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Effets indésirables

Les mécanismes des lésions radio-induites, en bref...

Les lésions provoquées par l'irradiation (radio-induites) des tissus sains font intervenir des mécanismes complexes. Les effets observés après irradiation résultent de deux types de mécanismes : directs (mort mitotique, apoptose) et indirects. Ceux-ci font intervenir des mécanismes inflammatoires et immunologiques, la cascade de coagulation, l'expression de cytokines pro-inflammatoires et profibrotiques, des remaniements vasculaires et une hypoxie.
La nature et la sévérité de l’effet indésirable clinique dépendent de l’organe irradié et de ses spécificités : organisation tissulaire (en parallèle ou en série, tissu compartimental ou non compartimental), degré de différenciation, capacité proliférative et de régénération.
La toxicité tardive, telle que la fibrose ou l’hypoplasie, est la conséquence d’une atteinte des tissus non compartimentaux, comme par exemple : le système nerveux central, les tissus conjonctifs) à renouvellement lent. 
Quels que soient la dose et le volume traité, un certain degré de fibrose, dite cicatricielle, s’installe souvent après irradiation qui n’est réellement gênante, cliniquement, que dans de rares cas.

Leur évaluation

CTCAE

Les effets secondaires de la radiothérapie font l'objet d'une classification internationale dont les critères sont communs à celle des évènements indésirables (EI) décrits pour les autres types de traitement.
La CTCAE  (Common Terminology Criteria for Adverse Events) du National Cancer Institute V3.0 constitue une terminologie descriptive qui peut être utilisée pour déclarer les
évènements indésirables. À chaque terme d’EI, correspond une échelle de classement en fonction de la sévérité.

LES NIVEAUX DE SEVERITE

Les effets indésirables sont classés en cinq niveaux de gravité, dont les critères sont les suivants :

  • G1 : effet bénin (inconfort temporaire, malaise, gêne)
  • G2 : effet modéré (Inconfort prolongé, lésion ou atteinte réversible, nécessité d’un traitement médical, handicap temporaire)
  • G3 : effet sévère (conséquence retardée mais lourde pour le patient, lésion ou atteinte irréversible, handicap permanent, risque vital non engagé)
  • G4 : effet grave menaçant la vie (conséquence mortelle à court terme pour le patient, risque vital engagé)
  • G5 : décès

Dose maximale tolérée par organe

 

Organe Dose maximale tolérée (Gy) Lésion induite
Ovaire 10 - 15 Stérilité
Cristallin 5 - 10 Cataracte postérieure
Foie 25 - 35 Hépatite
Moelle osseuse 25 - 35 Pancytopénie
Poumon 40 - 50 Pneumopathie interstitielle
Cœur 40 - 55 Myocardite, péricardite
Vessie 55 - 65 Cystite radique
Vaisseaux sanguins 60 - 65 Artérite
Os 60-75 Fracture

Les réaction générales

LE "MAL DES RAYONS"

C’est une réaction générale consécutive à une irradiation, en particulier lorsqu’elle porte sur l’abdomen. Les symptômes les plus fréquents sont de la fatigue ou asthénie associée à une perte de l’appétit ou anorexie.

LES NAUSÉES

Certains patients ont des nausées pendant plusieurs heures après le traitement. Ils peuvent être prévenus par le Primpéran™, le Plitican™ ou le Vogalène™. En cas de vomissements incoercibles et surtout en début d'irradiation un « sétron » comme le Zophren™,  le Kytril™ ou les génériques peuvent vous être prescrit.

LA FATIGUE

C'est très fréquent...
Au fur et à mesure du traitement, la fatigue peut apparaître ou s'accentuer. 
La plupart des patients commencent à se sentir fatigués après une ou deux semaines de radiothérapie. Cette sensation peut s'accroître avec la durée du traitement. Il faut savoir que cela ne signifie pas automatiquement que le cancer est en train d'empirer. Au contraire, cela peut être une preuve de l'efficacité du traitement.
 

C'est temporaire...
L'impression de fatigue ou de lassitude générale disparaît généralement en une semaine après la fin des séances. 
Environ 4 à 8 semaines après la radiothérapie, vous pouvez éprouver une sensation d'endormissement irrépressible ou une perte d'appétit. Ces symptômes peuvent durer plusieurs semaines et ils disparaissent généralement d'eux-mêmes. Cependant, vous devez en informer votre médecin de leur apparition. Bien que le repos soit important, le maintien d'une activité raisonnable est souhaitable. 

LES RÉACTIONS CUTANÉES

LES RADIODERMITES AIGUËS

Définition

Les radiodermites aiguës sont des lésions cutanées précoces induites par les radiations ionisantes.
Elles surviennent en cours de traitement, en lien avec la dose et le type de rayonnement utilisé.
Contrairement aux radiodermites dites chroniques qui se déclarent plusieurs mois, voire plusieurs années après l’irradiation, les radiodermites aiguës apparaissent dans les jours, les semaines ou les premiers mois qui succèdent à la radiothérapie.


L’intensité des symptômes
Elle dépend essentiellement des modalités de l’irradiation, à savoir, la dose totale, le fractionnement, la nature du rayonnement et de son énergie ainsi que du site anatomique irradié.
L’administration concomitante de certains médicaments de chimiothérapie, comme les anthracyclines ou la gemcitabine favorise la survenue de ces réactions.

Les radiodermites aiguës apparaissent vers la deuxième semaine de traitement. Il s’agit de brûlures que l’on classe en 3 degrés :

  • 1er degré - érythème : uniforme, prurigineux, accompagné d’une dépilation, il guérit en 8 à 10 jours si l’irradiation est stoppée
  • 2ème degré - radiodermite exsudative : lésion plus profonde, avec mise à nu du derme en une ulcération suintante, douloureuse. La guérison demande 1 à 2 mois et les séquelles ainsi que l’alopécie sont fréquentes
  • 3ème degré - radiodermite aiguë ulcérante : lésion œdématiée, rouge, douloureuse, phlycténulaire, voire nécrotique, évoluant vers la radiodermite chronique. Elle implique un suivi à vie, en raison d’un risque de cancérisation cutanée post-radique.

 

Seuls les deux premiers degrés se rencontrent en pratique habituelle, chez les malades dont les traitements s’étalent sur 4 à 7 semaines. La majorité des lésions de radiodermites aiguës sont le plus souvent transitoires, mais elles altèrent la qualité de vie des patients.

LES DIFFÉRENTES LÉSIONS

L'épidermite fugace se présente sous l’aspect d’un érythème (rougeur ou coup de soleil) fugace. Elle peut s'observer, 24 ou 48 heures après une première séance d'irradiation, elle est d'origine inflammatoire.
L'épidermite  sèche apparaît au bout d’une certaine dose et au bout d'une quinzième de jours. La peau se pigmente progressivement, devient sèche avec une desquamation fine, un prurit peut survenir. Ces réactions se situent au niveau des zones d'entrée ou de sortie des rayons (effet table), près des plis ou lorsque les rayons abordent tangentiellement la peau. Elles sont accentuées par la chimiothérapie. Il n'y a aucun médicament qui permette d'éviter cette épidermite. Lorsqu'elle devient gênante on peut vous prescrire des pommades en application locale comme la trolamine (Biafine™ et génériques), une association d'évomenthol, de salol et de thymol (Borostyrol™ crème), des pulvérisations de Puvo 47™.L'usage de savon à barbe et de rasoir mécanique n’est pas conseillé. Il est recommandé d'utiliser des savons gras ou de l'huile d'amande douce. Les teintures capillaires ne présentent aucun inconvénient.
L'épidermite  exsudative est devenue rare avec les appareils modernes de traitement, elle se traduit par des phlyctènes, puis des suintements séreux et des douleurs locales. Étendue, elle impose l'arrêt de l'irradiation, une désinfection locale et des pansements gras. Elle cicatrise sans séquelle, permettant de reprendre l'irradiation.
L'alopécie ou l'épilation, parfois définitives, s'observe selon l'énergie utilisée pour le traitement.

La prévention
Tout d'abord, l’irradiation irritant la peau, il faut éviter d’ajouter tout élément qui l’agresse.
Veillez à ce que la peau soit propre et sèche, pour éviter le risque d'effet bolus (augmentation artificielle de la dose de radiation reçue par l'épiderme qui peut être évitée en n'appliquant pas de crème ou de gel 1 heure avant la séance de radiothérapie sur la zone irradiée).
La zone traitée doit être lavée soigneusement à l’eau. On peut y ajouter soit un savon surgras soit un syndet (nettoyants moussants liquides constituant une alternative au savon pour la toilette), de préférence liquide et très dilué. Le séchage sera très méticuleux, sans frotter. Certains produits sont à écarter : l’alcool, les eaux de toilette, les parfums, l’éther et le talc.

Quelques conseils pratiques....

  • Ne pas gratter ni frotter, ne pas appliquer de sparadrap.
  • Raser la peau avec un rasoir électrique si possible, ne pas raser de près
  • D’éviter les douches et bains trop chauds
  • De laisser, le plus possible, les zones irradiées à l’air libre
  • De ne pas savonner directement les zones irradiées, mais de laisser couler l’eau savonneuse dessus.
  • D’employer un savon simple (de Marseille) ou le produit prescrit par votre médecin
  • De ne jamais utiliser d’alcool, d’eau de toilette, de déodorant, de talc ou de crème sur les zones irradiées.
  • De sécher sans frotter.
  • De porter des vêtements amples, en coton, évitant les frottements.

 

Ces troubles sont temporaires et la zone irradiée guérit progressivement après la fin du traitement habituellement en quelques semaines à quelques mois.

L’excès d’humidité
Il favorise l’apparition ou l’altération de l’érythème. Les plis cutanés, comme, par exemple, les sillons sous-mammaires, les plis inguinaux ou les rides sont particulièrement exposés en cas d’irradiation sur ces zones. Des pansements initialement conçus pour réguler l’humidité dans le traitement des plaies peuvent être utilisés. Du fait de la grande fragilité de la peau irradiée, des pansements doux, absorbants (de type Aquacel), non adhésifs ou uniquement adhérents car siliconés (de type Mepilex) seront proposés par l'équipe soignante.


N'oubliez pas...
Il ne faut pas d'exposition solaire sur les régions irradiées pendant 1 an.... Après les bains de mer ou en piscine, il faut rincer la peau à l’eau douce, recouvrir les régions irradiées avec un écran total et un vêtement

Quelques produits pour protéger...

 

Indications Action Type de topique Noms de marque
Réguler l’humidité (plis cutanés) Préventif Pansement Mepilex, Aquacel
Protéger, tanner Préventif Solution, pansement Éosine, Cavilon NSBF, Mepitel Film
Hydrater (uniquement après les séances) Préventif et
curatif
Crème Dexeryl, Aloe Vera, Attoderm, Cicalfate, Biafine, Ialuset
Soulager, hydrater Préventif et
curatif
Pansement hydrogel Hydrotac, Hydrosorb
Réduire l’inflammation, traiter une réaction
allergique (uniquement après les séances)
Préventif et
curatif
Crème,
dermocorticoïdes
Diprosone, Dermova, Betneval
Traiter l’infection (arrêt de la radiothérapie) Curatif Crème, gel, pansement Flammazine, Plurogel, Urgotul, Betadine
Favoriser l’épidermisation (uniquement si arrêt de la radiothérapie) Curatif Pansements vaselinés (interface ou tulle) Jelonet, Urgotul, Mepitel, Adaptic

Prévention des radiodermites

  • Se laver quotidiennement en évitant les bains chauds et en privilégiant des douches tièdes et courtes avec utilisation d’un savon neutre non irritant
  • Bannir le port des vêtements synthétiques serrés et leur préférer des vêtements amples en coton avec, pour les femmes, des sous-vêtements sans armature afin d’éviter l’irritation causée par la transpiration et la macération
  • Éviter l’application de parfums et le rasage de la zone irradiée. Si le rasage n’est pas évitable, l’utilisation du rasoir électrique est préférée au rasoir à main mécanique
  • Observer de bonnes règles de photoprotection
  • Prendre soin de la peau irradiée en évitant les traumatismes et les frottements. Le moment de l’hydratation quotidienne de la zone traitée doit être l’occasion de traquer une rougeur débutante et de la signaler au médecin
  • Ne jamais appliquer de topiques locaux ou prendre des médicaments par voie orale sans l’aval du médecin traitant

 

LA RADIOMUCITE

POURQUOI ?
 
La muqueuse de la bouche est très sensible à l’action de la radiothérapie.
Les cellules des muqueuses digestives sont parmi celles qui se divisent le plus vite des tissus de l’organisme. La radiothérapie provoque un arrêt des mitoses des cellules de la muqueuse ce qui entraîne une perte de substance et donc les aphtes.
 
LES PRÉSENTATIONS

La mucite rouge (mucite érythémateuse)

C'est une complication précoce qui apparait dès la fin de la première semaine de radiothérapie. En général, elle  est localisée au niveau du voile du palais, des piliers amygdaliens, des faces internes de joue, des bords de langue et de la paroi postérieure du pharynx.
A ce stade, il est important de demander à votre médecin des bains de bouche spéciaux à base de bicarbonate de soude et d’antiseptiques (Hexomedine™) parfois associés à des antifongiques (médicaments contre les champignons) comme la Fungizone™.

La mucite blanche
Elle est plus décalée dans le temps et apparait vers la fin de la deuxième semaine. Elle se caractérise par la formation sur les zones érythémateuses de plaques blanc jaunâtres. Ces plaques pseudomembraneuses sont constituées de cellules épithéliales mortes, de fibrine et de leucocytes altérés. Ces plaques peuvent confluer à la fin de la troisième semaine de traitement. Cette mucite blanche s'accompagne d'une dysphagie et de douleurs. Elle est associée à une xérostomie (absence de salive) et une la perte du goût. Elle peut obérer l'alimentation.

Assez souvent on peut alors également observer un dépôt blanchâtre sur, ou autour des aphtes, voire de façon un peu plus diffuse dans la bouche et sur la langue (muguet). Il s’agit de champignons de type Candida albicans , gênants mais rarement toxiques, qui se développent en profitant de cette période de faiblesse de défense. Dans ce cas, votre médecin vous proposera un traitement dirigé contre ces champignons.

EN PRATIQUE...

La prévention fait appel à une bonne hygiène bucco-dentaire (brosse à dents chirurgicale souple)
On peut avoir recours à des bains de bouche au bicarbonate 1,4 %, cinq à six fois/jour mais les bains de bouche à base d’alcool sont contre-indiqués, car ils dessèchent la muqueuse
Des médicaments contre la douleur
Parfois une hospitalisation parfois nécessaire si la toxicité est importante...

Nausées ou vomissements en fonction de la localisation irradiée

C'EST RELATIVEMENT FREQUENT...

L’incidence cumulée des nausées et vomissements radio-induits au cours d’une irradiation varie entre 40 et 80 %. Le risque dépend de la localisation anatomique irradiée et de la chimiothérapie concomitante associée.
En cas de radiothérapie exclusive, les indications de la prophylaxie antiémétique dépendent du risque émétogène représenté par la localisation anatomique de l’irradiation.
En cas de radiochimiothérapie concomitante, le risque émétogène est généralement plus élevé pour la chimiothérapie et la prophylaxie antiémétique correspond à celle des nausées et vomissements chimio-induits.

 

Risque émétogène

Localisation anatomique

Haut

Irradiation corporelle totale

Modéré

Abdomen, cérébrospinal

Faible

Encéphale, ORL, thorax, pelvis

Minime

Sein, membres

 

LES RECOMMADATIONS ACTUELLES

Risque émétogène

Recommandations

Haut
Irradiation corporelle totale

Prophylaxie avec antagoniste 5 HT3 (sétrons) 1 heure avant chaque séance et jusqu’à 24 h après la fin de la radiothérapie en association avec une corticothérapie les 5 premiers jours de l’irradiation

Modéré
Abdomen supérieur, système nerveux

Prophylaxie avec antagoniste 5 HT3 (sétrons) 1 h avant chaque séance et jusqu’à 24 heures après la fin de la radiothérapie avec ou sans corticothérapie les 5 premiers jours de l’irradiation

Faible
ORL, thorax, pelvis

Si nécessaire, corticothérapie, antidopaminergique (Vogalène™, Primpéran™) ou antagoniste 5 HT3 (sétrons) 1 heure avant chaque séance et jusqu’à 24 heures après la fin de la radiothérapie

Cas de l’irradiation crânienne

Corticothérapie dose la dose sera augmentée dès le début de l’irradiation en cas de symptômes neurologiques préexistants nécessitant une corticothérapie

Minime
Extrémités, sein

Corticothérapie, antidopaminergique ou sétrons avant chaque séance (1 heure avant) et jusqu’à 24 heures après la fin de la radiothérapie

L’IRRADIATION CRÂNIENNE

CE QUI EST FREQUENT...

L’alopécie
Elle n’est observée que dans le territoire irradié mais elle est inévitable car il y a une impossibilité d’utiliser un casque réfrigérant. La repousse à toujours lieu si la dose est inférieure à 45 grays. Il faut savoir qu’elle est très lente et beaucoup plus tardive qu’après chimiothérapie. Cependant, si la dose est supérieure à 45 grays, l’alopécie est généralement irréversible.

La peau du cuir chevelu et des oreilles
Elle peut rougir, démanger ou foncer et avoir l'aspect et la sensation d'un coup de soleil. La zone traitée doit être exposée à l'air autant que possible mais elle doit être protégée du soleil. Les patients ne doivent pas porter de couvre-chef qui pourrait provoquer une irritation. Des soins dermatologiques appropriés sont importants à cette phase du traitement. La prescription de produits dermatologiques comme des savons ou des crèmes peut soulager. Important, les patients ne doivent pas utiliser d'autres produits dermatologiques sur leur cuir chevelu sans l'avis de leur médecin.

Des otites séreuses
En cas d’irradiation englobant l’oreille externe et moyenne, des « otites séreuses » peuvent apparaître. Elles se manifestent par des bourdonnements d’oreille ou acouphènes et par un écoulement par l’oreille.

Les effets tardifs de la radiothérapie crânienne
La radiothérapie cérébrale entraîne des troubles cognitifs fréquents. Ces manifestations apparaissent 6 à 12 mois après la fin de la radiothérapie. Les signes sont variables et peuvent se traduire par :

  • Des troubles de l'attention, de la compréhension ou troubles cognitifs,
  • Des difficultés d'apprentissage
  • Une diminution des capacités intellectuelles
  • Des troubles, surtout, de la mémoire.
     

Les patients les plus vulnérables sont les enfants de moins de 7 ans et les personnes âgées. La radionécrose cérébrale chez l’enfant est aussi un risque qui se traduit par des troubles cognitifs. Elle apparait  après irradiation de l’encéphale en totalité surtout au-delà de 18 Gy
Le risque dépend également de la dose totale, du fractionnement, des zones situées dans le champ d’irradiation.
Le développement est progressif, sans retour à l’état cognitif antérieur. Il n’y a pas toujours de parallèle entre les lésions à l’IRM et l’atteinte clinique. Un traitement pourra être mis en place par l’équipe médicale.

La leuco-encéphalopathie
Elle est principalement responsable des troubles de l'attentions, un ralentissement psychomoteur, des troubles de la vitesse d’exécution, des troubles de la mémoire, un déficit des capacités d’apprentissage et de rappel d’information, des fonctions exécutives et souvent un déclin des fonctions motrices fines. Ces troubles sont indépendants de l’état psychologique ou de la fatigue du patient ou encore de l’évolution de la pathologie cancéreuse.

PRÉVENIR L'OEDEME CÉRÉBRAL...

Les radiations ionisantes altèrent la barrière hémato-méningée et les équilibres ioniques des cellules du système nerveux. Ces déséquilibres se traduisent par un « œdème ». Les cellules du cerveau détruites par l'irradiation forment une masse dans le cerveau. Cette masse peut ressembler à une tumeur et elle peut provoquer des symptômes semblables comme des maux de tête, des troubles de la mémoire ou les convulsions. Ces effets sont totalement réversibles et peuvent être prévenus par un traitement à base de corticoïde. Rarement, une poussée d’hypertension intracrânienne, conséquence d’une poussée l’œdème cérébral, est observée.
Le médecin peut proposer un traitement neurochirurgical ou l'administration de cortisone à haute dose pour résoudre ces problèmes.

L’IRRADIATION DE LA SPHÈRE ORL

LES DENTS ET LES GENCIVES

Pourquoi ?
Les caries dentaires, l’ostéo-radionécrose du maxillaire inférieur et l'asialie qui est une perte de la sécrétion de la salive, entraînent une altération de la plaque dentaire diffuse. Le collet se fragilise et les dents noircissent, se déchaussent et se cassent.

Les mesures préventives
La remise en état dentaire avant l’irradiation est absolument essentielle si l'on veut diminuer le risque de carie dentaire et d'ostéoradionécrose du maxillaire inférieur.
Il faut extraire les dents cariées, les chicots dentaires, les dents présentant une parodontopathie ou une pyorrhée alvéolo-dentaire importante.
Il faut attendre la cicatrisation totale des zones d'extraction dentaire avant de commencer l'irradiation. Cela peut prendre 15 jours et ce délai peut être mis à profit pour faire une cure de chimiothérapie première.

Durant l’irradiation
Toute extraction dentaire doit être proscrite, sauf raison impérative. L'os irradié est fragilisé et toute agression comme une dénudation gingivale, une extraction intempestive, une carie ou une pyorrhée alvéolo-dentaire peut être la cause de complications.
Une hygiène buccale parfaite avec bains de bouche après chaque repas brossage des dents soigneux si possible avec un hydropulseur, est nécessaire de même que l’arrêt du tabac et de l'alcool.

LA XÉROSTOMIE

C'est l’asialie ou la perte de la sécrétion de salive.
Cet effet secondaire apparait dès que la dose dépasse 30-40 Gy et/ou que les glandes salivaires sont irradiées. Elle est fréquente et souvent transitoire mais favorise l’apparition de caries dentaires.
Ses conséquences peuvent être atténuées par des médications comme l’anétholtrithione (Sulfarlem, S25™) et la salive artificielle (Arstisial™).

L’hyposialie
Elle survient dès l’apparition de la radiomucite. Outre l’inconfort, elle peut se compliquer secondairement de caries rapidement évolutives, d’ostéite chronique et d’ostéo-radionécrose des mâchoires, de mycoses buccales chroniques et récidivantes.
Elle n’est pas forcément définitive, un certain de degré de récupération survient souvent dans les mois voire les années qui suivent la fin de la radiothérapie.

Quelques "trucs"..

Il faut d'abord vous hydrater suffisamment (1,5 litre d’eau/jour). Il existe des « petits moyens » de stimulation salivaire :

  • Gomme à mâcher sans sucre
  • Bonbons acidulés ou mentholés sans sucre
  • Eaux gazeuses et/ou citronnées
  • Noyaux de fruits (stimulation mécanique)
  • Hydratation de la muqueuse : brumisateur d’eau minérale, gorgée d’eau…
     

Enfin, il recommandé de ne pas surchauffer les logements l’hiver et d’utiliser des saturateurs et des humidificateurs d’atmosphère.

Les traitements possibles

Il persiste une sécrétion salivaire partielle...
On peut vous proposer des sialagogues à base de chlorhydrate de pilocarpine, comme le Salagen™ ou en préparation magistrale (gélules à 2,5 mg ou 5 mg
La Céviméline (Exovac™), dérivé de l’acétylcholine, non commercialisée en France, serait mieux supportée.
La teinture mère de Jaborandi™ est une autre option en dépit de son fort titre en alcool. La plante peut être utilisée sous sa forme homéopathique.

Les traitements des xérostomies totales
Il est substitutif et fait appel aux salives artificielles commercialisées sous forme de sprays (Artisial™, Elgydium clinic™, Aequasyal™) ou de gel (Oralbalance™, GUM hydral™) qui améliorent le confort buccal mais on un effet transitoire. Des traitements homéopathiques ou oligothérapiques sont parfois utilisés en solution alternative.

LES AUTRES PROBLÈMES POSSIBLES

Le larynx radique
Il peut entraîner une anomalie de la parole (dysphonie) parfois de l’essoufflement (dyspnée) et peut nécessiter une trachéotomie et/ou un traitement par corticoïdes.

L’épithélite
Les muqueuses de la cavité buccale et du pharynx peuvent être le siège d'une épithélite qui commence à se manifester en 10 à 20 jours. La muqueuse devient rouge, se recouvre d'un enduit blanchâtre.
Cette mucite est souvent douloureuse, s'accompagne souvent d'asialie et entraîne  une dysphagie souvent très gênante. Le traitement est assez efficace à l'aide de médicaments anti-inflammatoires, ou d'anesthésiques locaux.
Si les réactions sont trop fortes, responsables d'une anorexie, voire d'un amaigrissement, il faut interrompre l'irradiation pendant une semaine minimum.
Cette réaction muqueuse peut être responsable d'une dysphonie au niveau du larynx, voire d'une dyspnée, qui peut imposer outre l'arrêt des rayons.

Les autres réactions
L’irradiation entraîne souvent une épilation des zones traitées qui est parfois définitive.
Une sécheresse du nez avec formation de croûtes peut être observée.
Des petits soins locaux amélioreront les symptômes.

Une modification ou une perte du goût ou agueusie est parfois observée. Elle apparaît précocement et disparaît lentement.

LES CONSÉQUENCES TARDIVES

Elles se rencontrent moins fréquemment avec l’introduction des nouvelles techniques d’irradiation. On peut observer, une baisse de la fonction de la thyroïde ou hypothyroïdie, une contraction des muscles de la mastication ou masséters, qui se traduit par un « trismus », ou, rarement, une radionécrose.

Endocriniens

 

Symptômes

Population

Bilan

Traitements

Thyroïde

 Hypothyroïdie périphérique

Adulte : asthénie, frilosité, constipation, prise de poids
Enfant :
retard de croissance

Cancer de la tête et du cou, du sein
Irradiation dans l’enfance

Dosage de la TSH , si augmentée : dosage T4L

Supplémentation L-Thyroxine

 Maladie de Basedow

Amaigrissement, tremblements fins des extrémités, tachycardie, palpitation, thermophobie, asthénie, anxiété

Irradiation dans l’enfance : lymphome, ICT, carcinome nasopharynx

Dosage de TSH si abaissé : T4L + T3L, anticorps anti-récepteur de la TSH

Antithyroïdiens de synthèse

 Cancer de la thyroïde

Nodule thyroïdien

Irradiation dans l’enfance uniquement : radiothérapie cervicale, médiastinale haute, craniospinale ou ICT

Palpation thyroïdienne et/ou échographie.
Cytoponction systématique si nodule

Thyroïdectomie ± IRAthérapie

Hypophyse

 Insuffisance antéhypophysaire de l’adulte

Asthénie, pâleur, amaigrissement, peau fine, cheveux fins, diminution de la libido, aménorrhée

Adénome hypophysaire, carcinome du nasopharynx, de l’éthmoïde, tumeur cérébrale primitive, métastases cérébrales, méningiomes

À 8 h : cortisol, ACTH, T4L, TSH, FSH, LH, testostérone, œstradiol selon le sexe, prolactine

Supplémentation hormonale selon l’axe déficitaire

 Insuffisance antéhypophysaire de l’enfant

 

 

 

Insuffisance somatotrope : retard de croissance

Tumeur du SNC, tête et cou, irradiation craniospinale prophylactique, ICT

IGF1/GH

 

Insuffisance gonadotrope : retard pubertaire, retard de croissance
Puberté précoce

 

FSH, LH, testostérone ou œstradiol

 

Insuffisance corticotrope : asthénie, amaigrissement, hypotension artériel, hypoglycémies, retard de croissance

 

ACTH et cortisol à 8 h

 

Insuffisance thyréotrope : retard de croissance, signes d’hypothyroïdie

 

TSH et T4L

 

Gonades

 Insuffisance testiculaire

 Insuffisance ovarienne

Infertilité, retard pubertaire

 

ICT, irradiation pelvienne

 

FSH, LH, testostérone ou œstradiol

 

Préservation de fertilité, supplémentation hormonale

 

Surrénales 

 Insuffisance surrénale

Asthénie, amaigrissement, hypotension artérielle, hypoglycémies

Radiothérapie stéréotaxique métastases surrénaliennes

ACTH et cortisol à 8 h

Hydrocortisone ± fludrocortisone

Parathyroïdes 

 Hyperparathyroïdie

Asymptomatique puis syndrome polyuro-polydipsique, douleur abdominale, asthénie voire confusion

Irradiation cervicale dans l’enfance

Calcémie, phosphorémie, PTH, calciurie, phosphaturie

Parathyroïdectomie

Pancréas

 Diabète
secondaire

Syndrome polyuro-polydipsique, asthénie, amaigrissement

Irradiation abdominale dans l’enfance

Glycémie à jeun annuelle et glycémie capillaire en urgence si signes évocateurs

Insulinothérapie

L’IRRADIATION DU MÉDIASTIN ET DES POUMONS

ŒSOPHAGITE

Elle apparaît pour des irradiation de 30 Gy ou plus. Elle se traduit par une difficulté à avaler (dysphagie) .
Elle peut être éviter par la technique dite du " split-course " qui arrête le premier temps de l'irradiation à 30 Gy et laisse le temps aux lésions aiguës de cicatriser avant la reprise du traitement.
Elle est habituellement réversible.

LE POUMON RADIQUE (PNEUMOPATHIE INTERSTITIELLE)

C’est une complication rare qui peut se manifester après une irradiation pulmonaire et après chimiothérapie. Elle apparaît à partir de la dose de 25-30 Gy, en cas d'irradiation intéressant un grand volume. il existe trois phases menant à la fibrose pulmonaire et sa sévérité clinique dépend du volume irradié. :

  • Pendant l’irradiation, une atteinte directe des capillaires pulmonaires et des pneumocytes, souvent asymptomatique
  • Dans les 6 mois après l’irradiation, une phase inflammatoire (pneumopathie radique), qui se complique progressivement par une pneumopathie interstitielle
     

Elle débute un mois après l'irradiation, se manifeste par une dyspnée avec de la fièvre. Il s'agit d'une alvéolite inflammatoire, nécessitant une corticothérapie, très efficace si elle est débutée dès l'apparition des premiers signes.
Lorsque les lésions sont très étendues, elles peuvent être responsables d'une insuffisance respiratoire plus ou moins sévère.

LES COMPLICATIONS CARDIAQUES

La radiothérapie atteint potentiellement les trois tuniques du cœur. Les améliorations techniques ont sensiblement réduit la cardiotoxicité, néanmoins, les complications suivantes sont possibles :

  • Des atteintes valvulaires, parfois précoces
  • Des péricardites chroniques, généralement tardives
  • Des lésions coronaires à moyen terme 
  • Des trouble du rythme en rapport avec une atteinte des voies de conduction intracardiaque
     

Une toxicité apparait dès les faibles doses. Des complications coronariennes, comme des infarctus du myocarde ont été observées avec des doses moyenne chez des patients traités pour cancer du sein ou lymphome de Hodgkin.

L’IRRADIATION ABDOMINALE

LE CONTEXTE

Avec l'avènement des très hautes énergies (10 MV et au-delà), l'irradiation de l'abdomen est de plus en plus souvent réalisée (cancer du pancréas, de l'estomac, du foie, des voies biliaires, de l'ovaire, irradiation des ganglions lombo-aortiques dans les lymphomes et certaines tumeurs solides).

LES PROBLÈMES POSSIBLES

Les troubles digestifs
Les nausées sont fréquentes (50% des cas) notamment quand on irradie la région épigastrique. Elles apparaissent 1 à 2 heures après la séance de rayons et elles peuvent durer plusieurs heures. Elles seront prévenues par un traitement adapté.

Une perte d’appétit (anorexie) est souvent associée
Une diarrhée est fréquente et, en cas d'irradiation abdominale, on vous conseillera un régime pauvre en gluten.

L’iléite radique
Elle survient dès 30-40 Gy, notamment chez les patients obèses.
Elle se traduit par des douleurs abdominales, des troubles du transit, souvent à type de diarrhées. Les manifestations cliniques d'une entérite post-radique sont habituellement retardées par rapport à la radiothérapie. Les plus fréquentes sont les troubles du transit et l'altération de l'état général.
Une accélération du transit avec de la diarrhée pouvant s’accompagner de déshydratation.
Des douleurs abdominales comme des crampes, des coliques, une dysurie, un ténesme, des douleurs anales, des faux besoins, une poussée hémorroïdaire...
Vous pouvez diminuer ce risque en surveillant votre alimentation : régimes sans résidu, sans laitage et en veillant à une hydratation correcte, en buvant beaucoup.

  • Des protecteurs de la muqueuse intestinale comme le Smecta™ ou l’Ulcar™ pourront vous améliorer.
  • En cas de diarrhée, l’Imodium™, le Diarsed™ et le Tiorfan™ sont très utile. Si nécessaire, un antiseptique intestinal, comme l’Ercéfuryl™, sera utilisé. Si vous avez des spasmes intestinaux, le Spasfon™ ou le Débridat™ vous amélioreront.
     

Il faut parfois arrêter l'irradiation et vous hospitaliser car cette complication rare peut être très gave. Un traitement par corticoïde associé à des antiseptiques et des pansements intestinaux vous sera prescrit ainsi que la mise au repos totale de l'intestin par une alimentation parentérale.
Les lésions intestinales radiques peuvent donner un syndrome de malabsorption, des occlusions par sténose du grêle et du côlon et, à un degré ultime, des perforations intestinales avec tableau de fistule ou de péritonite. La chirurgie de l'intestin irradié est difficile.

La colite radique
C’est la complication la plus fréquente. Elle se traduit par des épisodes de colite, avec très souvent de la diarrhée survenant après l’ingestion d’aliments contenant des fibres ou à vertu laxative.
Le régime alimentaire doit être adapté et des antispasmodiques et/ou antidiarrhéiques peuvent être prescrits si besoin.

La rectite radique
Elle peut se voir à l'occasion d'irradiations abdominales ou pelviennes. C'est en fait un équivalent de la mucite
C'est une complication rare et qui se rencontre notamment en cas d'irradiation du sigmoïde.
La phase précoce est associée à des signes cliniques : ténesme, diarrhée, troubles de l’exonération. La phase chronique est, elle, caractérisée essentiellement par des rectorragies et qui peut survenir en l’absence d’une phase aiguë.
En cas de rectite plus sévère entraînant des douleurs, des émissions glaireuses, voire des rectorragies, on vous prescrira des corticoïdes.
L'anus, lorsqu'il est irradié, est souvent le siège de réactions inflammatoires douloureuses calmées par des applications locales.

 

 

 

 

LES CONSÉQUENCES DE L’IRRADIATION PELVIENNE

POURQUOI ?

Le pelvis (petit bassin)  est fréquemment irradié pour le traitement des cancers de la vessie, de la prostate, de l'utérus, des ovaires, du vagin, du rectum, de l'anus ainsi que pour les métastases ganglionnaires ou osseuses pelviennes.
La tolérance de la radiothérapie est, le plus souvent, bonne mais un certain nombre de réactions précoces peuvent survenir.
Elle nécessite peu de précautions particulières, par exemple, en cas d'irradiation d'une tumeur vésicale il faut s'assurer de l’absence d’infection des urines par un examen cytobactériologique urinaire (ECBU). En cas d'infection urinaire, il faut traiter celle-ci de façon adaptée avant de commencer l'irradiation.

LES CYSTITES

La cystite précoce
Elle se traduit par des mictions fréquentes, des brûlures mictionnelles, parfois une dysurie ou des urines troubles. Elle impose un examen cytobactériologique des urines et parfois un arrêt temporaire de l'irradiation.
Un traitement spécifique vous sera prescrit.
On vous recommandera de boire abondamment pour diluer les urines.

La « vessie radique »
Elle peut se traduit par des saignements (hématuries) ou parfois par des brûlures mictionnelles.
Dans sa forme plus sévère, il peut s’agir d’un syndrome de dit de « la petite vessie ». Il se traduit cliniquement par une pollakiurie intense, une incontinence, des douleurs pelviennes, qui peuvent imposer une cystectomie de confort.
Les hématuries peuvent être améliorées par la formalisation de la vessie.

LES PROBLÈMES GYNÉCOLOGIQUES

Une sécheresse, des démangeaisons, des brûlures vaginales ou une dyspareunie...
Tous ces effets indésirables peuvent s’observer.
Vous devez vous rappeler de ne pas avoir de rapports sexuels pendant la durée du traitement. En revanche, vous pourrez reprendre une activité sexuelle quasi normale, quelques semaines après la fin du traitement.
Ces désagréments peuvent être atténués par des mesures relativement simples.
Un traitement hormonal sous forme de crème vaginale ou d’ovule contenant un estrogène comme la promestiène (Colpotrophine™ ou Colposeptine™) ou l’estriol (Trophigil™ ou Florgynal™). Souvent, on vous proposera de l’associer à un antiseptique au début.
Pour certaines patientes, l’utilisation d’un dilatateur ainsi que des lubrifiants vaginaux peuvent être utiles lors des premiers rapports sexuels.

Les autres réactions possibles

Les ovaires
Ils sont très radiosensibles ce qui peut entraîner à court terme une disparition de règles et une stérilité. Les bouffées de chaleur apparaissent précocement et peuvent être améliorées par un traitement spécifique

La vulve
Elle est rarement irradiée mais présente des réactions précoces souvent vives. Un traitement spécifique atténuera cette réaction.

LA TOXICITE HEMATOLOGIQUE

La moelle osseuse pelvienne est le siège de près de 50 % de l’hématopoïèse totale.
La moelle osseuse est un des organes à risque de complications lors de la radiothérapie externe, quelle que soit la technique utilisée, et ce d’autant plus que celle-ci est associée à une chimiothérapie concomitante ou séquentielle.
L’irradiation des aires ganglionnaires pelviennes  fait partie des protocoles de radiothérapie de nombreux cancers, dont les cancers de la prostate, du rectum, du canal anal et de la marge anale, de l’endomètre, du col de l’utérus et du vagin. Elle expose à une toxicité hématologique de l’ordre de 30 à 70 %.
L'intensité de cette toxicité dépend notamment la délivrance ou non d’une chimiothérapie concomitante, ainsi que de son type, des volumes osseux irradiés, des doses reçues, ou encore de la réserve hématopoïétique initiale.

Les principaux problèmes tardifs en fonction de l'organe irradié

 

Territoire irradié Toxicités tardives
ORL
  • Ostéo-radionécrose ; caries dentaires ; surinfections ; dysphagie ; douleurs ; fractures de la mandibule 
  • Larynx radique ; dysphonie ; dyspnée
Poumon
  • Poumon radique chronique : insuffisance respiratoire
Cœur
  • Péricardite chronique 
  • Myocardiopathie : insuffisance cardiaque
Artères
  • Sténose des gros troncs (exceptionnelle)
Moelle épinière
  • Myélite radique (rare) : paraplégie, tétraplégie
Intestin
  • Intestin radique : sténose, occlusion
Vessie
  • Vessie radique : hématuries, brûlures mictionnelles 
  • Microvessie (pollakiurie)
Peau
  • Télangiectasies, sclérose

Mise à jour

12 novembre 2024