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Bilan préthérapeutique

Trois étapes…

Ce bilan va conditionner la stratégie thérapeutique. Il comporte trois étapes et s'adresse essentiellement aux patients à risque intermédiaire ou élevé de la classification de d'Amico

  • Un bilan métastatique : scintigraphie osseuse, IRM du corps entier, dans un avenir proche
  • Un bilan régional pour évaluer une éventuelle extension ganglionnaire : angioscanner ou une IRM
  • Un bilan local pour rechercher une extension extra-prostatique : IRM, par voie endorectale, pratiquée 6 à 8 semaines après les biopsies, pour éviter les artéfacts

Les examens d’imagerie médicale

LA SCINTIGRAPHIE OSSEUSE

La tomoscintigraphie osseuse aux phosphonates marqués au 99mTc
C'est un examen utilisant une substance radioactive qui se fixe uniquement dans l’os. La scintigraphie du squelette est un examen qui reflète de façon sensible la réaction de l'os à la maladie. Des lésions de l'os sont souvent mises en évidence plusieurs mois avant d'être visible sur les radiographies.

Les indications
Cet examen sera programmé si vous souffrez de douleurs osseuses et si la tumeur est T1 or T2 mais avec un PSA supérieur à 20 ng/ml et/ou un score de Gleason > 7.
Une scintigraphie osseuse n'est pas nécessaire chez tous les patients, et pas du tout chez les patients atteints de petits cancers avec de faible taux de PSA. En effet, pour un taux de PSA inférieur à 10 µg/l, cet examen est le plus souvent négatif. Il peut néanmoins servir d'examen de référence, à l’occasion du suivi des patients.

Comment l'examen se déroule-t-il ?
Au début, on vous injectera en intraveineux un phosphate ou un phosphonate marqué au technétium (marqueur radioactif). Le produit radioactif a une durée de vie très courte, ce qui permet de respecter l’environnement.
Approximativement trois heures après, le marqueur radioactif a été incorporé dans l'os et on réalise les images. La durée de l'acquisition des images est inférieure à une heure, le plus souvent de l'ordre de la demi-heure.
Généralement vous restez allongé, dans certains cas, on pourra vous demander de s'asseoir ou de rester debout. Il vous faudra boire beaucoup de liquide et de vider votre vessie avant la réalisation des images. Cette hyperdiurése en accélérant l'élimination de l'activité circulante permet une amélioration du rapport signal/bruit. Les mictions fréquentes ont pour but de diminuer l'irradiation vésicale et péri-vésicale, notamment au niveau des ovaires.

Quel est l’intérêt de cette technique ?

La scintigraphie osseuse permet de détecter l'extension de cancer dans les os, métastases osseuses, reconnues par la présence de foyers d’hyperfixation.

LA RADIOGRAPHIE PULMONAIRE

Cette radiographie permet de vérifier que le cancer ne s’est pas étendu aux poumons.

LE SCANNER OU L’IRM

Le scanner est un procédé d'examen par les rayons X qui donne des images du corps en coupes croisées.
L’imagerie en résonance magnétique (IRM) utilise les propriétés magnétiques (comme un aimant) du corps pour produire des images de toutes ses parties. Pour des raisons pratiques, le noyau hydrogène est utilisé, car il possède un seul photon et il est abondant dans l’eau et les graisses.
Le scanner et/ou l’IRM peuvent aider à détecter si des ganglions lymphatiques situés dans le pelvis ont augmenté de taille à cause du cancer.
Ces examens ne sont pratiqués seulement dans le cas où le cancer est étendu ou s’il présente un haut grade histologique, ou enfin s’il est associé à un taux élevé des PSA.

LA TEP

La tomographie par émission de positons est une technique d’imagerie fonctionnelle non invasive permettant d’objectiver les processus métaboliques régionaux.
Contrairement à la plupart des applications actuelles de la TEP en oncologie, l’analogue du glucose, le 18 F-fluoro-2-désoxyglucose (FDG), n’est pas le radiotraceur de choix pour le diagnostic et le bilan d’extension du carcinome de la prostate en raison de sa faible sensibilité, sa captation n’étant généralement présente que dans les tumeurs agressives et dédifférenciées.
Pour cette raison, plusieurs autres radiotraceurs ont été utilisés, tels que

  • Le 11 C-acétate
  • La 11 C-choline
  • La 18 F-choline (reflétant la synthèse des lipides), pour l’évaluation de l’extension locorégionale et lors de suspicion de récidive
  • Le 18 F-fluorure pour le bilan d’extension à distance et la recherche de métastases osseuses
  • La 18 F-fluoro-dihydrotestostérone, un analogues des androgènes, pour évaluer l’expression des récepteurs des androgènes
     

La TEP au 68Ga-PSMA est actuellement le marqueur le plus spécifique pour la prostate. Il est surexprimé par les cellules tumorales. De fait plus de 90 % des lésions intra-prostatiques sont avides du [68Ga]Ga-PSMA-11.
 

 Les indications actuelles sont :

  • Les rechutes biochimiques après prostatectomie radicale avec un PSA < 1,5–2 ng/mL et un temps de doublement rapide du PSA < 7–8 mois
  • Pour exclure une atteinte à distance avant radiothérapie de sauvetage en cas de suspicion de récidive locale 

Globalement...

 

Explorations de la prostate Méthodes de diagnostic
  • Le toucher rectal
  • Le dosage du PSA
  • L'échographie prostatique
  • Ponction transrectale guidée par échographie
  • La biopsie chirurgicale
  • L'IRM multiparamétrique prostatique endorectale, en cas de suspicion biologique et/ou biopsique d’extension extra prostatique
  • Pour les patients à intermédiaire et haut : tomoscintigraphie osseuse + TDM TAP 

 

Examens spécifiques dans des cas particuliers...

 

Circonstances particulières Examens à pratiquer
  • Confirmer l’absence d’extension aux os (métastases)
  • Prise de sang 
  • Scintigraphie osseuse si PSA > à 10 ng/ml ou grade 4 (score de Gleason > 7) ou douleurs osseuses 
  • Scanner centré sur une zone suspecte ou IRM du rachis
  • TEP au 18F-choline ou au fluorure de sodium
  • S’assurer qu’il n’y a pas de dissémination dans le thorax (poumons, médiastin, plèvre, paroi)
  • Radio du poumon 
  • Scanner thoracique
  • Vérifier que le foie n’est pas touché
  • Prise de sang 
  • Scanner du foie ou échographie hépatique

Mise à jour

27 avril 2021