Hormonothérapie
L'hormonothérapie est nécessaire pour tous les patients opérés d'un cancer thyroïdien...
POURQUOI ?
Les cancers de la thyroïde de type vésiculaire sont hormonodépendants, dans la majorité des cas. C'est-à-dire que les hormones thyroïdiennes favorisent la croissance des cellules tumorales. De ce fait, le traitement hormonal, après la chirurgie et la radiothérapie à l’iode radioactif, est une composante très importante de la stratégie thérapeutique.
COMMENT ?
L'hormonothérapie « frénatrice »qui a deux objectifs :
- D’assurer un équilibre thyroïdien satisfaisant sur le plan fonctionnel pour compenser l’hypothyroïdie induite par les traitements chirurgicaux et radiothérapiques. Il s’agit, alors, d’un traitement substitutif
- D’inhiber la sécrétion de la TSH qui pourrait favoriser l'apparition de localisations secondaires ou stimuler des cellules tumorales
En pratique...
LE TRAITEMENT INITIAL
Le traitement hormonal est débuté 3 jours après le traitement par l’iode 131. Si vous n’avez par reçu d’iode 131, le traitement débute le lendemain de l’opération.
La dose habituelle de Levothyrox™ est 150 à 175 mg/jour en une seule prise. Pendant les 5 premiers jours, il est d'usage de prescrire un traitement complémentaire par la liothyronine (Cynomel™), à la dose de 3 comprimés par jour.
Le taux de TSH est mesuré six semaines à deux mois après le début du traitement pour l’adaptation de la posologie pour amener le taux de TSH à une valeur :
- Comprise entre 0,1 et 0,5 mU/L, en cas de cancers de bon pronostic (pT1 et 2, N0-Nx, M0)
- Inférieure ou égale à 0,1 mU/L en cas de cancers de moins bon pronostic (pT3 et 4), extension ganglionnaire (tout pT, N1), métastase à distance (tout pT, tout N, M1), histologie défavorable (épithéliomas à cellules hautes, sclérosants diffus, oncocytaires, insulaires, vésiculaires peu différenciés).
PAR LA SUITE
Le principe...
Etre le 6ème et le 12ème mois, après un bilan comprenant une échographie cervicale et un dosage du taux de thyroglobuline sous stimulation par la TSH recombinante, la dose de lévothyroxine est réévaluée chez les patients :
- En rémission et à faible risque de récidive, la TSH peut être maintenue dans les normes, c'est-à-dire une TSH comprise entre 0,3 et 2 mU/L.
- En rémission mais ayant un cancer de moins bon pronostic, l'hormonothérapie doit aboutir à une valeur de TSH proche de la limite inférieure des normes (0,1 à 0,5 mU/L) durant 5 à 10 ans
- Non guéris, la TSH doit demeurer à sa limite inférieure, soit 0,1 mU/L.
Les nouvelles recommandations
Pour les personnes opérées d’un cancer thyroïdien, la dose de lévothyroxine qui est aujourd’hui recommandée est de 2 à 2,5 μg/kg/j en traitement frénateur, et de 1,6 à 2 μg/kg/j en traitement substitutif.
Le dosage doit être proportionnel au poids et une connaissance préalable des facteurs susceptibles de majorer ou de minorer les besoins hormonaux est nécessaire pour prescrire le traitement le plus adéquat.
LA SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
En dehors des cas de microcancer, le but du traitement est d’obtenir un taux de TSH bas ou indétectable tout en n’induisant pas de thyrotoxicose. De ce fait, sous traitement substitutif et freinateur, l'équilibre hormonal doit être vérifié par le dosage des hormones thyroïdiennes et surtout de la TSH.
L’hormonothérapie très frénatrice est un facteur de risque de perte de masse osseuse, surtout chez la femme après la ménopause et de troubles du rythme cardiaque chez les patients âgés.
Quelle posologie pour l'hormonothérapie ?
Très frénatrice TSH < 0,1 mUI/L |
Frénatrice |
Substitutive |
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Mise à jour
17 avril 2020