cas, le médecin peut demander que vous soyez hospitalisé quelques jours pour administrer des antibiotiques à large spectre par voie intraveineuse. Dans certains cas, il vous demandera de prendre des antibiotiques par la bouche à la maison.
LA FATIGUE
La fatigue est très fréquente au cours des traitements par chimiothérapie. Une des raisons de la fatigue est la baisse du taux des globules rouges (ou du taux d’hémoglobine) qui survient fréquemment au fur et à mesure des cycles de chimiothérapie.
L’administration de transfusions ou de médicaments de type érythropoïétine (EPO) sont des solutions pour diminuer l’anémie et la fatigue.
La fatigue est aussi favorisée par le changement de vie pour vous et votre entourage que représentent les traitements. Il est également normal de ressentir une certaine inquiétude pour l’avenir, et certaines malades se sentent déprimés. N’hésitez pas à vous faire aider pour traverser cette période !
LA PERTE DES CHEVEUX ET DES POILS
Pourquoi ?
Les cellules à division rapide dans les racines des cheveux et des poils peuvent être touchées par les médicaments de chimiothérapie. Ceci entraîne une chute transitoire des cheveux et des poils. Cette chute est plus ou moins importante selon les traitements et débute le plus souvent 2 à 3 semaines après le premier traitement.
Le casque froid
En général, les médecins ne recommandent cette option pour les lymphomes.
Les prothèses capillaires
Vous lui demanderez s’il existe un risque que vous perdiez suffisamment de cheveux pour nécessiter le port d’une perruque. Dans ce cas, il peut être préférable d’acheter une perruque avant que les cheveux ne tombent. Ainsi vous pourrez une perruque avec des cheveux de votre couleur habituelle et qui soient coupés selon la coupe de cheveux que vous souhaitez. Il est peu conseillé de faire des manipulations trop violentes à vos cheveux pendant le traitement de chimiothérapie. Ce n’est pas le moment idéal pour les permanentes ou teintures.
Après une demande d’entente préalable, les perruques « prothèses capillaires » sont prises en charge par la Sécurité Sociale. Vérifiez auprès de votre médecin que l’entente préalable a bien été faite ! Elles sont remboursables au tarif « TIPS »
Par la suite…
Dès que le traitement de chimiothérapie est terminé et que les cheveux repoussent, rien ne s’oppose à une teinture.Les cheveux repoussent en quelques mois. Souvent, vous serez agréablement surpris par la nouvelle pousse de cheveux, car vous pourrez constater qu’ils sont plus beaux qu’avant. Parfois, vous constaterez que vos cheveux sont de couleur et de textures légèrement différentes.
LES TROUBLES DIGESTIFS
Les nausées et les vomissements
L’organisme perçoit les médicaments de chimiothérapie comme toxiques et réagit en voulant les rejeter par des nausées et des vomissements. Il s’agit d’une réaction inadaptée, puisque, le plus souvent les médicaments sont injectés par voie intraveineuse. Ce type de réaction est variable selon les médicaments inclus dans le traitement et selon les patients.
Les vomissements peuvent survenir surtout dans les heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie, plus rarement au cours des jours suivants. Des médicaments puissants vous seront proposés pour limiter les vomissements. Ce sont les corticoïdes à forte dose (Soludécadron™, Solumédrol™, etc.) associés à une classe de médicaments appelés « sétrons » (Anzemet™, Kytril™, Navoban™, Zophren ™).
Les vomissements sont aussi influencés par votre attitude vis-à-vis du traitement. Plus vous êtes nerveux, moins vous acceptez le traitement, plus vous êtes à risque d’avoir des vomissements. Si vous n’arrivez pas à vous décontracter suffisamment, demandez à votre médecin si vous pouvez prendre un calmant ou un anxiolytique la veille et/ou le matin de votre séance de traitement.
Les nausées peuvent persister quelques jours après le traitement. Pour diminuer leur survenue, votre médecin vous proposera de prendre pendant quelques jours des médicaments anti-nauséeux (corticoïdes, Primpéran™, Vogalène™ ou sétrons). L'Emend™, en association avec la cortisone et un sétron permet de combattre efficacement ce type de nausées. Certains patients voient leurs nausées calmées avec du Coca-Cola™.
Les troubles du transit intestinal
Certains médicaments de chimiothérapie comme l’étoposide peuvent provoquer de la diarrhée et des mesures spécifiques peuvent être nécessaires.A l’inverse, les dérivés de la pervenche, comme la vincristine (Velbé™) ou la vincristine (Oncovin™) et les « sétrons », donnés comme traitement préventif des nausées et des vomissements, favorisent la constipation.
D’une façon générale, la chimiothérapie entraîne une certaine irrégularité du transit intestinal.En fonction de la perturbation observée, vous pouvez être amené à modifier votre régime alimentaire pour tenter de régulariser votre transit intestinal.
La mucite et les aphtes
La muqueuse de la bouche est souvent sensible à l’action de la chimiothérapie. En effet, les cellules des muqueuses digestives sont parmi celles qui se divisent le plus vite des tissus de l’organisme. De plus, lorsque le taux de globules blancs au cours de la chimiothérapie baisse, la muqueuse a moins de défense contre les germes qui sont présents naturellement dans la bouche. Enfin, certains médicaments, comme la doxorubicine ou l’étoposide sont plus toxiques pour la muqueuse de la bouche que d’autres.
Dans un premier temps, la muqueuse de l’intérieur de la bouche a tendance à s’enflammer (mucite), à devenir rouge et sensible. A ce stade, il est important de demander à votre médecin des bains de bouche spéciaux à base de bicarbonate et d’antiseptiques parfois associés à des antifongiques (médicaments contre les champignons). Ce traitement peut éviter que n’apparaissent des petites ulcérations ou « aphtes » à l’intérieur de la bouche ou sur le bord de la langue.
Assez souvent on peut alors également observer un dépôt blanchâtre sur ou autour des « aphtes », voire de façon un peu plus diffuse dans la bouche et sur la langue. Il s’agit de champignons de type Candida albicans , gênants mais rarement toxiques, qui se développent en profitant de cette période de faiblesse de défense. Dans ce cas, votre médecin vous proposera un traitement dirigé contre ces champignons.
Si vous avez trop de difficultés à avaler en raison de ces aphtes, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin. Habituellement, ces désagréments sont temporaires et disparaissent lorsque le taux de globules blancs revient à la normale.
L’IMPACT SUR LE CŒUR
Quels sont les médicaments en cause ?
Il s’agit principalement des médicaments de la classe des « anthracyclines », comme l’Adriblastine™, la Farmorubicine™. Ces médicaments peuvent être à l'origine d'insuffisances cardiaques.
L’Endoxan™, pour sa part peut être responsables d’une cardiotoxicité aiguë liée à la dose.
Exceptionnellement, le cisplatine, la mitomycine et le 5 FU sont responsables, au cours des premières administrations, de choc ou d'insuffisance cardiaque.
Le dexrazoxane (Cardioxane™)
Ce médicament est utilisé dans la prévenir la cardiotoxicité chronique cumulative liée à l’utilisation de la doxorubicine ou de l’épirubicine. Le dexrazoxane est une prodrogue qui se transforme après pénétration dans la cellule en métabolites chélateurs du fer. Il est administré par perfusion intraveineuse brève (15 minutes) environ 30 minutes avant la chimiothérapie .
LES EFFETS SECONDAIRES NEUROLOGIQUES
Certains médicaments de chimiothérapie peuvent entraver le fonctionnement normal des nerfs et induire des neuropathies. Ils peuvent provoquer des fourmillements dans les doigts, des bourdonnements d’oreilles ou une perte d’audition.
Ces problèmes se résolvent avec le temps mais peuvent tarder à s’améliorer après l’arrêt du traitement.
Les sept principaux problèmes habituellement rencontrés...
- Digestifs: nausées, vomissements, douleurs abdominales, constipation, diarrhées
- Sanguins (hématologiques): anémie, neutropénie, thrombopénie, aplasie
- Affectant les muqueuses comme la mucite
- Cutanés : prurit, éruption et alopécie
- Neurologiques : neuropathie
- Accès fébriles, infections bactériennes, virales, mycosiques
- Fatigue
De la radiothérapie
LE CONTEXTE
Les effets secondaires et les complications aiguës de la radiothérapie dépendent de la dose délivrée et de la région irradiée. Dans le cas des traitements des lymphomes non hodgkiniens, les doses de rayons administrées sont relativement faibles et ne donnent, en général, que des effets secondaires mineurs.
LA FATIGUE
La plupart des patients commencent à se sentir fatigués après une ou deux semaines de radiothérapie dans la région du thorax. Cette sensation peut s'accroître avec la durée du traitement. Il faut savoir que cela ne signifie pas automatiquement que le cancer est en train d'empirer. Au contraire, cela peut être une preuve de l'efficacité du traitement. Il est conseillé de se reposer davantage pendant traitement. L'impression de fatigue ou de lassitude générale disparaît généralement en une semaine après la fin des séances. Bien que le repos soit important, nous vous conseillons d'essayer de rester raisonnablement actif, en adaptant vos activités à votre énergie.
LES PROBLEMES DERMATOLOGIQUES
Ils sont temporaires et la zone irradiée guérit progressivement après la fin du traitement. Au cours des premières semaines qui suivent le début de la radiothérapie la peau devenant plus sèche et sensible. Dans les mois qui suivent l’arrêt du traitement, il peut persister une discrète pigmentation cutanée, sorte de « bronzage ». Les cheveux et les poils, se trouvant dans les zones irradiées, peuvent tomber. Tous ces phénomènes se corrigeront lentement, après la fin de la radiothérapie. Avec les techniques actuelles, les effets secondaires sérieux et de longue durée sont rares (moins de 2 % des patientes traitées).
Pour prévenir ou limiter au maximum les effets des rayons sur la peau, nous vous préconisons quelques précautions d’hygiène locale pendant toute la durée de l’irradiation :
- D’éviter les douches et bains trop chauds.
- De laisser, le plus possible, les zones irradiées à l’air libre
- De ne pas savonner directement les zones irradiées, mais de laisser couler l’eau savonneuse dessus.
- D’employer un savon simple (de Marseille) ou le produit prescrit par votre médecin
- De ne jamais utiliser d’alcool, d’eau de toilette, de déodorant, de talc ou de crème sur les zones irradiées.
- De sécher sans frotter.
- De porter des vêtements amples, en coton, évitant les frottements.
UN DÉFICIT IMMUNITAIRE
C'est une complication possible qui peut se révéler par des infections virales à répétition comme un zona ou un herpès.
LES AUTRES EFFETS SECONDAIRES
Ils surviennent à partir de la seconde moitié du traitement et régressent sur plusieurs semaines après son arrêt. Ils sont limités à la région irradiée puisque la radiothérapie est un traitement locorégional. Ils sont variables et dépendent de la zone irradiée.
Les cinq effets indésirables de la radiothérapie.
- Fatigue
- Diminution des globules blancs et/ou rouges et/ou des plaquettes sanguines
- Mucite et/ou xérostomie en cas d’irradiation de la tête et du cou
- Digestifs : diarrhée en cas d’irradiation de l'abdomen ; nausées et/ou vomissements
- Rougeur de la peau, en fin de traitement
Mise à jour
12 septembre 2012