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Thérapies ciblées

Le principe

UNE DÉFINITION PARMI D'AUTRES...

Ce sont des médicaments dirigés contre des cibles moléculaires : récepteurs, gènes ou protéines impliquées dans les voies de signalisation intracellulaires jouant un rôle dans la transformation des cellules en cellules cancéreuses ou dans le développement des tumeurs malignes.
Par opposition aux médicaments de chimiothérapie traditionnelle qui s’opposent, globalement, à la multiplication des cellules, les médicaments de chimiothérapie ciblée visent les mécanismes intimes de la cancérisation des cellules.

LES CIBLES POTENTIELLES

Différentes options sont théoriquement possibles au niveau de la cellule tumorale

  • Les inhibiteurs du signal de transduction : du facteur de croissance épidermique EGF ( Epidermal Growth Factor), comme la famille HER : EGFR , HER2…, de la voie intracellulaire : KIT, RAS, MAPK, PI3K, mTOR ou d'autres voies...
  • Les inhibiteurs du cycle cellulaire
  • Les modulateurs de l’apoptose etc.
     

 D'autres approches ciblent l'environnement cellulaire comme les agents anti-angiogéniques, par exemple...

L’erlotinib (Tarceva™)

SON MODE D'ACTION

Le Tarceva™ est petite molécule, active par voie orale qui cible la voie de signalisation du récepteur du facteur de croissance épidermique humain, l' EGFR .
L' EGFR, également appelé HER1, est un élément clé de la voie de signalisation impliquée dans la formation et le développement de nombreux cancers.
Le Tarceva™ inhibe la croissance des cellules tumorales en bloquant l'activité de la tyrosine kinase de la voie de signalisation de l'
EGFR au sein de ces cellules.
Les études cliniques ont montré que l'association de ce médicament avec la gemcitabine, par rapport à la gemcitabine seule, permettait d'augmenter modestement la survie, surtout en cas de rash cutané.


L'INDICATION HOMOLOGUÉE

Cette molécule est homologuée dans le traitement des cancers du pancréas métastatique, après une première ligne de chimiothérapie, en association avec la gemcitabine (Gemzar™).
Les effets secondaires sont, le plus souvent, assez faciles à contrôler, mais peuvent être assez handicapants car il s'agit d'un traitement souvent prolongé.
On peut observer des diarrhées, des
éruptions cutanées de durée variable, pouvant intéresser tout le corps, parfois véritable acné du visage et du corps, plus rarement, des céphalées, des mucites. Il faut savoir que l'importance des réactions cutanées (grade) va souvent de pair avec un résultats clinique, y compris la survie.  

Pour le traitement uniquement des tumeurs neuro-endocrines...

SUNITINIB (SUTENT™)

C’est un inhibiteur actif par voie orale. En bloquant la tyrosine kinase du complexe Flk-1/KDR associée au récepteur du facteur de croissance vasculaire, ce médicament bloque les signaux commandants la croissance des vaisseaux nécessaires pour nourrir la tumeur.

EN PRATIQUE

Ce médicament est homologué en France seulement pour le traitement des tumeurs neuroendocrines du pancréas (pNET), non résécables ou métastatiques, bien différenciées, avec progression de la maladie chez l'adulte.
Avant d'être prescrit ce médicament implique un bilan cardiologique, hépatorénal, hématologique et surtout thyroïdien. De plus, il est important pour votre oncologue de connaître tous les médicaments que vous prenez car ce traitement est associé avec d'assez nombreuses interactions médicamenteuses.
La dose recommandée est de 37,5 mg par voie orale, en 1 prise par jour, sans fenêtre thérapeutique préétablie.
Si une chirurgie est envisagée, le traitement sera arrêté au moins 15 jours avant l'opération.
Elle est acceptable, on peut néanmoins observer, surtout durant les 2 ou 3 premiers cycles des effets indésirables dont les plus fréquents sont suivants :

  • De la fatigue
  • Des diarrhées, une mucite (stomatite), une dyspepsie, des nausées, et des vomissements
  • Une hypothyroïdie qui sera compensée si le taux de TSH dans le sang dépasse 6 ou 7
  • Une hypertension artérielle qui sera prise en charge


Les autres effets indésirables moins fréquents, comprennent des hémorragies, en particulier du nez (épistaxis), des éruptions cutanées ou un syndrome mains-pieds, une modification de la couleur de la peau, probablement due à la couleur du principe actif (jaune), une thrombopénie et/ou une neutropénie et plus rarement des perturbations du fonctionnement du foie et du pancréas
Des interactions médicamenteuses sont possibles (CYP3A et 4). Il vous faudra signaler à votre médecin, tous les médicaments que vous prenez, quelle soit leur indication.

EVEROLIMUS (AFINITOR™)

C’est un analogue de la rapamycine, actif par voie orale et déjà homologué pour la prévention des rejets au décours d’une transplantation d’organes.
Il est homologué aux USA pour le traitement des tumeurs neuroendocrines du pancréas (pNET) , non résécables ou métastatiques.
La dose recommandée d'everolimus est de 10 mg, une fois par jour. Le traitement doit être poursuivi aussi longtemps qu'un bénéfice clinique est observé ou jusqu'à la survenue d'une toxicité inacceptable.
Sa tolérance est acceptable et les principales toxicités peuvent être :

  • Un état de fatigue
  • Une mucite
  • Des nausées et des diarrhées
  • Un essoufflement (fibrose pulmonaire)
  • Une immunodépression
  • Des anomalies biologiques et hématologiques avec des leucopénies, des hyperglycémies et des hypertriglycéridémies

Mise à jour

2023