En radiothérapie
La possibilité d'un traitement sans radiothérapie...
L'étude canadienne LUMINA à porté sur des patientes âgées d'au moins 55 ans et présentant un cancer du sein T1N0, grade 1 ou 2, luminal A. Ces patientes ont été traitées par une chirurgie mammaire conservatrice et une hormonothérapie seule sans radiothérapie adjuvante.
Chez ces patientes, l'incidence des récidives locales à 5 ans est restée était faible (2.7 %). Si ces résultats pour cette catégorie de cancers sont confirmés, l'omission de la radiothérapie pourrait devenir un nouveau standard.
Des performances et une sécurité accrue...
C'est une nouvelle méthode consistant à délivrer les rayons sur période plus courte (15 séances en 3 semaines plutôt que 25 en 5 semaines).
Une étude récemment publiée a montré qu'une irradiation de 42,5 Gy délivrée en 16 fractions sur 3 semaines permettait d'obtenir les mêmes résultats que les irradiations sur 5 semaines.
L’hypofractionnement devrait devenir un standard pour les patientes traitées par tangentiels uniquement.
Les bénéfices attendus seraient en termes d’efficacité égale (ou augmentée) avec meilleure tolérance à long terme.
L'IRRADIATION PARTIELLE ET ACCÉLÉRÉE A RADIOTHÉRAPIE CONFORMATIONNELLE « Ipas »
En préopératoire
La totalité de la dose est délivrée en une seule fraction par un faisceau direct et en utilisant différents types de rayonnements.
En post-opératoire
Elles font appel à la curiethérapie interstitielle à bas débit (BDD) ou à haut débit (HDD). De fins tubes plastiques sont tout d'abord placés dans le tissu mammaire près de la tumeur afin de guider les produits radioactifs vers la zone malade. Des petites pastilles, contenant la substance radioactive, appelée iridium 192, sont alors insérées dans ces tubes et enlevées au bout de quelques jours.
La dose totale en BDD3 est de 50 à 55 Gy. Elle est de 34 à 38 Gy en HDD, soit 8 à 10 fractions, à raison de deux séances, espacées de 6 heures, par jour.
Maintenant, on peut aussi utiliser un dispositif avec ballonnet, appelé Mammosite™. Une source d’iridium 192 à HDD est projetée à travers le cathéter puis positionnée au centre du ballonnet pour délivrer en quelques minutes la dose totale à 1 cm autour de la surface du ballonnet.
Les indications possibles
Les critères d’utilisation sont actuellement, un âge supérieur à 50 ans, une tumeur de moins de 2 cm et une forme histologique de cancer canalaire invasif, un curage ganglionnaire négatif, une cavité opératoire supérieure à 3 cm. Des essais thérapeutiques en cours devraient apporter plus d'informations à ce sujet au cours des prochaines années.
D'autres modalités d'application
Radiothérapie partielle accélérée
Cette technique consiste à irradier une partie seulement du sein, contenant l’ancienne zone tumorale. Du fait de la réduction du volume irradié, une accélération du traitement est possible (la dose journalière dépassant 2 Gy).
Avec un suivi médian de 5 ans il n'a pas été observé de différence en termes de survie globale, de survie sans récidive et les résultats cosmétiques semblent meilleurs.
En offrant des résultats carcinologiques similaires, l’irradiation partielle accélérée pourrait permettre de diminuer les doses délivrées au cœur.
La radiothérapie per-opératoire (consistant à délivrer une forte dose sur le lieu tumoral immédiatement après son excision) est encore à l’étude.
Radiothérapie hypofractionnée
Une étude récente publiée dans la revue britannique The Lancet 2020;395(10237):1613-26 a montré qu'une radiothérapie hypofractionnée, 26 Gy en 5 fractions sur une semaine était non inférieure à une radiothérapie standard (40 Gy en 15 fractions sur 3 semaines) en termes de contrôle local et impact sur les tissus sains chez des patientes présentant un cancer du sein à un stade précoce recevant une chimiothérapie adjuvante.
La protonthérapie
Plusieurs études ont évalué cette technique dans les irradiations de sein gauches, avec ou sans aires ganglionnaires associées pour éviter une toxicité cardiaque.
De fait, les caractéristiques physiques des protons permettent une chute rapide de la dose délivrée, grâce à un étalement du pic de Bragg.
La protonthérapie permettrait de réduire la dose moyenne cardiaque (maximale à 3 Gy dans les irradiations locorégionales) sans majoration des volumes cardiaques irradiés à faibles doses (volume maximal recevant 5 Gy à 8 %)
Mise à jour
17 août 2023