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Cancer et infection à COVID19

A titre d'exemple, les recommandations en cas de cancer colorectal...

Pour les lésions précancéreuses et les cancers de bon pronostic (T1-2, N0), il est souhaitable de retarder la prise en charge chirurgicale de manière appropriée à la situation de l’épidémie.

Pour les lésions coliques avancées, il semble prudent de recommander une chimiothérapie néo adjuvante et d’attendre la fin du pic de l’épidémie pour proposer une chirurgie radicale. Il faudra discuter ces situations au cas par cas afin de prendre en considération le risque oncologique, le risque d’évolution vers l’occlusion ainsi que le risque d’immunodépression induite qui pourrait être extrêmement délétère.

Pour les cancers T3-4 et/ou N+, une radio-chimiothérapie est indiquée, une radiothérapie courte devra être discutée (suivie d’une période d’attente) afin de réduire le temps d’exposition à l’hôpital et d’éviter les infections. Une chimiothérapie d’induction pourra également être discutée au cas par cas.

Pour les cancers en occlusion, une stomie sera réalisée suivie d’une chimiothérapie. Une attention particulière sera donnée lors des soins de stomie (geste contaminant) afin d’éviter l’infection chez le personnel soignant.

Pour les cancers, en fin de traitement dont l’intervention doit être planifiée, la stratégie devra être adaptée à la durée de l’épisode épidémique, du pic de celle-ci et des ressources médicales disponibles. Dans certains cas, une chimiothérapie d’attente pourra être proposée

Les faits

Des données spécifiques aux patients atteints de cancer sont disponibles sur la base de l’expérience chinoise récente

Dans cette étude, le taux d’infection au COVID-19, bie que faible, était plus important chez des patients atteints de cancer que dans la population globale (1 % vs 0,3 %).
Parmi les patients infectés par le COVID, le risque de faire des complications respiratoires sévères imposant une prise en charge en réanimation était plus élevé chez les patients atteints de cancers que chez des patients non atteints de cancers (39 % vs 8%).
Sur le plan pronostic, un antécédent de chimiothérapie ou de chirurgie dans les mois qui précédent l’infection multipliait par 5 le risque de développer des complications respiratoires sévères. De plus, les patients atteints de cancer présentaient une vitesse de détérioration respiratoire plus rapide de 13 vs 43 jours.

LES RECOMMANDATIONS

MESURES GÉNÉRALES

Prévention de la contamination
Il faut impérativement éviter le contact de patients infectés par la COVID-19 avec des patients atteints de cancer
Il faut favoriser les formes orales de traitements par rapport à l’intraveineux, et l’administration en intraveineux en hospitalisation à domicile…
Enfin, il est important de prévoir des pauses thérapeutiques dans les situations de cancer métastatique d’évolution lente (exemple : cancer du sein métastatique, cancer du côlon-rectum, cancer de prostate…) 

Hiérarchisation des soins
Elle prend en compte un certain nombre de paramètres comme : le fait que le traitement est à visée curative ou palliative, l’âge des patients, l’espérance de vie probable, et le caractère récent ou non du diagnostic.

EN PRATIQUE...

Pour la chirurgie, il faut limiter les temps d’hospitalisation, prioriser les traitements à visée curative.
Pour la radiothérapie, en cas de radiothérapie curative des ajustements éventuels peuvent être décidés par le radiothérapeute. En ce qui concerne la radiothérapie antalgique, elle sera recommandée qu'en cas d'échec du traitement antalgique à dose maximale.
En cas de la chimiothérapie, il est souhaitable de privilégier la chimiothérapie à visée curative (pré- ou post-opératoire) et éviter les protocoles hebdomadaires. 

Néanmoins, dans une étude récemment publiée a montré que les patients recevant un traitement systémique pour un cancer sont plus à risque d’être infectés par le Sars-Cov-2, mais que ce risque reste très faible (<1%) et est donc à mettre en balance avec le bénéfice attendu du traitement systémique. Cela confirme donc qu’il ne faut pas retarder le début d’un traitement systémique antitumoral par crainte du COVID !!!

La vaccination anti-COVID

Les patients atteints de cancer ont deux à trois fois plus de risque de faire des formes graves de Covid que la population générale. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont prioritaires pour la vaccination anti-COVID.

Actuellement il existe plusieurs vaccins disponibles et homologués

  • Les vaccins à ARN : Pfizer.BioNTech et Moderna (avec dose de rappel)
  • Le vaccin vectorisé d'AstraZeneca et prochainement celui de Jansen (monodose) 

 

Il n'y a pas de contre-indications pour cette vaccination. Il n'y a pas , à l'heure actuelle, d'élément en faveur de l'une ou l'autre des familles de vaccins.

Vaccins anti-COVID19 disponibles (en gras pour la France)

 

Type de vaccin

Vaccin

Nom commercial

Adjuvant

Température

Stockage

Phase-III

Efficacité
Phase III

Rappel

Virus atténué

CoronaVac

Aluminium

?

ND

50%

21 jours

SinoPharm

Aluminium

2 – 8°C

ND

50,4 %

OUI

Protéine recombinante
(S = Spike)

Novavax

Matrice

2 – 8°C

N=15 000

18- 84 ans

96.4 %

OUI

Vecteur viral (AAV) non réplicatifs

SpoutnikV®

NON

2 ans -20°C
3 mois +2/+ 8°C

 

91.6 %

21 jours

AstraZeneca
Vaxzevria®

NON
PEG

2 – 8°C

UK 11 636

US 32 449

70 %

79 %

4 semaines

Avec un vaccin à ARNm à 12 semaines

CanSino

NON

N = 40 000

ND

NON)

Jansen

NON

2 – 8 °C

N = 60 000

66 % à J28

NON

ARNm codant la protéine S

Moderna
ARNm-1273®

NON

- 20°C

N = 28 207

Age moyen 51 ans

95 %
(90 – 98 %)

HAS à 6 semaines ;
3ème dose chez les immunodéprimés

Pfizer-BioNtech
Comirnaty®

NON
PEG

6 mois -70 à -80°C
5 jours +2/ +8°C

N = 43 548
Age moyen 51 ans

95 %

HAS à 6 semaines 
3ème dose chez les immunodéprimés

CurVac/Bayer

NON

5°C

ND

ND

OUI

Mise à jour

15 avril 2021