Immunothérapie
Des nouveaux anticorps monoclonaux
POUR LES LYMPHOMES B
L’ofatumumab (Arzerra ™)
C’est un anti-CD20 qui est la version humaine du rituximab (MabThéra™). Cet anticorps humain devrait permettre de diminuer le risque de manifestations allergiques, observées avec le MabThéra™, et peut-être, améliorer les performances du traitement.
Cet anticorps monoclonal est homologué pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique et est en phase 3 de développement clinique dans l'indication lymphome non hodgkinien.
Le Gazyvaro™ (obinutuzumab)
C'est un anticorps nu de type II ciblant le CD20, comme le rituximab. Il est homologué en association avec la bendamustine pour le traitement des LLC.
Des études récentes ont démontré son efficacité dans le traitements des lymphomes folliculaire en première ligne.
Les résultats en traitement de maintenance semblent aussi très favorables.
Epratuzumab (LymphoCyde™)
C’est un anticorps dirigé contre le CD22 qui est un antigène très exprimé à la surface des lymphocytes B. Les premiers résultats des études de phase II, en association avec le MabThéra™, semblent intéressants.
Il bénéficie en France d'une ATU (Autorisation Temporaire d'Utilisation) .
Glofitamab
C'est un anticorps bispécifique ciblant à la fois le CD20 et le CD3 à la surface des lymphocytes T malins. Les premiers résultats chez les patients présentant un lymphome à grandes cellules en rechute ou réfractaire au traitement sont très favorables avec un taux élevé de réponses complètes un taux réponse de plus de 50 %.
La tolérance est acceptable en dehors d'un taux élevés de syndrome de relargage des cytokines.
POUR LES LYMPHOMES T
Alemtuzumab (MabCampath™)
C’est un anticorps dirigé contre le CD52 qui est un antigène exprimé à la surface des lymphocytes T. Ce médicament est homologué pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique chez les malades qui ne répondent plus aux autres traitements, y compris le Fludara™.
Les premiers résultats des essais thérapeutiques, sont encourageants dans le traitement des lymphomes à cellules T.
Les anticorps conjugés à une toxine
Adcetris™ (brentuximab vedotin)
C'est un anticorps monoclonal qui cible les cellules porteuses du CD30+ qui sont essentiellement certains lymphocytes des lymphomes à grandes cellules et de la maladie de Hodgkin.
C'est un immunotoxine car l'anticorps monoclonal est couplé à un médicament antitumoral, l'auristine E (MMAE). Cette molécule cytotoxique inhibe la tubuline nécessaire au fuseau lors de la division cellulaire. Les études de phase 3 ont confirmé les espoirs mis dans cette approche thérapeutique.
Ce médicament vient d'être homologué pour le traitement des lymphomes anaplasiques à grandes cellules systémiques en rechute ou réfractaires. La dose recommandée est de 1,8 mg/kg administrée par perfusion intraveineuse de 30 minutes toutes les 3 semaines.
C'est aussi un anticorps monoclonal ciblant la protéine de surface des lymphocytes malins et qui est conjugué à l'auristine E (MMAE).
Ce médicament est efficace pour le traitement des lymphomes à grandes cellules e première ligne en association avec le R-CHOP, traitement standard.
Il est homologué pour le traitement des lymphomes à grandes cellules (LDGCB) en association au rituximab, au cyclophosphamide, à la doxorubicine et à la prednisone (R-CHP) en première ligne. et en association à la bendamustine et au rituximab, en rechute ou réfractaire, non candidats à une greffe de cellules souches hématopoïétiques.
La dose recommandée est de 1,8 mg/kg, administrée en perfusion intraveineuse tous les 21 jours.
Les autres pistes
- Le vénétoclax est un inhibiteur de molécules anti-apoptotiques qui cible la protéine Bcl2. Il est en Phase-III de développement pour le traitement de certains lymphomes.
- Le tazemetostat (Tazverik™) appartient à la classe des médicaments régulateurs de l’épigénétique en ciblant l'EZH2. Il est homologué pour le traitement du lymphome folliculaire récidivant ou réfractaire avec mutation EZH2, après au moins deux cycles antérieurs de traitement systémique (chez les patients adultes) ; ou en l'absence d'autres traitements satisfaisants.
- Le copanlisib (Alicopa™) est inhibiteur de la tyrosine kinase PI3 K α-δ qui bloque la transduction du message reçu par le récepteur membranaire du lymphocyte B (BCR), il vient d'être homologué pour le traitement des lymphomes folliculaires et de la marge
- Le duvelisib (Copiktra™) appartient à la même classe d'inhibiteur du PI3 K γ-δ. Il est homologué pour le traitement de la LLC et des lymphomes folliculaires. La dose recommandée est de 25 mg de duvélisib deux fois par jour. Un cycle est composé de 28 jours. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à progression de la maladie ou jusqu’à atteinte d’une toxicité non acceptable.
Pour le traitement des lymphomes du manteau et de certains lymphome B diffus à grandes cellules
- L'ibrutinib est un autre inhibiteur de tyrosine kinase ciblant la protéine de Bruton
- Le bortezomib est inhibiteur du protéasome déjà homologué pour le traitements des myélomes.
- Le venetoclax est un inhibiteur de molécules anti-apoptotiques qui cible la protéine Bcl2 aurait aussi un intérêt dans le traitement de ce type de lymphome
Le 166 holmium-DOTMP
C’est une nouvelle modalité de radiothérapie ciblée sur le squelette. Le rayonnement est produit par l’holmium 166 se lie spécifiquement à un composé de l’os le DOTMP.
Cette nouvelle modalité thérapeutique est en cours de développement, phase 3, en association avec la chimiothérapie conventionnelle.
Les CAR-T
Les CAR T (pour cellules T porteuses d’un récepteur chimérique) sont des lymphocytes T du patient, prélevés, puis modifiés génétiquement in vitro de manière à leur faire exprimer un récepteur artificiel, dit chimérique. Ce récepteur est conçu de telle manière que sa partie extra-cellulaire reconnaisse un antigène tumoral, le plus spécifiquement possible afin d’éviter les effets néfastes sur d’autres organes du patient.
LES CAR-T DISPONIBLES
Les résultats positifs obtenus durant la Phase 3 semblent être pérennes dans le temps.
En France, il est indiqué pour le traitement du lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) et du lymphome de haut grade à cellules B (LHGCB) chez les patients adultes ayant rechuté dans les 12 mois après la fin de la première ligne de chimio-immunothérapie, ou qui y sont réfractaires.
Cette immunothérapie est dirigée contre la protéine de surface CD19.
Il est indiqué pour le traitement des adultes présentant un lymphome folliculaire après au moins deux lignes de traitement qui présentent une maladie réfractaire ; ‒ ou en rechute pendant ou dans les 6 mois qui suivent la fin de leur traitement d’entretien ; ‒ ou en rechute après une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques.
Les indications devraient être étendues prochainement pour le traitement des lymphomes folliculaires en rechute ou réfractaires aux traitements habituels.
Cette thérapie appartient à la même classe d'immunostimulant ciblant la protéine de surface CD19. Les résultats des premières études ont permis une homologation pour le traitement des lymphomes à grandes cellules.
Il est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), d’un lymphome de haut grade à cellules B (LHGCB) ou d’un lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B (LMPGCB), réfractaires ou en rechute dans les 12 mois suivant un traitement de première ligne et éligibles à une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques.
Mise à jour
23 septembre 2024