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Du cancer non à petites cellules

Globalement

Le traitement de ce type de cancer fait appel actuellement à plusieurs modalités :

  • Une chirurgie d’exérèse de la tumeur pour les cancers localisés (stades I & II)
  • Une radiochimiothérapie pour les cancers localement avancés (stade III)
  • Un traitement systémique (chimiothérapie, thérapie ciblée, immunothérapie) pour les cancers métastatiques (stade IV)

La maladie est dite "localisée" - stades I ou II...

LE TRAITEMENT "STANDARD"

Pour les stades IA, IB et IIA, la chirurgie radicale à visée curatrice est l'option de référence. Elle comporte, au minimum, une lobectomie et un curage ganglionnaire hilaire et médiastinal.
L’opération, le plus souvent, sera suivie de séances de rayons car, même à un stade très précoce de la maladie, la radiothérapie adjuvante, seule ou en association à la chimiothérapie, joue un rôle important pour vous guérir.
Idéalement, le traitement doit commencer dans les 4 semaines suivant l'annonce du diagnostic et le passage en RCP.

AUX STADES X ET 0

L’objectif du traitement est de vous guérir.
La chirurgie radicale pour retirer la tumeur est le traitement qui offre les plus grandes chances de guérison. L'endoscopie photodynamique (laser) est une alternative possible à la chirurgie.

AUX STADES IA ET IB (T1/T2/N0/M0)

La chirurgie
C'est l'option qui offre les meilleures chances de guérison pour les cancers à ce stade. 
Une chirurgie d’exérèse complète et un curage ganglionnaire complet est recommandée. La lobectomie est le standard. La chirurgie vidéo-assistée est une technologie à privilégier pour les stades précoces.
L'ablation de la tumeur grâce à une source laser peut être une solution pour certains patients avec des petites tumeurs.

Les alternatives
Pour les patients pour qui l'ablation d'un lobe pulmonaire ou d'un poumon serait dangereuse ou mal tolérée, la radiothérapie stéréotaxique, qui ne nécessite pas d'anesthésie mais qui ne peut pas être répétée en cas de récidive, est une option validée, en particulier pour les tumeurs profondes. La dose varie entre 66 et 70 Gy.
L'alternative est une thermo-ablation par radiofréquence qui nécessite une anesthésie mais qui peut être répétée en cas de tumeurs distales de mois de 3 cm..

Les traitements complémentaires (adjuvants)
Des récidives locorégionales surviennent dans 5 à 15 % des exérèses pour stade IA.
Pour les stades IA, la radiothérapie, la chimiothérapie et la chimioradiothérapie adjuvante à base de cisplatine n'est pas une option "standard" car son bénéfice n'a pas été démontré.
En cas de grosses tumeurs ou de tumeurs localisées au sommet des poumons, la chimiothérapie et la chimioradiothérapie néoadjuvante à base de cisplatine sont préconisées. Elles sont aussi indiquées en cas de ganglions médiastinaux (N2). L’intérêt de ces méthodes est de réduire la taille de la tumeur et de détruire les cellules cancéreuses circulantes.
De plus, l’immunothérapie a un intérêt en thérapie adjuvante après la chirurgie.

AU STADE IIA (T1/N1/M0)

La chirurgie radicale avec curage ganglionnaire
C’est le traitement de choix pour les patients diagnostiqués à ce stade de la maladie.
Une chimiothérapie avant la chirurgie néoadjuvante peut vous êtes proposée si la tumeur est importante pour faciliter l’opération.
En raison de leur âge ou d'autres problèmes de santé, certains patients ne peuvent pas avoir de chirurgie. Chez ces patients une radiothérapie est indiquée associée au non à une chimiothérapie. Parfois, une chirurgie peu invasive par thoracoscopie peut être envisagée secondairement. Cette modalité est en cours d’évaluation.

Les traitements complémentaires (adjuvant)
La chirurgie est associée à un traitement adjuvant car un bénéfice absolu en termes de survie à 5 ans a été démontré par la recherche clinique.
Il s’agit soit d’une radiothérapie, soit d'une chimioradiothérapie qui débutera au plus tard 2 mois après la chirurgie.
La chimiothérapie comporte habituellement 4 cycles à 3 semaines d'intervalle associant au cisplatine, soit la vinorelbine, soit l'étoposide, soit la gemcitabine, soit, enfin, le docétaxel.

AU STADE IIB

Il est défini par les formules suivantes : T2/N1/M0 ou T3/N0/M0. Les options de traitement comprennent la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
La chirurgie peut être retardée jusqu'à ce que la chimiothérapie néoadjuvante, seule ou associée à la radiothérapie, soit administrée pour diminuer la taille de la tumeur et des ganglions et faciliter l’acte chirurgical.

LE CAS DES TUMEURS DE L'APEX (SOMMET) DU POUMON ET SYNDROME DE PANCOAST-TOBIAS

Le traitement habituel comporte une chimioradiothérapie préopératoire à une dose de 46 Gy, habituellement, en fractionnement classique, suivie d’une réévaluation, puis d’une chirurgie si elle est possible. En cas de non-résécabilité, la dose est complétée jusqu’à 66–70 Gy.

LES THÉRAPIES CIBLÉES OU IMMUNOTHÉRAPIE

A terme, ces nouvelles options pourraient être recommandées en traitement adjuvant des stades localisés ou localement avancés.

La maladie est dite "localement évoluée"…- stade III

A CE STADE D'EVOLUTION

Cela correspond aux stades IIIA et IIIB qui englobent des tumeurs de pronostic variable. Dans ce cas, la tumeur est plus importante (T2 ou T3) et s'est étendue à des ganglions éloignés (N2 ou N3). Elle peut aussi avoir touché la paroi thoracique interne et des tissus du médiastin. Il existe un risque plus élevé de métastases à distance.
Un bilan complémentaire pour confirmer le stade pourra être demandé comprenant un IRM du cerveau et de la colonne vertébrale ainsi qu’une scintigraphie osseuse.
Le rôle de la chirurgie demeure même si les objectifs sont différents et sera proposée chaque fois que cela est possible et raisonnable. Elle est pratiquement toujours associée à la chimiothérapie et/ou à la radiothérapie adjuvante ou néoadjuvante.

AU STADE IIIA

Il est défini par l’une des quatre formules : T1/N2/M0, T2/N2/M0, T3/N1/M0 ou T3/N2/M0).
La chirurgie n'est plus la solution de première intention dans la plupart des cas.
La chimiothérapie et la radiothérapie seules ou en association offrent les plus grandes chances de contrôler la maladie et plusieurs modalités d'application sont possibles :

  • Une radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle à la dose de 60 à 63 Gy associée à une chimiothérapie concomitante de type cisplatine + étoposide ou vinorelbine ; carboplatine + paclitaxel)
  • Une chimiothérapie d'induction, suivie d'une radiothérapie débuté à J42 ou J50
  • Une radiochimiothérapie suivie, 4 à 6 semaines plus tard, d'une chimiothérapie
    • Cisplatine et vinorelbine
    • Cisplatine et etoposide
    • Carboplatine et paclitaxel
       

Dans certains cas, le traitement par la chimiothérapie et/ou la radiothérapie peut efficacement réduire la taille de la tumeur et des ganglions pour permettre une chirurgie radicale dans un second temps.
Après la radiochimiothérapie, l’utilisation d'une immunothérapie par le durvalumab 10 mg/kg toutes les deux semaines ou 1500 mg toutes les 4 semaines pendant 12 mois et débutant dans les 42 jours suivant la fin de la radiothérapie est maintenant recommandée, en l’absence de progression et de contre-indication pour les PDL1 <1% ou inconnus.
Un traitement pour une thérapie ciblée ou une autre immunothérapie ciblée seraient de nouvelles options offertes pour traiter la maladie à ce stade d'évolution et diminuer le risque de récidive.

AU STADE IIIB

La chirurgie de première intention n'est pas indiquée. L'association de chimiothérapie et de radiothérapie est le traitement standard.
La chimioradiothérapie concomitante est plus toxique, mais semble plus efficace, que sous forme séquentielle.
Pour les patients qui ne pourraient pas recevoir une radiothérapie et dont la tumeur présenterait une altération moléculaire, mutation de type EGFR ou translocations de type ALK ou ROS1, une thérapie ciblée adaptée est le traitement de référence actuellement.
Un traitement de maintenance par immunothérapie ciblée diminue le risque de récidive et améliore la survie.

LE TRAITEMENT DE MAINTENANCE

LE PRINCIPE

Le traitement de maintenance a pour objectif de consolider les résultats de la première ligne de la chimiothérapie. Il est proposé aux malades répondeurs ou stables en bon état général. Il est institué à la suite des 4 ou 6 cycles de chimiothérapie. Il utilise de nouveaux médicaments.

LES MODALITÉS

Maintenance & continuation
Dans ce cas ,on continuera le traitement avec un des médicaments utilisés en première ligne. Si votre état général le permet et si vous êtes répondeur, c'est une option qui vous sera proposée après 4 à 6 cycles de doublets de chimiothérapie à base de sels de platine. En pratique, voici les options :

  • La poursuite du bevacizumab (Avastin™) si cette molécule a été administrée au départ
  • Le pemetrexed (Alimta™) en traitement d’entretien toutes les 3 semaines, dans les cancers non épidermoïdes de stade IV, non progressifs après 4 à 6 cycles de chimiothérapie à base de cisplatine et pemetrexed
  • La gemcitabine en maintenance dans les cancers épidermoïdes non progressifs après 4 cycles de cisplatine et gemcitabine
  • L'association bevacizumab et pemetrexed chez certains patients sélectionnés
  • Une immunothérapie
     

Le "switch - maintenance"
Dans ce cas on utilisera une chimiothérapie, différente de celles utilisée en première ligne

  • Le pemetrexed chez les patients stables ou répondeurs après 4 à 6 cycles d’un doublet à base de sels de platine sans pemetrexed.
  • L’erlotinib (Tarceva™) ou le geftinib (Iressa™) en maintenance chez les patients stables après 4 cycles d’un doublet avec sels de platine

En cas de maladie évoluée - stade IV

LE CONTEXTE

Les stades concernés
C’est souvent à ces stades que la maladie est diagnostiquée. Il s’agit soit du stade IIIB, si la tumeur est T4, soit du stade IV, c’est-à-dire M1 dans la classification TNM. Il englobe, aussi, les cancers bronchiques avec au moins une métastase à distance, incluant une lésion dans l’autre poumon. Cette situation est différente de l’existence de deux cancers du poumon en même temps cancers synchrones.

L'objectif des traitements à ce stade est de contrôler votre maladie.
La chirurgie n'est plus la solution de première intention. Elle pourra éventuellement être envisagée en seconde intention pour le stade IIIB.
La chimio-radiothérapie concomitante à base de platine représente la meilleure option pour contrôler la maladie.
De plus en plus, une immunothérapie ciblée peut être une nouvelle option.
Idéalement, le traitement dois commencer dans les 4 semaines suivant l'annonce du diagnostic.
La chimio-radiothérapie concomitante sera mise en route très rapidement et est, maintenant, rarement précédée ou suivie d'une chimiothérapie seule. Dans ce cas la radiothérapie conformationnelle est la technique de choix.
Si vous êtes trop fatigué, le traitement comporte seulement une radiothérapie et, en cas de contre-indication, une chimiothérapie seule peut être envisagée dans certains cas.

EN PREMIÈRE LIGNE

Le rationnel
Quatre ou six cycles de chimiothérapie sont le meilleur moyen de contrôler une maladie devenue systémique et pour laquelle les traitements locorégionaux ne sont plus applicables. La recherche clinique ayant démontré l'efficacité de ce type de traitement en augmentant la survie, en améliorant la qualité de vie et en permettant un bon contrôle des symptômes. 
La mise en œuvre d'un traitement de maintenance fait l'objet de nombreuses recherches mais n'est pas encore une option standard.

Les options...
La tumeur ne présente pas une altération moléculaire particulière (mutation de l’EGFR ou translocation ALK ou ROS1...) 

Les protocoles préconisés sont à base de sels de platine avec des médicaments plus récents (doublets), dits de troisième génération. Les doublets les plus souvent proposés sont :

  • La vinorelbine (Navelbine™) + cisplatine
  • La gemcitabine (Gemzar™) + cisplatine ou carboplatine
  • Le paclitaxel (Taxol™) ou docétaxel (Taxotère™) + cisplatine ou carboplatine
  • Le permetrexed (Alimta™) + cisplatine pour les cancers non épidermoïdes

Un médicament antiangiogénique, le bevacizumab (anticorps monoclonal anti-VEGF), peut être ajouté à la chimiothérapie dans certains cas.

S’il s’agit d’un cancer de type non épidermoïde
S'il n'y a pas de contre-indications, on peut vous proposer d’ajouter au doublet, une thérapie ciblée contre l'angiogenèse ciblant le VEGF , l'Avastin™.
Si l'étude approfondie des caractéristiques biomoléculaires de la tumeur révèle qu'elle surexprime le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), on peut vous proposer d'ajouter au doublet vinorelbine-cisplatine, du cetuximab (Erbitux™).

La tumeur présente une altération moléculaire particulière (mutation de l’EGFR ou translocation ALK ou ROS1).
Si la tumeur présente un mutation activatrice de l'EGFR portant sur l'exon 19 ou 21, un traitement associant un doublet à l'erlotinib (Tarceva™), au geftinib (Iressa™) ou l'afatinib est une nouvelle option recommandée, dès la première ligne.
Elle peut être associée à un anti-angiogénique (Avastin™) dans certains cas.
En cas de mutation activatrice, on peut proposer dès la première ligne un traitement oral par inhibiteur de tyrosine kinase de ALK / ROS1 (crizotinib).
Dans certaines situations, le traitement initial peut être suivi par un second traitement dit de maintenance

Des immunothérapies spécifiques ciblant les point de contrôle immunologiques
Elles font partie des traitements recommandés. Elles ciblent des récepteurs situés à la surface des cellules, appelés PD-1 ou PD-L1, et favorisent une réponse immunitaire contre les cellules tumorales

Si vous êtes fatigué
On peut vous proposer un protocole n'incluant pas de sels de platine.

LES AUTRES LIGNES DE TRAITEMENT

En seconde ligne de traitement
En cas d’échec, vous pouvez encore largement bénéficier d’une chimiothérapie de seconde ligne qui peut permettre de contrôler la maladie et de vous améliorer.

A ce stade, les monothérapies (un seul médicament) sont privilégiées.
Les médicaments préconisés sont alors le docétaxel (Taxotère™), le paclitaxel (Taxol™), la gemcitabine (Gemzar™), ou le permetrexed (Alimta™), s'il s'agit d'une forme non-épidermoïde .
On peut, aussi, vous proposer un traitement par une thérapie ciblée avec l'erlotinib (Tarceva™) ou une immunothérapie ciblée.

En troisième ligne de traitement
Pour les cancers de types épidermoïdes

  • Nivolumab : 3 mg/kg toutes les deux semaines
  • Docétaxel :75 mg/m² J1 tous les 21 jours
  • Erlotinib : 150 mg/j
     

Pour les cancers non-épidermoïdes

  • Pemetrexed 500 mg/m² J1 tous les 21 jours en association avec une supplémentation en acide folique et en vitamine B12
  • Nivolumab : 3 mg/kg toutes les deux semaines
  • Docétaxel 75 mg/m² tous les 21 jours
  • Paclitaxel hebdomadaire – bevacizumab (Avastin) ou Paclitaxel 90 mg/m² à J1,8 et 15 tous les 28 jours + bevacizumab 10 mg/kg à J1 et 15 tous les 28 jours
  • Erlotinib 150 mg/j

Des recommandations "types"

  • Quelle que soit le niveau d’expression de PDL1
    • Cisplatine 75 mg/m² ou carboplatine AUC5 - pemetrexed (500 mg/m²)
    • Immunothérapie avec pembrolizumab 200 mg IV J1-22 pour 4 cycles ; le traitement initial est suivi d’un traitement de maintenance par le pemetrexed et pembrolizumab (200 mg 3 semaines ou 400 mg 6 semaines) jusque 35 cycles , ou progression, ou toxicité inacceptable.
  • Si les examens sur la tumeur montrent un taux de PDL1 ≥50%:
    • Immunothérapie par l'atezolizumab 1200 mg J1-22 ou le cemiplimab 350 mg J1-22 ou le pembrolizumab 200mg IV J1-22 (ou 400mg / 6 semaines)
  •  En cas de contre-indication à l’immunothérapie
    • Cisplatine 80 mg/m² J1 et J22 et soit :
      • Vinorelbine 30 mg/m² J1, J8 et J22 (ou vinorelbine orale 60 mg/m² les 3 premières prises puis 80mg/m² en l’absence de toxicité)
      • G​emcitabine 1250 mg/m² J1, J8 et J22
    • Carboplatine AUC6 J1 et J22 - paclitaxel 200 mg/m² en 3 heures J1 et J22
    • Cisplatine 75 mg/m² J1 et J22 et soit 
      • Docetaxel 75 mg/m² J1, J22
      • Pemetrexed 500 mg/m² J1 tous les 21 jours
    • Adjonction du bevacizumab à la chimiothérapie poursuivi en monothérapie jusqu'à progression ou toxicité

Actuellement c'est l'arbre décisionnel ci-dessous qui est souvent proposé...

 

Type Première ligne Maintenance Deuxième ligne
Épidermoïde
  • Cisplatine + Gemzar™ ± Portrazza™ (necitumumab)
  • PDL1 > 50 % : pembrolizumab
  • Bevacizumab (7,5 ou 15mg/kg) J1-J22
  • Portrazza™ (necitumumab)
  • Pemetrexed 500 mg/m² J1-J22
  • PDL1 > 50 % pembrolizumab 200 mg  /3 semaines)
  • Chimiothérapie : Taxotère™, Alimta™, ou Gemzar™
  • Anti EGFR : afatinib
  • Immunothérapie ciblée
  • PDL1 > 50 % : chimiothérapie à base de sels de platine
Non-épidermoïde
  • Avec mutation activatrice de l'EGFR : afatinib (40 mg/j), erlotinib (150 mg/j) + bevacizumab ou gefitinib (250 mg/j)
  • Avec translocation EML4-AKL : Xalkori ™ ou ceritinib
  • Avec ré-arrangements ROS1 : Xalkori ™
  • Sans mutation :  cisplatine + Alimta™
  • PDL1 > 50 % : pembrolizumab 200 mg à J1 et J22
  • Avec mutation activatrice de l'EGFR : afatinib (40 mg/j), erlotinib (150 mg/j) + bevacizumab ou gefitinib (250 mg/j) 
  • Avec translocation EML4-AKL : Xalkori™ ou ceritinib
  • Sans mutation : Alimta™ si non utilisé en 1ère ligne, Avastin™ si utilisé en 1ère ligne
  • PDL1 > 50 % : pembrolizumab
  • Avec mutation de l'EGFR : Tagrisso™ (osimertinib), chimiothérapie à base de sels de platine ; afatinib (40 mg/j), erlotinib (150 mg/j) + bevacizumab ou gefitinib (250 mg/j)
  • Avec translocation EML4-AKL : Xalkori™ ou ceritinib
  • Avec ré-arrangements ROS1 : ceritinib ou acletinib après échec du Xalkori ™ ou chimiothérapie à base de sels de platine
  • Sans mutation activatrice : immunothérapie, chimiothérapie ou association docétaxel/ramucirumab ou nintedanib
  • PDL1 > 50 % : pembrolizumab

 

 

 

Les alternatives en cas de maladie évoluée

LE CONTEXTE

Parfois, les traitements chirurgicaux ou radiothérapiques peuvent constituer la thérapeutique appropriée, comme, par exemple, dans le cas d’une tumeur bronchique primitive opérable avec une métastase cérébrale unique.

THERMO-ABLATION PAR RADIOFRÉQUENCE

Le principe
La radiofréquence est une technique peu invasive décrite pour la première fois dans le poumon en 2000.
Elle repose sur la mise en place d’un circuit électromagnétique entre une électrode placée au centre de la lésion à traiter et quatre autres électrodes autocollantes cutanées
Elle utilise un courant alternatif (460-480 kHz, 10 à 200 Watts)
L’établissement de ce courant entraîne la production de chaleur locale et ainsi la coagulation et la nécrose des tissus traités.

Les indications actuelles
Les tumeurs pulmonaires primitives ou secondaires de taille inférieure à 30 mm avec un maximum de 5 métastases.
En deuxième intention, cette technique peut être proposée en cas de tumeur non résécable ou chez un patient trop faible (comorbidités le plus souvent cardio-respiratoires)
Peut être associée à d’autres traitements (Radio et/ou chimiothérapie)

En pratique
L'intervention se fait sous anesthésie générale
L’électrode est introduit dans la tumeur après un guidage par scanner.
Une fois électrode en place, on débute le traitement avec une puissance initiale faible que l'on augmente par paliers jusqu’à obtenir une augmentation importante et rapide de l’impédance (roll-off). Ensuite, on interrompt le traitement avant de reprendre à 70% de la puissance précédemment atteinte jusqu’à obtenir un deuxième roll-off.
Vous recevrez pendant 5 jours un traitement antibiotique.

Les complications possibles
Le pneumothorax, le plus souvent minime, est la complication la plus fréquente. Les autres complications sont rares (hémoptysies, pleurésies, brûlures cutanées..)

LES OPTIONS DISPONIBLES

La chirurgie endoscopique
C'est une option utile dans certaines situations comme, par exemple :

  • En cas de rétrécissement des voies aériennes entraînant des difficultés à respirer, situation pour laquelle une désobstruction au laser Nd-YAG ou par cryothérapie peut être utile
  • D'épanchement pleural récidivant pour optimiser un talcage de la plèvre
  • En cas de compression d'un organe en relation avec une localisation secondaire de la maladie
     

La radiothérapie
Elle peut être très utile pour faire diminuer rapidement les symptômes comme la douleur, les saignements (hémoptysie), un syndrome de la veine cave supérieure (œdème de la  tête et du cou) ou une compression de la moelle osseuse en relation avec une métastase.

Recommandations de traitement en cas de cancer du poumon métastatique non-induit par un oncogène

Immunothérapie seule
(expression PDL1 > 50 %)

Immunothérapie associée à :

  • Pembrolizumab
  • Atezolizumab
  • Cemiplimab
  • Adénocarcinome
    • Pembrolizumab  + 4 cycles de chimiothérapie suivi d’un traitement de maintenance
    • Atezolimab  + 4 cycles de chimiothérapie suivi d’un traitement de maintenance
    • Atezolimab  + 4 cycles de chimiothérapie = Avastin™ suivi d’un traitement de maintenance
  • Cancer de type épidermoïde
    • Pembrolizumab  + 4 cycles de chimiothérapie suivi d’un traitement de maintenance
  • Dans les deux cas
    • Nivolumab + ipilimumab
    • Nivolumab + ipilimumab
    • + 2 cycles de chimiothérapie suivi d’un traitement de maintenance
    • Durvalumab + tremelimumab + 4 cycles de chimiothérapie suivi d’un traitement de maintenance
    • Cemiplimab + 4 cycles de chimiothérapie suivi d’un traitement de maintenance

En cas de récidive…

CE QU’IL FAUT NE FAUT PAS PERDRE DE VUE…

Des guérisons sont encore possibles lorsque la récidive est très limitée. Si ce n’est pas le cas, les traitements auront comme objectif de contrôler le plus longtemps possible la maladie et améliorer votre confort.
La chirurgie n'est plus la solution de première intention car la maladie a toutes chances d'être devenue systémique et les traitements locorégionaux ne sont plus efficaces, sauf en cas de récidive locale. Les traitements sont alors la chimiothérapie et la radiothérapie.

LE TRAITEMENT DE LA TUMEUR PRIMITIVE

Les options
On vous proposera une chimiothérapie à base de docétaxel, de permetrexed (Alimta™) ou d'erlotinib (Tarceva™), médicaments dont l'efficacité en seconde ligne a été clairement démontrée.
En l’absence de progression, 6 cycles de chimiothérapie sont, en général, préconisés.
S’il s’agit d’un cancer de type non épidermoïde, on peut vous proposer un traitement une thérapie ciblée avec l’Avastin™.
L'immunothérapie ciblée par le nivolumab peut être une option même en cas de métastases cérébrales.
Parfois, les traitements chirurgicaux ou radiothérapiques peuvent constituer la thérapeutique appropriée après le traitement systémique.
En cas d’échec, si votre été de santé le permet une troisième ligne de chimiothérapie est envisageable, en monothérapie.

En cas d’échec
Le cancer du poumon à ce stade peut encore largement bénéficier de la chimiothérapie de seconde ligne qui permet d’améliorer la survie. A ce stade, les monothérapies (un seul médicament) sont privilégiées. Les médicaments préconisés sont alors le docétaxel (Taxotère™), le paclitaxel (Taxol™), la gemcitabine (Gemzar™).

Les options thérapeutiques actuelles

 

Stades Chirurgie (exérèse complète) Radiothérapie Chimiothérapie et/ou thérapie ciblée
et/ou immunothérapie ciblée
IA OUI Si contre indication à la chirurgie NON
IB Chimiothérapie à discuter
II Chimiothérapie 
IIIA Modalité à discuter RCP Modalité à discuter RCP Chimiothérapie et/ou thérapie ciblée
et/ou immunothérapie ciblée
IIIB NON OUI Chimiothérapie et/ou thérapie ciblée
et/ou immunothérapie ciblée
IV NON NON Chimiothérapie et/ou thérapie ciblée
et/ou immunothérapie ciblée

Protocoles de traitement en première ligne avec métastases et non redevables d’une thérapie ciblée

Cancers non-épidermoïdes en l'absence d’une addiction oncogénique EGFR, ALK, ROS1...

  • Immunothérapie
    • Quelle que soit le niveau d’expression du ligand du récepteur PD1, PDL1 : sel de platine + pemetrexed + pembrolizumab J1-22 pour 4 cycles ; suivi d’une maintenance par pemetrexed + une immunothérapie avec le pembrolizumab jusque 35 cycles, ou progression, ou toxicité inacceptable.
    • Si PDL1 ≥ 50% : pembrolizumab J1-22
  • En cas de contre-indication à l’immunothérapie
    • Doublet sel de platine + vinorelbine ou gemcitabine ou paclitaxel, docétaxel ou pemetrexed = éventuellement bevacizumab qui sera poursuivi en monothérapie
       

Cancers épidermoïdes avec métastases non redevables d’une thérapie ciblée

  • Immunothérapie
    • Quelle que soit l’expression de PDL1 : CarboTaxol + pembrolizumab J1-22 pour 4 cycles suivi d’une poursuite du pembrolizumab 200mg toutes les 3 semaines ou 400mg toutes les 6 semaines pour un total de 2 ans, ou progression, ou toxicité inacceptable.
    • Si PDL1 ≥ 50% : pembrolizumab J1-22 (ou 400mg/6sem)
  • En cas de contre-indication au pembrolizumab
    • Doublet sel de platine + vinorelbine ou gemcitabine ou paclitaxel, docétaxel
       

Traitement en première ligne en cas d'un état général dégradé

  • Quel soit le type : doublet sel de platine + paclitaxel ou gemcitabine
  • En cas de carcinome non-épidermoïde : doublet carboplatine + pemetrexed
  • Si PDL1 ≥50% : pembrolizumab en monothérapie doit être discutée en RCP.
  • Autres options : monothérapie par gemcitabine ou vinorelbine hebdomadaire ajout éventuel de bevacizumab pour les adénocarcinomes
     

Traitement en première ligne chez les sujets âgés de plus de 70 ans et en l’absence d’addiction oncogénique

  • Si PDL1 ≥50% et un bon état général : pembrolizumab en monothérapie
  • Quel que soit le PDL1 et la forme, en cas d’un état général dégradé : carboplatine – paclitaxel
  • Adénocarcinomes : carboplatine + pemetrexed + pembrolizumab ; suivi d’un traitement de maintenance par pemetrexed et pembrolizumab
  • Cancers épidermoïdes : pembrolizumab + carboplatine + paclitaxel suivi d’une poursuite du pembrolizumab à la même dose jusqu’à 35 cycles, ou progression, ou toxicité inacceptable.

Le traitement des métastases

CE QUE PROPOSE LA REUNION DE CONCERTATION PLURIDISCIPLINAIRE (RCP)...

Dans le cas d'une à trois métastases synchrones d'un cancer de stade T1-3, N0-1 un traitement à visée curative, chirurgie ou radiothérapie est l'option privilégiée.
Si vous avez été opéré, l’existence d’une à trois métastases synchrones (cérébrale, pulmonaire ou surrénalienne) est une indication à une chirurgie et/ou radiothérapie à visée curative.
S'il existe de deux ou trois métastases cérébrales (synchrones ou métachrones), on peut encore vous proposer un traitement curatif.
De plus, une irradiation complémentaire du cerveau en totalité ou de la zone opérée peut être réalisée après l'intervention neurochirurgicale ou après radiothérapie en conditions stéréotaxiques.

SELON LE TYPE DE MÉTASTASE

Les métastases cérébrales isolées
Les cancers bronchiques sont la première cause de métastases cérébrales et est à l’origine de 40–50 % de toutes les métastases cérébrales.
Ces tumeurs peuvent être traitées soit par une résection chirurgicale ou par radiochirurgie . Ces traitements peuvent être complétés par une irradiation crânienne.
Dans tous le cas, un traitement médical symptomatique (corticostéroïdes et anticonvulsivants, si indiqués) sera mis en œuvre systématiquement.. 

Les métastases surrénaliennes
Elles sont traitées par une chimiothérapie spécifique complétée, dans certains cas par un traitement chirurgical.

Les métastases osseuses
Elles sont traitées par un traitement à base de bisphosphonates (zolédronate 4 mg par voie injectable) associé ou non à une radiothérapie.
Parfois une chirurgie pourra être envisagée en cas de fracture ou de risque de fracture. Un traitement à base de cortisone est souvent associé.

Les métastases dans l'autre poumon
Elles sont prises en charge comme le premier cancer en fonction de leur stade d'évolution et du type de tumeur.

Mise à jour

9 août 2022