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Immunothérapie non spécifique

Le BCG intravésical

Le Bacille de Calmette et Guérin, (BCG)

C'est un traitement, non spécifique, mais validé, du cancer localisé, non invasif, de la vessie. Le mécanisme précis de l'action du BCG n'est pas bien connu. Il est probablement en rapport avec l'inflammation vésicale qu'il provoque et qui fait rejeter les cellules cancéreuses de la paroi vésicale.

Ses indications

Ces principales indications sont :

  • Le traitement curatif du carcinome urothélial à cellules transitionnelles in situ.
  • Le traitement prophylactique des rechutes
    • Du carcinome urothélial limité à la muqueuse,
    • Du carcinome urothélial envahissant la lamina propia mais non la musculeuse de la vessie (pT1),
    • Du carcinome urothélial in situ .

Un pas vers la spécificité : l’interleukine 2 ou IL-2

SA DÉCOUVERTE ET SA PRODUCTION…

Découverte en 1976 dans le surnageant des cultures des lymphocytes, l’interleukine-2 (IL-2) est une cytokine. Une cytokine est, chimiquement, une glycoprotéine produite par certaines cellules du système immunitaire et agissant sur d'autres cellules du même système pour en assurer la régulation.
Il a fallu attendre, les années 1990 pour qu’elle puisse être obtenue par génie génétique en quantités suffisantes pour pouvoir être utilisée en thérapeutique chez l’homme.

SES ACTIONS BIOLOGIQUES

Elle est secrétée par les lymphocytes T CD4+ en réponse à une stimulation antigénique. Elle stimule la prolifération des lymphocytes T CD4+ activés ainsi que des cellules tueuses ou cellules NK (Natural Killer) et augmente leur activité cytotoxique.
De même, elle stimule la prolifération et la différenciation des lymphocytes B et augmente la cytotoxicité des monocytes qui vont se transformés en macrophages.
Enfin, l'IL2 est impliquée dans la production d'autres cytokines comme, l’interféron gamma, le TNF (Tumor Necrosis Factor), d'autres interleukines comme l'IL-1, l’IL-4, l’IL-6, etc. Ces cytokines ont, à la fois, des effets inhibiteurs et synergiques sur l’activité de l’IL-2.

SON UTILISATION EN CANCÉROLOGIE (PROLEUKIN™)…

C’est l’équipe de Rosenberg aux USA qui, dès 1984, a obtenu, avec des injections de lymphocytes activés une réduction du nombre et de la taille des métastases dans plusieurs modèles de tumeurs murines.
Dans le cancer du rein métastatique, une réponse objective est obtenue dans 15 à 20 % des cas dont 5 % de réponses complètes qui peuvent être de très longue durée, fait nouveau dans le traitement de ce cancer, réputé comme peu sensible aux médicaments.
Dans le traitement du mélanome métastatique, l’IL-2 induit un taux d’environ 15 % de réponses globales dont un faible pourcentage de réponses complètes.
Le médicament est injecté soit par perfusion pendant 4 à 5 jours suivis d’un repos de 21 jours soit par voie sous-cutanée, généralement deux fois par jour, pendant 4 à 6 semaines. Les doses utilisées sont d’un million U/m².

LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES…

Ils sont fréquents mais en règle générale disparaissent rapidement. Les effets les plus fréquemment rencontrés sont :

  • Un état grippal avec de la fièvre et des courbatures
  • Des troubles cardiovasculaires, en particulier une baisse de la tension (hypotension)
  • Des troubles de la fonction rénale (augmentation de la créatinine) avec une diminution de la quantité d’urine (oligurie), une augmentation du taux d’acide urique
  • Un essoufflement,
  • Des nausées et des vomissements,
  • Une baisse des globules rouges (anémie) et/ou des plaquettes
     

Il existe certaines contre indications à son emploi notamment en cas d’allergie grave.

Un autre pas vers la spécificité : l'interféron (IFN)...

DE L’INTERFÉRENCE À L'INTERFERON…

Il était connu depuis longtemps qu’une infection virale avait pour conséquence d’avoir un rôle protecteur vis-à-vis d’une infection par un autre virus. Cette réaction était dénommée, phénomène interférence. En 1957, Alick Isaacs (1921 - 1967) et Jean Lindenmann (1924 - 2015), chercheurs de NIMR de Londres, ont montré qu’une substance protéique permettait à un organisme infecté par un virus A de devenir résistant vis-à-vis d’un autre virus B. De cette propriété d’interférer, est né le nom donné à la substance, interféron ou en abrégé, IFN. Cette substance naturelle est une glycoprotéine (protéine sucrée).
De fait, il s’agit d’un groupe de substances qui se fixent sur des récepteurs de la membrane des cellules et les protègent vis-à-vis d’une nouvelle infection en bloquant la multiplication (réplication) des virus par le matériel génétique de la cellule. Les interférons ont une spécificité d’espèce mais non de virus. Les interférons de type I sont nommés IFN-alpha et IFN-bêta. Ils sont à l’origine de phénomènes cytotoxiques. Les interférons de type II, lymphoblastiques, sont nommés IFN-gamma. Ils produisent essentiellement des effets immunomodulateurs. 
Il a fallu attendre les années 1990 pour que l’interféron puisse être obtenu par génie génétique et produit en quantités suffisantes pour être utilisé en médecine.

SON UTILISATION EN CANCÉROLOGIE - ROFERON™

Il est indiqué dans le traitement

  • De la leucémie à tricholeucocytes
  • De la leucémie Myéloïde Chronique (LMC) en phase chronique avec présence de chromosome Philadelphie
  • Du lymphome cutané à cellules T chez les patients en phase évolutive, réfractaires aux traitements conventionnels
  • Du lymphome folliculaire non-hodgkinien
  • Du cancer du rein à un stade avancé
  • Du mélanome de stade II selon la classification AJCC (index de Breslow > 1,5 mm, sans atteinte ganglionnaire, ni extension cutanée) et sans maladie décelable après exérèse chirurgicale
     

SON UTILISATION PRATIQUE…

Le médicament est injecté par voie sous-cutanée, généralement trois fois par semaine. Les doses utilisées varient de 3 à 5 millions d’unités/m². Des contre indications à son emploi existent notamment allergiques. Les effets indésirables du traitement sont doses et rythme-dépendants. Ils sont, le plus souvent rapidement régressifs. Les problèmes les plus fréquemment rencontrés sont :

  • Un état grippal avec de la fièvre et des courbatures
  • Une baisse des globules blancs (leuco neutropénie)
  • Une baisse des plaquettes (thrombopénie)
  • Un état dépressif
  • Des atteintes des nerfs

L'imiquimod

Imiquimod (Aldara™) est un immunostimulant particulier, actif par voie topique (crème), qui stimule la production d’interféron et d’autres cytokines. Ce médicament est indiqué pour le traitement des petits cancers de la peau superficiels basocellulaires.
La crème doit être appliquée 5 jours sur 7 pendant 6 semaines, une heure avant le coucher. Elle doit demeurer au contact de la peau, au moins 8 heures.

 

Mise à jour

14 mai 2023