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Troubles du transit

Attention !

Les nausées et les vomissements  sont traités dans la rubrique "Soins de support"  

La diarrhée

DÉFINITION

C'est l'émissions quotidiennes trop fréquentes de selles trop abondantes, liquides ou pâteuses (poids supérieur à 300 g/j). En pratique, on parle de diarrhée lorsqu'il y a plus de trois selles molles ou liquides par jour, causant ou non des douleurs dans l'abdomen (coliques) et/ou le rectum (ténesme et/ou épreinte).

POURQUOI ?

En raison du cancer…
Les patients atteints d’un cancer digestif, estomac, côlon, rectum se plaignent souvent de diarrhées. De plus, des diarrhées peuvent dues à des infections digestives bactériennes ou virales, l'anxiété et des boissons contenant des suppléments nutritionnels qui sont composées de grandes quantités de vitamines, de minéraux, de sucre et d'électrolytes.

En raison du traitement…
La diarrhée est un effet secondaire fréquent des traitements anticancéreux.
Elle peut apparaître durant le traitement ou après la cure de chimiothérapie ou de radiothérapie. Dans le cas de la radiothérapie, la diarrhée apparaît vers la troisième semaine et s’accompagne souvent de nausées ou vomissements associés ou non à des douleurs abdominales.

Les médicaments de chimiothérapie le plus susceptibles d’engendrer de la diarrhée sont le fait des protocoles comprennent du fluoro-uracile, de l’UFT™, du Xeloda™, de l’irinotécan (Campto™) ou le docétaxel (Taxotère™). Il faut savoir que le risque est majoré en cas d’irradiation du pelvis.

LES CONSÉQUENCES

Une diarrhée ne doit jamais être sous-estimée et rester sans traitement. Elle peut entraîner des troubles plus ou moins marqués, comme :

  • Une perte d’eau et de minéraux (déshydratation),
  • Une dénutrition par perte de nutriments importants,
  • Une perte de poids,
  • Une lassitude ou une fatigue
     

Que faire pour éviter les diarrhées ?

Modifiez votre régime alimentaire…

  • Fractionnez vos repas en 5 à 6 prises alimentaires par jour, en petites quantités, au lieu de faire trois repas
  • Mangez des aliments non agressifs, pauvres en fibres comme le riz bouilli, le fromage, le poulet et les pommes de terre en purée
  • Choisissez des aliments riches en protéines, en calories et en potassium, faciles à digérer comme le fromage blanc, les œufs, les pommes de terre au four, les céréales cuites, les bananes, les pâtes, le pain de mie (non complet) toasté
  • Ajoutez de la noix muscade aux aliments pour ralentir le transit intestinal

Augmentez votre consommation de liquides…

  • Buvez au minimum un litre et demi d'eau par jour, sauf avis contraire de votre médecin
  • Ne consommez pas de café, de thé, d'alcool, de lait ou de produits laitiers car ils peuvent aggraver la diarrhée
  • Prenez des boissons diététiques qui peuvent contribuer à remplacer une partie des électrolytes perdus au cours de la diarrhée
  • Buvez des liquides clairs comme certains jus de fruits (pomme, groseille, raisin), et de l’eau ; buvez les à température ambiante (non réfrigérés)

Prenez des mesures d'hygiène et de confort…

  • Prenez un bain chaud ou un bain de siège et faites une toilette intime après chaque selle.
  • Utilisez de l'eau chaude et du savon, et séchez avec une serviette douce pour éviter les brûlures de la zone anale qui devra être vérifiez chaque jour pour détecter toute rougeur ou fissure
  • Demandez à votre médecin ou à l'infirmière une crème pour soulager l'inconfort. Votre médecin peut aussi vous prescrire une crème anesthésiante en cas de douleurs

Essayez de réduire votre "nervosité" ou votre "anxiété"…

  • Préservez autant que possible un environnement calme, reposant
  • Restez à proximité d'une salle de bains ou de toilettes en cas de nécessité urgente
  • Prévoyez des périodes de repos et de courtes siestes au cours de la journée.

QUELQUES CONSEILS

 

Quand faut-il s’en préoccuper ? Quelques petits moyens….

Selles liquides 6 fois ou plus par jour pendant plus de 2 jours consécutifs
Sang à l’anus, dans les selles, sur le papier hygiénique ou dans la cuvette des W-C
Absence d'urines pendant 24 heures
Incapacité à boire plus de 24 heures
Fièvre
Perte de poids de 2 kg ou plus
Un abdomen gonflé ou douloureux

Modifiez votre régime alimentaire
Augmentez la consommation de liquides
Soyez vigilant sur votre toilette intime
Restez calme, ne fumez pas  

 

 

La constipation

DÉFINITIONS.

La constipation

C'est la diminution de la fréquence et du nombre de selles (moins de 3 selles par semaine) et/ou la difficulté de passage de selles dures qui provoquent des douleurs, de l'inconfort et quelquefois des saignements.

La constipation chronique...

La Société française de gastro-entérologie la définit selon la gêne fonctionnelle engendrée :

  • Une insatisfaction lors de la défécation
  • Des selles peu fréquentes (< 3/semaine)
  • Des difficultés à exonérer
  • Une évolution depuis au moins six mois
     

LES PRINCIPALES CAUSES

Trois étiologies...
La constipation peut être liée :

  • Au cancer qui peut être responsable d'un ralentissement du transit (complications mécaniques, neurologiques ou métaboliques)
  • Aux traitements du cancer, en particulier les traitement de la douleur
  • A une constipation chronique évoluant pour son propre compte
     

Chez les patients traités pour un cancer, la constipation peut être provoquée par une alimentation et une consommation de liquides insuffisante, par un ralentissement de l'activité physique ou par une faiblesse générale et l’utilisation de médicaments contre la douleur.

Les causes médicamenteuses : les traitements de la douleur
Certains médicaments comme les opioïdes (morphine et ses dérivés ) sont responsables d’un ralentissement du transit systématique et nécessitent la prescription conjointe d’un laxatif) afin de prévenir au mieux ces effets indésirables.

Les autres causes médicamenteuses
Les produits contre les vomissements (sétrons), ainsi que certains médicaments de chimiothérapie comme les alcaloïdes de la pervenche (Oncovin™, Velbé™, Navelbine™), peuvent aussi provoquer la constipation ainsi que certaines thérapies ciblées.

SYMPTÔMES D'ALERTE

  • Des selles petites et dures
  • Une absence de selles pendant 3 jours
  • De perte de petites quantités de selles molles (fausse diarrhée)
  • Des douleurs au ventre ou crampes (coliques) fréquentes et/ou persistantes
  • Des ballonnements, des gaz et des éructation
  • Un ventre gonflé et ballonné
     

QUE PUIS-JE FAIRE POUR EVITER LA CONSTIPATION ?

 

Quand faut-il s’en préoccuper ? Quelques petits moyens….
  • Pas de selles pendant 3 jours
  • Sang dans les selles, sur le papier hygiénique ou dans la cuvette
  • Pas de selles pendant une journée après la prise de laxatif prescrit par le médecin
  • Crampes importantes et persistantes dans le bas de l'abdomen et/ou vomissements
  • Augmenter les quantités quotidiennes d'aliments riches en fibres
  • Éviter ou diminuer la consommation d'aliments pouvant provoquer la constipation
  • Augmenter les quantités de liquides absorbés et prendre des boissons spécifiques
  • Avoir une activité physique  

 

 

Quelques astuces en cas de constipation

  • Augmentez les quantités quotidiennes d'aliments riches en fibres : les légumes verts et des céréales et graines complètes, les fruits crus avec la peau (pommes, poires, prunes, les fruits secs (dattes, pruneaux, abricots) - boire du jus de pruneaux
  • Évitez ou diminuez la consommation d'aliments pouvant provoquer la constipation : le chocolat, certains fromages, les œufs
  • Augmentez les quantités de liquides absorbés : essayez de boire 1 litre et demi de liquide par jour sauf si votre médecin ou votre infirmière vous le déconseille. Cet apport n'aide pas seulement à éviter ou à réduire la constipation, il aide aussi à éviter la déshydratation et la malnutrition.
  • Prenez des boissons spécifiques pour lutter contre la constipation : jus de fruits frais, excepté le jus de pommes, boissons chaudes ou tièdes, surtout le matin
  • Ayez une activité physique !  De courtes marches aident à réduire la constipation. Il est très important, cependant, que cette activité physique ne vous fatigue pas excessivement, pour cela elle doit être adaptée à votre état général.

COMMENT TRAITE-T-ON LA CONSTIPATION ?

GLOBALEMENT

Il est toujours mieux d'éviter la constipation. Si, cependant, vous êtes constipé, votre médecin peut vous prescrire un laxatif ou un lavement. Il faut suivre exactement les indications du médecin sans augmenter ni diminuer les doses ni la fréquence du médicament prescrit.

QUE FAIRE ?

Si vous n'avez pas de selles dans les 24 heures suivant la prise de médicament et/ou le lavement, informez-en votre médecin qui vous donnera la marche à suivre.

Augmenter la quantité de fibres alimentaires
Elle s’accompagne d’une augmentation du nombre des selles et de l’amélioration de leur consistance. Néanmoins, une augmentation jusqu’à 15 à 40 g de fibres par jour doit être progressive pour limiter la survenue des flatulences et des ballonnements.
Les aliments riches en fibres sont principalement les céréales au son mais également le pain complet, les légumes verts et les fruits.
Rappelez-vous que l’activité physique et l’augmentation de la ration hydrique sont recommandées car elle entraîne une sensation de bien-être général.

Les laxatifs et lavements vendus en vente libre ou sans ordonnance
Ils sont à proscrire au cours d'un traitement de chimiothérapie sauf autorisation du médecin ou de l'infirmière.
Si en dépit des suggestions ci-dessus vous êtes toujours constipé, parlez-en à votre médecin ou infirmière qui vous indiquera un traitement.

 

Les laxatifs osmotiques
Ils sont indiqués en cas de fréquence des selles diminuée (Macrogol™, lactulose, sorbitol). Ils permettent un afflux d’eau au travers de la muqueuse intestinale et peuvent donc être responsables de diarrhées

Les laxatifs émollients (lubrifiants)
Ils sont utiles en cas de selles dures, comme par exemple, l’huile de paraffine. Ils lubrifient le contenu colique et provoquent le ramollissement du bol alimentaire.

Les laxatifs de lest
Ils sont utilisés en cas de selles peu fréquentes augmentent la quantité de selles et modifient leur consistance. Il s'agit, par exemple, de médicaments à base de graine d’ispaghul ou de gomme de sterculia. Ils sont contre-indiqués en cas de constipation liée aux opioïdes.

Les laxatifs stimulants
Ils favorisent le péristaltisme en augmentant les contractions coliques. Il s'agit, par exemple, du docusate de sodium (Jamylène™, Norgalax™) ou du bisacodyl (Dulcolax™). Ils sont le plus souvent efficaces et améliorent la qualité de vie. La diarrhée et les douleurs abdominales sont des facteurs d’interruption thérapeutique dans environ 10 % des cas.

Les laxatifs par voie rectale
Ils ont un intérêt en cas de constipation distale et de dyschésie (par exemple, glycérol, Bisacodyl™, suppositoires au glycérol).

Les colokinétiques
Ce sont des agonistes sérotoninergiques qui permettent d’augmenter la fréquence des selles et d’améliorer leur consistance.

Mise à jour

12 juillet 2016