Effets indésirables des traitements
De la chirurgie
COMMUNS À TOUTE CHIRURGIE
Comme après toute intervention chirurgicale, la zone traitée est douloureuse. Des dispositions sont prises systématiquement pour contrôler la douleur. N’hésitez pas à en parler à l’équipe soignante !
Il arrive que du sang s’accumule sous la peau au niveau de la cicatrice, formant un hématome. L'utilisation d’une poche de glace sur la zone opérée est souvent très utile les premiers jours après l’opération pour essayer de réduire l’hématome. Le plus souvent, l’hématome disparaît spontanément dans les semaines qui suivent l’opération. Parfois, une ponction est nécessaire pour évacuer son contenu. Si l’hématome est très important, une nouvelle opération peut être nécessaire afin d’éviter une infection.
L'INFECTION
Un risque élevé d'infection
Il s'explique par le fait que la chirurgie est assez souvent réalisée entre deux cures de chimiothérapie (néoadjuvante puis adjuvante), à haute dose. Vous êtes donc plus fragile et parfois immunodéprimé. De plus, c'est une chirurgie longue et plus l'opération est longue, plus ce risque augmente...
Quels germes
Ce sont surtout les bactéries qui prolifèrent dans la zone opérée. Le germe le plus en cause est le Staphylocoque épidermidis .
Une infection peut se développer dans un hématome qui ne s’est pas résorbé ou quand la cicatrice s’est ouverte. Les bactéries risquent, alors, de se développer dans la zone opérée.
Prévenir plutôt que guérir..
Souvent, une antibiothérapie prophylactique par voie générale est débutée avant l'opération et poursuivie 5 jours.
Parfois...
Les antibiotiques ne permettent pas toujours de guérir une infection. Il est parfois nécessaire d’opérer à nouveau pour nettoyer la zone. Il est en effet très difficile de guérir une infection qui se développe sur une greffe ou sur une prothèse car les bactéries se « collent » sur le métal.
Parfois on n’arrive pas à guérir l’infection. Il faut alors enlever la prothèse temporairement (pour une durée d'un à deux mois) ou définitivement.
Une infection sur la zone opérée peut apparaître tardivement, parfois des années après l’intervention. Pour les personnes qui portent une prothèse, le risque de développer une infection est présent toute la vie.
LES AUTRES PROBLEMES
La paralysie de certains nerfs
La chirurgie peut avoir sectionné ou étiré certains nerfs, entraînant une paralysie : le patient est dans l’impossibilité de bouger les muscles contrôlés par ses nerfs. Cette paralysie peut être passagère ou définitive en fonction du degré d’atteinte des nerfs.
Quand un nerf a été coupé, une opération peut parfois permettre de compenser la fonction perdue.
Quand un nerf a été simplement étiré, le patient peut récupérer l’usage de son bras ou de sa jambe au bout de quelques jours ou quelques semaines, parfois quelques mois.
Pendant la période de paralysie, une rééducation est nécessaire pour garder des articulations souples et éviter que les muscles et les tendons qui ne travaillent pas se rétractent.
Pour éviter une mauvaise position due à la paralysie, une attelle est parfois nécessaire.
Les séquelles esthétiques
Plusieurs types de séquelles esthétiques peuvent apparaître après l’intervention :
- Des cicatrices,
- Une perte musculaire, suite à l’ablation de la tumeur
- Une inégalité de longueur et de volume entre les membres.
De nouvelles opérations peuvent vous être proposées en fonction de vos souhaits et de vos motivations.
De nombreuses techniques de chirurgie plastique permettent de réduire et d'améliorer l’aspect d’une cicatrice disgracieuse. Lorsque le muscle a diminué de volume, l'implantation de « ballons » sous la peau peut permettre de retrouver un certain galbe.
Cependant, il faut généralement attendre plusieurs années avant que ces opérations de chirurgie plastique puissent être envisagées.
PLUS TARDIVEMENT...
Plus tardivement, d’autres complications peuvent apparaître :
- Une fracture osseuse ou une non-consolidation de la greffe osseuse,
- Une raideur articulaire
- Une inégalité de longueur du membre opéré ;
- Une infection.
De la radiothérapie
LA FATIGUE
La plupart des patients commencent à se sentir fatigués après une ou deux semaines de radiothérapie dans la région du thorax. Cette sensation peut s'accroître avec la durée du traitement. Il faut savoir que cela ne signifie pas automatiquement que le cancer est en train d'empirer. Au contraire, cela peut être une preuve de l'efficacité du traitement. Il est conseillé de se reposer davantage pendant traitement. L'impression de fatigue ou de lassitude générale disparaît généralement en une semaine après la fin des séances. Bien que le repos soit important, nous vous conseillons d'essayer de rester raisonnablement actif, en adaptant vos activités à votre énergie.
LES PROBLÈMES DERMATOLOGIQUES
Ils sont temporaires et la zone irradiée guérit progressivement après la fin du traitement. Au cours des premières semaines qui suivent le début de la radiothérapie la peau devenant plus sèche et sensible. Dans les mois qui suivent l’arrêt du traitement, il peut persister une discrète pigmentation cutanée, sorte de « bronzage ». Les cheveux et les poils, se trouvant dans les zones irradiées, peuvent tomber. Tous ces phénomènes se corrigeront lentement, après la fin de la radiothérapie. Avec les techniques actuelles, les effets secondaires sérieux et de longue durée sont rares (moins de 2 % des patientes traitées).
Pour prévenir ou limiter au maximum les effets des rayons sur la peau, nous vous préconisons quelques précautions d’hygiène locale pendant toute la durée de l’irradiation :
- D’éviter les douches et bains trop chauds.
- De laisser, le plus possible, les zones irradiées à l’air libre
- De ne pas savonner directement les zones irradiées, mais de laisser couler l’eau savonneuse dessus.
- D’employer un savon simple (de Marseille) ou le produit prescrit par votre médecin
- De ne jamais utiliser d’alcool, d’eau de toilette, de déodorant, de talc ou de crème sur les zones irradiées.
- De sécher sans frotter.
- De porter des vêtements amples, en coton, évitant les frottements.
UN DÉFICIT IMMUNITAIRE
C'est une complication possible qui peut se révéler par des infections virales à répétition comme un zona ou un herpès.
LES AUTRES PROBLÈMES POSSIBLES
Ils surviennent à partir de la seconde moitié du traitement et régressent sur plusieurs semaines après son arrêt. Ils sont limités à la région irradiée puisque la radiothérapie est un traitement locorégional. Ils sont variables et dépendent de la zone irradiée.
RAYONS & CANCER
Tout danger provenant des rayonnements dépend du type de rayonnement, de la quantité administrée et de la façon dont les rayons sont délivrés. En dépit de toutes les précautions prises pour les irradiations à doses élevées il existe un risque de cancers secondaires et tout particulièrement de cancer du sein en cas d’irradiation thoracique. Ce risque est connu de l’équipe médicale qui vous proposera un suivi précis, le cas échéant.
@ Pour en savoir plus : EFFETS SECONDAIRES DE LA RADIOTHÉRAPIE
De la chimiothérapie
LA MYÉLOSUPPRESSION
Cela comprend les cellules sanguines qui luttent contre les infections (globules blancs ou leucocytes), celles qui aident à la coagulation (plaquettes) et enfin celles qui transportent l'oxygène (globules rouges). Quand les cellules sanguines sont très diminuées en nombre, les patients peuvent être plus sujets aux infections, avoir des bleus et saigner facilement. Ils peuvent aussi se sentir particulièrement fatigués.
Au cours d’un traitement de chimiothérapie standard, le taux des cellules sanguines baisse pour atteindre un minimum (nadir), le plus souvent entre le 8ème et le 14ème jour après le début du cycle.
Afin de surveiller l’évolution des cellules sanguines dans le temps, votre médecin pourra vous demander de réaliser des prises de sang régulières entre chaque cycle de chimiothérapie.
LA FATIGUE
Elle est très fréquente au cours des traitements par chimiothérapie. Une des raisons de la fatigue est la baisse du taux des globules rouges (ou du taux d’hémoglobine) qui survient fréquemment au fur et à mesure des cycles de chimiothérapie.
La fatigue est aussi favorisée par le changement de vie pour vous et votre entourage que représentent les traitements. Il est également normal de ressentir une certaine inquiétude pour l’avenir, et certaines malades se sentent déprimés. N’hésitez pas à vous faire aider pour traverser cette période !
LA PERTE DES CHEVEUX ET DES POILS
Les cellules à division rapide dans les racines des cheveux et des poils peuvent être touchées par les médicaments de chimiothérapie. Ceci entraîne une chute transitoire des cheveux et des poils. Cette chute est plus ou moins importante selon les traitements et débute le plus souvent 2 à 3 semaines après le premier traitement.
Le casque froid Pour certains traitements, il est possible de diminuer l’importance de la perte de cheveux en mettant un ou plusieurs casques froids sur la tête, pendant généralement 1 heure environ, le temps d’administrer les médicaments les plus toxiques pour les cheveux.
Les perruques « prothèses capillaires » sont prises en charge par la Sécurité Sociale après une demande d’entente préalable
Les cheveux repoussent en quelques mois. Souvent, vous serez agréablement surpris par la nouvelle pousse de cheveux, car vous pourrez constater qu’ils sont plus beaux qu’avant. Parfois, vous constaterez que vos cheveux sont de couleur et de texture légèrement différentes.
LES TROUBLES DIGESTIFS
Les nausées et les vomissements
L’organisme perçoit les médicaments de chimiothérapie comme toxiques et réagit en voulant les rejeter par des nausées et des vomissements. Il s’agit d’une réaction inadaptée, puisque, le plus souvent les médicaments sont injectés par voie intraveineuse. Ce type de réaction est variable selon les médicaments inclus dans le traitement et selon les patients.
Les vomissements peuvent survenir surtout dans les heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie, plus rarement au cours des jours suivants. Des médicaments puissants vous seront proposés pour limiter les vomissements. Ce sont les corticoïdes à forte dose (Soludécadron™, Solumédrol™, etc.) associés à une classe de médicaments appelés « sétrons » (Kytril™, Navoban™, Zophren ™).
Les vomissements sont aussi influencés par votre attitude vis-à-vis du traitement. Plus vous êtes nerveux, moins vous acceptez le traitement, plus vous êtes à risque d’avoir des vomissements. Si vous n’arrivez pas à vous décontracter suffisamment, demandez à votre médecin si vous pouvez prendre un calmant ou un anxiolytique la veille et/ou le matin de votre séance de traitement.
Les nausées peuvent persister quelques jours après le traitement. Pour diminuer leur survenue, votre médecin vous proposera de prendre pendant quelques jours des médicaments anti-nauséeux (corticoïdes, Primpéran™, Vogalène™ ou sétrons) ou l'Emend™, en association avec la cortisone et un sétron permet de combattre efficacement ce type de nausées.
Les troubles du transit intestinal
Certains médicaments de chimiothérapie comme l’étoposide peuvent provoquer de la diarrhée et des mesures spécifiques peuvent être nécessaires. A l’inverse, les dérivés de la pervenche, comme la vincristine (Velbé™) ou la vincristine (Oncovin™) et les « sétrons », donnés comme traitement préventif des nausées et des vomissements, favorisent la constipation.
D’une façon générale, la chimiothérapie entraîne une certaine irrégularité du transit intestinal. En fonction de la perturbation observée, vous pouvez être amené à modifier votre régime alimentaire pour tenter de régulariser votre transit intestinal.
La mucite et les aphtes
La muqueuse de la bouche est souvent sensible à l’action de la chimiothérapie. En effet, les cellules des muqueuses digestives sont parmi celles qui se divisent le plus vite des tissus de l’organisme. De plus, lorsque le taux de globules blancs au cours de la chimiothérapie baisse, la muqueuse a moins de défense contre les germes qui sont présents naturellement dans la bouche. Enfin, certains médicaments, comme la doxorubicine ou l’étoposide sont plus toxiques pour la muqueuse de la bouche que d’autres.
Dans un premier temps, la muqueuse de l’intérieur de la bouche a tendance à s’enflammer (mucite), à devenir rouge et sensible. A ce stade, il est important de demander à votre médecin des bains de bouche spéciaux à base de bicarbonate et d’antiseptiques parfois associés à des antifongiques (médicaments contre les champignons). Ce traitement peut éviter que n’apparaissent des petites ulcérations ou « aphtes » à l’intérieur de la bouche ou sur le bord de la langue.
Assez souvent on peut alors également observer un dépôt blanchâtre sur ou autour des aphtes, voire de façon un peu plus diffuse dans la bouche et sur la langue. Il s’agit de champignons de type Candida albicans , gênants mais rarement toxiques, qui se développent en profitant de cette période de faiblesse de défense. Dans ce cas, votre médecin vous proposera un traitement dirigé contre ces champignons. Si vous avez trop de difficultés à avaler en raison de ces aphtes, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin. Habituellement, ces désagréments sont temporaires et disparaissent lorsque le taux de globules blancs revient à la normale.
LA CARDIOTOXICITE
Les médicaments en cause sont principalement des médicaments de la classe des « anthracyclines », comme l’Adriblastine™, la Farmorubicine™. Ces médicaments peuvent être à l'origine d'insuffisances cardiaques.
L’Endoxan™, pour sa part peut être responsables d’une cardiotoxicité aiguë liée à la dose.
Exceptionnellement, le cisplatine, la mitomycine et le 5 FU sont responsables, au cours des premières administrations, de choc ou d'insuffisance cardiaque.
Le dexrazoxane (Cardioxane™) Ce médicament est utilisé dans la prévenir la cardiotoxicité chronique cumulative liée à l’utilisation de la doxorubicine ou de l’épirubicine.
Mise à jour
6 juin 2011