Inhiber le VEGF
Le VEGF une cible de choix...
POURQUOI CETTE CIBLE ?
La croissance des tumeurs dépend de leur capacité à stimuler la création de nouveaux vaisseaux ou angiogenèse pour les "nourrir".
Le VEGF est chimiquement une glycoprotéine dont le rôle est, notamment, de déclencher la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse) nécessaires à la naissance et à la croissance des tissus normaux et tumoraux.
Les récepteurs du facteur de croissance vasculaire VEGFR (Vascular Endothelial Growth Factor) sont des acteurs très importants pour l’angiogenèse et constituent une cible très intéressante pour le traitement des tumeurs solides. De plus, dans un grand nombre de tumeurs, ces récepteurs sont surexprimés.
DEUX FAMILLES DE MEDIDAMENTS...
Les anticorps monoclonaux, injectables
Les anticorps monoclonaux ciblant le VEGF, bloquent les facteurs de croissance vasculaire à l'extérieur de la cellule cancéreuse. Ils agissent en se fixant sur le domaine extracellulaire du récepteur du VEGF et ainsi empêche la progression du signal permettant la création de vaisseaux sanguins pour alimenter la tumeur. On pourrait par analogie dire qu’ils "bouchent le trou de serrure". Le premier médicament de cette classe fut le bevacizumab (Avastin™ et biosimilaires).
Les inhibiteurs des tyrosines kinases associées au récepteur du VEGF, oraux
Ces pettes molécules chimiques bloquent, à l'intérieur de la cellule, les signaux permettant l'initiation de l'angiogenèse. Cette inhibition entraîne le blocage des voies de la transduction intracellulaire à partir du EGFR-1/flt-1 et du VEGFR- 2/KDR/flk1 qui inhibe les plus puissants facteurs angiogéniques connus, à ce jour.
Bevacizumab
MODE D'ACTION
C’est un anticorps monoclonal humanisé, d’où le suffixe zumab , produit par génie génétique et dirigé contre le VEGF.
La neutralisation du VEGF, secrété par les cellules tumorales, bloque le développement des cellules endothéliales, cellules constituant la paroi interne des vaisseaux sanguins.
La recherche clinique a démontré l’efficacité de cette approche thérapeutique pour contrôler les cancers colorectaux à un stade avancé.
Les protocoles comprenant de l’Avastin™ ont permis de faire passer le taux de réponses au traitement de 35 à 45 %, un allongement de temps sans progression et de la survie.
LES INDICATIONS HOMOLOGUÉES (FRANCE)
Cancer de l'ovaire au stade avancé (stades FIGO) en association
- Au carboplatine et au paclitaxel (CarboTaxol), en traitement de première ligne des stades avancés
- Au carboplatine et à la gemcitabine, en première récidive, sensible aux sels de platine et qui n'ont pas été préalablement traitées par du bevacizumab ou d'autres inhibiteurs du VEGF ou d'autres agents ciblant le récepteur du VEGF.
- Au paclitaxel, au topotécan ou à la doxorubicine liposomale pégylée (Caelyx™), en rechute, résistant aux sels de platine, qui n'ont pas reçu plus de deux protocoles antérieurs de chimiothérapie et qui n'ont pas été préalablement traitées par du bevacizumab ou d'autres inhibiteurs du VEGF ou d'autres agents ciblant le récepteur du VEGF
Cancer du sein métastatique en association
- Au paclitaxel (Taxol™), dans le traitement de première ligne
- À la capécitabine (Xeloda™), dans le traitement de première ligne chez des patients pour lesquels un traitement avec d'autres options de chimiothérapie n'est pas considéré comme approprié. Les patients ayant reçu un traitement à base de taxanes et d'anthracyclines en situation adjuvante au cours des 12 derniers mois doivent être exclus d'un traitement par Avastin™ en association à la capécitabine
Cancer colorectal métastatique en association à une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine (Xeloda™)
Cancer du poumon non à petites cellules avancé et non opérable, métastatique ou en rechute, dès lors que l'histologie n'est pas à prédominance épidermoïde en association à une chimiothérapie à base de sels de platine, dans le traitement de première ligne.
Cancer du rein avancé et/ou métastatique en association à l'interféron alfa-2a, dans le traitement de première ligne ;
Cancer du col de l'utérus métastatique ou en rechute en association au paclitaxel et au cisplatine, ou au topotécan chez les patientes ne pouvant pas recevoir de traitement à base de sels de platine
EN PRATIQUE
Son administration
Le médicament s’administre en perfusion intraveineuse de 90 minutes, la première fois, puis de 30 minutes, les cures suivantes. La dose recommandée est de 5 mg/kg tous les 14 jours, après la chimiothérapie, lors de la première perfusion.
Si une chirurgie est envisagée, le traitement sera arrêté au moins un mois avant l'opération.
La tolérance
Elle est généralement acceptable. Les effets secondaires possibles, mais rares, seront, de toute façon, anticipés par l’équipe soignante. Il peut s’agir d'’un retard de cicatrisation, d'une hypertension artérielle, une protéinurie (albumine dans les urines), une embolie ou une tendance hémorragique, accrue
Zaltrap™ (aflibercept)
MODE D'ACTION
Basé sur la même approche théorique, le VEGF-trap, est une protéine de fusion composée à partir de VEGFR et comprenant des parties du VEGFR1 (FLT1) et du VEGFR2 (KDR). C'est une sorte de piège à ligands du récepteur du VEGF
Il est homologué pour le traitement du cancer du côlon en seconde ligne en association avec une chimiothérapie de type FOLFIRI.
La dose est de 4 mg/kg (perfusion intraveineuse) d'une heure, suivie de la chimiothérapie conventionnelle, FOLFIRI (Irinotécan 180 mg/m² (perfusion IV pendant 90 minutes) et acide folinique 400 mg/m² (perfusion IV pendant 2 heures à J1), suivis par du 5-FU 400 mg/m² (bolus IV suivi par du 5-FU 2400 mg/m² administré par perfusion IV continue pendant 46 heures).
Le cycle de traitement est répété toutes les 2 semaines.
Le profil de tolérance est proche de celui du bevacizumab avec des retards de cicatrisation, l'apparition d'une hypertension artérielle et/ou d'une protéinurie (albumine dans les urines), d'une augmentation du risque d'’embolie et d’une tendance hémorragique, accrue.
Cyramza™ (ramucirumab)
MODE D'ACTION
Le ramucirumab est un anticorps humain dont l’action bloque spécifiquement le récepteur du VEGF de type 2 et empêche ainsi la liaison des VEGF-A, VEGF-C et VEGF-D. Il inhibe ainsi l’activation du récepteur du VEGF de type 2 stimulée par le ligand et ses composants de signalisation en aval.
SES INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES
- Cancer gastrique ou adénocarcinome de la jonction gastro-œsophagienne avancés en association avec le paclitaxel dont la maladie a progressé après une chimiothérapie à base de sels de platine et de fluoropyrimidine dont la maladie a progressé après une chimiothérapie à base de sels de platine ou de fluoropyrimidine et pour lesquels un traitement en association avec le paclitaxel n’est pas approprié
- Cancer colorectal métastatique en association avec la chimiothérapie FOLFIRI dont la maladie a progressé pendant ou après un traitement par bevacizumab, oxaliplatine et une fluoropyrimidine.
- Cancer bronchique non à petites cellules métastatique avec mutations activatrices du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) en traitement de première ligne ou en association avec le docétaxel, pour une maladie avancée ou métastatique dont la maladie a progressé après une chimiothérapie à base de sels de platine.
- Carcinome hépatocellulaire avancé ou non résécable avec une alpha-foeto-protéine sérique ≥ 400 ng/mL en monothérapie en seconde ligne après sorafénib.
EN PRATIQUE
Les doses recommandées en monothérapie : 8 mg/kg toutes les 2 semaines et en association avec :
- Le paclitaxel ou le FOLFIRI : 8 mg/kg les jours 1 et 15 d’un cycle de 28 jours avant la perfusion de paclitaxel.
- L’erlotinib : 10 mg/kg toutes les deux semaines.
- Le docétaxel : 10 mg/kg le jour 1 d’un cycle de 21 jours avant la perfusion de docétaxel.
Une prémédication avec un antihistaminique H1 est nécessaire pour éviter les réactions allergiques au médicament. La tolérance est comparable à celle des médicaments de la classe.
NEXAVAR™ (SORAFENIB )
UNE PETITE MOLECULE
Ce médicament est actif par voie orale. C’est un inhibiteur multikinase, bloquant plusieurs récepteurs de facteurs de croissance : le VEGFR, le PDGFR et la kinase de Raf. Il empêche le développement et induit sélectivement la mort des cellules cancéreuses par apoptose. Il possède, aussi, une action anti-angiogénique.
Il est homologué pour le traitement du :
- Cancer du foie hépatocellulaire
- Cancer du rein avancé après échec d’un traitement préalable à base d’interféron alfa ou d’interleukine 2 ou chez des patients pour lesquels ces traitements sont considérés comme inadaptés.
- Cancer de la thyroïde différencié localement avancé ou métastatique, différencié (cancer papillaire/folliculaire/à cellules de Hürthle), réfractaire à l’iode radioactif.
Le médicament s’administre, seul, en continu, en deux prises quotidiennes de deux comprimés dosés à 200 mg en dehors des repas ou avec un repas pauvre en graisse. Il n’y a pas de limitation de durée d’administration du médicament. Si une chirurgie est envisagée, le traitement sera arrêté au moins 15 jours avant l'opération.
Les effets indésirables de ce type de médicament sont connus et seront pris en compte par l’équipe soignante. Les plus souvent rapportés sont :
- De la fatigue
- Des diarrhées et mucites
- Des problèmes dermatologiques, rashs cutanés et syndrome mains-pieds
- Une augmentation de la tension artérielle
- Des troubles métaboliques, en particulier des hypoglycémies
- Parfois des retards de cicatrisation et des hémorragies (saignement)
SUTENT™ ( SUNITINIB)
SON MODE D'ACTION
C’est un inhibiteur actif par voie orale. En inhibant la tyrosine kinase du complexe Flk-1/KDR associée au récepteur du facteur de croissance vasculaire, ce médicament bloque les signaux commandants la croissance des vaisseaux nécessaires pour nourrir la tumeur.
Ce médicament est homologué en France pour le traitement :
- Des tumeurs digestives stromales (GIST), après échec d’un traitement par Glivec™
- Du cancer du rein avancé, après échec d’un traitement par l’interféron alpha ou l’IL-2 (interleukine 2)
- Des tumeurs neuroendocrines du pancréas (pNET), non résécables ou métastatiques, bien différenciées, avec progression de la maladie chez l'adulte.
Avant d'être prescrit ce médicament implique un bilan cardiologique, hépatorénal, hématologique et surtout thyroïdien. De plus, il est important pour votre oncologue de connaître tous les médicaments que vous prenez car ce traitement est associé avec d'assez nombreuses interactions médicamenteuses.
La dose recommandée est de 50 mg, par voie orale, à raison d’une prise quotidienne le matin pendant 4 semaines consécutives, suivie d’une fenêtre thérapeutique de 2 semaines, correspondant à un cycle complet de 6 semaines.
Pour le traitement des tumeurs neuroendocrines du pancréas (pNET), la dose recommandée est de 37,5 mg par voie orale, en 1 prise par jour, sans fenêtre thérapeutique préétablie.
Si une chirurgie est envisagée, le traitement sera arrêté au moins 15 jours avant l'opération.
La tolérance est acceptable, on peut néanmoins observer, surtout durant les 2 ou 3 premiers cycles des effets indésirables dont les plus fréquents sont suivants :
- De la fatigue
- Des diarrhées, une mucite (stomatite), une dyspepsie, des nausées, et des vomissements
- Une hypothyroïdie qui sera compensée si le taux de TSH dans le sang dépasse 6 ou 7
- Des troubles métaboliques (hypo- ou hyperglycémie) en raison d'une interférence avec l'insuline
- Une hypertension artérielle qui sera prise en charge
Les autres effets indésirables moins fréquents, comprennent des hémorragie, en particulier du nez (épistaxis), des éruptions cutanées ou un syndrome mains-pieds, une modification de la couleur de la peau, probablement due à la couleur du principe actif (jaune), une thrombopénie et/ou une neutropénie et plus rarement des perturbations du fonctionnement du foie et du pancréas.
Des interactions médicamenteuses sont possibles (CYP3A et 4). Il vous faudra signaler à votre médecin, tous les médicaments que vous prenez, quelle soit leur indication.
VOTRIENT™ (pazopanib)
C'est un inhibiteur multikinase bloquant la transduction des messages transmis par les récepteurs du VEGF et du PDGF ainsi que les voies du KIT et du FLT3. Il est actif par voie orale. Le Votrient™ est homologué pour le traitement
- Des cancers du rein avancés chez les patients qui n’ont pas reçu de traitement antérieur ou chez les patients qui ont déjà été traités par immunothérapie.
- De certains sous-types histologiques spécifiques de sarcome des tissus mous (STS) avancé, qui ont été préalablement traités par chimiothérapie au stade métastatique ou qui ont progressé dans les 12 mois suivant un traitement (néo)adjuvant.
La dose quotidienne est de 800 mg, soit 4 comprimés à prendre en seule fois. Sa tolérance est légèrement meilleure qu'avec les autres médicaments de cette classe. On peut néanmoins observer, surtout durant les 2 ou 3 premiers cycles, les effets indésirables les plus fréquents sont suivants :
- Des diarrhées, une dyspepsie, des nausées, et des vomissements
- Une mucite (stomatite)
- Une hypertension artérielle
- Une décoloration des cheveux est observée dans 32 à 43 % des cas
- Des atteintes du foie (hépatite) qui nécessite une surveillance biologique régulière
- Des troubles métaboliques, en particulier des hypoglycémies
D'autres médicaments anti-angiogéniques
C’est aussi un inhibiteur de la tyrosine kinase, actif par voie orale qui bloque l’activité des récepteurs du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGFR-1, VEGFR-2 et VEGFR-3).
Il est homologué pour le traitement de seconde ligne de cancer du rein avancé après échec d'un traitement antérieur par sunitinib (Sutent™) ou cytokine (IL2 ou IFN)
Il s'administre par voie orale sous forme de comprimés à 5 mg, à prendre matin et soir. Le traitement doit être poursuivi tant qu'un bénéfice clinique est observé ou jusqu'à la survenue d'une toxicité inacceptable.
Sa tolérance est comparable à celle des autres médicaments de cette classe.
C’est un inhibiteur mixte de la tyrosine kinase des récepteurs à l’EGF, du VEGF et du Ret actif par voie orale à la dose de 100 mg.
Il est indiqué dans le traitement du cancer médullaire de la thyroïde (CMT) agressif et symptomatique chez les patients avec une maladie localement avancée non opérable ou métastatique.
La dose habituelle est de 300 mg à prendre une fois par jour. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à ce qu'il n'ait plus de bénéfice.
L'utilisation de ce médicament doit faire l'objet d'une surveillance très précise en raison des risques cardiologiques et neurologiques.
Le Cabometyx™ (cabozantinib) est un inhibiteur de tyrosine kinase ciblant spécifiquement trois récepteurs : VEGFR2, c-MET et RET actif par voie orale. Il est indiqué dans le traitement
- Des cancers du rein chez les patients à risque intermédiaire ou élevé en première ligne (non traités antérieurement) ou chez les patients après une thérapie ciblée des récepteurs du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF).
- Des carcinomes hépatocellulaire (CHC) en monothérapie chez les patients traités antérieurement par le sorafénib.
La dose recommandée est de 60 mg/jour en prise continue. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à ce qu'il n'ait plus de bénéfice.
Les toxicités du cabozantinib sont communes avec celles des autres inhibiteurs de tyrosine kinase.
C'est un inhibiteur multikinase qui bloque les récepteurs du VEGF, du PDGFR-β (Platelet-derived growth factor receptor ), du récepteur au facteur de croissance des fibroblastes 1, ainsi que plusieurs autres kinases mutés oncogéniques. Ses indications homologuées sont :
- Cancer colorectal métastatique qui a été traité antérieurement ou qui n'est pas éligible aux traitements disponibles, notamment une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine, un traitement par anti-VEGF et un traitement par anti-EGFR
- Tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) non résécables ou métastatiques ayant progressé lors d’un traitement antérieur par imatinib et sunitinib ou en cas d’intolérance à ces traitements
- Carcinome hépatocellulaire (CHC) traité antérieurement par sorafénib.
La posologie recommandée est de 160 mg par jour, en 1 seule prise.
Les effets indésirables les plus couramment observés sont : douleurs, faiblesse physique, fatigue, perte d’appétit et diminution de l’alimentation, syndrome main-pied (rougeur et engourdissement au niveau de la paume des mains ou de la plante des pieds), diarrhée, infections et hypertension (HTA). Les effets indésirables les plus sérieux mais rares, sont des lésions hépatique, des hémorragies, des perforations gastro-intestinales et des infections.
C'est un inhibiteur multikinase qui cible les récepteurs du VEGF1 et 3, du FGF1 et 4, du PDGFα du RET et du KIT. En recherche clinique, il apparaît aussi efficace que le sorafénib.
Il est homologué en monothérapie pour le traitement :
- Du cancer de la thyroïde différencié (papillaire, folliculaire, à cellules de Hürthle) localement avancé ou métastatique, réfractaire à l’iode radioactif (IRA) et progressif.
- Du carcinome hépatocellulaire avancé ou non résécable qui n’ont pas reçu de traitement systémique antérieur
- Du cancer de l'endomètre en association au pembrolizumab, en cas de cancer de l’endomètre avancé ou récidivant, dont la maladie progresse pendant ou suite à une chimiothérapie antérieure à base de sels de platine reçue quel que soit le stade et qui ne sont pas éligibles à une chirurgie curative ou à une radiothérapie.
La dose quotidienne recommandée de lenvatinib est de 8 mg (deux gélules de 4 mg) une fois par jour.
Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont : hypertension, diarrhée, diminution de l’appétit, perte de poids, fatigue, nausées/vomissements, protéinurie, stomatite, dysphonie, céphalées et érythrodysesthésie palmo-plantaire (syndrome mains-pieds) (32,7 %). L’hypertension et la protéinurie ont tendance à survenir en début de traitement.
C'est un inhibiteur multikinase qui bloque les récepteurs du VEGF, du PDGFR-β (Platelet-derived growth factor receptor), du récepteur au facteur de croissance des fibroblastes 1, ainsi que plusieurs autres kinases mutés oncogéniques.
Il est indiqué en monothérapie dans le traitement :
- Du cancer colorectal (CCR) métastatique en seconde ligne ou pour les patients qui ne sont pas éligibles aux traitements disponibles, notamment une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine, un traitement par anti-VEGF et un traitement par anti-EGF
- Des tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) non résécables ou métastatiques ayant progressé lors d’un traitement antérieur par imatinib et sunitinib ou en cas d’intolérance à ces traitements
- Du carcinome hépatocellulaire traité antérieurement par sorafénib
La dose recommandée est de 160 mg (4 comprimés de 40 mg) une fois par jour pendant 3 semaines, suivies d’une semaine de pause. Cette période de 4 semaines correspond à un cycle de traitement.
Les effets indésirables observés le plus fréquemment sont la douleur, le syndrome main-pied, l’asthénie/la fatigue, la diarrhée, la diminution de l’appétit et de l’alimentation, l’hypertension et les infections.
C'est inhibiteur de la tyrosine kinase est un nouvel anti-VEGF.
Il est indiqué en traitement de première ligne du cancer du rein avancé et chez des patients n’ayant jamais reçu d’inhibiteur des voies VEGFR et mTOR suite à une progression de la maladie après un traitement antérieur par cytokine pour leur CCR avancé.
La dose recommandée est de 1 340 µg une fois par jour pendant 21 jours, suivis d’une période de repos de 7 jours, constituant un cycle de traitement complet de 4 semaines. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à la progression de la maladie ou la survenue d’une toxicité inacceptable.
L’effet indésirable grave le plus important est l’hypertension artérielle. Les effets indésirables les plus fréquents comprennent l’hypertension artérielle, la dysphonie, la fatigue et la diarrhée.
Effets indésirables en rapport avec leur mode d'action
Leurs effets indésirables sont d’une nature très différente des effets indésirables de la chimiothérapie. Ils concernent plus spécifiquement les cibles suivantes.
Cicatrisation
La toxicité cutanée domine les effets indésirables des anti-EGFR (TKI ou anticorps). Les problèmes de cicatrisation impliquent que ce type de problème implique que le traitement par anti-VEGF ne pourra pas être initié pendant au moins 4 semaines après une chirurgie lourde, ou tant que la plaie chirurgicale n’est pas totalement cicatrisée.
Cœur, vaisseaux, rein...
La toxicité cardio-vasculaire est l’apanage du bevacizumab avec l’hypertension artérielle
La protéinurie induite par le bevacizumab comme par les TKI du VEGFR, est rarement sévère, au delà de 2g/24 h, seuil nécessitant l’arrêt de la thérapeutique.
Des thromboses artérielles (AVC, accident vasculaire transitoie - AIT, ou infarctus du myocarde) et veineuses, surtout en cas de diabète associé, liés au bevacizumab sont possibles.
Un saignement de grade ≥ 3 contre-indique la poursuite du traitement anti-angiogénique, de même que la survenue d’une thrombose artérielle.
Autres aspects
Les effets indésirables digestifs à type de diarrhée sont contrôlables, mais peuvent nécessiter une réduction des doses.
Stomatite, ulcérations buccales, ou perforations digestives pour le bevacizumab sont beaucoup plus rares.
IMPORTANT !
L'apparition d'une hypertension artérielle, d'un syndrome mains pieds et d'une l’hypothyroïdie sous traitement anti-angiogénique est assez souvent associée à une efficacité du traitement....
Anti-angiogéniques oraux homologués
Médicament |
Indications homologuées |
Axitinib |
Cancer du rein |
Cabozantinib |
Cancer médullaire de la thyroïde, du foie ou du rein |
Lenvatinib |
Cancer de la thyroïde réfractaire au traitement par l'iode, cancer de l'endomètre |
Pazopanib |
Cancer du rein, sarcomes des tissus mous |
Regorafenib |
Cancer colorectal, GIST et cancer du foie |
Sorafenib |
Cancer du foie, du rein, de la thyroïde réfractaire au traitement par l'iode |
Sunitinib |
GIST, cancer du pancréas et du rein, tumeurs neuroendocrines |
Vandetanib |
Cancer de la thyroïde médullaire |
Mise à jour
12 septembre 2022