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Les facteurs environnementaux

La piste virale ….

Des virus pourraient intervenir dans la pathogénie de la maladie de Hodgkin pour au moins deux raisons.
D’une part, une infection virale peut conduire à une insertion d'oncogènes viraux dans le génome de la cellule infectée et d’autre part, une infection virale peut induire une prolifération d’un clone de lymphocytes pour lutter contre lui.

LE VIRUS D'EPSTEIN BARR (EBV)

"EBV" EN BREF...

C'est un virus humain qui appartient à la famille des virus de l'herpès, les Herpesviridae . Il fait partie de la sous-famille des Gammaherpesvirinae découverts dans une tumeur par Michael Anthony Epstein (pathologiste anglais1921 - 2024) et de son étudiante Yvonne Barr (virologue anglaise 1932 - 1964).
C'est un virus à ADN à capside et à enveloppe. Il a un tropisme pour les lymphocytes B mémoires.
Cet herpèsvirus est endémique et est retrouvé dans toutes les populations humaines, avec une prévalence, chez les adultes, supérieure à 90 %.

L'INFECTION

Une découverte fortuite...
Dans un laboratoire où l’on manipulait l’EBV, une des techniciennes qui n’avait pas d’anticorps anti-EBV servait de témoin négatif dans de nombreuses expériences. Au retour d’un arrêt maladie, secondaire à une mononucléose infectieuse (MNI), son sérum était devenu inutilisable, car riche en anticorps anti-EBV. Il est ainsi apparu que la mononucléose infectieuse, dont on cherchait depuis longtemps le virus responsable, était en fait due à l’EBV.

La primo-infection
Elle survient le plus souvent dans la petite enfance et est asymptomatique, tandis qu'une primo-infection plus tardive peut provoquer une maladie lymphoproliférative, le plus souvent, spontanément résolutive, la mononucléose infectieuse (MNI). La contamination se fait par la salive.
La détection de l’EBV peut se faire à partir de tests sérologiques, d'un examen par la technique de PCR sur la salive ou le sang.

EBV & LYMPHOME HODGKINIEN

Sa pathogénie
Le virus Epstein-Barr infecte les cellules épithéliales (cycle lytique) et les lymphocytes B mémoires qui constituent un réservoir de l’infection latente.
Il peut induire la prolifération de lymphocytes B chez l'homme et d'autres primates in vitro.
Il provoque des lymphomes malins quand il est inoculé en laboratoire à certains primates.
La réponse immunitaire cellulaire de l’hôte contribue à la maîtrise de la primo-infection par le virus Epstein-Barr et permet la transition vers une persistance, dans l’organisme, asymptomatique du virus.
En présence d'un système immunitaire altéré, l'infection n'est pas toujours maîtrisée. Un syndrome lymphoprolifératif peut se développer, d'abord polyclonal. Si l'on corrige l'immunodépression, il peut, à ce stade, être régressif. Dans le cas contraire, il peut évoluer sur un mode monoclonal et malin incontrôlable aboutissant à un lymphome.

De nombreuses données épidémiologiques et sérologiques indiquent que le virus Epstein Barr est un facteur étiologique possible de la maladie de Hodgkin.
Une étude récente a montré l’existence d’un risque multiplié par 4 de développer un lymphome hodgkinien EBV+ dans les 5 ans suivant une mononucléose infectieuse.
L'ADN du virus Epstein-Barr est retrouvé dans les cellules de Reed Sternberg et est associé avec les formes classiques de la maladie de Hodgkin.
De 30 à 50 % des lymphomes hodgkiniens expriment les gènes de latence de type II du virus EBV : LMP1 , LMP2 , EBNA1 et BamH1A .
Chez 20 à 50 % des patients, le virus est présent dans le noyau des cellules de Reed-Sternberg ou deux types génomiques d'EBV y sont décelés :

  • Un type A dans les formes communes de la maladie de Hodgkin
  • Un type B, plus volontiers associé aux formes observées chez les patients en état de déficit immunitaire
     

Ces résultats montrent qu'il est possible qu'il y ait deux formes de maladie de Hodgkin, la forme positive pour le EBV+ et la forme négative pour le EBV-. Ces deux formes sont associées à différentes caractéristiques cliniques et pronostiques.
Des études épidémiologiques, sérologiques et fondamentales visant à clarifier le rôle du EBV dans la pathogénie des lymphomes hodgkiniens sont en cours.

IMPORTANT

Les spécialistes sont formels, la maladie de Hodgkin n’est pas contagieuse !

Proliférations malignes associées au virus EBV

  1. Carcinome naso-pharyngé
  2. Certains cancers de l'estomac
  3. Proliférations lymphoïdes malignes :
  4. Lymphome de Burkitt : endémique en Afrique ou sporadique
  5. Lymphome hodgkinien : EBV+ dans 30 % des cas
  6. Lymphomes de l’immunodépression

D'autres virus possiblement impliqués...

HHV-6 ( Human Herpesvirus-6 )

Ce virus est responsable de l'exanthème subit, une maladie infantile bénigne. Il a été isolé initialement chez des patients immunodéprimés ou atteints de syndrome lymphoprolifératif. La relation de cause à effet est incertaine.

VIH

Le Virus de l'Immunodéficience Humaine est responsable du SIDA. Le risque de développer un lymphome ou une maladie de Hodgkin est majoré de 5 à 8 fois chez les sujets positifs pour le VIH.

Les autres facteurs environnementaux

Des arguments épidémiologiques impliquent d’autres facteurs environnementaux. On peut, ainsi, citer, une fréquence plus élevée de la maladie :

  • Dans les familles réduites.
  • Dans le travail dans la poussière de bois, pourrait, ainsi, constituer un risque de développer la maladie. Des travaux sont en cours pour vérifier cette hypothèse.

Les lymphomes hodgkiniens secondaires

Ils sont rencontrés à l'occasion de déficits immunitaires acquis. Ceux-ci se rencontrent essentiellement au décours des traitements des leucémies aiguës, des transplantations de moelle osseuse ou d’organes et après traitement prolongé par immunosuppresseurs.
Ils ont également été rapportés au cours de l’évolution de l’infection à VIH et du SIDA. Le risque de développer la maladie est alors très augmenté et, dans ces cas, pratiquement tous les malades sont séropositifs au virus EBV.

Des rumeurs….

Des rumeurs avaient accusé l'ablation des amygdales (amygdalectomie) et l'ablation de l'appendice (appendicectomie) d'être à l'origine de certains cas de maladie de Hodgkin. Des travaux scientifiques ont réfuté cette hypothèse.

Mise à jour

14 janvier 2011