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La kératose actinique et le kérato-acanthome

Les kérato-acantomes

GLOBALEMENT

C'est une tumeur épithéliale qui se développerait aux dépens d’un follicule pilo-sébacé. C'est une tumeur cutanée bénigne, caractérisée par une croissance rapide et souvent une régression spontanée. 
Elle se présente sous l'aspect d'une papule érythémato-squameuse qui passe souvent inaperçue à la phase initiale ; puis de manière brutale, en quelques jours, se forme une tumeur nodulaire violacée symétrique, bien limitée, comme posée sur la peau.
Le kérato-acanthome régresse spontanément en 2 à 12 semaines, par affaissement du bourrelet périphérique et élimination du bouchon corné central, en laissant une cicatrice atrophique parfois inesthétique et souvent parcourue de grains. Une évolution ulcéreuse extensive est possible, surtout au niveau de nez et des paupières.

LES FORMES DE LA MALADIE

Plusieurs variants de kérato-acanthome ont été rapportés mais leurs caractéristiques biologiques et histologiques sont comparables.

La forme dite unique ou solitaire
C'est la plus fréquente, prédominerait chez l’homme après 50 ans. La lésion se localise principalement sur les zones découvertes et dans les zones pilaires : visage, partie distale des membres.
Le diamètre est généralement inférieur à 3 cm, et la régression spontanée se fait habituellement en 2 à 3 mois.

La forme extensive et ulcéreuse, ou kérato-acanthome centrifugatum marginatum
Elle est rare et correspond à une lésion unique
Sa progression est centrifuge parfois très destructrice du fait d’une bordure polycyclique très active malgré une tendance à la cicatrisation centrale.
Elle siège volontiers au niveau des lèvres, des nez et des paupières.

Les kérato-acanthomes multiples
Ils peuvent survenir dans trois contextes

  • Les kérato-acanthomes familiaux s’observent au cours d’une génodermatose de transmission autosomique dominante affectant des sujets jeunes qui vont présenter au long de leur vie des kérato-acanthomes se développant sur tout le corps mais régressant spontanément et liées à des mutations du gène TGFB1 
  • Les kérato-acanthomes éruptifs et sporadiques s’observent chez des sujets ayant un déficit de l’immunité cellulaire (lymphomes…) et qui développent des centaines de kérato-acanthomes de petite taille de localisation cutanée et muqueuse et est associé au Papilomavirus HPV39
  • Le syndrome de Muir-Torre est une autre génodermatose dans laquelle de multiples kérato-acanthomes s’associent à des tumeurs sébacées et constituent des marqueurs cutanés de carcinomes viscéraux primitifs (coliques - syndrome de Lynch) ou du larynx.
     

TRAITEMENT

L'involution spontanée se fait souvent au prix d'une cicatrice.
Le traitement consiste en une chirurgie d'exérèse ou, parfois, en des injections de méthotrexate ou de 5-fluorouracile intra-lésionnelle. Ces techniques permettent un meilleur résultat esthétique et un examen histologique confirmant le diagnostic

Les kératoses actiniques

DÉFINITION

Ce sont des lésions précancéreuses correspondant à une étape précoce de la cancérogenèse cutanée, intermédiaire entre une dégénérescence la cancéreuse, cliniquement invisible, et un cancer de la peau de type spinocellulaire (épidermoïde).
Ce sont des lésions très fréquentes chez le sujet âgé à peau claire ayant vécu ou travaillé au soleil. Elles sont secondaires à l'action cumulative du soleil. Elles peuvent dégénérer en carcinome épidermoïde.
Les lésions débutent par de simples croûtes superficielles, saignant au contact, sensibles et parfois prurigineuses. Elles évoluent vers des lésions kératosiques pouvant évoluer vers des excroissances de plusieurs centimètres « corne cutanée »

SON TRAITEMENT

Les méthodes de destruction
Elles font appel à différentes techniques, notamment la cryothérapie et, de plus en plus, à des techniques de photothérapie dynamique ou à des médicaments.

  • La chirurgie: parfois
  • La cryothérapie, rapide et performante
  • Le laser, curetage électrocoagulation sont des alternatives possibles de destruction
     

Les autres options
Le 5-fluoro-uracile (5-FU) sous forme de crème (Efudix™ et génériques)

Elle est efficace, au prix cependant d’une irritation plus ou moins marquée.

L’imiquimod (Aladara™ et génériques)
C'est un agoniste du récepteur TR7 (Toll-like Receptor). Il induit la production de cytokines pro-inflammatoires par les cellules immunocompétentes cutanées et une inflammation importante, avec souvent révélation des lésions infracliniques en début de traitement. Les résultats à moyen et long terme sont très satisfaisants, même si l’efficacité du produit est patient-dépendante.

Le diclofénac
c'est un anti-inflammatoire non stéroïdien inhibant la cyclo-oxygénase 2 qui intervient dans la cancérogenèse cutanée.
Associé à l’acide hyaluronique sous la forme d’un gel (Solaraze™ 3 % gel) est moins irritant (mais aussi un peu moins efficace) que l’imiquimod.

Maladie de Bowen

GLOBALEMENT


C'est une affection fréquente du sujet âgé et de sexe féminin. Elle peut se développer sur la peau et les muqueuses dont le Dr JT Bowen (dermatologue américain) a reconnu, dès 1912, la nature précancéreuse.
Les facteurs de risque sont l'exposition solaire, la prise d'arsenic et une infection par le papillomavirus, en particulier HPV16. La lésion sur la peau se caractérise par une ou plusieurs plaques à contour arciforme recouvertes de squames et de croûtes. La structure histologique est celle d'un carcinome intra-épithélial.
Sur les muqueuses génitales et plus rarement buccales, l'affection est une des causes de l'érythroplasie de Queyrat (dermatologue français).
Les lésions de la maladie de Bowen persistent indéfiniment. Après plusieurs années, elles peuvent toutefois donner lieu à un cancer pénétrant en profondeur et capable de métastaser : le carcinome de Bowen. 

LE TRAITEMENT

Pour une lésion de petite taille: 3 options

  • Une exérèse chirurgicale suivie d'un contrôle anatomopathologique
  • Un traitement par cryothérapie dite « agressive » (durée optimale de congélation: 10, 20, 40 s)
  • Une surveillance active avec la possibilité de confirmer le diagnostic par une biopsie de la lésion et un suivi ultérieur très régulier
     

Si la chirurgie et la cryothérapie semblent difficiles (lésions étendues ou multiples ou zones cicatrisant mal)

Un traitement par chimiothérapie locale (5-FU, PDT, imiquimod) est possible s'il existe une vérification diagnostique par biopsie préalable et surveillance après traitement.

Mise à jour

2024